À propos du Quid 2003
À Paris, des organisations juives demandent à la présidente du tribunal des référés le retrait des 300 000 exemplaires en vente du Quid 2003. Elles reprochent à l’éditeur Robert Laffont de n’avoir pas respecté son engagement, pris en décembre 2001, de supprimer toute mention de ce que Robert Faurisson estimait, en 1995, avoir été le nombre des morts d’Auschwitz.
Dans le film Nuit et Brouillard, dont les conseillers historiques ont été Henri Michel et Olga Wormser-Migot, tous les écoliers de France apprennent que ce nombre aurait été de 9 millions ! Cependant, jusqu’en 1990, les touristes visitant Auschwitz constataient que le chiffre inscrit sur toutes les plaques commémoratives était de 4 millions. Par la suite, sous la poussée de la critique révisionniste, il a bien fallu revoir ce chiffre à la baisse. À partir de 1995 le chiffre inscrit sur les nouvelles plaques n’a plus été que de 1 500 000. Ce chiffre, à son tour, a été abandonné par les historiens orthodoxes et, pour sa part, Jean-Claude Pressac a proposé une estimation de 630 000 à 710 000. Tout récemment, un responsable du Spiegel, Fritjof Meyer a opté pour un total de 510 000 (Osteuropa, mai 2002, p. 631-641). Pour ma part, j’avais proposé le chiffre, au maximum, dramatique en lui-même, de 150 000 morts ; je précisais que, dans le complexe d’environ quarante camps à la fois de concentration, de transit et de travail, dont Auschwitz était la capitale, il était mort, en près de cinq ans, au maximum 150 000 personnes, dont environ 100 000 juifs. La plupart de ces morts, avais-je ajouté, étaient dues aux épidémies et, plus particulièrement, au typhus ; ce fléau, quasi endémique dans l’Est européen, avait tué beaucoup de soldats et de médecins allemands, y compris dans le camp d’Auschwitz lui-même.
Le Quid 2002 et le Quid 2003 ont honnêtement rapporté ces différentes estimations ainsi que quelques autres, qui partent donc de 9 millions et qui, en une véritable descente de toboggan, aboutissent à ma propre estimation de 1995, honnêtement résumée sous la forme suivante : « Faurisson (“révisionniste”) : 150 000 en tout (dont environ 100 000 Juifs, la plupart morts du typhus) ». L’estimation de F. Meyer, trop récente, n’a pu être mentionnée.
Une dépêche d’agence, reprise par des journaux français et étrangers, rapporte cette affaire du Quid 2003 et annonce que le juge rendra sa décision le 6 novembre 2002. Elle cite mon nom mais ne précise pas mon estimation de 1995. Mêlant information et désinformation, elle prononce :
Cet accord [de décembre 2001] prévoyait la suppression de l’opinion des historiens révisionnistes sur le nombre des victimes d’Auschwitz. Les révisionnistes sont conduits par Robert Faurisson, ex-professeur de littérature à Lyon, exclu de l’université et condamné pour avoir affirmé, depuis 1978, que le génocide des juifs par les nazis était un mensonge destiné à récolter des dommages de guerre, que les chambres à gaz n’avaient jamais existé dans les camps et que les déportés étaient morts de maladie et de malnutrition.
Ce communiqué, reproduit dans toutes les grandes surfaces de France vendant le Quid, appelle nombre de rectifications.
Je ne suis pas « ex-professeur » mais « ancien professeur ». Je n’enseignais pas seulement la littérature mais aussi et surtout la «critique de textes et documents (littérature, histoire, médias)». Je n’ai pas été « exclu de l’université » mais les autorités socialistes de mon université (Université Lyon 2), dès que mes opinions révisionnistes ont été connues, ont mené guerre ouverte contre l’hérétique, traité par le recteur en place de « Savonarole ». Elles ont interrompu le déroulement normal de ma carrière, m’ont empêché de poursuivre mes activités d’enseignement mais non de recherches et, de son côté, par un tour de passe-passe budgétaire, le socialiste Lionel Jospin a supprimé ma chaire d’enseignement, ce qui, en principe, était impossible, puisque, aussi bien, j’en étais titulaire. J’aurais dû porter plainte mais, submergé de procès, il ne me restait pas assez d’argent pour m’engager dans un marathon judiciaire de plus, qui aurait duré des années.
Oui, j’ai été condamné, et même lourdement et à de multiples reprises. En 1990 la loi socialo-communiste Fabius-Gayssot a été créée spécialement pour me bâillonner. J’ai été condamné par la Nouvelle Inquisition comme, en d’autres temps, Galilée l’avait pu être par la Sainte Inquisition. Le 14 juillet 1990, par la publication de la nouvelle loi liberticide au Journal officiel, la République française m’a officiellement déclaré hérétique. Elle l’a fait pour mon honneur ; et aussi pour la courte honte de ceux qui, à l’époque, rapportaient mes condamnations judiciaires comme si elles prouvaient que j’avais tort ; elle l’a fait également pour la honte de ceux qui, esquissant l’histoire de ma carrière, se gardent bien de rappeler les dix agressions physiques, toutes impunies, dont j’ai été l’objet en tant que révisionniste.
Non, je ne me suis pas contenté d’affirmer. Si j’ai affirmé, c’est au terme de longues recherches à la qualité desquelles la première chambre de la cour d’appel de Paris a dû rendre hommage dans l’arrêt Grégoire du 26 avril 1983, qui a provoqué la surprise, sinon l’indignation, de mes adversaires.
Oui, j’avais affirmé à l’époque que le génocide des juifs était un mensonge mais j’avais précisé : un « mensonge historique », ce qui, avais-je expliqué, signifie qu’à la différence d’un mensonge ordinaire, le nombre des menteurs ou inventeurs dudit mensonge est infime tandis qu’avec le temps le nombre des bonimenteurs, plus ou moins crédules ou sincères, ne fait que croître.
Non, je n’avais pas avancé que ce mensonge avait été forgé en vue d’obtenir des «dommages de guerre». Je n’avais pas dit : « On a menti pour faire de l’argent », mais : « On a menti et l’on a fait de l’argent », beaucoup d’argent, toujours plus d’argent ; on a récolté « réparations », «indemnités», privilèges, bonnes places et positions médiatiques de choix. Pour moi, il n’y avait eu, en la circonstance, ni complot ni conjuration mais un phénomène naturel connu des historiens : la genèse d’un mythe, son développement et son exploitation. Aujourd’hui, même des juifs dénoncent ce qu’ils flétrissent du nom de « Shoah-Business », d’«Holocaust Industry» ou d’avatar de la religion du Veau d’or.
Ma position était la suivante : beaucoup de déportés sont morts et beaucoup ont survécu. Ceux qui sont morts ont été les victimes, principalement mais non exclusivement, des épidémies et de la malnutrition, c’est-à-dire des « horreurs de la guerre » dans une Allemagne qui, d’abord en perdition, puis en pleine débâcle civile et militaire, vivait l’apocalypse.
Pour reprendre une expression qui leur est chère, les « responsables » des journaux, qui ont reproduit ce communiqué de presse sans procéder à la vérification préalable de son contenu, ont « fait preuve d’irresponsabilité ».
31 octobre 2002