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Les “chambres à gaz” et Le Monde, en perdition

Du jamais vu. Du jamais lu dans les colonnes du Monde. Une première. Un article de deux pages pleines à ras bords d’injures, d’insultes et de calomnies. Sans preuves et sans arguments à l’appui du réquisitoire. Le sujet : les prétendues chambres à gaz. La cible : ma propre personne. L’article date du 21 août 2012. Il s’intitule : « 29 décembre 1978 : Le jour où Le Monde a publié la tribune de Faurisson », ce qui, de façon déroutante, nous ramène soudain à près de trente-quatre ans en arrière. Il est signé d’Ariane Chemin et de Raphaëlle Bacqué mais, dans la livraison du lendemain, on nous fera savoir qu’il n’est en réalité que d’Ariane Chemin. Le sens général du factum est le suivant : il y a près de trente-quatre ans, le 29 décembre 1978, Le Monde aurait commis une « bourde monumentale » : en publiant la tribune de Faurisson sur « le problème des chambres à gaz », il a mis l’individu « sous les feux de la rampe » ; à l’époque, les journalistes Bruno Frappat et Jean Planchais ont péché par « maladresse » et se sont « fait piéger » ; les intolérables propos de Faurisson ont certes été accompagnés de répliques préalablement mises au point par des historiens tels qu’Olga Wormser-Migot et Georges Wellers, mais ces répliques n’ont pas fait le poids « face aux sophismes d’un dialecticien retors ».

Le sens et les raisons d’un pareil article

Le lecteur doit, je suppose, se demander quelle mouche a bien pu piquer les responsables de ce journal pour que soudain, en 2012, le besoin leur ait pris de revenir ainsi, apparemment sans raison, sur un lointain passé et pour remettre en pleine lumière un personnage qui, de leur propre aveu, n’aurait jamais dû être mis « sous les feux de la rampe ». Aujourd’hui les deux premiers responsables du Monde sont respectivement le banquier Louis Dreyfus, « président du directoire, directeur de la publication » et le journaliste financier, Erik Izraelewicz, « directeur du Monde, membre du directoire, directeur des rédactions ». Tous deux étaient payés pour savoir que, depuis 1978-1979, leur journal se voit reprocher d’avoir un jour donné la parole à Faurisson et de lui avoir ainsi conféré une sorte d’honorabilité. Depuis près de trente-quatre ans le plus prestigieux titre de la presse française traîne ainsi le boulet d’un péché capital. Or, il y a neuf mois, les deux hommes ont aggravé le cas de leur journal : le 22 décembre 2011, en première page, ils ont publié  un « éditorial » intitulé « Les lois mémorielles ne servent à rien. Hélas ! ». On imagine sans peine la stupeur des « chasseurs de nazis », des  pourfendeurs du négationnisme et d’une foule de délateurs professionnels attachés de toutes leurs fibres à ces lois d’exception et, en particulier, à la première d’entre elles, la loi Fabius-Gayssot. Mais il y a plus grave encore dans le contenu de cet éditorial. Certes les « négationnistes » y sont dénoncés comme des individus ayant « ignoblement réécrit » le passé pour qu’il fût « nié » mais voilà qu’on peut également y lire un constat renversant : « Depuis le vote de ces lois [mémorielles], négationnistes et théoriciens du complot ont pignon sur rue comme jamais grâce notamment à Internet ». On pouvait le constater mais il ne fallait surtout pas le dire ! Ce qu’il convient de dire et de répercuter à tous les échos, c’est que les « négationnistes » sont quantité négligeable, qu’ils ont été « réduits à néant » (Ariane Chemin) et qu’ils n’existent pour ainsi dire plus. Quelle idée d’aller écrire qu’ils « ont pignon sur rue » et même « comme jamais » ! Sans compter cette mention d’Internet grâce auquel on peut aller consulter leurs innombrables sites ! D’ailleurs, quelques jours plus tard, Serge Klarsfeld a répliqué que ces lois étaient « indispensables » et que les « négationnistes » étaient en fait réduits au silence précisément par une « loi mémorielle ». En propres termes il a répondu : « Cette loi, arme contre l’antisémitisme, a muselé l’historien Robert Faurisson et ses émules, sauf sur Internet où les opinions exprimées en ce sens n’ont pas à être plus prises en considération que les lettres anonymes » (« Oui, les lois mémorielles sont indispensables », Le Monde, 4 janvier 2012, p. 18). Soit dit en passant, au lieu de nous faire le coup du mépris d’Internet et de ceux qui en usent, S. Klarsfeld serait bien inspiré de relire la célèbre fable de La Fontaine sur « Certain Renard gascon, d’autres disent normand » qui, incapable d’atteindre les raisins convoités, trouve la parade : « Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats. » Mais, pour en revenir au journal, un élément essentiel est à prendre en considération pour expliquer la nervosité extrême des uns et des autres : le dogme des prétendues « chambres à gaz » est en train de prendre l’eau.

Les historiens le savent mais le grand public l’ignore – sur le plan historique et scientifique, les chambres à gaz sont en perdition : il n’y a plus personne pour tenter de démontrer leur existence. Robert Jan van Pelt, le dernier historien, le dernier des Mohicans juifs à vouloir prouver l’existence de « chambres à gaz » à Auschwitz, a capitulé le 27 décembre 2009 (« A case for letting nature take back Auschwitz », Toronto Star). Du coup les révisionnistes donnent l’impression de pavoiser et les religionnaires de « l’Holocauste » sentent que la clé de voûte de leur édifice de mensonges est en passe de se désintégrer. Que peuvent bien faire les tenants de la religion de « l’Holocauste » quand s’annonce pareil désastre ? Dans les écrits holocaustiques les plus récents les chambres à gaz n’apparaissent plus qu’à peine. Elles sont encore mentionnées mais comme par l’effet d’un automatisme stylistique. Elles n’ont pas plus d’existence réelle que le corps artificiellement conservé « en vie » d’Ariel Sharon à Jérusalem depuis six ans.

Pour ces gens que tenaillait leur impuissance à endiguer le flot révisionniste, les seules solutions qui leur restaient étaient 1) de soutenir plus que jamais la répression judiciaire contre les révisionnistes traités en général de « négationnistes », 2) d’accentuer aussi bien la propagande médiatique du Shoah-Business que le bourrage des crânes à l’école, au lycée, à l’université sans oublier la multiplication, aux frais du trésor public, des pèlerinages à Auschwitz et autres lieux saints du culte holocaustique, 3) de recourir contre les révisionnistes en personne aux arguments ad hominem et d’entasser ragots, sornettes, calomnies et diffamations, 4) d’insulter et d’injurier tout simplement ces mêmes révisionnistes au lieu d’entrer dans une discussion et de fournir sources, preuves ou arguments car, sur ces terrains-là, les révisionnistes se sont révélés imbattables.

Pour sa part, Le Monde décide de frapper fort et au-dessous de la décence. Pour rattraper ses erreurs, il va aller aussi loin que possible dans les pratiques d’une presse à scandale quand celle-ci a décidé de « se payer » une célébrité quelconque. Et c’est ainsi qu’en la circonstance ce genre de basse besogne va être confié non pas à un historien ou à un journaliste frotté d’histoire mais à une journaliste people, une protégée de Louis Dreyfus, Ariane Chemin. Les titres de gloire de la jeune cinquantenaire sont, d’une part, un petit ouvrage, La Nuit du Fouquet’s, rédigé avec Judith Perrignon, édité en 2007 par Fayard et, d’autre part, un livre, Les Strauss-Kahn, rédigé avec sa collègue du Monde R. Bacqué, édité en 2012 par Albin Michel. Le résultat en sera essentiellement un portrait de la personne de Faurisson ; révérence gardée, le lecteur du journal aura droit à ce que Céline appelait un « portrait au caca fumant ». A l’avenir, ceux qui continueront de reprocher au journal de s’être commis avec un « faussaire de l’Histoire » se verront opposer cette pièce d’Ariane Chemin, ce factum qui est d’une telle densité dans l’injure, l’insulte et la calomnie qu’il constitue une première dans toute l’histoire du Monde, de décembre 1944 à nos jours. En 1977, Pierre Viansson-Ponté s’était bien laissé aller à ce genre d’exercice dans des articles antirévisionnistes intitulés « Le Mensonge » et « Le Mensonge (suite) » mais encore avait-il tenté d’analyser un texte précis et d’apporter des arguments à l’appui de ses critiques. D’ailleurs en pure perte, car il n’avait de son sujet qu’une connaissance approximative.

Mon lecteur trouvera plus loin une esquisse du malodorant portrait. En attendant, afin de respecter l’ordre chronologique du récit, il me faut d’abord évoquer la visite que la journaliste m’a rendue vingt jours avant la parution de son article. Par ailleurs, pour les besoins d’un rappel du contexte historique, je m’attarderai assez longuement sur le cas de l’historien américain Raul Hilberg ; comme on le verra, c’est une soudaine réaction de la journaliste au cours de notre entretien qui m’oblige ainsi à une digression étendue portant sur l’historien Number One de « l’Holocauste ».

A sa demande, je consens à recevoir Ariane Chemin

Le 1er août 2012, à sa demande, j’accueille donc Ariane Chemin pour un entretien à mon domicile. Je sais que son compte rendu sera nécessairement hostile mais je décide de me prêter au jeu. J’ai mes raisons pour le faire.

Compte tenu de ce que j’ai appelé ci-dessus ses « titres de gloire », je la soupçonnais de ne rien savoir du révisionnisme et de mal connaître la thèse courante de « l’Holocauste ». Sans doute appartenait-elle à la grande masse des journalistes qui hésitent d’autant moins à traiter d’un sujet qu’ils ne l’ont pas étudié ; tout au plus se contentent-ils de reproduire ce qu’en dit la rumeur publique et d’ajouter leur sentiment particulier. Après tout, pour ces bonnes personnes, est-il  besoin de lire de savants ouvrages pour savoir que le génocide des juifs, les chambres à gaz nazies et la mort de six millions de juifs sont une réalité historique qu’attestent en abondance preuves et témoignages ?

« Raul Hilberg ? Qui c’est çà ? »

Or, en ce 1er août, grande va être ma surprise de découvrir qu’en réalité la journaliste que je reçois est, sur le sujet de « l’Holocauste », d’une ignorance qui n’est pas relative comme je le pensais mais abyssale. Je m’aperçois que Louis Dreyfus m’a envoyé là une personne qui doit être la seule de ses plumes à ignorer jusqu’au nom du plus prestigieux des historiens de « l’Holocauste ». Lorsqu’au détour d’une phrase j’en viens à prononcer le nom de Raul Hilberg, Ariane Chemin m’interrompt pour, le sourcil froncé, me demander : « Qui c’est ça ?». Par la suite, l’entretien a vite fait de s’enliser. Exemple de question posée : « Où étiez-vous et qu’avez-vous éprouvé quand vous avez découvert que Le Monde vous publiait ainsi ? ». Elle aimerait savoir quelles relations personnelles j’ai pu nouer avec des journalistes du Monde ; elle me jette quelques noms en pâture mais je ne mords pas à l’hameçon. Je crois comprendre qu’elle n’est venue me rendre visite que pour être en mesure d’affirmer qu’elle m’a effectivement vu : il ne sera pas dit qu’elle a consacré deux pages à la personne d’un homme qu’elle ne serait pas même allée voir.

Je la conduis vers les rayons de ma bibliothèque, là précisément où se trouvent différentes éditions en anglais, en français et en allemand du grand livre de R. Hilberg, The Destruction of the European Jews. Lui désignant du doigt quelques passages de la version française et constatant son désarroi croissant à mesure qu’avance la lecture, je lui dis : « Il me semble que ce que je vous lis vous est insupportable ». Sa réponse fuse : « Tout à fait insupportable. Je m’en vais ». Elle s’en va. La rattrapant, je lui propose de l’emmener à la gare en voiture. «Pas  question!», me lance-t-elle. Or, en la circonstance, ce qui l’avait si fortement indignée, ce n’était pas le discours d’un révisionniste mais celui du plus officiel des historiens de «l’Holocauste» ! Arrivée, tout sourire, à mon domicile (décrit comme un « coquet pavillon » alors qu’il n’est ni « un pavillon » ni « coquet »), la naïve messagère est repartie pour Paris l’estomac retourné.

A. Chemin indignée par… Raul Hilberg

Juif autrichien installé aux Etats-Unis en 1939, R. Hilberg (1926-2007) est peu à peu devenu la « référence mondiale », « incontournable » de l’histoire du « génocide des juifs » (Wikipedia). Il a été professeur de relations internationales à l’université du Vermont. En 1961, dans la première édition de The Destruction of the European Jews, il expliquait fort doctement que Hitler avait ordonné et organisé la « destruction » totale des juifs. Selon lui, le Führer avait même donné deux ordres en ce sens (p. 177), deux ordres dont, il est vrai, l’auteur étrangement ne livrait, pour chacun, ni la date ni le libellé ! A en croire notre prestigieux historien, du haut au bas de la hiérarchie allemande, tout s’était ensuite déroulé le plus normalement du monde grâce à une impeccable organisation et une totale obéissance aux ordres reçus. Encore aujourd’hui, le grand public ajoute foi à ce genre d’explication qui, chez les historiens, ne rencontre plus guère d’adeptes parce qu’elle ne peut s’appuyer sur aucun document, pas même sur « le procès-verbal de Wannsee » (20 janvier 1942), où il n’est question que de déporter les juifs et non de les exterminer. Cette thèse de 1961, Ariane Chemin l’aurait fort bien acceptée.

Mais le malheur veut que, par la suite, R. Hilberg ait abandonné cette thèse sous l’influence, horresco referens, des découvertes dues aux révisionnistes. Son retournement a été rendu public au début des années 1980 et il est imputable à la lecture de ceux qu’il appellera « Faurisson et d’autres ». Le 29 décembre 1978, Le Monde, comme l’on a vu ci-dessus, publiait une tribune intitulée : « LE TEXTE DE M. FAURISSON / “Le problème des chambres à gaz” ou “la rumeur d’Auschwitz” ». Le 16 janvier 1979 s’ensuivait « Une lettre de M. Faurisson ». Une formidable levée de boucliers accueillait les propos de l’hérétique mais les arguments qu’on lui opposait alors ne semblaient guère convaincre. Près de trente-quatre ans plus tard, A. Chemin en fera l’aveu et, comme on l’a vu, elle s’en prendra particulièrement à B. Frappat et, surtout, à J. Planchais, responsable de la rédaction. A leur propos il lui viendra les mots suivants : 1) « [contre Faurisson] quelques lignes de la rédaction, aussi résignées que maladroites » ; 2) « Drôle de justification d’un journal qui semble déplorer le surgissement médiatique d’un homme qu’il met lui-même, ce jour-là, sous les feux de la rampe » (or n’est-ce pas là précisément ce que fait, à son tour, Ariane Chemin dans Le Monde du 21 août 2012, mais, il est vrai, sans donner la parole à l’accusé et sans même citer un seul des propos que je lui ai tenus au cours de notre entretien ?) ; 3) « cette manière de donner la parole, le même jour et dans la même page, à l’un (Faurisson) et aux autres (ses adversaires) » ; 4) « Comble de maladresse » ; 5) « Même les guillemets semblent emprunter à la phraséologie révisionniste et ne sont pas à la bonne place » ; 6) « Le Monde semble perdu » à la suite de « cette bourde monumentale ». Ariane Chemin aurait pu ajouter que le « débat » avait pris fin dans les colonnes du Monde le 21 février 1979 avec une piteuse « déclaration d’historiens », lesquels, au nombre de trente-quatre, dont Fernand Braudel, concluaient leur exposé en ces termes : « Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a été possible. Il a été possible techniquement puisqu’il a eu lieu. » La dérobade était manifeste : j’avais montré que les prétendues chambres à gaz étaient techniquement impossibles et j’avais en quelque sorte lancé un défi : « Si, pour vous, elles sont techniquement possibles, montrez-le-nous ! » La réponse des trente-quatre historiens avait été, d’un seul cœur, celle du gendarme Pandore : «  Circulez ! Y a rien à voir ! On ne discute pas. C’est comme ça parce que c’est comme ça ».

Avant cette fin de 1978 et ce début de 1979, de remarquables écrits de révisionnistes tels que ceux de Maurice Bardèche, de Paul Rassinier et, surtout, de l’Américain Arthur Robert Butz (respectivement à partir de 1948, 1950 et 1976) avaient été étouffés par la grande presse mais là, après la timide apparition d’une brochure révisionniste anglaise en 1976 et sa maladroite condamnation en 1977 dans Le Monde par P. Viansson-Ponté, le révisionnisme vient soudain d’éclater au grand jour. Il faut dire que, pour la première fois dans son histoire, j’ai ajouté à l’arsenal révisionniste habituel une argumentation de caractère matérialiste, pour ne pas dire de police technique et scientifique, s’appuyant en particulier sur une découverte que j’avais faite, le 19 mars 1976, dans les archives du musée d’Etat d’Auschwitz : celle des plans de tous les crématoires censés avoir contenu des « chambres à gaz nazies ». Ces plans nous avaient été jusque-là cachés : en fin de compte, ils révélaient que les prétendus abattoirs chimiques avaient été d’inoffensifs dépositoires (Leichenhalle ou Leichenkeller) faits pour y entreposer les cadavres en attendant leur crémation et totalement inadaptés à une quelconque opération de gazage homicide.

Pour contrecarrer l’effet produit par ces deux textes de 1978-1979, la décision est prise par Raymond Aron et François Furet, en accord avec Pierre Vidal-Naquet, d’organiser contre ma modeste personne un grand colloque international à Paris. R. Hilberg en sera la vedette. D’une durée de huit demi-journées, le colloque va se tenir au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne du 29 juin au 2 juillet 1982. Je demande d’y assister, quitte à prendre l’engagement de m’abstenir de toute intervention. Les deux organisateurs, l’un après l’autre, d’abord F. Furet, puis R. Aron me répondent : « Ce n’est pas négociable. Vous n’avez pas pignon sur rue » et « C’est impossible ». Juste avant l’ouverture dudit colloque R. Hilberg a été interrogé à Paris par Guy Sitbon à qui il a notamment déclaré qu’il lui arrive de ne pas trouver « les preuves » qu’il recherche. « Et vous avancez ? », lui demande le journaliste, de plus en plus surpris par les réponses. C’est alors que R. Hilberg lui confie : « Je dirai que, d’une certaine manière, Faurisson et d’autres, sans l’avoir voulu, nous ont rendu service. Ils ont soulevé des questions qui ont eu pour effet d’engager les historiens dans de nouvelles recherches. Ils nous ont obligés à rassembler davantage d’informations, à réexaminer les documents et à aller plus loin dans la compréhension de ce qui s’est passé. » (Guy Sitbon, «Les archives de l’horreur / Un entretien avec Raul Hilberg», Le Nouvel Observateur, 3-9 juillet 1982, p. 70-73, 75-77 ; p. 71). La métamorphose et le calvaire de R. Hilberg ne font que commencer. Progressivement notre Américain va découvrir que «Faurisson et d’autres» ont raison : il n’existe AUCUNE PREUVE d’une politique de « destruction des juifs d’Europe » ni AUCUNE PREUVE de l’existence d’une arme de destruction massive appelée « chambre à gaz » ou « camion à gaz ». Au lieu de revoir sa thèse de fond en comble, R. Hilberg, dans une tentative désespérée pour en sauver l’essentiel, va échafauder la plus délirante des explications. Sept mois après son hommage aux révisionnistes, le voici qui se met à expliquer que la destruction des juifs d’Europe a été spontanément organisée « par une incroyable rencontre des esprits, une transmission de pensée consensuelle au sein d’une vaste bureaucratie» (an incredible meeting of minds, a consensus-mind reading by a far-flung bureaucracy). Il a prononcé ces mots en février 1983, à New York, lors d’une conférence publique (George DeWan, « The Holocaust in Perspective », Newsday, 23 février 1983, Part II/3). Le 16 janvier 1985, il est amené à confirmer ces propos au procès du révisionniste germano-canadien Ernst Zündel à Toronto (Transcription en anglais du procès, p. 846-848) ; il le fait sous serment lors de son contre-interrogatoire mené avec mon assistance par Douglas Christie, l’avocat de l’accusé Zündel. Quelques mois plus tard paraîtra l’édition « revised and definitive », en trois volumes, de The Destruction of the European Jews (Holmes & Meier, New York-Londres 1985, 1274 p.). Aux pages 54-55 et 62, l’auteur expose sa nouvelle thèse qui, profondément différente de la première, constitue une sorte de révolution. Pour en donner une idée au lecteur français, je vais ici en référer à la traduction française du livre publiée par Gallimard en 2006, en trois volumes et en 2412 pages ; il s’agit d’une « Edition définitive, complétée et mise à jour » de La Destruction des Juifs d’Europe. J’en citerai des fragments des pages 102-104 et 113 ; c’est la lecture de ces fragments qui, le 1er août 2012, avait indigné la journaliste du Monde. Je me permettrai d’en souligner certains mots :

Nous sommes ici en présence d’une logique de l’évolution administrative, qui allait devenir de plus en plus impérieuse. Au cours du processus [de destruction des juifs], il arriva bien souvent aux bureaucrates de percevoir comme autant d’obstacles les vieux principes de la procédure légale, avec toutes leurs exigences. Ressentant le besoin d’agir sans contrainte, ils créèrent un climat qui leur permit d’écarter progressivement le modus operandi du formalisme écrit. – La transition qui mena de la législation publique à celui des opérations secrètes peut se figurer par cette succession de stades (p. 102-104).

Et là, commençant par évoquer quatre premiers « stades » non secrets, tels que ceux de la publication de lois ou de décrets concernant les juifs et dont personne, y compris les révisionnistes, ne conteste l’existence, R. Hilberg va évoquer les quatre autres « stades » parfaitement secrets : ceux au cours desquels se serait accomplie la formidable destruction physique de tout un peuple sur tout un continent. Enumérant les quatre « stades » de ces  « opérations secrètes», il évoque 1) « des directives écrites non publiées », 2) de « larges délégations de pouvoirs aux subordonnés, non publiées », 3) des « directives et autorisations orales », 4) des « accords implicites et généralisés entre fonctionnaires aboutissant à des décisions prises sans ordre précis ni explications » (p. 103). Autrement dit, tout d’un coup, l’historien ne peut plus invoquer un seul document. On croit rêver. Où le professeur Hilberg a-t-il été pêcher tant de découvertes qui viennent si opportunément remédier à l’absence complète de documents ? Quelle est cette pêche miraculeuse ? Comment peut-il savoir que ces merveilles, qu’il n’a pas vues, sont ici des « directives », là des « délégations de pouvoirs », ailleurs des « autorisations » et, plus loin, des « accords » ou des « décisions » ? Comment peut-on déterminer ainsi le sens de documents qui n’existent pas sous une forme vérifiable ?

La suite nous mène sur les cimes de l’abstraction professorale où le commun des mortels est pris de vertige. A cet instant R. Hilberg conclut en effet : « En dernière analyse, la destruction des Juifs ne fut pas tant accomplie par l’exécution de lois et d’ordres que par suite d’un état d’esprit, d’une compréhension tacite, d’une consonance et d’une synchronisation » (ibid.) (a matter of spirit, of shared comprehension, of consonance and synchronization)Est-ce là ce qui s’appelle la musique des sphères (intellectuelles) ? R. Hilberg serait-il un « abstracteur de quintessence »?

Mais il y a une suite à cette suite. Et elle est, si c’est possible, encore plus forte de café. Ariane Chemin en est désarçonnée. Poursuivant sa course à l’abîme, R. Hilberg écrit en effet : « Il n’y eut jamais d’organisme central chargé de diriger et coordonner à lui seul l’ensemble du processus. L’appareil de destruction s’étendit de tous côtés ; il était diversifié et, avant tout, décentralisé » (p. 104). Et, pour en finir, l’historien conclut : « Pour détruire les Juifs d’Europe, il ne fut créé ni organisme spécial, ni budget particulier. Chacune des branches [bureaucratie ministérielle, bureaucratie des forces armées, bureaucratie de l’économie, bureaucratie du parti] devait jouer dans le processus un rôle spécifique, et chacune trouver en elle-même les moyens d’y accomplir sa tâche» (p. 113). Autrement dit, exit Hitler, exit Göring, exeunt Heydrich et le « Procès-verbal de Wannsee », dont ne sont reproduits que quelques fragments (p. 732).

Mais tout cela n’empêchera pas Ariane Chemin, quelque vingt jours après notre rencontre, d’invoquer contre moi l’autorité de « la traduction en français du grand œuvre de Raul Hilberg, La Destruction des juifs d’Europe » (sic). Or, jusqu’à notre rencontre du 1er août, elle ne connaissait ni le « grand œuvre » ni l’auteur et le peu que je lui en avais lu à la fin de notre rencontre l’avait indignée au point qu’elle ne voulait plus entendre parler du livre ni de l’homme.

Des bordées d’injures, d’insultes et d’insinuations

Du portrait qu’elle dresse de ma personne, je ne prélèverai ici que quelques traits : de simples fragments, qu’il m’arrivera parfois de reproduire en gras. Par moments – c’est le cas lorsque la journaliste recourt à une citation – certains mots de son texte ne me visent qu’indirectement, mais ces mots ont été choisis pour bien camper le décor et montrer que la dame n’est pas seule à exprimer son dégoût du révisionnisme en général et de Faurisson en particulier : ceux qu’elle cite tiennent l’ensemble des révisionnistes pour des faussaires. Donc, pour commencer, je suis un « mégalomane » aux « thèses délirantes » ; mes prédécesseurs ont été le « fasciste » Maurice Bardèche et l’« ancien déporté politique, Paul Rassinier » ; et les amabilités de suivre : « prétendant dévoiler » ; « polisson », « comédie », « pétaradant » ; « abreuve », « sans succès », « poubelle » ; fait partie des « redresseurs de morts » ; cherche à « sortir de la marginalité » ; « l’énormité des thèses défendues par M. Faurisson », « l’inanité de son propos » ; « fluet » ; « nostalgique de Pétain – et non issu de la gauche, comme il le prétend » ; « un menteur professionnel [qui] a déjà eu maille à partir avec l’éducation nationale et la justice » ; « un provocateur né », « adore se victimiser » ; « monstre idéologique » ; [à propos d’une brochure révisionniste] « comme une mauvaise odeur de “mensonge” », « le mensonge », « tout cela paraît si stupide, si fantastique, si monstrueux de bêtise autant que d’ignominie qu’on est tenté de jeter cette soi-disant brochure […] et de n’y plus penser. Eh bien ! On aurait tort ! » ; « procédurier tatillon », « universitaire obsessionnel et hypermnésique » ; « graphomane », « fatras pseudo-scientifique » ; « publié [dans Le Monde] presque par effraction, entre Noël et le Nouvel An » ; « falsificateur », « dialecticien retors » ; fait partie des « assassins de la mémoire » ; « le négationnisme entre [fâcheusement] dans un nouvel âge » ; est parvenu à « piéger » Le Monde, dont il est un « lecteur monomaniaque » ; « faisait profession d’apolitisme et avançait masqué ». Enfin, au terme de la charge, la péroraison :

Les historiens, par leurs recherches et leur analyse des archives, ont réduit à néant les fantasmagories de Faurisson et de son fan-club antisémite ; […] ce «faussaire de l’Histoire», comme l’a appelé Robert Badinter, n’est plus qu’un protagoniste de la rubrique Justice, un bouffon qui se produit sur les estrades avec Dieudonné, ou l’invité de marque du président Ahmadinejad à Téhéran. Plus jamais un « professeur ».

Dans ma lettre au Monde du 16 décembre 1978 je n’ai jamais prétendu que ce journal me « considérait naguère comme un “très brillant professeur”, un “chercheur très original” » ! La journaliste a commis là une erreur de lecture et, comme souvent, elle a tronqué le texte qu’elle citait. Il s’agissait – et cette indication figurait clairement dans la lettre en question – de jugements portés sur mon compte par «les plus hautes instances universitaires». Faisant allusion aux graves ennuis que m’avait valus depuis juillet 1974 la révélation par un journal israélien, puis par Tribune juive, puis par Le Canard enchaîné, de mon révisionnisme, j’écrivais exactement au Monde :

Ne niez jamais ! Pour avoir nié, comme Paul Rassinier et vingt autres auteurs révisionnistes, l’existence des « chambres à gaz » hitlériennes, je me vois traiter depuis quatre ans, par les plus hautes instances universitaires, de « nazi », de « fou », de « Savonarole », de « jésuite », de personnage « nocif ». Or, avant 1974, j’étais non moins officiellement tenu pour un « très brillant professeur », un « chercheur très original », un homme doté d’une « personnalité exceptionnelle », un enseignant aux « remarquables qualités intellectuelles et pédagogiques » ; mes publications avaient « fait grand bruit » et ma soutenance de thèse en Sorbonne avait été jugée « étincelante ».

Pour donner à entendre que je ne serais pas compétent en matière d’histoire, la journaliste affirme qu’à l’université ma spécialité était la « “Critique de textes et documents” littéraires » ; j’admire ici l’amputation ; l’intitulé exact et officiel de ma spécialité était « Critique de textes et documents (littérature, histoire, médias) ». Usant d’un procédé identique, elle indique, comme on l’a vu, qu’en France, en matière de révision du « génocide », j’ai eu deux prédécesseurs : Maurice Bardèche et Paul Rassinier ; du premier elle a précisé qu’il était « fasciste » mais du second elle a omis de dire qu’il était militant socialiste ; et elle a réduit le statut de P. Rassinier à celui d’« ancien déporté politique » alors qu’il était titulaire d’une carte de déporté résistant et avait reçu la Médaille de la Résistance. (Le  père de Guy Môquet, sollicitant pour son fils fusillé en tant qu’otage à l’âge de 17 ans le statut de « déporté résistant », se l’était vu expressément refuser et n’avait obtenu que celui de « déporté politique »). Elle indique au lecteur mon numéro d’abonné au Monde (de quel droit ?) mais commet plusieurs fautes en le reproduisant. Pour dénigrer mes découvertes sur certaines œuvres de Rimbaud, elle en appelle à l’autorité de René Etiemble qui m’a vu en « polisson » et a traité ma « démonstration » de « comédie » mais elle se garde de rappeler que dans mon écrit je m’en étais pris à R. Etiemble, lui reprochant d’avoir beaucoup lu de ce qu’on avait écrit sur Rimbaud et vraiment peu lu des textes de Rimbaud lui-même, ligne à ligne et mot à mot. A propos de mes découvertes sur des écrits du jeune Rimbaud (« On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans »), Antoine Adam, lui, avait parlé de « réussite éclatante », André Breton avait salué une « thèse agitante au plus haut point », André-Pieyre de Mandiargues avait parlé de « tentative intelligente et passionnée, passionnante aussi » et Robert Poulet d’« un point d’histoire entièrement renouvelé » ; et j’en passe. A propos de ma soutenance de thèse en 1972 sur « la Bouffonnerie de Lautréamont », Ariane Chemin cite l’article que lui avait consacré Jacqueline Piatier, la fondatrice du Monde des livres, me décrivant comme un professeur « pétaradant ». A ce mot Ariane Chemin donne un sens péjoratif alors que, dans le long et très favorable compte rendu de J. Piatier, le contexte prouve que le terme avait un sens laudatif comme dans « un feu d’artifice pétaradant ». Le piquant de l’affaire est que, cinq ans après cette soutenance, J. Piatier, pour me remercier de l’envoi d’une note sur les « chambres à gaz nazies », m’écrira le 17 juillet 1977 dans un feuillet à en-tête du Monde : « Je connaissais déjà votre thèse sur les Chambres à gaz. Elle est virulente. Il se peut qu’elle soit vraie et aille un jour rejoindre au pays des légendes ces histoires d’enfants aux mains coupées par les Allemands qui couraient après la guerre de 14 […]. Je garde votre note. Un jour ou l’autre, peut-être, j’y aurai recours. C’est un fameux lièvre que vous levez ». Puis, Ariane Chemin, reprenant une assertion de V. Igounet sans la vérifier, me décrit comme un « nostalgique de Pétain », ce qui n’est pas mal pour un sujet britannique et fils d’Ecossaise qui, un jour de 1942, à l’âge de 13 ans, entend à la radio Pierre Laval souhaiter la victoire de l’Allemagne et qui, le lendemain, grave au couteau sur son pupitre d’écolier « Mort à Laval ! » (anecdote que j’ai confiée, sans en être trop fier, à François Brigneau qui l’a rapportée dans son opuscule Mais qui est donc le professeur Faurisson ?, La Sfinge, Rome, 2005 [2e éd.], p. 32). Elle cite V. Igounet qui, parlant de sa bête noire, Faurisson, ose écrire : « C’est un provocateur né et, on le sait aujourd’hui, il adore se victimiser » ; dois-je ici comprendre que j’aurais pu monter les dix guet-apens qui, de 1978 à 1993, m’ont parfois conduit à l’hôpital ou sur une table d’opération chirurgicale (l’une de ces opérations a duré quatre heures et demie), et cela sans compter les chasses à l’homme organisées impunément au Palais de justice de Paris par des milices juives ? Elle cite P. Viansson-Ponté qui, ainsi que j’ai eu l’occasion de le montrer, avait mal lu la brochure anglaise dont il médisait (dans les six volumes de mes Ecrits révisionnistess.v. « Viansson-Ponté »). Je ne me suis pas fait publier dans Le Monde « presque par effraction » mais j’ai tout bonnement usé du « droit de réponse ». Je n’ai jamais rien falsifié de ma vie et, pour cette raison, on n’a jamais pu produire une seule « falsification de Faurisson » tandis qu’au rebours, j’ai signalé, produit et prouvé pléthore de falsifications chez mes adversaires.

À la fin de son article, Ariane Chemin nomme Robert Badinter qui, dit-elle, m’a traité de « faussaire de l’Histoire ». Or la vérité vérifiable est la suivante : Robert Badinter a eu l’aplomb de déclarer que, du temps qu’il était encore avocat, il m’avait fait condamner « pour être un faussaire de l’histoire » ; je l’ai poursuivi en justice ; il a disposé d’un délai de dix jours pour offrir au tribunal une preuve à l’appui de son assertion et, lors de sa comparution, il a eu la possibilité de se justifier ; or, il s’en est révélé totalement incapable et sa déposition, dont nous avons le verbatim officiel, a été pitoyable ; aussi, dans son jugement, le tribunal a-t-il observé que R. Badinter avait « échoué en son offre de preuve » mais, ont ajouté les juges, il avait été « de bonne foi » et c’est moi qui ai été condamné. Il n’en reste pas moins que j’ai le droit de dire de R. Badinter qu’il a été « mon menteur, mon diffamateur… de bonne foi ». Et puisque, aussi bien, il est ici question du sujet des prétendues « chambres à gaz », je rappellerai sur ce point l’arrêt du 26 avril 1983 rendu en conclusion de l’affaire où, en 1981, R. Badinter avait plaidé en première instance. Cet arrêt, prononcé par la première chambre (section A) de la cour d’appel de Paris sous la présidence de François Grégoire, allait rendre hommage à la qualité de mes travaux. Pour la cour, l’existence des « chambres à gaz » constituait un vrai problème historique. Dans mes travaux (y compris dans mon article du Monde du 29 décembre 1978) elle n’avait rien trouvé de ce que les nombreuses associations me poursuivant s’imaginaient avoir vu ; plus précisément, la cour n’avait trouvé dans mes publications aucune trace ni de légèreté, ni de négligence, ni d’ignorance délibérée, ni de mensonge. En conséquence, elle prononçait que tout le monde devait avoir le droit de ne plus croire en l’existence des « chambres à gaz », et de le dire. En propres termes elle concluait : « La valeur des conclusions défendues par M. Faurisson relève donc de la seule appréciation des experts, des historiens et du public ». Et c’est précisément à cause de cette conclusion, désastreuse pour les organisations qui me poursuivaient et pour le ministère public, que mes calomniateurs ont exigé la création d’une loi spéciale destinée à se prémunir contre la liberté de jugement des magistrats : la loi Fabius-Gayssot du 13 juillet 1990, enfin votée grâce à « Carpentras ».

Un mot, pour terminer, sur Dieudonné et Ahmadinejad avec lesquels, à la toute fin de l’article, je me retrouve cloué au même poteau d’infamie. A mes yeux, le premier est aujourd’hui le plus grand de nos auteurs et acteurs de la scène comique française et les pouvoirs en place se déshonorent à traiter comme elles le font cet homme d’esprit et de cœur ; son combat, si subtil, si efficace, en faveur d’une réelle liberté d’expression force l’admiration. Quant au président Ahmadinejad, qui jamais n’a préconisé la mort des juifs d’Israël mais la disparition du « régime » sioniste et qui appelle de ses vœux l’établissement en Palestine d’un état sans colonisateurs ni colonisés, je le vois en ce moment acculé au pire par des criminels surarmés qui appellent contre son peuple à la guerre et à la croisade au nom, en particulier, d’une gigantesque imposture, celle du prétendu « génocide » et des prétendues « chambres à gaz ». D’une grande finesse, on l’a entendu s’étonner de ce que, curieusement, en Occident, on n’avait pas même de droit d’approcher de « la boîte noire de l’Holocauste » pour simplement voir ce qu’elle contient. En décembre 2006, il a ouvert à tous, révisionnistes et exterminationnistes, une conférence internationale sur « l’Holocauste ». Le résultat en a été spectaculaire. Tout le monde a pu constater l’impuissance de la thèse exterminationniste à se justifier sur le plan de l’histoire et de la science. De France, Jacques Chirac, alias « Supermenteur », s’est immédiatement porté au secours du « Supermensonge » et a réclamé l’ouverture d’une enquête judiciaire contre ma personne. Six ans plus tard, en 2012, l’enquête est en train de s’achever sur trois ou quatre mises en examen. A mon procès, si procès il y a, Dieudonné et ses amis seront à mes côtés et, à défaut de la présence du président Ahmadinejad, je déposerai un dossier où figurera le volumineux et précieux ouvrage qu’en mains propres ce dernier m’a remis, le 2 février 2012, pour premier « prix du courage, de la résistance et de la combativité ».

Conclusion

Ma conclusion tient d’abord en deux questions qui n’en font qu’une et que je pose aussi bien à Louis Dreyfus, Erik Izraelewicz et Ariane Chemin qu’« aux experts, aux historiens et au public » : « Où sont les menteurs ? Où sont les menteuses ? »

Elle tient ensuite en une protestation contre le maintien de la loi Fabius-Gayssot. Cette loi avait pour but de protéger l’une des plus abominables impostures de toute l’histoire des hommes mais à bien des signes on voit aujourd’hui que, sur le strict plan de la science et de l’histoire, cette imposture ou ce mensonge imposé est en train de s’effondrer progressivement et par pans entiers.

Pour ma part, à 83 ans, en ma qualité à la fois de sujet britannique et de citoyen français, je crois que, dans la mesure de mes faibles moyens, j’ai honoré mes deux patries, fait mon devoir d’homme et servi la science et l’histoire. Dans le peu de temps qui me reste à vivre, j’observerai la même conduite. Je le ferai « sans haine » mais, malheureusement pour moi et pour les miens, je ne pourrai franchement pas le faire « sans crainte » parce que – les révisionnistes de tous pays sont payés pour le savoir – notre adversaire, lui, ne connaît depuis toujours ni foi ni loi ni droit. L’article signé d’Ariane Chemin constitue une illustration des abus et des erreurs auxquels conduit l’arrogance de privilégiés qui, abusant de leur position dominante et craignant de la perdre un jour, multiplient les fautes. L’avenir montrera, en effet, que, le 21 août 2012, en publiant cet article, les actuels dirigeants du Monde ont commis, plus qu’une bassesse, une faute, une faute qui passera à l’histoire. Connaissant leur désarroi et constatant leur aveu d’impuissance devant la montée du révisionnisme, je m’attendais de leur part à une maladresse insigne. Le résultat de cette maladresse, nous l’avons là sous les yeux : ils ont abusé de l’incompétence d’une malheureuse journaliste, ils ont dénoncé leurs anciens collègues, ils ont imprimé un article si injurieux que Le Monde n’en a jamais connu de pareil. Ils ont une dernière fois cautionné un mensonge historique qui est en perdition. Ils sont le passé et ce passé-là est révolu.

 

N.B. : Les responsables du Monde ont voulu expliquer aux lecteurs pourquoi, soudain, leur journal s’avisait de revenir sur un article vieux de près de trente-quatre ans. Ils ont prétendu que cet article de 1978 s’inscrirait dans un ensemble de six articles ayant « fait date » dans l’histoire intime du journal. Mais la suite a montré qu’il s’agissait là d’une improvisation de dernière heure. Rien n’avait été organisé ni sérieusement préparé pour les articles qui allaient suivre celui d’Ariane Chemin. Il en est résulté une impressionnante série de couacs, de cafouillages et de pataquès, comme Le Monde, là encore, n’en avait jamais connu. On s’est moqué des lecteurs. Dans un complément au présent article j’en ferai la démonstration.

Quant à certains points du présent article sur « Les “chambres à gaz” et Le Monde, en perdition », on pourra se reporter à quatre de mes articles datés des 4, 15, 20 et 27 août 2012 :

4 août : « De 1974 à nos jours, le comportement du Monde dans la controverse sur “le problème des chambres à gaz” » ;
15 août : « Les prétendues chambres à gaz nazies meurent de leur belle mort » ;
20 août : « Le 29 décembre 1978, Le Monde publiait, sous ma signature, “Le problème des chambres à gaz” ou “la rumeur d’Auschwitz” » ;
27 août : « Quand Jacqueline Piatier écrivait à Robert Faurisson au sujet des prétendues “chambres à gaz nazies” ».

Si, comme je le souhaite, vous désirez écrire au journal pour lui dire votre opinion sur l’article du 21 août intitulé « 29 décembre 1978. Le jour où Le Monde a publié la tribune de Faurisson », je vous conseille d’envoyer votre lettre à l’adresse suivante :

Le Monde
Opinions-débats
80 boulevard Auguste-Blanqui
75707 Paris Cedex 13

Téléphone du standard : 01 57 28 20 00. Adresse électronique : opinions@lemonde.fr.

11 septembre 2012