À Limoges, procès expéditif contre le révisionniste Georges Theil
Georges Theil (65 ans) a été condamné ce matin par le tribunal correctionnel de Limoges à une peine de six mois de prison ferme ainsi qu’à un flot d’autres peines pour avoir envoyé, cette année, à quelques personnes un exemplaire de son témoignage, Un cas d’insoumission / Comment on devient révisionniste. Cet opuscule de 115 pages avait été publié en 2002 sous le nom de Gilbert Dubreuil et il n’avait fait l’objet d’aucune poursuite.
Les autres peines sont les suivantes : 1) confiscation de tout ce qui avait été saisi à son domicile de Grenoble : ordinateur, livres, documents ; 2) privation pendant cinq ans du droit d’éligibilité ; 3) 30 000 € d’amende ; 4) versement de dommages-intérêts aux cinq parties civiles : respectivement 7 000 € + 1 € + 1 € + 1 000 € (pour la LICRA) + 1 000 € (pour une association, communiste, de déportés) ; chaque partie civile se voit en outre accorder 350 €. Ces sommes devront être versées par G. Theil au moment de leur notification par des huissiers, dont il faudra également payer les frais ; 4) publications judiciaires forcées (et ruineuses) dans Le Monde, Le Figaro, Le Populaire et L’Echo du Centre.
Me Éric Delcroix, avocat de G. Theil, a interjeté appel auprès de la cour d’appel de Limoges. La peine de prison ferme est donc suspendue.
De tous les procès de révisionnistes depuis un quart de siècle, celui-ci a été, et de loin, le plus expéditif. L’audience a débuté à 9h20 ; le tribunal s’est retiré à 10h50 et, dès 11h20, il est revenu dans le prétoire pour y prononcer la sentence. Son délibéré n’a donc duré, au maximum, que 25 minutes, ce qui ne lui permettait pas de prendre connaissance des pièces déposées au dossier ce 7 octobre et, en particulier, d’examiner les six pages de conclusions, très fouillées, de Me É. Delcroix.
De 9h 20 à 10h 50, soit pendant une heure et demie, pas moins de huit personnes ont successivement pris la parole.
Dans ses différentes interventions le président s’est montré particulièrement hostile. Il a publiquement énuméré les biens du prévenu, retraité de France Télécom (deux appartements et deux voitures, dont une Mercedes). Il a émis des doutes sur l’appartenance du père de G. Theil à la Résistance (un père qui, en 1944, en Corrèze, trouvé en possession d’un revolver, a été livré par des soldats géorgiens sous uniforme allemand à des gens qui l’ont abattu ; à ce titre, G. Theil perçoit une pension). Le président a ensuite insinué que le prévenu aurait peut-être besoin d’un examen psychiatrique. Enfin – et ce point est grave – le président n’a donné lecture que du début de la lettre que lui avait adressée le prévenu pour sa défense. Dans cette lettre, G. Theil, expliquant d’abord succinctement la raison de son absence à la barre, puis répondant aux accusations du juge d’instruction et du ministère public, esquissait ensuite son argumentation sur le fond. Il exposait pourquoi il ne pouvait que maintenir sa « contestation » du jugement de Nuremberg et spécifiait : « Mon avocat pourra vous fournir plus de précisions et plus d’exemples encore ». Par là il faisait allusion à une pièce de six pages énumérant les stupéfiantes «contestations» du jugement de Nuremberg, quant à l’extermination des juifs et quant aux chambres à gaz, par quinze sommités de l’histoire orthodoxe ; au nombre de ces historiens, G. Theil citait Léon Poliakov reconnaissant au sujet de la « campagne d’extermination des juifs » : « Aucun document n’est resté, n’a peut-être jamais existé » (Bréviaire de la haine, Calmann-Lévy, 1974 [1951], p. 171]. Il citait également d’autres auteurs dont Olga Wormser-Migot, Raul Hilberg, Michel de Boüard, Arno Mayer (« Les sources pour l’étude des chambres à gaz sont à la fois rares et douteuses »), Philippe Burrin, Yehuda Bauer, Éric Conan et, surtout, Jean-Claude Pressac qui, de guerre lasse, avait fini par déclarer que le dossier de l’histoire officielle de la déportation est irrémédiablement « pourri » parce qu’il comporte trop d’éléments voués aux «poubelles de l’histoire» (texte révélé et reproduit par Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en France, Gallimard, 2000, p. 651-652). De tous ces points, si importants pour la défense sur le fond, le président n’a pas soufflé mot.
Après le président, ont successivement pris la parole, une partie civile, puis une autre partie civile, puis l’avocat de cette dernière, puis l’avocat de la LICRA, puis l’avocat de l’association de déportés et, enfin, le procureur. Quant à É. Delcroix, il n’a parlé que 30 minutes, ainsi décomposées : 25 minutes sur la forme et 5 minutes sur le fond. Il n’a donné que deux exemples des stupéfiantes contestations orthodoxes. Rappelant l’arrêt du 26 avril 1983, il a bien pensé à dire que la cour de Paris avait jugé qu’il n’y avait dans mes écrits sur « le problème des chambres à gaz » (sic) aucune trace de légèreté, de négligence, d’ignorance délibérée ou de mensonge mais il a malheureusement omis la conclusion spectaculaire qu’en avaient alors tirée les magistrats : « La valeur des conclusions défendues par M. Faurisson relève donc de la seule appréciation des experts, des historiens et du public », ce qui, en français de tous les jours, signifiait que, vu le sérieux de mes travaux sur la question, tout le monde devait avoir le droit de dire que ces chambres à gaz n’ont pas existé.
Le magistrat de Limoges qui a condamné G. Theil s’appelle François Casassus-Buihlé; il est né en Normandie le 31 décembre 1952. Dans un récent passé, il s’est ridiculisé par la condamnation, le 12 décembre 2003, du révisionniste Vincent Reynouard à une peine d’un an de prison, dont neuf mois avec sursis. En appel, ses collègues limougeauds ont confirmé son jugement mais en cassation leur arrêt a été cassé pour une monumentale erreur : tout ce beau monde avait confondu « crimes de guerre » (contestables) avec « crimes contre l’humanité » (déclarés incontestables). La bévue était si grossière qu’on en faisait des gorges chaudes dans les milieux du palais, à Paris.
G. Theil passera aussi en jugement à Lyon, ce 29 novembre, pour déclarations révisionnistes sur les chambres à gaz. Comme d’habitude, il ne manquera pas, chez les révisionnistes en socquettes, de fins esprits pour lui reprocher sa témérité, son absence de « tactique », de «stratégie», de « sens des responsabilités », toutes qualités dont, pour leur part, bien entendu, ils ont à revendre.
Pour moi, je félicite G. Theil de faire montre de la plus rare des vertus : le courage, et je souhaite qu’il poursuive dans la voie où il s’est engagé.
(à suivre)
Adresse de Georges Theil : 6, Rue Gallice, 38100 GRENOBLE.
Sur plainte du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel, dirigé par Dominique Baudis), le ministère public (Paris) me poursuit pour une interview de nature révisionniste que j’ai accordée, ce 3 février, à une station de la télévision iranienne. La date du procès ne sera connue que le 25 octobre, à la XVIIe chambre du palais de justice de Paris.