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Claude Courouve en 2003 et 2004

Militant athée et militant homosexuel, Claude Courouve œuvre aussi en faveur de la liberté d’expression des révisionnistes, mais il est en désaccord avec moi. Il estime que j’ai porté contre les juifs une accusation « infamante », que j’épargne les communistes et que je manifeste une sympathie indigne de l’historien pour la cause arabe et palestinienne ; en outre, selon lui, j’accorderais trop d’importance au sujet des chambres à gaz nazies (en l’existence desquelles il reconnaît toutefois avoir du mal à croire) ; d’une manière générale, il lui semble « possible que la vérité se situe entre les deux thèses [celle de Faurisson et celle de Vidal-Naquet] » (Entretien [auto-édité] avec Valérie Igounet, 19 février 1996, p. 15). En 2003, il a publié dans Le Libre Journal de Serge de Beketch, un long article de protestation contre la condamnation du révisionniste Jean Plantin à six mois de prison ferme (8 février 2003, p. 16-18) ; à l’époque, cet article, signé « Claude Courouve, docteur en philosophie, auteur-éditeur », m’a paru mériter la mise au point suivante, dont j’ai envoyé copie à l’intéressé.

Mise au point de R. Faurisson (13 février 2003)

Depuis des années, Claude Courouve défend la liberté de recherche et la liberté d’expression des révisionnistes. Je lui en sais gré. Malheureusement, le texte qu’il vient de signer dans Le Libre Journal est décevant. L’exposé, plutôt confus, manque de substance et les erreurs abondent.

C. Courouve se dit d’accord avec Arno Klarsfeld qui me reproche d’avoir porté contre les juifs l’accusation, infamante, d’escroquerie. Il écrit : « L’accusation d’escroquerie portée [par Faurisson] contre les seuls juifs est en effet infamante, et sort inconsidérément du registre historique ; Faurisson a d’ailleurs été condamné pour cela bien avant l’existence de la loi Gayssot (TGI, Paris, 1re chambre civile, 1er juillet 1981) ». Je relève là cinq erreurs :

1° Quand un jugement de tribunal (président Drai) a été, comme c’est ici le cas, suivi d’un arrêt de cour d’appel (président Grégoire), c’est l’arrêt qu’il faut prendre en considération et il se trouve que ledit arrêt, en date du 26 avril 1983, a sensiblement réformé ce jugement [en ma faveur];

2° C. Courouve a confondu ce procès, où il n’a pas été question de ce qu’il dit, avec un autre procès (en appel, président Hennion), qui m’a été intenté pour une phrase de soixante mots résumant la thèse révisionniste ;

3° Dans cette phrase, je parlais d’un « mensonge historique » qui avait ouvert la voie non à une escroquerie des juifs mais, précisément, à une «escroquerie politico-financière» qui avait permis principalement aux sionistes d’obtenir des Nations unies la création d’un État, malgré l’opposition de bien des juifs, et qui avait aussi permis ce que même des juifs dénoncent aujourd’hui sous les termes de « Shoah-Business » ou d’« Industrie de l’Holocauste » ;

4° Ce faisant, je ne sortais pas du champ de la recherche historique puisque, si un auteur pense avoir mis au jour un mensonge historique, il lui faut nécessairement préciser quels ont été, à son avis, les principaux bénéficiaires (ce qui ne veut pas dire : les responsables) et les principales victimes dudit mensonge ; c’est ce que j’ai fait sans mettre en cause « les seuls juifs ». Ce mot de juifs, je l’emploie au sens où C. Courouve parle de « la communauté juive » ou d’« une orthodoxie communautariste ». Pour moi, est « juive » ou «israélite» toute organisation ou personnalité qui se présente comme telle ;

5° C. Courouve n’aurait pas dû exciper d’une décision judiciaire prise à l’encontre d’un révisionniste ; en effet, avant la loi Fabius-Gayssot, des magistrats décidés à noyer un chien révisionniste l’accusaient forcément de la rage ; ils affectaient de poursuivre ou de condamner ce révisionniste non pas pour son opinion (ils s’en défendaient même !) mais pour sa méchanceté supposée, pour le dommage qu’il causait à certains, pour diffamation raciale, pour provocation à la haine, pour propagation de fausses nouvelles, etc.

C. Courouve insinue que je vise «à une exonération du nazisme pour ses crimes» et que je cherche à Hitler une « excuse ». Il ne le prouve pas.

Il tente ce qu’il nomme « un exposé chronologique de la problématique de la loi Gayssot », loi prise le 13 juillet 1990 contre les révisionnistes et qu’il conviendrait, en fait, d’appeler « loi Fabius-Gayssot ». Dans cet exposé disparate, on relève erreurs et lacunes. Par exemple, ce que dit C. Courouve au sujet des quarante-six volumes des archives d’Auschwitz, volumes que, selon lui, on nous cacherait, ne semble puisé qu’aux seules sources journalistiques. En 1995 un ouvrage en trois volumes, d’un total de 2.158 pages, publié en polonais, en anglais et en allemand sous l’égide du Musée national d’Auschwitz par un ensemble de huit chercheurs, a révélé avec force chiffres et détails le contenu des cinquante et un, et non quarante-six, volumes des seuls registres mortuaires du camp (State Museum of Auschwitz, Death Books from Auschwitz, K. G. Saur, Munich, New Providence [Bahamas], Londres, Paris). Comme je l’ai noté dans mes écrits, ces chiffres apportent une éclatante confirmation de la justesse des estimations révisionnistes quant au nombre total des morts d’Auschwitz. À ce propos, C. Courouve croit fournir avec les chiffres proposés autrefois par J.-C. Pressac l’estimation la plus basse. Or une estimation encore plus basse a été proposée en mai 2002 par Fritjof Meyer, auteur orthodoxe s’il en fut. C. Courouve semble ignorer cette dernière estimation.

C. Courouve dresse une liste de personnalités qui ont eu le courage, à un moment, de dénoncer la loi antirévisionniste. Implicitement sa liste se présente comme complète. Elle ne l’est pas du tout et certaines absences surprennent. Mais surtout elle est trompeuse. C. Courouve y nomme, par exemple, Jacques Toubon, dont il cite une belle envolée, et Pierre Vidal-Naquet. Or le premier s’est par la suite déjugé au point que, dans sa nouvelle fonction de ministre de la Justice, il est allé jusqu’à préconiser une loi antirévisionniste encore plus draconienne que la loi Fabius-Gayssot dont il avait pourtant, quelques années auparavant, condamné le caractère totalitaire et stalinien. Le second [P. Vidal-Naquet], pour éviter de perdre définitivement un procès que lui intentait le révisionniste Henri Roques et qu’il avait perdu en première instance, a décidé, en seconde instance, d’en appeler à la loi Fabius-Gayssot, ce qui lui a permis de gagner miraculeusement en cause d’appel. Enfin, C. Courouve omet de dire que lesdites déclarations n’ont été qu’un déjeuner de soleil : leurs auteurs se sont ensuite murés dans le silence quand cette loi s’est trouvée effectivement appliquée à tel ou tel révisionniste. Il convenait d’en faire la remarque car le phénomène en dit long sur la peur qu’inspire en France « l’orthodoxie communautariste ». Encore récemment, quand Jean Plantin, « auteur-éditeur » et donc confrère de C. Courouve, a été condamné à six mois de prison ferme, Robert Ménard mis à part, personne, dans la liste présentée, n’a eu le courage de protester.

C. Courouve accuse le Parti communiste et lui seul d’être « à l’origine » de la «loi Gayssot». C’est méconnaître l’histoire de cette loi liberticide. C’est ignorer les faits que mentionne Éric Delcroix dans La Police de la pensée contre le révisionnisme historique, ouvrage publié en 1994. Les initiateurs de la loi antirévisionniste ont été, dès le mois de mai 1986, des personnalités principalement juives réunies autour du grand rabbin Sirat. Puis, en 1987-1988, le Parti socialiste a pris l’affaire en main avec, en particulier, les initiatives de Georges Sarre, de Michel Sapin et surtout de Laurent Fabius, président de l’Assemblée nationale. Le 23 mai 1989, lors d’une réunion organisée par l’Union des étudiants juifs de France et l’association Klarsfeld des Enfants de la Mémoire, L. Fabius a déclaré: « J’ai personnellement proposé une loi contre les négateurs ». Il a prévenu que le Parlement devait agir au rebours de ce qu’avait ordonné Henri IV lorsque ce dernier, désireux d’apaiser les querelles civiles, avait proclamé par l’édit de Nantes qu’il ne devait plus en être question dans le royaume. « Le Parlement devra se faire mémoire », a lancé L. Fabius. La salle, debout, lui a fait une ovation. À son origine, la proposition Gayssot ne visait, elle, qu’à renforcer la répression du racisme. Encore au début de mai 1990, elle n’était, a-t-on dit, qu’« une coquille vide » (Hervé Algalarrondo, « Racisme, histoire d’un ratage », Le Nouvel Observateur, 10 mai 1990, p. 77). L. Fabius et ses amis socialistes ont rempli cette coquille avec une disposition antirévisionniste, appelée par Jacques Julliard « l’amendement anti-Faurisson », et ils ont gracieusement permis aux communistes de présenter cette loi. Sans l’exploitation par L. Fabius et Pierre Joxe de la violation de sépultures juives dans le cimetière de Carpentras, il est probable que cette loi aurait fait l’objet d’un recours devant le conseil constitutionnel.

En somme, pour être exact et plus efficace, l’article de C. Courouve aurait besoin d’un travail de révision.

 

Message de C. Courouve au député Pierre Lellouche (25 septembre 2004)

Le 25 septembre 2004, Noël Mamère est amené à dire que, si la justice déclarait illégale le mariage d’homosexuels, il refuserait d’obtempérer « au nom de la désobéissance civile ». Un débat s’ensuit alors sur cette notion et, pour sa part, un député de Paris, d’origine juive, Pierre Lellouche, déclare : « On ne peut pas tout justifier au nom de la désobéissance civile, sinon, demain, un négationniste peut revendiquer son droit d’expression en refusant d’appliquer la loi Gayssot » (Le Monde daté des 25 et 26 septembre 2004, p. 5). C. Courouve adresse alors au député en question le message suivant :

Monsieur le Député, Je lis ce jour sur le site www.lemonde.fr : « L’argument selon lequel la désobéissance civile permettrait de faire reconnaître certains droits, dans une démocratie, ne tient pas davantage pour ses détracteurs. “C’était vrai pour les objecteurs de conscience pendant la guerre d’Algérie, mais les circonstances étaient exceptionnelles”, concède le député (UMP) de Paris Pierre Lellouche. “On ne peut pas tout justifier au nom de la désobéissance civile, sinon, demain, un négationniste peut revendiquer son droit d’expression en refusant d’appliquer la loi Gayssot”, prévient-il. Selon lui, “il faut respecter le fait majoritaire, et attendre l’alternance”. “Le viol systématique de la loi par des élus n’a pas sa place dans une démocratie qui fonctionne”, ajoute-t-il ».

Je suis d’accord avec vous, et avec Diderot : « Nous parlerons contre les lois insensées jusqu’à ce qu’on les réforme ; et, en attendant, nous nous y soumettrons. Celui qui, de son autorité privée, enfreint une mauvaise loi, autorise tout autre à enfreindre les bonnes. » (Supplément au Voyage de Bougainville). Mais il n’empêche que cette loi Gayssot est une loi détestable, quasi unanimement condamnée.

De nombreuses personnalités se sont prononcées contre cette loi Fabius-Gayssot: les anciens ministres de la Justice Jacques Toubon et Simone Veil ; Jacques Toubon, alors député, précisait : « Je suis contre le délit de révisionnisme, parce que je suis pour le droit et pour l’histoire, et que le délit de révisionnisme fait reculer le droit et affaiblit l’histoire » (Assemblée nationale, 3e séance du 21 juin 1991) ; Jacques Julliard, Annie Kriegel (décédée), Alfred Grosser (Le Monde, 13 septembre 1990), Michel Tournier (prix Goncourt); Jean Foyer, ancien ministre de la Justice ; les anciens sénateurs Paul Masson, Jacques Thyraud, Jean Marie Girault et le sénateur René-Georges Laurin ; l’historien de la littérature russe Georges Nivat (ENS-Ulm), qui déclarait : « Je n’approuve pas la loi qui institue un délit de contre-vérité historique » (communication personnelle) ; Dominique Jamet ; le député Jacques Limouzy (RPR) ; Me Jacques Vergès ; Me Patrick Simon ; l’historien Maxime Rodinson ; l’éditeur Jean-Jacques Pauvert, « la grande majorité des historiens » selon les termes de Pierre Vidal-Naquet (Le Monde, 4 mai 1996), dont François Furet (décédé) ; loi «unanimement contestée par les historiens, les juristes et les politiques» (l’hebdomadaire L’Evénement du jeudi du 27/6-3/7/1996) ; Alain Peyrefitte (décédé), ancien ministre de la Justice ; l’Académie des sciences morales et politiques (octobre 1996) ; Jacques Caritey (Revue administrative) ; le philosophe Paul Ricœur ; l’écrivain Michel Houellebecq ; l’académicien Alain Robbe-Grillet ; Robert Ménard (Reporters sans frontières) ; Ivan Rioufol (Le Figaro). Selon un sondage Sofres/Union des étudiants juifs de France de janvier-février 2002, 51% (contre 48%) des jeunes de 15 à 24 ans estimeraient que « chacun peut penser comme il veut » dans ce domaine.

Il faudrait donc ouvrir la possibilité de revenir sur cette loi de 1990 ; en verrouillant indéfiniment le débat, on justifierait alors les options de désobéissance. – Voyez mes réflexions relatives à cette question sur la page suivante de mon site, http://pageperso.aol.fr/ccourouve/deh1.html

Je vous prie de croire, Monsieur le Député, à l’expression de mes sentiments les plus respectueux. [Signé : Claude Courouve]

 

Message de R. Faurisson à C. Courouve (26 septembre 2004)

Votre initiative n’est certes pas pour me déplaire mais ne craignez-vous pas que, par certains de ses aspects (que je vous avais déjà signalés l’an dernier), votre lettre [à P. Lellouche] ne soit devenue caduque ? – Il serait intéressant de faire le point sur l’historique de l’accueil rencontré par cette loi aujourd’hui vieille de quatorze ans. On verrait que la pression juive a conduit des gens comme Toubon et Me Leclerc à se renier jusqu’à faire de la surenchère dans l’autre sens et l’on constaterait également que presque personne n’ose aujourd’hui protester contre cette loi.

Bruno Gaccio qui fait littéralement profession de défendre la liberté d’expression est en faveur du cassage de gueule des révisionnistes. Philippe Bilger ne relève pas même son propos. Voyez le livre qu’ils viennent de publier en commun, Le Guignol et le Magistrat sur la liberté d’expression, Flammarion 2004, p. 257-260. Gaccio est un casseur d’assiettes, qui ne casse d’ailleurs rien en fait, et les propos qu’il me prête sont faux, mais je trouve significatif qu’un Bilger juge « drôle » à « rire » l’épisode au cours duquel on voit Gaccio menacer un « vieux bonhomme » d’une «onzième agression dans cinq secondes» (mots inventés là aussi par le matamore).

La pression juive est énorme. N’avait-elle pas contraint l’ONU à voter l’abrogation de la résolution où le sionisme était condamné comme une forme de racisme ? Stupéfiant tour de force ! Aujourd’hui Sharon laisse une fois de plus entendre qu’il va faire assassiner Yasser Arafat ; la nouvelle devrait être immédiatement accueillie par un hourvari. Or rien de tel jusqu’à présent. Et Sharon, s’il le voulait, pourrait non seulement liquider Arafat mais, avec les 5 000 bombes spéciales livrées par les États-Unis, répéter en Iran l’opération Osirak.

La situation mondiale ainsi que la situation particulière de la France montrent que l’emprise juive et la névrose juive ont pris de telles proportions qu’une abrogation de la loi garantissant la version casher de la seconde guerre mondiale n’est plus possible. Au contraire, la répression du révisionnisme s’étend maintenant un peu partout. Voyez tout récemment les cas Rami, Grosskopf, Roeder, Theil, Berclaz (qui pourrait être livré à la Suisse par le président, juif, de la Serbie), sans compter le malheureux Zündel qui, depuis bientôt vingt mois, croupit en prison de haute sécurité. – Mais je perds mon temps… Inutile de me répondre. [Signé : Robert Faurisson]

26 septembre 2004