De Robert Faurisson en 1980 à Richard Williamson et Jean-Marie Le Pen en 2009
L’un de mes correspondants étrangers vient de me faire savoir qu’il souhaitait entendre dans son intégralité mon interview, par Ivan Levaï, du 17 décembre 1980 sur l’antenne d’Europe n° 1. On peut écouter cette interview ici.
Quant à la transcription des propos, on la trouve dans mes Écrits révisionnistes (1974–1998), aux pages 241–247. On constatera qu’y figure ma « phrase de soixante mots » sur « les prétendues chambres à gaz hitlériennes et le prétendu génocide des juifs ».
Dans les années qui ont suivi cette interview, I. Levaï a plusieurs fois déclaré que, s’il avait commis une faute dans sa carrière de journaliste, c’était de m’avoir accordé la parole le 17 décembre 1980 ; en revanche, ce qu’il na jamais précisé, c’est que, la veille ou l’avant-veille de l’interview, il avait reçu à l’antenne Jean Pierre-Bloch, lequel avait alors publiquement affirmé que j’étais « payé par Khadafi ». Aussi, Pierre Guillaume, prenant contact avec I. Levaï, avait-il alors prévenu ce dernier qu’à moins de me voir accorder un droit de réponse j’allais déposer plainte en justice. I. Levaï avait donc dû plier et, à son corps défendant, m’offrir une sorte de droit de réponse.
La loi antirévisionniste Fabius-Gayssot n’existait pas encore en 1980 et elle n’allait être publiée que le 14 juillet 1990 mais, soit pour cette interview, soit pour mes écrits, j’allais être condamné à de multiples reprises.
Aujourd’hui, en 2009, les magiques chambres à gaz nazies, à l’instar du quasi-cadavre d’Ariel Sharon, ne sont plus maintenues en vie que de manière artificielle.
Dans la récente affaire Williamson, les médias du monde occidental s’en sont pris violemment à l’évêque révisionniste mais pas un seul d’entre eux ne lui a fait la réponse qui s’imposait : « Vous ne croyez pas aux chambres à gaz nazies ? Voici pourtant la photo d’une telle chambre à gaz, que les touristes peuvent visiter à Auschwitz ou dans tel autre camp ! ». Et personne non plus n’a tenté de lui donner la réplique en lui montrant le moindre document. Seule Beate Klarsfeld lui a suggéré, sans autre précision, de lire l’ouvrage monumental du pharmacien français Jean-Claude Pressac, Auschwitz: Technique and Operation of the Gas Chambers, édité en 1989 par… la Beate Klarsfeld Foundation de New York. Mais il ne s’agissait là de sa part que d’esbroufe médiatique car B. Klarsfeld ne pouvait ignorer qu’en 1995, soit six ans plus tard, l’auteur a renié sa thèse et qu’il a fini par écrire que, «pourri» par trop de mensonges, le dossier de l’histoire de l’extermination des juifs était voué «aux poubelles de l’histoire». J.-C. Pressac a daté du 15 juin 1995 le texte de cette rétractation, texte qui n’a été rendu public qu’en 2000 par l’historienne Valérie Igounet dans son Histoire du négationnisme en France, Seuil, p. 651–652.
J.-C. Pressac est mort le 23 juillet 2003, à l’âge de 59 ans, sans avoir été jamais poursuivi en justice.
Pour sa part, Jean-Marie Le Pen vient de répéter que les chambres à gaz sont un détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. En fait, ces prétendus abattoirs chimiques sont moins qu’un détail puisque, aussi bien, ils sont dépourvus de toute réalité matérielle, mais la violence des réactions suscitées par la récidive de J.-M. Le Pen montre que celui-ci a porté atteinte au plus formidable tabou religieux de notre temps.
Il serait piquant de le voir rétorquer à ses adversaires qu’il s’étonne de leur indignation: que diable faisaient ces gens ou leurs amis du temps où J.-C. Pressac, le protégé du couple Klarsfeld, parlait, lui, des chambres à gaz comme de mensonges promis aux poubelles de l’histoire ? Comment expliquer que personne n’ait élevé de protestation ni réclamé de poursuites ?
On peut souhaiter que J.-M. Le Pen décide un jour de quitter la vie publique sur une déclaration révisionniste comparable à celles du président iranien Ahmadinejad. Il passerait à l’histoire comme le premier homme politique d’importance qui, en Occident, aurait dit la vérité sur le plus grand mensonge international des temps modernes.
Pour ma part, je souhaite qu’avec Bruno Gollnisch, il franchisse enfin le Rubicon.
26 mars 2009
Addition du 31 mars 2009 : On m’interroge sur le prix que m’a coûté l’interview du 17 décembre 1980 au cour de laquelle j’ai prononcé devant Ivan Levaï « la phrase de soixante mots » résumant la thèse révisionniste. Ce prix a été considérable. On en trouvera le montant et les détails aux pages 292-296 de mes Écrits révisionnistes (1974-1998) [2. Le procès que lui intentaient le MRAP et l’Amicale d’Auschwitz] En juillet 1981 Libération, qui, à cette époque, n’appartenait pas à un Rothschild, s’était quelque peu ému de la quantité d’amendes et de dommages-intérêts ainsi infligés à celui que, pour la circonstance, le journal décidait d’appeler «le Saint Sébastien du révisionnisme». Cette interview de 1980 aura été la première et la dernière véritable interview qu’un journaliste français m’ait accordée de 1974 à nos jours, soit pendant trente-cinq années au cours desquelles la presse écrite et parlée a déversée sur mon nom des torrents de boue et accumulé sur mon compte les plus froids mensonges.
Pour avoir déclaré en 1987 que les chambres à gaz nazies sont un détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, J.-M. Le Pen sera condamné à verser, frais compris, environ 1.500.000 F et il sera, lui aussi, condamné au bûcher médiatique. S’il est un sujet sur lequel il règne une entente cordiale entre les juges et les journalistes, c’est bien celui du tabou révisionniste.