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Un grand faux témoin : Élie Wiesel

Élie Wiesel va bientôt recevoir le prix Nobel de la Paix. Il est généralement présenté comme un témoin de l’« Holocauste » des juifs et, plus particulièrement, comme un témoin de l’existence des prétendues chambres à gaz homicides. Dans Le Monde de ce jour, en première page, sous le titre « Un Nobel éloquent », on souligne que cette attribution du prix Nobel à Elie Wiesel vient à point car :

On a vu ces dernières années, au nom d’un prétendu « révisionnisme historique », s’élaborer des thèses, notamment françaises, visant à remettre en cause l’existence des chambres à gaz nazies et, peut-être au delà, le génocide juif lui-même.

Mais en quoi Élie Wiesel serait-il un témoin des chambres à gaz ? De quel droit exigerait-il que nous croyions un seul instant à ce mode d’extermination ? Dans le livre autobiographique censé rapporter son expérience d’Auschwitz et de Buchenwald, il ne mentionne nulle part les chambres à gaz.[1] Il dit bien que les Allemands exterminaient les juifs mais… par le feu, en les jetant vivants dans des fournaises en plein air au vu et au su de tous les déportés ! Pas moins ! Le faux témoin Wiesel n’a pas eu de chance. Ayant à choisir entre plusieurs mensonges de la propagande de guerre des Alliés, il a choisi de défendre le mensonge du feu au lieu de celui de l’eau bouillante, du gaz ou de l’électricité. En 1956, date à laquelle il a publié son témoignage en yiddish, le mythe du feu restait encore vivace dans certains milieux. Il est à l’origine du terme Holocauste. Aujourd’hui il n’y a plus un seul historien pour l’accréditer. Le mythe de l’eau bouillante et celui de l’électricité ont, eux aussi, disparu. Reste le gaz.

Le mensonge du gaz a été accrédité par les Américains : voyez le War Refugee Board Report publié en novembre 1944. Le mensonge des juifs tués à l’eau bouillante ou à la vapeur d’eau (précisément à Treblinka) a été accrédité par les Polonais : voyez le document de Nuremberg PS-3311. Le mensonge de l’électricité a été accrédité par les Soviétiques : voyez l’article de la Pravda du 2 février 1945, p. 4, sur « Le combinat de la mort à Auschwitz ».

Le mensonge du feu est d’origine indéterminée. Il est en quelque sorte vieux comme la propagande de guerre ou de haine. En 1958, Wiesel a publié sous le titre La Nuit la version française de son témoignage, avec une préface de François Mauriac. Il dit qu’à Auschwitz il y avait une fosse incandescente pour les adultes et une autre pour les bébés. Il écrit :

Non loin de nous, des flammes montaient d’une fosse, des flammes gigantesques. On y brûlait quelque chose. Un camion s’approcha du trou et y déversa sa charge: c’étaient des petits enfants. Des bébés ! Oui, je l’avais vu, de mes yeux vu… Des enfants dans les flammes. (Est-ce donc étonnant si depuis ce temps-là le sommeil fuit mes yeux ?).[2]

Un peu plus loin, il y avait une autre fosse à flammes gigantesques où les victimes pouvaient « agoniser durant des heures dans les flammes ».[3] La colonne dont faisait partie Wiesel fut conduite par les Allemands à « trois pas » de cette fosse, puis à « deux pas ». « A deux pas de la fosse, on nous ordonna de tourner à gauche, et on nous fit entrer dans une baraque.[4] »

Témoin exceptionnel, Wiesel assure avoir rencontré d’autres témoins exceptionnels. A propos de Babi-Yar, localité d’Ukraine où les Allemands ont exécuté des Soviétiques et, parmi ceux-ci, des juifs, Wiesel écrit :

Plus tard, j’appris par un témoin que, pendant des mois et des mois, le sol n’avait cessé de trembler ; et que, de temps en temps, des geysers de sang en avaient giclé.[5]

Ces mots n’ont pas échappé à l’auteur dans une minute d’égarement : une première fois, il les a écrits, puis un nombre indéterminé de fois (au moins une) il a bien dû les relire sur épreuves ; enfin ces mots ont été traduits dans diverses langues comme tout ce qu’écrit cet auteur.

S’il a personnellement survécu, c’est bien entendu par miracle. Il dit qu’à Buchenwald les Allemands envoyaient « chaque jour dix mille personnes à leur mort. J’étais toujours parmi les derniers cent près de la porte de sortie. Ils nous arrêtaient là. Pourquoi ? »[6]

Germaine Tillion a analysé en 1954 le « mensonge gratuit » à propos des camps de concentration allemands. Elle a alors écrit :

Ces personnes [qui mentent gratuitement] sont, à vrai dire, beaucoup plus nombreuses qu’on ne le suppose généralement, et un domaine comme celui du monde concentrationnaire – bien fait, hélas, pour stimuler les imaginations sado-masochistes – leur a offert un champ d’action exceptionnel. Nous avons connu [c’est G. Tillion qui continue de parler ici] de nombreux tarés mentaux, mi-escrocs, mi-fous, exploitant une déportation imaginaire ; nous en avons connu d’autres – déportés authentiques – dont l’esprit malade s’est efforcé de dépasser encore les monstruosités qu’ils avaient vues ou dont on leur avait parlé et qui y sont parvenus. Il y a même eu des éditeurs pour imprimer certaines de ces élucubrations, et des compilations plus ou moins officielles pour les utiliser, mais éditeurs et compilateurs sont absolument inexcusables, car l’enquête la plus élémentaire leur aurait suffi pour éventer l’imposture.[7]

G. Tillion n’a pas eu le courage de donner des exemples et des noms. Mais c’est l’usage. On convient qu’il y a de fausses chambres à gaz qu’on fait visiter aux touristes et aux pèlerins, mais on ne nous dit pas où. On convient qu’il y a de faux «grands témoins» mais on ne nomme en général que Martin Gray, escroc notoire dont Max Gallo, en toute connaissance de cause, a fabriqué sur commande le bestseller Au nom de tous les miens.

On nomme parfois aussi Jean-François Steiner. Son best-seller Treblinka avait été présenté comme une œuvre dont chaque détail était garanti par des témoignages écrits ou oraux ; en réalité, il s’agissait d’une fabrication due, au moins en partie, au romancier Gilles Perrault.[8] Marek Halter a, de son côté, publié en 1983 La Mémoire d’Abraham ; comme souvent à la radio, il y fait état de son expérience du ghetto de Varsovie ; or, s’il faut en croire un article de Nicolas Beau, pourtant très favorable à l’auteur [9], le petit Marek, âgé d’environ trois ans, et sa mère ont quitté Varsovie en octobre 1939 et non en 1941, c’est-à-dire avant la constitution du ghetto par les Allemands. Son livre aurait été vraisemblablement écrit par un nègre : Jean-Noël Gurgan. Filip Müller est l’auteur de Trois ans dans une chambre à gaz d’Auschwitz, préface de Claude Lanzmann, prix 1980 de la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, dirigée par Jean-Pierre Bloch) ; ce best-seller nauséabond est le résultat du travail d’un nègre allemand, Helmut Freitag, qui n’a pas hésité devant le plagiat ; voyez Carlo Mattogno, «Filip Müller’s Plagiarism» repris dans Auschwitz, un caso di plagio. La source du plagiat était Médecin à Auschwitzautre best-seller fabriqué de toutes pièces par un certain Miklos Nyiszli. Ainsi toute une série d’ouvrages présentés comme des documents authentiques ne sont que des compilations dues à différents nègres : Max Gallo, Gilles Perrault, Jean-Noël Gurgan (?), Helmut Freitag…

On aimerait savoir ce que G. Tillion pense aujourd’hui d’Élie Wiesel. Chez ce dernier le mensonge n’est certes pas gratuit. Il se dit plein d’amour pour l’humanité. Il ne recule pourtant pas devant l’appel à la haine. À son avis :

Tout juif, quelque part en lui, devrait se ménager une zone de haine – une haine saine et virile – pour ce que l’Allemand personnifie et pour ce qui persiste dans l’Allemand. Agir autrement serait trahir les morts.[10]

Au début de l’année 1986, quatre-vingt-trois députés du Bundestag avaient pris l’initiative de proposer Élie Wiesel pour le prix Nobel de la Paix : ce serait, avaient-ils affirmé, « un grand encouragement pour tous ceux qui concourent activement à la réconciliation ».[11] C’est ce que l’on appelle « passer du national-socialisme au national-masochisme ».

Jimmy Carter avait besoin d’un historien pour présider sa Commission présidentielle de l’Holocauste. Comme le dit si bien Arthur Robert Butz, il choisit donc un «histrion»: Élie Wiesel. Même le journal Le Monde, dans l’article susmentionné, est obligé de faire allusion au caractère histrionique que certains déplorent chez Élie Wiesel. Il le fait en ces termes :

Naturellement, même parmi ceux qui approuvent la lutte de l’écrivain juif américain découvert jadis par le catholique François Mauriac, il en est qui lui font grief d’avoir trop tendance à transformer en « dolorisme » la douleur juive ou d’être devenu le grand prêtre d’une « gestion planifiée de l’Holocauste ».

Il n’est pas de business qui vaille le Shoah-business. Il y a cinq ans déjà Léon A. Jick écrivait :

La pique dévastatrice selon laquelle « il n’est pas de meilleur business que le Shoah-business » [There’s no business like Shoah business – NdT] représente, c’est triste à dire, une vérité reconnaissable.[12]

Élie Wiesel lance des appels alarmés et enflammés contre les auteurs révisionnistes. Il sent la partie lui échapper. Il va lui devenir de plus en plus difficile de maintenir la croyance délirante selon laquelle les juifs ont été exterminés ou ont fait l’objet d’une politique d’extermination, notamment par le recours à de prétendues chambres à gaz homicides. Serge Klarsfeld vient d’admettre que jusqu’ici on n’a pas encore publié de vraies preuves de l’existence de ces chambres à gaz ; il promet des preuves ; il donne son meilleur échantillon ; cet échantillon est grotesque.[13] Sur le plan scientifique, c’en est fini du mythe des chambres à gaz. À vrai dire, ce mythe a expiré lors du colloque de la Sorbonne (29 juin-2 juillet 1982) tenu, il y a quatre ans, sous la présidence de Raymond Aron et de François Furet. Reste à faire connaître la nouvelle au grand public. Cependant, pour Élie Wiesel, il importe au plus haut point de cacher cette nouvelle. D’où le fracas médiatique, qui ira en s’amplifiant. Plus les journalistes parlent, plus les historiens se taisent.

Mais il y a aussi des historiens qui osent élever la voix contre le mensonge et la haine. C’est le cas de Michel de Boüard, ancien résistant, déporté a Mauthausen, membre du Comité d’histoire de la deuxième guerre mondiale de 1945 à 1981 (date de son intégration dans l’Institut d’histoire du temps présent), membre de l’Institut de France. Il faut lire sa poignante interview dans Ouest-France2-3 août 1986. Au passage, il reconnaît courageusement que, pour propre part, il a, en 1954, dans une étude scientifique, cautionné l’existence d’une chambre à gaz là où, en définitive, il n’a pas pu en exister : à Mauthausen.

Le respect dû aux souffrances de toutes les victimes de la seconde guerre mondiale et, en particulier, aux souffrances des déportés exige de la part des historiens un retour aux méthodes de routine de la critique historique.

17 octobre 1986

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NB – Quelques mois après une première publication et une diffusion importante de ce texte de R. Faurisson, P. Vidal-Naquet déclarait : « Le rabbin Kahane, cet extrémiste juif […] est moins dangereux qu’un homme comme Élie Wiesel qui raconte n’importe quoi… Il suffit de lire certaine description de La Nuit pour savoir que certaines de ses descriptions ne sont pas exactes et qu’il finit par se transformer en marchand de Shoah… Eh bien lui aussi porte un tort, et un tort immense, à la vérité historique »[14] [note ajoutée au présent texte dans le n° 4 des Annales d’histoire révisionniste, printemps 1988, p. 168].

Lettre de Mme Esther Grossmann, Holon (Israël)

En visite en Allemagne, j’ai vécu avec une grande émotion la discussion relative [au docu-drame] HolocaustJ’ai réussi à cette époque-là à échapper à l’enfer des années terribles. Le temps que j’ai passé à Buchenwald et Auschwitz reste gravé dans ma mémoire d’une manière indélébile. Au cours de près de trois années de détention, j’ai vu l’homme à son stade primitif : la démesure d’hommes, qui détenaient un pouvoir sur des hommes jusqu’à la brutalité folle ; mais aussi les trésors de tolérance et la grande âme de mon peuple. Comme la vérité est indivisible, je dois dire également qu’en ces temps difficiles j’ai reçu de beaucoup d’Allemands aide et réconfort et que je n’ai ni vu ni entendu parler de chambres à gaz, mais que je n’ai appris leur existence qu’après ma libération. Sur ces sujets, je suis comme beaucoup d’Allemands, et je comprends donc le doute si souvent exprimé maintenant et j’estime qu’il est important que soit fait un examen complet par des gens qui n’ont pas participé du tout à ces événements ; car seule la vérité peut nous aider à parvenir à un accord entre nous – maintenant – et dans les générations futures.

[Cette lettre, publiée initialement dans Die Realschule, Hanovre, 88e année, n° 11, novembre 1980, p. 678, a été publiée en français comme supplément au n° 1 des Annales d’histoire révisionniste, printemps 1987.]

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Notes

[1] Une seule allusion, extrêmement vague et fugace à la page 109 : Élie Wiesel, qui aime bien prendre Dieu pour interlocuteur, lui dit : « [ces hommes-ci] que Tu as laissés torturer, égorger, gazer, calciner, que font-ils là ? Ils prient devant Toi ! »

Dans sa préface, F. Mauriac mentionne « la chambre à gaz et le crématoire ». Les quatre pages cruciales du « témoignage » d’Élie Wiesel sont reproduites en fac-similé dans : P. Guillaume, Droit et Histoire, La Vieille Taupe, Paris 1986.
[2] É. Wiesel, La Nuit, Éd. de Minuit, Paris 1956, p. 57.
[3] Id., p. 58.
[4] Id., p. 60.
[5] É. Wiesel, Paroles d’étranger, Seuil, Paris 1982,p. 86.
[6] É. Wiesel, « Author, Teacher, Witness », Time, 18 mars 1985, p. 79.
[7] G. Tillion, « Réflexions sur l’étude de la déportation », Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, numéro spécial : « Le Système concentrationnaire allemand (1940-1944) », juillet-septembre 1954, p. 18, note 2.
[8] Le Journal du Dimanche30 mars 1986, p. 5.
[9] Libération24 janvier 1986, p. 19.
[10] É. Wiesel, « Appointment with Hate » [Rendez-vous avec la haine] in Legends of Our Time, Avon Books, New York 1968.
[11] RFA, The Week in Germany31 janvier 1986, p. 2.
[12] L. A. Jick, « The Holocaust: its Use and Abuse within the American Public », Yad Vashem Studies (Jérusalem), XIV (1981), p. 316.
[13] Voy. VSDinterview, 29 mai 1986, p. 37.
[14] Zéro, avril 1987, p. 57.