Le 29 décembre 1978, Le Monde publiait, sous ma signature, “‘Le problème des chambres à gaz’ ou ‘la rumeur d’Auschwitz’”

Le présent écrit ne constitue pas un historique du débat sur la question des chambres à gaz nazies. Il s’adresse seulement au profane qui serait désireux d’apprendre dans quelles circonstances Le Monde  en est venu, en 1978, à me donner la parole sur un tel sujet et quelles ont été les suites de l’affaire dans les 34 années qui ont suivi. Pour faciliter la lecture de ces lignes je m’abstiens d’y mentionner nombre de sources, de références et de détails que le lecteur pourra trouver en consultant principalement dans mon blog les deux textes suivants : « Les Victoires du révisionnisme » (11 décembre 2006) et « Les Victoires du révisionnisme (suite) » (11 septembre 2011). Pour la même raison j’écarte également un assez grand nombre d’articles du Monde ou d’autres publications françaises ou étrangères portant soit sur « l’affaire Faurisson », soit sur « l’affaire des chambres à gaz ». A supposer enfin qu’un lecteur particulièrement économe de son temps veuille aller aussi vite que possible au cœur même du sujet, je lui conseille la lecture, en tout et pour toutde quatre articles : d’une part, celui du 29 décembre 1978 que complète celui du 16 janvier 1979 intitulé « Une lettre de M. Faurisson » et, d’autre part, le « dossier » de Jean Planchais du 21 février 1979 sur « Les camps nazis et les chambres à gaz » qui contient à la fois un article de Georges Wellers, intitulé « “Un roman inspiré” », et un long texte portant pour titre : « La politique hitlérienne d’extermination : une déclaration d’historiens ». Signée de 34 historiens, dont Fernand Braudel, cette déclaration, qui m’était résolument hostile, est importante. Tenant compte de ce que mes recherches m’ont essentiellement amené à conclure que la thèse de l’existence des chambres à gaz se heurte à des impossibilités physiques et techniques, ces 34 professeurs concluaient ainsi leur déclaration : « Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a été possible. Il a été possible techniquement puisqu’il a eu lieu. Tel est le point de départ obligé de toute enquête historique sur ce sujet. Cette vérité, il nous appartenait de la rappeler simplement : il n’y a pas, il ne peut y avoir de débat sur l’existence des chambres à gaz ». Or le débat allait bel et bien avoir lieu, fût-ce parfois pour les révisionnistes dans les pires conditions, en particulier devant les tribunaux, en France comme à l’étranger. Et ce débat a vu la victoire des révisionnistes. Le grand public est largement tenu dans l’ignorance de cette victoire mais, grâce en particulier à Internet, il commence à soupçonner que, sur le plan strictement historique et scientifique, les adversaires des révisionnistes, depuis 34 ans, se sont montrés incapables de relever un défi qui leur avait été lancé dans Le Monde, le 29 décembre 1978. Il y a huit mois, dans un éditorial paru le 23 décembre 2011 et intitulé « Les lois mémorielles ne servent à rien. Hélas ! », les responsables du Monde, dressant une sorte de bilan, déclaraient : « Depuis le vote de ces lois, les négationnistes [il s’agit des révisionnistes – RF] et théoriciens du complot ont pignon sur rue comme jamais, grâce notamment à Internet». Faisant écho à cet éditorial, Serge Klarsfeld, le 4 janvier 2012, répondait par un article intitulé : « Oui, les lois mémorielles sont indispensables » où il faisait valoir que la loi Gayssot « a muselé l’historien Robert Faurisson et ses émules, sauf sur Internet où les opinions exprimées en ce sens n’ont pas à être plus prises en considération que les lettres anonymes ». S. Klarsfeld feint d’oublier que depuis l’instauration de cette loi Fabius-Gayssot du 13 juillet 1990 j’ai publié des milliers de pages et cela principalement dans un ouvrage en six volumes qui sera dans un proche avenir complété par deux autres volumes. Certes les révisionnistes n’ont pas pignon sur rue puisque, aussi bien, à la différence de tant de leurs adversaires, ils ne jouissent assurément pas d’une situation aisée, d’une fortune assise ou d’une réputation qui soit enviable mais il ne fait guère de doute que leur présence sur le plan de l’histoire scientifique, elle, s’impose et qu’il a bien fallu aux tenants de l’histoire officielle multiplier les concessions ou les reculades, quand ce n’était pas les pures et simples capitulations. L’histoire l’emporte ainsi sur « la Mémoire » et c’est autant de gagné pour la science. En conséquence, sans le vouloir et même à son corps défendant, le journal Le Monde a, le 29 décembre 1978, donné le branle à un mouvement qui, depuis Paul Rassinier en 1950 et Arthur Robert Butz en 1976, a renouvelé et renouvelle chaque année encore un peu plus notre vision de l’histoire de la Seconde guerre mondiale.

Avant le 29 décembre 1978

    En 1945, George Orwell pose la question suivante : « Est-ce vrai ce qu’on dit des fours à gaz [gas ovens] en Pologne ? » (Notes on Nationalism, mai 1945, réédité dans The Collected Essays, Penguin Books, Londres 1978).

      En 1950, Paul Rassinier publie Le Mensonge d’Ulysse.

   En 1951, Léon Poliakov écrit au sujet de «la campagne d’extermination des juifs»: «Aucun document n’est resté, n’a peut-être jamais existé».

   En 1960, Martin Broszat déclare : « Ni à Dachau, ni à Bergen-Belsen, ni à Buchenwald, des juifs ou d’autres détenus n’ont été gazés ».

   En 1968, Olga Wormser-Migot écrit au sujet de la chambre à gaz que visitent à Auschwitz-I des millions de touristes que ce camp est « sans chambre à gaz » ; elle est sceptique sur les cas de Ravensbrück et de Mauthausen.

    En 1976, aux Etats-Unis, le professeur Arthur Robert Butz publie la première édition de son œuvre magistrale, The Hoax of the Twentieth Century (La Mystification du XXe siècle).

De mon côté, le 19 mars 1976, je découvre les plans, jusque-là cachés, de tous les crématoires d’Auschwitz et de Birkenau : dans ces crématoires les pièces censées avoir été des chambres à gaz homicides ne peuvent absolument pas avoir servi d’abattoirs chimiques ; elles étaient principalement de typiques et classiques dépositoires pour les cadavres en attente de crémation (Leichenhalle, Leichenkeller,…), des dépositoires totalement dépourvus de la formidable machinerie qui aurait été indispensable pour assurer l’évacuation du gaz cyanhydrique imprégnant les lieux et les corps (voyez la chambre à gaz américaine fonctionnant précisément avec du gaz cyanhydrique).

Du 29 décembre 1979 à la veille de la loi antirévisionniste du 13 juillet 1990

En 1978-1979, je révèle le résultat de mes recherches. Je suis agressé. Le Monde fait état de l’agression mais ne révèle rien de mes arguments qu’il connaît pourtant vu que, pendant quatre ans, je les lui ai exposés dans des textes ou lettres dont je n’ai jamais pu obtenir la publication. Usant du « droit de réponse » à l’article sur l’agression, je demande au journal de publier enfin mes deux pages sur « La Rumeur d’Auschwitz », ce qui est fait le 29 décembre 1978. Il s’ensuit un flot de réactions et d’articles, en France comme à l’étranger, ainsi qu’un important procès contre ma personne pour « dommage à autrui » par « falsification de l’histoire ». Le 16 janvier 1979, usant à nouveau de mon droit de réponse, je publie une suite à « La Rumeur d’Auschwitz » ; j’y mets à nouveau l’accent sur le fait que la croyance aux prétendues chambres à gaz se heurte à des impossibilités matérielles ou techniques et qu’aucun des témoignages invoqués ne permet de conclure à leur existence. La réplique la plus importante à mes conclusions paraît le 21 février 1979. Il s’agit d’une déclaration signée par 34 historiens (voyez ci-dessus). Cette déclaration, que René Rémond avait refusé de signer, constituait une dérobade devant la difficulté d’avoir à me répondre ; d’ailleurs, depuis le procès de Nuremberg jusqu’à ce jour jamais n’a pu être produite une seule expertise criminelle décrivant l’arme du crime et son fonctionnement.

Le 5 mars 1979, Jean-Gabriel Cohn-Bendit écrit dans Libération : « Battons-nous donc pour qu’on détruise ces chambres à gaz que l’on montre aux touristes dans les camps où l’on sait maintenant qu’il n’y en eut point, sous peine qu’on ne nous croie plus sur ce dont nous sommes sûrs. »

En 1979, les autorités américaines permettent à deux anciens membres de la CIA de publier des photographies aériennes d’Auschwitz prises pendant la guerre. Celles-ci sont destinées dans l’esprit des auteurs à prouver « l’Holocauste » mais, en réalité, elles contredisent l’existence de toute une série de réalités matérielles dont se seraient accompagnés le gazage et la crémation, jour après jour, de milliers de victimes ; aucune des photos prises lors de 32 missions aériennes des Alliés au-dessus du complexe d’Auschwitz ne montre de files d’attente à l’entrée des crématoires, aucune ne révèle l’existence des véritables montagnes de coke qui auraient été nécessaires pour de gigantesques crémations ; les jardinets des crématoires II et III, bien dessinés, ne portent la marque d’aucun piétinement de victimes jour après jour ; on aperçoit à leur proximité un terrain de football, un terrain de volley-ball, de nombreux baraquements hospitaliers, des bassins de décantation, le vaste « Sauna », etc.

En 1982, une association est fondée à Paris pour « l’étude des assassinats par gaz sous le régime national-socialiste » (ASSAG) ; en trente ans (1982-2012), elle n’a rien trouvé à publier. Sur le cas de Chambres à gaz, secret d’Etat, voyez mes remarques dans les « Conclusions dans l’affaire Wellers », Écrits révisionnistes (1974-1998), p. 1001-1046, en particulier p. 1020-1021.

En 1982, se tient à la Sorbonne, sous la responsabilité de François Furet et Raymond Aron, un long colloque international, non public, contre R. Faurisson et « une poignée d’anarcho-communistes » (allusion à Pierre Guillaume, Serge Thion, Jean-Gabriel Cohn-Bendit, Jacob Assous, Claude Karnoouh, Jean-Luc Redlinski, Jean-Louis Tristani, Vincent Monteil,…). Conclusion de la conférence de presse finale ouverte au public : « Malgré les recherches les plus érudites » on n’a trouvé aucun ordre de Hitler de tuer les juifs. Quant aux chambres à gaz, il n’y est pas même fait allusion ! Il semble que l’intervention du professeur Arno Mayer ait provoqué des remous (voyez ci-dessous).

En 1983, le 26 avril, prend fin, en appel, le long procès qui m’avait été intenté en 1979. La cour d’appel de Paris (1ère chambre, section A), reprenant chacune des accusations portées contre moi, déclare qu’elle n’a trouvé dans mes écrits sur les chambres à gaz aucune trace 1) de légèreté, 2) de négligence, 3) d’ignorance délibérée, 4) de mensonge et que, par voie de conséquence, « la valeur des conclusions défendues par M. Faurisson [sur le sujet] relève donc de la seule appréciation des experts, des historiens et du public ». Elle me condamne néanmoins, en somme, pour malveillance (?). Il reste qu’en autorisant un débat public sur l’existence ou la non-existence des chambres à gaz cette décision va conduire nos accusateurs à exiger la création d’une loi spécifique destinée à brider les magistrats : ainsi naîtra la loi Fabius-Gayssot du 13 juillet 1990.

En 1983 encore, Simone Veil déclare qu’on ne peut pas apporter « la preuve formelle » de la réalité des chambres à gaz parce que « chacun sait que les nazis ont détruit ces chambres à gaz » et « supprimé systématiquement tous les témoins » ; mais alors que valent les chambres à gaz qu’on montre aux touristes et que valent les témoins qui parlent de ces chambres à gaz ou en écrivent ?

En 1985, Raul Hilberg, Number One des historiens orthodoxes et auteur de l’ouvrage de référence Number One intitulé The Destruction of the European Jews, change radicalement de position dans la seconde « et définitive » édition de son livre. Trois ans auparavant, dans un entretien avec le journaliste Guy Sitbon, R. Hilberg avait été amené à déclarer : « Je dirai que, d’une certaine manière, Faurisson et d’autres, sans l’avoir voulu, nous ont rendu service. Ils ont soulevé des questions qui ont eu pour effet d’engager les historiens dans de nouvelles recherches. Ils nous ont obligés à rassembler davantage d’informations, à réexaminer les documents et à aller plus loin dans la compréhension de ce qui s’est passé » (Le Nouvel Observateur, 3-9 juillet 1982, p. 71). Peut-être sous l’influence de « Faurisson et de quelques autres », il renonce totalement à l’explication autrefois donnée dans sa première édition, celle de 1961, selon laquelle cette destruction des juifs avait été expressément ordonnée et conduite par Hitler. A en croire sa nouvelle explication, la destruction des juifs d’Europe a été décidée et perpétrée sans ordre, sans « plan pré-établi », sans centralisation, sans instructions, sans budget mais grâce à « une incroyable rencontre des esprits, une transmission de pensée consensuelle » (an incredible meeting of minds, a consensus-mind reading) au sein de la vaste bureaucratie allemande (far-flung bureaucracy). Ces bureaucrates « créèrent un climat, qui leur permit d’écarter progressivement le modus operandi du formalisme écrit ». Ils se livrèrent à « des opérations secrètes » à coup de « directives écrites non publiées », de « larges délégations de pouvoirs aux subordonnés, non publiées », de « directives et autorisations orales », d’ « accords implicites et généralisés entre fonctionnaires, aboutissant à des décisions prises sans ordres précis ni explications ». Il conclut : « En dernière analyse, la destruction des juifs ne fut pas tant accomplie par l’exécution de lois et d’ordres que par suite d’un état d’esprit, d’une compréhension tacite (shared comprehension), d’une consonance et d’une synchronisation » et, pour mettre un point final à sa conclusion, il va jusqu’à écrire : « Pour détruire les juifs d’Europe, il ne fut créé ni organisme spécial, ni budget particulier. Chacune des branches devait jouer dans le processus un rôle spécifique, et chacune trouver en elle-même les moyens d’y accomplir sa tâche » (La Destruction des Juifs d’Europe, Gallimard, édition de 2006 en trois volumes, p. 103, 113 ; la mise en italique des mots français est de mon fait. Voyez en outre l’entretien avec R. Hilberg publié dans Le Monde des livres, 20 octobre 2006, p. 12).

De 1984 à 1986, une série de coups de théâtre se produisent, en particulier celui que provoque la thèse d’Henri Roques sur les « confessions » du SS Kurt Gerstein, qui montrent à quel point le révisionnisme est vivace. En 1986, c’est au sein même du Comité d’histoire de la Deuxième guerre mondiale, directement rattaché au bureau du Premier ministre, qu’éclate la nouvelle affaire. Ce Comité comprend une Commission d’histoire de la déportation dirigée par un prestigieux historien, Michel de Boüard. Ancien résistant interné au camp de Mauthausen, catholique et membre du Parti communiste (de 1942 à 1960), doyen de la Faculté des lettres de l’Université de Caen, il avait témoigné de l’existence d’une chambre à gaz dans le camp de Mauthausen. Or il va prendre fait et cause à la fois pour Henri Roques et pour son jury qui de toutes parts sont attaqués. Il va jusqu’à déclarer que le dossier de l’histoire officielle de la déportation est « pourri » par « énormément d’affabulations, d’inexactitudes obstinément répétées, notamment sur le plan numérique, d’amalgames, de généralisations ». Faisant allusion aux études des révisionnistes, il ajoute qu’il existe « d’autre part, des études critiques très serrées pour démontrer l’inanité de ces exagérations ». Oui, il a mentionné autrefois l’existence d’une chambre à gaz à Mauthausen ; il reconnaît avoir eu tort : « C’était un bagage ! », me confie-t-il lors d’une rencontre qu’il avait lui-même souhaitée. Il se promet de rédiger un ouvrage destiné à mettre en garde les historiens contre les mensonges de l’histoire officielle. Il tombe malade et meurt le 28 avril 1989 sans avoir pu achever son travail.

En 1988, aux Etats-Unis, un universitaire tout aussi prestigieux, Arno Mayer, enseignant à l’Université de Princeton l’histoire de l’Europe contemporaine, publie un ouvrage intitulé The ‘Final Solution’ in History. Au sujet des « chambres à gaz nazies » il écrit : « Les sources pour l’étude des chambres à gaz sont à la fois rares et douteuses » (Sources for the study of the gas chambers are at once rare and unreliable). La formule est à méditer pour ceux qui imaginaient que ces sources étaient innombrables et solides comme le roc. Et les considérations qui suivent sur les morts d’Auschwitz et d’autres camps sont de nature sinon révisionnistes du moins assez proches du révisionnisme quoique, bien sûr, A. Mayer ne manque aucune occasion de nous rappeler sa conviction intime qu’il y a eu des exécutions en chambres à gaz.

Toujours en 1988 se déroule à Toronto pendant plus de quatre mois le second procès d’Ernst Zündel. Le premier procès avait eu lieu en 1985 et avait duré sept semaines. La transcription écrite de ces deux procès en témoigne : tous deux ont été désastreux pour les tenants de l’histoire officielle de « l’Holocauste » en général et pour la thèse de l’existence des chambres à gaz en particulier. En 1985 R. Hilberg y avait subi une totale déroute au cours d’un long contre-interrogatoire et Rudolf Vrba, le témoin numéro un des « chambres à gaz », a subi le même sort. La presse de l’époque en atteste. En 1988 Fred Leuchter, spécialiste des chambres à gaz d’exécution aux Etats-Unis, a produit son fameux rapport d’expertise de 193 pages concluant que les prétendues chambres à gaz nazies d’Auschwitz, d’Auschwitz-Birkenau et de Majdanek non seulement n’avaient pas existé mais même n’avaient pas pu exister, et cela pour des raisons d’ordre physique, chimique et architectural. Il s’était rendu sur place avec son équipe, avait procédé à une minutieuse étude des lieux (soit en état d’origine, soit à l’état de ruines) et avait confié à un laboratoire les fragments prélevés sur la scène du crime supposé. D’autres rapports, dont celui de Germar Rudolf, confirmeront ultérieurement le bien-fondé de ces conclusions.

En 1989, Philippe Burrin publie un ouvrage dans lequel il ne s’attarde pas à la question des chambres à gaz mais où, d’une façon générale, traitant d’une politique d’extermination physique des juifs il déplore l’absence de traces du crime, « l’effacement obstiné de la trace d’un passage d’homme », « les grandes lacunes de la documentation », les traces « non seulement peu nombreuses et éparses, mais difficiles d’interprétation » (Hitler et les juifs / Genèse d’un génocide, Seuil, Paris 1989, p. 9, 13).

Le 16 septembre 1989 je suis la victime d’une agression particulièrement grave. Au total, de novembre 1978 à mai 1993, je subirai dix agressions à Lyon, Paris, Vichy et Stockholm. Je ne saurais dire le nombre des procès qui m’ont été intentés ou qu’il m’a fallu intenter à partir de 1978 et jusqu’à ce jour. Je ne m’attarderai pas ici aux condamnations, aux amendes, aux perquisitions, saisies et gardes à vue. A la différence de tant de révisionnistes qui ont eu à faire tant d’années de prison (jusqu’à douze ans dans un cas), je n’ai jamais été condamné à une peine de prison ferme. A 83 ans, je viens de me voir signifier trois mises en examen et une quatrième mise en examen s’annonce probablement.

A partir de la loi antirévisionniste (13 juillet 1990)

En 1990, les révisionnistes, avec l’instauration de la loi Fabius-Gayssot, se voient confirmer que la partie adverse, incapable de leur répondre sur le plan de l’histoire et de la science, dispose désormais du bras armé de l’histoire officielle : il sera tout bonnement interdit de contester « l’existence des crimes contre l’humanité » tels que définis et condamnés à Nuremberg (1945-1946) par les vainqueurs au nom des « Nations Unies » et en s’instituant eux-mêmes juges de leur propre vaincu ; l’emploi des chambres à gaz nazies fait, bien entendu, partie de ces nouveaux crimes et contester leur emploi devient interdit sous peine de prison, d’amende et de peines diverses.

Rien n’y fait. De 1991 à 1994, le révisionnisme, se révélant comme la grande aventure intellectuelle de la fin du siècle, trouve avec sa contestation de l’existence des chambres à gaz et du génocide un puissant écho à Paris et en province, à Stockholm, à Londres, à Bruxelles, à Munich, à Vienne, à Varsovie, à Rome, à Madrid, à Boston, à Los Angeles, à Toronto, à Melbourne, et, plus tard, à Téhéran et dans le monde arabo-musulman. Le nombre s’accroît des recherches et des publications révisionnistes en diverses langues.

L’année 1995 va s’affirmer comme une année capitale dans les progrès du révisionnisme.

L’historien Eric Conan, co-auteur avec Henry Rousso de Vichy, un passé qui ne passe pas, écrit dans L’Express que Faurisson avait raison de certifier, à la fin des années 1970, que la chambre à gaz visitée à Auschwitz par des millions de touristes était entièrement fausse. Il précise : « Tout y est faux […]. A la fin des années 70, Robert Faurisson exploita d’autant mieux ces falsifications que les responsables du musée rechignaient alors à les reconnaître ». Poursuivant, il ajoute : « [Des personnes], comme Théo Klein [préfèrent qu’on laisse la chambre à gaz] en l’état mais en expliquant au public le travestissement : ‘l’Histoire est ce qu’elle est ; il suffit de la dire, même lorsqu’elle n’est pas simple, plutôt que de rajouter l’artifice à l’artifice’». E. Conan rapporte un propos stupéfiant de la sous-directrice du Musée national d’Auschwitz, qui, elle, ne se résout pas à expliquer au public le travestissement. Il écrit : « Krystina Oleksy […] ne s’y résout pas : ‘Pour l’instant, on la laisse en état [cette pièce qualifiée de chambre à gaz] et on ne précise rien au visiteur. C’est trop compliqué. On verra plus tard’ » (« Auschwitz : la mémoire du mal », 19-25 janvier 1995, p. 68). En 1996 et en 2001 d’autres auteurs pourtant hostiles au révisionnisme dénonceront, à leur tour, en France et à l’étranger, la fraude que constitue cette prétendue chambre à gaz. Encore aujourd’hui touristes et pèlerins continuent d’être abusés bien que j’aie personnellement alerté jusqu’à l’UNESCO de cette persistance dans la fraude.

C’est aussi en 1995 que va se produire un événement si grave pour la cause de la thèse officielle qu’il sera tenu caché pendant cinq ans et ne sera finalement dévoilé qu’en 2000 et encore avec tant de discrétion qu’aujourd’hui encore, en 2012, il reste largement ignoré. Il concerne Jean-Claude Pressac, le protégé du couple Klarsfeld, le paladin dont Pierre Vidal-Naquet vantait les mérites. Auteur en 1989 d’un énorme ouvrage en anglais, Auschwitz, Technique and Operation of the Gas Chambers et, en 1993, d’un livre en français, Les Crématoires d’Auschwitz, la machinerie du meurtre de masse, J.-C. Pressac, sous l’effet d’une cruelle humiliation que mon avocat, Éric Delcroix, et moi-même nous lui avions infligée lors de son témoignage à la XVIIe chambre du tribunal correctionnel de Paris où nous avions exigé sa comparution, s’est résolu à admettre, dans un écrit daté du 15 juin 1995 mais publiée seulement en 2000, que le dossier tout entier de l’histoire officielle de la déportation était « pourri » (le mot était repris de Michel de Boüard) par trop de mensonges et voué « aux poubelles de l’histoire ».

En 1996, Jacques Baynac, historien français, résolument antirévisionniste, finit par admettre que, toute réflexion faite, il n’y a pas de preuve de l’existence des chambres à gaz nazies. Il constate précisément « l’absence de documents, de traces ou d’autres preuves matérielles ».

Toujours en 1996 et aussi dans les années suivantes l’affaire Garaudy-Abbé Pierre et nombre de procès intentés pour « contestation » de la vérité officielle montreront à quel point le révisionnisme reste vivace. En 1997, l’affaire Vincent Reynouard révèle l’arrivée sur scène d’un jeune révisionniste à l’avenir prometteur.

En l’an 2000, à l’occasion du procès intenté à Londres par le semi-révisionniste David Irving à Deborah Lipstadt l’ayant traité de « négationniste » (« Holocaust denier »), l’expert canadien Robert Jan van Pelt, de confession juive, qui s’est acharné à trouver des preuves de l’existence à Auschwitz de réelles chambres à gaz nazies, en est réduit à qualifier de « morale » sa certitude de leur existence (moral certainty). Quant au juge Charles Gray, il déclarera dans son jugement : « Les documents de l’époque livrent peu d’éléments de preuve bien claire de l’existence de chambres à gaz conçues pour tuer des êtres humains ». Il ajoute : « Je dois avouer que, comme, je pense, la plupart des gens, j’avais supposé que les preuves d’une extermination massive des juifs dans les chambres à gaz d’Auschwitz étaient imparables. Pourtant, j’ai écarté cette idée préconçue quand j’ai eu pesé le pour et le contre des preuves que les parties ont apportées au débat ».

De 2001 à 2009, la situation ne fait qu’empirer en France et dans le monde pour les tenants de la croyance en « l’Holocauste » et, particulièrement, en l’existence des chambres à gaz nazies. On en trouvera exemples et preuves dans mon blog. Je ne retiendrai ici qu’une preuve et qu’un exemple, relatifs au chercheur que j’appelle parfois « le dernier des Mohicans de la cause holocaustique ». Je veux parler de R. J. van Pelt, déjà nommé, professeur d’architecture à l’Université de Waterloo (Ontario, Canada). Après le procès de Londres, ce dernier n’avait pas voulu en rester à sa « moral certainty ». Bien au contraire, il avait poursuivi ses recherches. Las ! Comme son prédécesseur français, le pharmacien Jean-Claude Pressac, il allait devoir capituler. Le 27 décembre 2009, le coup de grâce était porté au mythe des chambres à gaz d’Auschwitz. Ce jour-là, un journaliste du Toronto Star révélait que, pour R. J. van Pelt, la préservation du complexe d’Auschwitz-Birkenau n’avait guère de sens. Parlant de ce que nous sommes censés savoir du camp (c’est-à-dire, par exemple, que ce dernier avait possédé des chambres à gaz pour exécutions massives), le professeur déclarait : « 99% de ce que nous savons, nous n’avons pas en fait les éléments physiques pour le prouver ». Pour lui mieux valait laisser la nature reprendre ses droits à Auschwitz au lieu d’y dépenser tant d’argent pour la conservation de bâtiments, de ruines ou d’objets matériels.

Conclusion

A la date du 20 août 2012 le bilan est désastreux pour les tenants de la thèse officielle et tout à fait positif pour les révisionnistes. Les premiers disposent de tous les pouvoirs y compris celui de la puissance publique avec ses responsables politiques, ses juges et ses gendarmes et, surtout, avec ses journalistes aux ordres. Tandis que seule une catégorie de magistrats s’est montrée servile, les journalistes, eux, à de rarissimes exceptions près, se sont rués dans la servitude. Quant aux professeurs, aux universitaires, aux intellectuels en place, ils se sont, pour trop d’entre eux, signalés par leur aveuglement ou leur lâcheté. Quand le jour viendra où il sera enfin admis que les prétendues chambres à gaz nazies n’ont pas plus existé que le savon juif ou que les armes de destruction massive de Saddam Hussein, les braves gens, consternés, demanderont-ils des comptes à leurs « élites » ? Ils le devraient mais ils s’en garderont bien. Car, dans cette affaire de l’une des plus graves fraudes qu’ait connues l’histoire, les « élites » n’ont après tout été qu’à l’image de leur public. Relisons Céline : il a tout dit sur le sujet, sans illusions, sans acrimonie, sans appel à la vengeance, sans se croire au-dessus des autres : en homme, tout simplement, et parfois avec le sourire de l’indulgence.

 

NB : Le 20 août à Paris et le 21 août en province, Le Monde publie l’article, daté du 21 août et  intitulé « 29 décembre 1978 / Le jour où Le Monde a publié la tribune de Faurisson » (p. 12-13). L’article est signé d’Ariane Chemin, journaliste people à qui j’avais accordé un entretien, le 1er août, à mon domicile. Il contient quarante attaques ad hominem et le nombre des arguments proprement dits s’élève à… zéro.

20 août 2012