Mon expérience du révisionnisme (septembre 1983 – septembre 1987)
Ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire Faurisson » a commencé le 16 novembre 1978 avec la parution d’un article dans Le Matin de Paris. Je savais depuis plusieurs années que, le jour où la presse rendrait publiques mes opinions révisionnistes, j’affronterais une tempête. Par sa nature même, le révisionnisme ne peut que troubler l’ordre public ; là où règnent les certitudes tranquilles, l’esprit de libre examen est un intrus et il fait scandale. La première tâche des tribunaux est moins de défendre la justice que de préserver l’ordre public. La vérité, au sens où j’entends ce mot (c’est-à-dire : ce qui est vérifiable), n’intéresse les magistrats que si elle ne provoque pas un trouble profond de l’ordre public. Je ne me berçais pas d’illusions : on me traînerait en justice et je serais condamné, et cela en plus des agressions physiques, des campagnes de presse et du bouleversement de ma vie personnelle, familiale et professionnelle.
Ma précédente conférence a eu lieu en septembre 1983 ; le titre en était Revisionism on Trial: Developments in France, 1979-1983 (Le révisionnisme devant les tribunaux français, 1979-1983).[1] La présente conférence en est la suite ; je lui ai donné pour titre : Mon expérience du révisionnisme (septembre 1983-septembre 1987). Ce qui avait marqué en France la période 1979-1983, c’était l’activité judiciaire déployée contre le révisionnisme. La période 1983-1987 se signale par un ralentissement de cette activité, laquelle, je le crains, va reprendre à partir de 1987-1988. En France, les organisations juives, initiatrices des poursuites judiciaires, ont été fortement déçues et même déconcertées par la légèreté relative de ma condamnation en avril 1983. Elles attendaient mieux de la justice française. Elles voulaient ma « peau » et elles n’ont obtenu qu’une livre de ma chair. Elles souhaitaient que les magistrats déclarent : Faurisson est un faussaire de l’histoire ; son travail sur les chambres à gaz est plein de légèretés, de négligences, d’ignorances délibérées et de mensonges; Faurisson est malveillant et dangereux. Or, le 26 avril 1983, les magistrats de la première chambre de la cour d’appel de Paris en quelque sorte concluaient : Faurisson est un chercheur sérieux ; nous ne trouvons dans son travail sur les chambres à gaz ni légèreté, ni négligence, ni ignorance délibérée, ni mensonge ; mais Faurisson est peut-être malveillant et il est certainement dangereux ; nous le condamnons pour cette probable malveillance et pour ce danger, mais nous ne condamnons pas son travail sur les chambres à gaz, qui est sérieux. Au contraire, vu le sérieux de ce travail, nous garantissons à tout Français le droit de dire, si telle est son opinion, que les chambres à gaz n’ont pas existé.
Ce que les organisations juives n’ont pas pu réaliser en France de 1979 à 1983, elles l’ont ensuite tenté dans d’autres pays et, notamment, au Canada, avec l’énorme procès intenté à Ernst Zündel. J’ai activement participé en 1984 et 1985 à la défense d’Ernst Zündel et, dans la première partie de mon exposé, je traiterai de ce procès qui a eu, malgré tout, l’avantage de faire faire un bond en avant à la recherche historique. La deuxième partie de mon exposé portera sur les multiples « affaires », comme on les appelle, qui, principalement en France, ont marqué à la fois l’échec de ceux qui veulent bloquer la recherche historique (les exterminationnistes) et le succès de ceux qui prônent cette recherche (les révisionnistes). Dans une troisième partie, je tenterai de faire le point des acquisitions du révisionnisme historique à ce jour et de vous dire quelles sont, à mon avis, nos perspectives d’avenir.
Mon impression générale est la suivante : je suis optimiste pour l’avenir du révisionnisme mais pessimiste pour celui des révisionnistes. Le révisionnisme connaît aujourd’hui une telle vigueur que rien ne l’arrêtera plus ; nous n’avons plus à craindre le silence. Mais les chercheurs révisionnistes vont payer cher ce développement de leurs idées et il n’est pas exclu que, dans certains pays, nous ne soyons contraints à une activité de samizdat pour des raisons de danger accru et de pauvreté croissante (en particulier à cause des frais de justice et des condamnations judiciaires).
I. – Le procès Zündel (1985) ou « le procès du procès de Nuremberg »
L’année 1985 marquera une grande date de l’histoire du révisionnisme. Elle restera l’année du procès Zündel ou, pour être plus précis, du premier procès Zündel puisque un second procès est actuellement en préparation.
Je crois connaître assez bien Ernst Zündel. J’ai fait sa connaissance à Los Angeles en 1979 au premier colloque de notre Institute for Historical Review. Nous sommes restés en bons termes et, en juin 1984, je me suis rendu à Toronto, où il habite, pour l’assister dans son « pretrial » (au Canada, procédure d’instruction publique où un magistrat décide de l’opportunité d’ouvrir ou non un véritable procès devant un juge et un jury). Je suis retourné à Toronto en janvier 1985 et, pendant presque tout le temps de son procès, lequel a duré sept semaines, j’ai de nouveau assisté Ernst Zündel. À l’avenir, je continuerai de l’aider dans la mesure de mes compétences. L’homme est exceptionnel.
Jusqu’à cette époque, il exerçait à Toronto la profession de graphiste et de publicitaire. Il est âgé de quarante-neuf ans. Né en Allemagne en 1939, il a conservé la nationalité allemande. Sa vie a connu de graves bouleversements du jour où, au début des années quatre-vingts, il a commencé à diffuser la brochure révisionniste de Richard Harwood : Did Six Million Really Die ? Cette brochure avait été publiée pour la première fois en Grande-Bretagne en 1974 et elle avait suscité l’année suivante une longue controverse dans Books and Bookmen. Sur intervention de la communauté juive sud-africaine, elle fut interdite en Afrique du Sud.
En 1984, au Canada, Sabina Citron, responsable d’une Association pour le souvenir de l’Holocauste (Holocaust Remembrance Association), provoqua de violentes manifestations contre E. Zündel. Un attentat eut lieu contre son domicile. L’administration des postes canadiennes, assimilant la littérature révisionniste à la littérature pornographique, lui refusa tout envoi et toute réception de courrier et il ne recouvra ses droits postaux qu’au terme d’une année de procédures judiciaires. Entre-temps, son affaire commerciale avait périclité malgré l’excellente réputation dont il jouissait dans le milieu professionnel. À l’instigation de Sabina Citron, le procureur général de l’Ontario déposa contre lui une plainte pour publication de fausse déclaration, histoire ou nouvelle (publishing false statement, tale or news) de nature à troubler l’ordre public. La section 177 [devenue, plus tard, la section 181] du Code Criminel Canadien prononce exactement :
Est coupable d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de deux ans quiconque, volontairement, publie une déclaration, une histoire ou une nouvelle qu’il sait fausse et qui cause, ou est de nature à causer, une atteinte ou du tort à quelque intérêt public.
L’accusation tenait le raisonnement suivant : l’inculpé avait abusé de son droit à la liberté d’expression ; en diffusant la brochure de R. Harwood, il propageait une information qu’il savait être fausse ; en effet, il ne pouvait pas ignorer que le «génocide des juifs» et les «chambres à gaz» sont un fait établi. Cette diffusion «affectait ou était de nature à affecter la tolérance sociale et raciale dans la communauté canadienne».[2]
E. Zündel était également inculpé pour avoir personnellement écrit et diffusé une lettre de même inspiration que la brochure.
Les frais du procès incombèrent au contribuable canadien et non pas à l’association de Sabina Citron.
Le juge s’appelait Hugh Locke et le procureur, Peter Griffiths. Ernst Zündel était défendu par un avocat de Colombie britannique, Douglas Christie, assisté de Keltie Zubko. Le jury était de douze membres. Les médias anglophones couvrirent abondamment le procès.
Le jury déclara E. Zündel non coupable pour sa propre lettre mais coupable pour la diffusion de la brochure. Il fut condamné par le juge Locke à quinze mois de prison ferme et à l’interdiction de parler ou d’écrire à propos de l’Holocauste. Le consulat allemand de Toronto lui retira son passeport. Le Canada prépara contre lui une procédure dite de déportation. Auparavant, les autorités de la RFA avaient lancé sur tout le territoire allemand une gigantesque opération de descentes de police, le même jour, chez tous ses correspondants allemands.
Mais E. Zündel avait remporté une victoire médiatique. Malgré leur hostilité affichée, les médias et, en particulier, la télévision avaient révélé au grand public canadien de langue anglaise que les révisionnistes possédaient une documentation et une argumentation de première force tandis que les exterminationnistes étaient aux abois.
Dans les quarante années qui ont suivi la fin de la seconde guerre mondiale, une nouvelle religion s’est développée : la religion de l’Holocauste. Celle-ci a pris forme au procès de Nuremberg (1945-1946), lequel a été suivi d’une quantité d’autres procès qui, d’ailleurs, durent encore. De nombreux historiens se sont faits les chantres de cette religion : le premier d’entre eux est incontestablement Raul Hilberg. Une foule de témoins ou prétendus tels sont venus déposer à la barre des tribunaux en faveur de l’existence d’un génocide des juifs et de l’emploi par les Allemands de chambres à gaz homicides : l’un des plus importants aura été Rudolf Vrba.
Or, il se trouve qu’en 1985, au procès Zündel, l’accusation a principalement invoqué le procès de Nuremberg et a obtenu la comparution de R. Hilberg et de R. Vrba. E. Zündel avait prédit que son procès serait «le procès du procès de Nuremberg» et « le Stalingrad des exterminationnistes ». Les événements lui ont donné raison. Le procès de Nuremberg est apparu dans son injustice, R. Hilberg dans son incompétence d’historien et R. Vrba dans son imposture. Je ne parlerai pas des autres témoins appelés à la barre par le procureur Griffiths et, en particulier, d’Arnold Friedman, présenté en témoin des gazages d’Auschwitz ; poussé dans ses retranchements par les questions de l’avocat D. Christie, il finit par confesser qu’il avait bien été à Auschwitz-Birkenau (où, d’ailleurs, il n’avait jamais eu à travailler sauf une fois pour un déchargement de pommes de terre) mais que, pour ce qui était des gazages, il s’en était rapporté à des on-dit.
Injustice du procès de Nuremberg
« Tribunal militaire international » : ces trois mots, comme on l’a fait remarquer, contiennent trois mensonges. Ce « tribunal » n’était pas une juridiction au sens normal du mot mais il ressemblait à une association de vainqueurs décidés à régler son compte au vaincu selon la loi du plus fort. Il n’était pas «militaire» puisque, sur les huit membres qui le présidaient (deux Américains, deux Britanniques, deux Français et deux Soviétiques), seuls les deux Soviétiques étaient des juges militaires, le plus important d’entre eux étant un stalinien notoire, Nikitchenko, qui avait présidé les fameux procès de Moscou (1936-1937). Ce « tribunal » n’était pas «international» mais interallié. Il reposait sur l’Accord de Londres qui avait défini les crimes contre la paix (préparation et déclenchement d’une guerre d’agression), les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité; cet accord datait du 8 août 1945, c’est-à-dire qu’il suivait de deux jours l’atomisation d’Hiroshima par les Alliés et précédait de vingt-quatre heures l’atomisation de Nagasaki tandis que, ce même 8 août, l’Union soviétique agressait le Japon. La bombe atomique avait été préparée essentiellement en vue de son utilisation contre des villes allemandes et on se demande, dans ce cas, quelle leçon morale les Alliés pouvaient prétendre infliger aux Allemands et de quel droit un autre « Tribunal militaire international » jugeait, à Tokyo, les Japonais.
Ce « tribunal » avait recours à la rétroactivité des lois et à la responsabilité collective. Il jugeait sans appel, ce qui signifie qu’il pouvait se permettre d’user d’arbitraire sans craindre un désaveu. Le procès était criminel mais il n’y avait pas de jury. L’accusation disposait de moyens formidables et, notamment, du contrôle des archives de guerre prises à l’ennemi. La défense disposait de moyens dérisoires ; elle était sous contrainte et sous haute surveillance ; les avocats n’avaient, par exemple, pas le droit de parler du Traité de Versailles ni de montrer que le national-socialisme s’était en partie développé comme une réaction aux effets de ce traité. Les articles 19 et 21 du statut prononçaient :
Le Tribunal ne sera pas lié par les règles techniques relatives à l’administration des preuves. […] Le Tribunal n’exigera pas que soit rapportée la preuve de faits de notoriété publique, mais les tiendra pour acquis.
Le pis était peut-être que ce même article 21 accordait en quelque sorte force de loi aux rapports des commissions des crimes de guerre instituées par les Alliés.
Pour ma part, le procès de Nuremberg me suggère la comparaison suivante : au terme d’un combat de boxe qui a tourné à la boucherie, restent en présence un colosse debout sur ses jambes – il s’agit du vainqueur – et, au tapis, sa victime ensanglantée : le vaincu. Le colosse relève la victime et lui tient ce discours : « Ne crois surtout pas que c’en est fini ! Laisse-moi le temps de me rendre au vestiaire ! Je reviendrai avec la robe du juge et je te jugerai selon ma loi. Tu devras rendre compte de tous les coups que tu m’as portés cependant que, sauf exception que je tolérerai peut-être selon mon bon vouloir, tu n’auras pas le droit de parler des coups que je t’ai administrés. »
Ce faisant, les Alliés sont partis en 1945 du mauvais pied. Ils ont agi, à l’égard du vaincu, avec arrogance et cynisme. Ils se sont donné toute liberté d’inventer et de mentir. Ils ont été imprudents. Ils auraient dû chercher, selon les méthodes d’une saine justice, à vérifier leurs accusations. Il existe pour cela des moyens éprouvés. Prenons des exemples. Si les Allemands avaient effectivement ordonné et planifié l’assassinat de tous les juifs, il convenait d’établir l’existence d’un ordre et d’un plan ; autrement dit, il fallait prouver l’intention criminelle. S’ils avaient effectivement mis au point de formidables usines de mort appelées chambres à gaz, il convenait d’établir l’existence de ces abattoirs à gaz ; autrement dit, il fallait prouver la réalité de l’arme du crime : il fallait des expertises. Si les Allemands avaient effectivement utilisé cette arme, il convenait de prouver que des détenus avaient été tués par gaz-poison : il fallait donc des rapports d’autopsie.
Or, ni au cours du procès de Nuremberg, ni lors de tous les procès du même genre, les vainqueurs n’ont produit soit une preuve de l’intention criminelle, soit un rapport d’expertise de l’arme du crime, soit un rapport d’autopsie d’une victime de ce crime. Nous voilà donc en présence d’un prétendu crime, aux proportions gigantesques, mais où l’on ne semble avoir trouvé ni intention criminelle, ni arme, ni cadavre. On s’est contenté d’aveux non vérifiés et de témoignages sans contre-interrogatoire sur la matérialité même des faits.
Retour aux méthodes d’une saine justice
Le mérite d’E. Zündel est d’avoir compris que les révisionnistes ont raison quand ils proclament que, pour découvrir la vérité sur ce point d’histoire, il suffit de revenir aux méthodes traditionnelles à la fois des juristes et des historiens.
L’audace d’E. Zündel est d’avoir mis en pratique de telles évidences.
Le génie d’E. Zündel est d’avoir été simple et direct là où, depuis quarante ans, tous les avocats ou défenseurs des prétendus « criminels contre l’humanité » avaient louvoyé. En effet, depuis 1945 et jusqu’en 1987 avec le procès Barbie, je note que pas un seul avocat n’a osé prendre le taureau par les cornes. Pas un n’a exigé de l’accusation qu’elle prouve la réalité du génocide et des chambres à gaz. Tous les avocats ont adopté des méthodes dilatoires. Généralement, ils ont plaidé que leur client n’avait pas été personnellement impliqué dans un tel crime : leur client, disaient-ils, n’était pas sur les lieux du crime ou bien il en était trop éloigné pour en avoir eu une connaissance claire, ou bien il en avait tout ignoré. Même Jacques Vergès a plaidé que Klaus Barbie, selon la formule consacrée, «ne pouvait pas savoir». Cette formule alambiquée signifie que, pour Me Vergès, l’extermination des juifs a eu lieu à Auschwitz ou ailleurs en Pologne mais que le lieutenant Barbie, résidant à Lyon (France), ne pouvait pas le savoir.
Wilhelm Stäglich, dans son livre sur Le Mythe d’Auschwitz, a décrit de façon convaincante comment, au procès de Francfort (1963-1965), les avocats ont ainsi renforcé l’accusation ; ils ont cautionné le mythe de l’extermination. Les motifs de ce comportement peuvent être soit l’intime conviction chez ces avocats, comme chez certains des accusés, que ce crime abominable avait vraiment existé, soit la peur de susciter le scandale par de simples demandes d’éclaircissement sur la réalité du crime. Pour la quasi-totalité des gens, il serait blasphématoire de réclamer dans le procès d’un « nazi » le respect des règles traditionnelles ; il doit être entendu qu’un « nazi » n’est pas un homme « comme un autre » et qu’en conséquence il n’y a pas lieu de le juger « comme un autre ». Mon expérience personnelle des avocats dans des procès de ce genre me conduit à penser que beaucoup d’entre eux sont également effrayés par leur propre incompétence dans le domaine historique ou scientifique. Ils ont l’impression qu’il doit être impossible de répondre aux arguments des exterminationnistes et c’est à peine s’ils ont entendu parler des arguments, en sens contraire, des révisionnistes.
En la personne de D. Christie, E. Zündel a su trouver un avocat qui, plus que courageux, est héroïque. C’est pour cette raison que j’ai accepté de seconder D. Christie, jour après jour, dans les préparatifs et dans l’exécution de sa tâche. Je m’empresse d’ajouter que, sans l’aide de son amie, Keltie Zubko, nous n’aurions pas pu mener à bien cette entreprise exténuante qui m’a laissé un souvenir de cauchemar. L’atmosphère qui régnait dans la salle du tribunal était irrespirable, à cause, en particulier, de l’attitude du juge H. Locke. J’ai assisté à bien des procès dans ma vie, y compris en France à l’époque de l’Épuration. Jamais je n’ai rencontré de magistrat aussi partial, autocratique et violent que le juge H. Locke. La justice anglo-saxonne offre beaucoup plus de garanties que la justice française mais il peut suffire d’un homme pour pervertir le meilleur des systèmes : le juge H. Locke a été cet homme. Je me souviens de Locke criant à mon adresse : « La ferme ! » (Shut up!) parce que, de loin, sans dire un mot, je brandissais un document en direction de D. Christie (cette exclamation et quelques autres du même acabit n’ont pas été consignées par la « lady-reporter » dont la charge était pourtant de tout transcrire dans les sténogrammes). Parmi les innombrables crises de colère du juge, je me rappelle aussi celle provoquée par… un mètre carré. Pour faire comprendre au juge l’impossibilité de placer vingt-huit à trente-deux personnes dans l’espace d’un mètre carré (c’est ce que Kurt Gerstein disait avoir vu), nous avions préparé quatre tiges d’un mètre et nous nous disposions à appeler vingt-huit à trente-deux personnes. Le juge avait bondi, crié ; notre procédé lui apparaissait indigne et il nous avait interdit de l’employer, ajoutant, pour faire bonne mesure, cette remarque qui mérite de passer à la postérité :
Avant de permettre au jury d’accepter un mètre carré, il me faudrait [en l’absence du jury] écouter une quantité de témoins qui en ont pris la mesure.[3]
Notre méthode déconcertait l’adversaire ainsi que le juge ; elle était résolument matérielle ou matérialiste. Nous avions une abondance de cartes et de plans des camps de concentration, y compris des photographies aériennes prises pendant la guerre par les Alliés. Nous disposions d’une foule de photographies, en particulier grâce au chercheur suédois Ditlieb Felderer qui connaît les moindres recoins des camps d’Auschwitz et de Majdanek. Les documents techniques ne manquaient pas sur la crémation à ciel ouvert ou en fours crématoires, sur le Zyklon B, sur les chambres à gaz de désinfestation. J’avais, pour ma part, apporté à Toronto cinq valises de livres et de documents mais je n’étais qu’un chercheur parmi quelques autres qu’E. Zündel avait rassemblés de différents points du monde.
Locke s’employa à neutraliser nos efforts. C’est ainsi qu’il me refusa le droit de parler du Zyklon, des photos aériennes, des bâtiments des crématoires situés à Auschwitz et censés contenir des chambres à gaz homicides. J’avais été pourtant le premier au monde à publier les plans de ces bâtiments et à prouver, par la même occasion, que ces prétendues chambres à gaz n’avaient été en réalité que des dépositoires (Leichenhalle ou Leichenkeller). Grâce à ces plans, E. Zündel avait fait fabriquer, pour les montrer au jury, de grandes maquettes mais, là encore, le juge s’interposa et nous interdit d’exposer ces maquettes exécutées par un professionnel. Par-dessus tout, Locke m’interdit de parler des chambres à gaz d’exécution aux États-Unis. Il ne voyait pas le rapport, disait-il. En fait, le rapport était le suivant : pour leurs exécutions, les Américains emploient le gaz cyanhydrique ; or, le Zyklon B, dont les Allemands se seraient servi pour tuer des millions de détenus, était essentiellement, lui aussi, du gaz cyanhydrique. Quiconque voulait étudier l’arme du crime par excellence censément utilisée par les Allemands devait, à mon avis, examiner les chambres à gaz américaines. C’est ce que j’avais fait, pour ma part, et j’en avais déduit que les gazages homicides attribués aux Allemands constituaient une impossibilité physique et chimique radicale.
Pourtant, malgré Locke et ses oukases, nous allions, D. Christie et moi-même, réduire à néant l’expertise de Raul Hilberg et le témoignage de Rudolf Vrba.
Incompétence de leur expert n° 1 : Raul Hilberg[4]
Raul Hilberg est né à Vienne (Autriche) en 1926. Il est d’origine juive. Il a obtenu en 1955 un doctorat « in public law and government ». À l’instar de la grande majorité des auteurs, exterminationnistes ou révisionnistes, qui ont écrit sur l’Holocauste, il n’a pas reçu de formation d’historien. Il appartient à l’Holocaust Memorial Council « by appointment of President Carter ». Il est membre de « The Jewish Studies Association ». Il est l’auteur d’un ouvrage de référence: The Destruction of the European Jews, publié en 1961. Une seconde édition, « revue et définitive », de cet ouvrage allait paraître en 1985, quelques mois seulement après le témoignage de son auteur au procès Zündel. Ce point a son importance et j’y reviendrai.
R. Hilberg déposa à titre d’expert. Il arrivait à Toronto revêtu de son prestige, sans livres, sans notes, sans documents, apparemment sûr de son affaire, en homme habitué à déposer dans de nombreux procès contre des « criminels de guerre ». Il déposa pendant plusieurs jours à raison probablement de cent cinquante dollars de l’heure. Interrogé par le procureur Griffiths, il développa sa thèse de l’extermination des juifs : selon lui, Hitler avait donné des ordres pour exterminer les juifs ; les Allemands avaient suivi un plan ; ils avaient utilisé des chambres à gaz ; le total des pertes juives s’élevait à cinq millions cent mille. Hilberg ne craignit pas de se présenter en ces termes :
Je me décrirais comme un empiriste, un analyste de documents…[5]
Dès que commença le contre-interrogatoire, il perdit pied. Pour la première fois de sa vie, il avait affaire à un accusé décidé à se défendre et capable de se défendre. D. Christie, à côté duquel je me trouvais, le contre-interrogea pendant plusieurs jours sans faiblesse et sans rémission. Ses questions étaient aiguës, précises, impitoyables. J’avais jusqu’ici une certaine estime pour Hilberg à cause de la quantité, mais non à cause de la qualité, de son travail ; de toute façon, il dominait de quelques coudées les Poliakov et autres Wellers ou Klarsfeld. À cette estime relative se substitua chez moi, au fil des jours, un sentiment d’irritation et de pitié : irritation, parce que Hilberg multipliait les esquives, et pitié parce que, presque à chaque fois, D. Christie finissait par le terrasser.
En tout cas, si un résultat fut clair, c’est que R. Hilberg n’avait rien d’un « empiriste, un analyste de documents » ; il en était exactement le contraire ; il était un homme perdu dans la fumée de ses idées, une sorte de théologien qui s’était construit un univers mental où la matérialité des faits n’avait aucune place ; il n’était qu’un professeur beaucoup trop doctoral, un « historien de papier » à la Vidal-Naquet. Il trébucha dès la première question. D. Christie lui annonça qu’il allait lui lire une liste de camps pour lui demander lesquels il avait examinés et combien de fois. Il se révéla qu’il n’en avait examiné aucun, ni avant de publier la première édition de son ouvrage majeur en 1961, ni depuis cette date et pas même pour l’édition «définitive» de 1985. Vu qu’il avait commencé de travailler sur la question de l’Holocauste en 1948, nous étions donc en présence d’un homme qui s’était acquis la réputation d’être le premier historien au monde dans son propre domaine de recherche sans avoir, une seule fois en trente-sept ans, examiné un seul camp de concentration. Il n’avait visité que deux camps, Auschwitz et Treblinka, en 1979 : « Un jour à Treblinka et peut-être une demi-journée à Auschwitz et une demi-journée à Birkenau»[6]; encore était-ce à l’occasion de cérémonies. Il n’avait eu la curiosité d’inspecter ni les lieux, ni, sur place, les archives d’Auschwitz. Il n’avait jamais visité les endroits qualifiés de «chambres à gaz».[7] Prié de fournir quelques explications sur des plans de crématoires, des photographies, des graphiques, il refusa, déclarant:
Si vous commencez à me montrer des plans de bâtiments, des photographies, des diagrammes, je n’ai pas [en ces matières] la même compétence que pour des documents écrits.[8]
Il évaluait à plus d’un million le nombre des juifs et à « peut-être trois cent mille » le nombre des non-juifs morts à Auschwitz, mais il n’expliquait pas comment il était parvenu à ces estimations, ni pourquoi les Polonais et les Soviétiques étaient arrivés à un total de quatre millions, chiffre inscrit sur le monument de Birkenau.[9]
D. Christie l’interrogea ensuite sur les camps censés avoir contenu des chambres à gaz homicides. Il égrena les noms de ces camps, lui demandant à chaque fois si ce camp avait possédé ou non une ou plusieurs de ces chambres à gaz. La réponse aurait dû être simple pour cet éminent spécialiste mais, là encore, R. Hilberg perdit pied. À côté des camps « avec » et des camps « sans » chambre à gaz, il créa, dans la débâcle de ses improvisations, deux autres catégories de camps : ceux qui avaient « peut-être » eu une chambre à gaz (Dachau, Flossenburg, Neuengamme, Sachsenhausen) et ceux qui avaient eu une « très petite chambre à gaz » (par exemple, le Struthof-Natzweiler en Alsace), si petite qu’on se demandait s’il valait la peine d’en parler[10] ; il ne révéla pas ses critères de distinction entre ces quatre catégories de camps. On lui demanda s’il avait connaissance d’un rapport d’expertise (expert report) établissant que telle pièce avait été effectivement une chambre à gaz homicide. Hilberg fit la sourde oreille, puis biaisa et multiplia les réponses les plus inappropriées. Ses manœuvres dilatoires devenaient si manifestes que le juge Locke, généralement si prompt à se porter au secours de l’accusation, se sentit obligé d’intervenir pour demander une réponse. Alors seulement, sans plus chercher de faux-fuyant, Hilberg répondit qu’il n’avait connaissance d’aucun rapport de ce genre. On compte quatorze pages de transcription (p. 968-981) entre le moment où cette embarrassante question est posée et le moment où la réponse est enfin donnée.
Connaissait-il un rapport d’autopsie établissant que tel cadavre d’un détenu était le cadavre d’un individu tué par gaz-poison ? La réponse, là encore, fut « Non ».[11]
Puisque Hilberg faisait, en revanche, si grand cas des témoignages, il fut interrogé sur celui de Kurt Gerstein. Il tenta de dire que, dans son livre, il n’utilisait guère les confessions de cet officier SS. À quoi D. Christie lui rétorqua que, dans The Destruction of the European Jews, le nom de Gerstein apparaissait vingt-trois fois et que le document PS-1553 du même Gerstein était cité à dix reprises. Puis, quelques fragments de ces confessions, sous leurs différentes formes, furent lus devant le jury. Hilberg finit par convenir que certaines parties de ces confessions de Gerstein étaient « un pur non-sens » (pure nonsense).[12]
Même scénario avec les confessions de Höss. Hilberg, effondré, dut admettre en une circonstance : « It’s terrible »[13], ce qui, dans le contexte, signifiait : « C’est indéfendable ». À propos de la plus importante des « confessions » signées par Höss (doc. NO-1210), il reconnut que nous étions en présence d’un homme qui faisait une déposition dans une langue (l’anglais) autre que sa propre langue (l’allemand), une déposition au contenu totalement inacceptable, «une déposition qui semble avoir été le résumé de choses qu’il avait dites ou qu’il pouvait avoir dites ou qu’il pensait peut-être avoir dites, par quelqu’un qui avait fourré devant lui un résumé qu’il avait signé, ce qui est malheureux[14]. » À propos du fait que, d’après cette «confession», deux millions cinq cent mille personnes avaient été gazées à Auschwitz, Hilberg alla jusqu’à dire que c’était là
un chiffre manifestement non vérifié, totalement exagéré, qu’on avait peut-être bien connu et répandu à la suite des conclusions erronées d’une commission d’enquête soviéto-polonaise sur Auschwitz.[15]
Sentant qu’il lui fallait lâcher du lest, il ne fit aucune difficulté pour admettre avec D. Christie que des « historiens » comme William Shirer n’avaient pour ainsi dire aucune valeur.[16] On lui demanda son opinion sur le témoignage de Filip Müller, l’auteur de Trois ans dans une chambre à gaz d’Auschwitz. Des passages empreints du plus pur antinazisme de sex-shop lui furent lus et D. Christie démontra devant le jury, grâce à une analyse du révisionniste italien Carlo Mattogno, que F. Müller ou son nègre, Helmut Freitag, avait tout simplement commis un plagiat en empruntant tout un épisode, quasiment mot pour mot, à Médecin à Auschwitz, ce faux notoire signé de Miklos Nyiszli. Là, R. Hilberg changea subitement de tactique : il feignit l’émotion et, sur un ton pathétique, il déclara que le témoignage de F. Müller était beaucoup trop bouleversant pour qu’on pût en suspecter la sincérité.[17] Mais tout sonnait faux dans ce nouvel Hilberg qui, jusqu’à présent, s’était exprimé sur un ton monocorde et avec la circonspection d’un chat qui craignait la braise. D. Christie ne jugea pas utile d’insister.
En deux circonstances R. Hilberg fut à la torture : d’abord à propos des prétendus ordres de Hitler d’exterminer les juifs, puis à propos de ce que, personnellement, j’appelle « la pierre angulaire de la thèse de R. Hilberg ». À la page 177 de son livre, Hilberg aborde enfin le cœur de son sujet : la politique d’extermination des juifs. Dans une page qui a valeur d’introduction générale, il jette les bases de sa démonstration. Pour lui, tout a commencé avec deux ordres successifs d’Adolf Hitler. Le premier ordre prescrivait d’aller tuer les juifs sur place, notamment en Russie (les Einsatzgruppen auraient été chargés de cette mission) ; le second ordre était de se saisir des juifs et de les conduire dans des camps d’extermination (c’était prétendument le rôle d’Eichmann et des siens). Hilberg n’indiquait ni date précise ni référence pour ces deux ordres ; en revanche, il fournissait une date précise (celle du 25 novembre 1944) et une référence (doc. PS-3762) pour un ordre que, selon lui, Himmler, sentant venir la défaite, avait donné d’arrêter l’extermination des juifs.[18]
Il ne manquait rien à cette thèse sinon qu’il fût vrai que ces ordres eussent existé.
Or, aucun de ces trois ordres (les deux ordres de Hitler et l’ordre de Himmler) n’avait eu d’existence et tout cela n’était qu’une construction de l’esprit. Mais D. Christie dut livrer une véritable guerre de siège pour que R. Hilberg opérât enfin sa reddition et admît qu’il ne pouvait pas montrer ces ordres. Il s’écoule trente et une pages de transcription (p. 828-858) entre le moment où Hilberg se voit demander où sont ces deux ordres de Hitler et le moment où, de guerre lasse, il admet qu’il n’y en a « pas de trace ». Entre-temps, D. Christie lui avait rappelé des propos qu’il avait tenus en février 1983 à l’Avery Fisher Hall à New York, où Hilberg lui-même développait une thèse qui s’accommodait assez mal de l’existence d’un ordre quelconque d’extermination. Celui-ci avait déclaré :
But what began in 1941 was a process of destruction not planned in advance, not organized centrally by any agency. There was no blueprint and there was no budget for destructive measures. They were taken step by step, one step at a time. Thus came not so much a plan being carried out, but an incredible meeting of minds, a consensus-mind reading by a far-flung bureaucracy[19]. »
(Mais ce qui commença en 1941 fut un processus de destruction non planifié à l’avance, non organisé et centralisé par une agence quelconque. Il n’y eut pas de projet et il n’y eut pas de budget pour des mesures de destruction. [Ces mesures] furent prises étape par étape, une étape à chaque fois. C’est ainsi qu’apparut moins un plan mené à bien qu’une incroyable rencontre des esprits, une transmission de pensée consensuelle au sein d’une vaste bureaucratie.)
Cette explication quintessenciée nous plonge en pleine théologie et parapsychologie. L’extermination des juifs – une gigantesque entreprise – se serait faite sans aucun plan, sans le moindre organisme centralisateur, sans projet, sans budget, mais par divination télépathique au sein d’un appareil : la bureaucratie, dont, à mon avis, on peut tout attendre sauf précisément divination et télépathie.
Pour ce qui était de l’ordre venu de Himmler, Hilberg admettait aussi qu’il n’en restait « pas de trace »[20] ; la « référence » qu’il en avait donnée ainsi que la date précise se révélaient donc avoir été une pure tentative d’intimidation du lecteur.
Mais que dire de « la pierre angulaire » de sa thèse ? Dans The Hoax of the Twentieth Century (La Mystification du XXe siècle) Arthur R. Butz écrit :
Le livre de Hilberg réussit ce que les ouvrages d’opposition [les ouvrages révisionnistes] n’auraient jamais pu faire. Grâce à lui, non seulement j’acquis la conviction que la légende des millions de juifs gazés ne pouvait être qu’une imposture mais j’allais en quelque sorte développer un assez bon « flair » pour la remarquable mentalité cabalistique qui avait donné sa forme à ce mensonge (ceux qui veulent prendre une idée du « réveil brutal » que j’ai alors connu peuvent suspendre ici leur lecture et se reporter aux pages 567-571 de Hilberg)[21].
A. R. Butz désigne ainsi ce qui constitue avec ces pages 567-571 le centre de la thèse de R. Hilberg. À mon tour, j’ai voulu chercher « le centre de ce centre », la «pierre angulaire», si l’on peut dire, de cette construction d’un esprit cabalistique et je pense avoir trouvé ce point au haut de la page 570 où on lit ceci :
Les quantités [de Zyklon] demandées par Auschwitz, sans être énormes, étaient néanmoins appréciables. La presque totalité des approvisionnements du camp servait au gazage des gens; très peu servaient à la désinfection. Ce n’était pas l’administration du camp qui achetait le gaz. Les commandes étaient passées par l’Obersturmführer Gerstein, chef de la désinfection au Bureau du chef de l’hygiène de la Waffen-SS (Mrugowski). En règle générale, toutes les commandes passaient par les mains de la Testa, de la Degesch et de Dessau. Les usines de Dessau, qui produisaient le gaz, expédiaient directement celui-ci à la Division d’extermination et de décontamination (Abteilung Entwesung und Entseuchung) d’Auschwitz.
Dans ce passage, Hilberg dit clairement qu’à Auschwitz il y avait deux types d’emploi du Zyklon : pour le gazage des personnes et pour la fumigation des choses. Une seule « division » dirigeait ces deux activités : l’une criminelle et l’autre, sanitaire. Cette division avait même un nom : « Abteilung Entwesung und Entseuchung », que Hilberg traduit par : « Extermination and Fumigation Division ». Autrement dit, les Allemands ne faisaient pas mystère de l’extermination de gens par les gaz à Auschwitz puisque, dans ce camp, existait une « division » dûment et clairement préposée à cet office criminel. Il n’y avait qu’un malheur pour Hilberg, c’est que « Entwesung » signifie « désinfestation » et non pas « extermination » d’êtres humains (cependant que « Entseuchung » signifie « décontamination »). Placé devant cette évidence, que nous établissions à l’aide de dictionnaires, Hilberg commit l’erreur de vouloir maintenir sa propre traduction et, lors de son ré-interrogatoire par le procureur Griffiths, il apporta un dictionnaire allemand pour prouver que « Entwesung » se compose de « Ent- » marquant la séparation, et de « Wesen », qui se dit de tout « être animé ».[22] C’était confondre – ou, plutôt, affecter de confondre pour les besoins de la cause – étymologie et sens. Même le procureur Griffiths parut consterné par le laborieux subterfuge de son expert, qui était allé choisir un dictionnaire allemand où ne figurait pas le mot de « Entwesung » mais seulement celui de « Wesen » !
Peu de temps après le procès, je découvris que R. Hilberg avait commis un parjure. En janvier 1985, sous la foi du serment, en présence du juge et du jury, il avait osé affirmer que, dans la nouvelle édition de son livre, alors sous presse, il maintenait l’existence de ces ordres de Hitler dont il venait de reconnaître qu’il ne restait « pas de trace ».[23] Or, il mentait. Dans cette nouvelle édition, dont la préface est datée de septembre 1984 (Hilberg déposait sous serment en janvier 1985), toute mention d’un ordre de Hitler est systématiquement supprimée ; son collègue et ami Christopher Browning en fera lui-même la remarque dans une recension intitulée The Revised Hilberg :
Dans la nouvelle édition [celle de 1985], toutes les mentions du texte relatives à une décision de Hitler ou à un ordre de Hitler pour la « solution finale » [entendue par Browning au sens d’« extermination »] ont été systématiquement supprimées. Enfouie au bas d’une seule note apparaît une seule et unique mention : « La chronologie et les circonstances donnent à penser qu’il y a eu une décision avant la fin de l’été [1941] ». Dans la nouvelle édition, on ne prend plus de décisions et on ne donne plus d’ordres.[24]
Le fait est grave. Il prouve que, pour être plus sûr d’obtenir la condamnation d’E. Zündel (dont la thèse est notamment qu’il n’a jamais existé d’ordre de Hitler ou de quiconque d’exterminer les juifs), un professeur d’université n’avait pas craint de recourir au mensonge et au parjure.
Tel est R. Hilberg, un professeur et un chercheur à qui il ne restera plus, dans les années qui viennent, qu’à prendre la mesure de l’échec d’une vie entière (the failure of a lifetime).[25]
Imposture de leur témoin n° 1 : Rudolf Vrba
Le témoin Rudolf Vrba était de notoriété internationale. Juif slovaque, interné à Auschwitz et à Birkenau, il s’était, disait-il, échappé du camp de Birkenau en avril 1944 en compagnie de Fred Wetzler. De retour en Slovaquie, il avait, disait-il encore, dicté un rapport sur Auschwitz, sur Birkenau, sur leurs crématoires et leurs «chambres à gaz».
Par l’intermédiaire d’instances juives slovaques, hongroises et helvétiques, ce rapport parvint à Washington où il servit de base au fameux War Refugee Board Report publié en novembre 1944. C’est ainsi que tout organisme allié chargé de la poursuite des « criminels de guerre » et tout procureur allié responsable de procès de « criminels de guerre » allaient disposer de la version officielle – et mensongère – de l’histoire de ces camps. R. Vrba et son compère F. Wetzler sont à l’origine de l’officialisation du mythe d’Auschwitz ; A. R. Butz en fait admirablement la démonstration (voy. dans The Hoax… les références à « Vrba » et au WRB Report).
Après la guerre, R. Vrba devint citoyen britannique et il publia l’histoire de sa vie sous le titre de I Cannot Forgive (Je ne puis pardonner) ; en réalité, ce livre, publié en 1964, avait été écrit par un nègre, Alan Bestic, qui, dans sa préface, osait rendre hommage au « souci considérable [de R. Vrba] pour chaque détail » et à son «respect méticuleux, presque fanatique, pour l’exactitude».[26]
Le 30 novembre 1964 R. Vrba témoigna au « procès de Francfort ». Puis, il s’établit au Canada et acquit la nationalité canadienne. Il figura dans divers reportages filmés sur Auschwitz et, en particulier, dans Shoah, de Claude Lanzmann. Il est aujourd’hui, à Vancouver, « associate professor in pharmacology at the University of British Columbia ».
Tout souriait à ce témoin jusqu’au jour où il eut à affronter D. Christie.
Le livre d’A. Butz nous fournissait d’excellents éléments de base pour le contre-interrogatoire et mes documents (en particulier, le « Calendrier des événements du camp d’Auschwitz », les études réunies dans les différents volumes de l’Anthologie [bleue] d’Auschwitz, le Mémorial de la déportation des juifs de France, de S. Klarsfeld, et différentes pièces provenant des archives du musée d’Auschwitz) permettaient de poser à R. Vrba quelques questions embarrassantes. L’imposteur fut démasqué en particulier sur trois points : sa prétendue connaissance des chambres à gaz et crématoires de Birkenau ; la prétendue visite de Himmler à Birkenau en janvier 1943 pour l’inauguration d’un nouveau crématoire avec, à la clé, un gazage de trois mille personnes ; le prétendu total d’un million sept cent soixante-cinq mille juifs gazés à Birkenau d’avril 1942 à avril 1944.
Sur le premier point, il devint clair que le témoin n’avait jamais mis les pieds dans ces crématoires et « chambres à gaz » dont il était allé jusqu’à donner le plan – totalement faux – dans son rapport du War Refugee Board (novembre 1944), plan qu’en 1985 il persistait témérairement à garantir pour vrai. Rien ne correspondait à la vérité : ni la distribution des pièces, ni leurs dimensions, ni le nombre des fours, ni le nombre des moufles ; par exemple, le témoin plaçait sur un même niveau la «chambre à gaz» et la salle des fours, avec, pour les wagonnets (flat trucks), le tracé d’une voie ferrée de l’une à l’autre, alors qu’en réalité la salle des fours se trouvait au niveau du rez-de-chaussée tandis que la « chambre à gaz » (en fait, un dépositoire) se situait au sous-sol et qu’aucune voie ferrée n’aurait pu joindre une pièce située en sous-sol à une pièce située en rez-de-chaussée.
Sur le deuxième point, R. Vrba avait également tout inventé. La dernière visite de Himmler s’était située en juillet 1942 et, en janvier 1943, le premier des nouveaux crématoires de Birkenau était loin d’être achevé (nous possédons même des documents du Service de la construction où il est fait mention des difficultés de construction dues au froid de l’hiver 42-43). Le livre de R. Vrba s’ouvrait non sans ostentation sur cette visite, racontée avec un grand luxe de détails ; même les réflexions et conversations de Himmler et de son entourage étaient rapportées. Or, tout cela aussi était sorti de l’imagination de R. Vrba.
Le témoin avait un aplomb exceptionnel. Il prétendait avoir été partout à la fois, de jour comme de nuit, dans le vaste camp de Birkenau. Et il avait tout enregistré et retenu grâce, disait-il, à des moyens mnémotechniques spéciaux (special mnemonic principles).[27] Selon lui, les Allemands avaient « gazé », dans le seul camp de Birkenau et dans un seul espace de vingt-cinq mois (d’avril 1942 à avril 1944), environ 1,765 million de juifs, dont cent cinquante mille venus de France. Or, Serge Klarsfeld, en 1978, dans son Mémorial devait conclure que, pour toute la durée de la guerre, les Allemands avaient déporté vers tous les camps de concentration un total de 75.721 juifs de France (français, étrangers ou apatrides). R. Vrba fut prié de s’expliquer sur son estimation particulière de cent cinquante mille et sur son estimation générale de 1,765 million. Il commença par qualifier de faux le chiffre de 75.721 : « D’où tenez-vous ce chiffre ? » demanda-t-il ; « De journaux nazis ? »[28] ; or, ce chiffre venait de Klarsfeld. Puis il tenta d’improviser une justification de ses propres chiffres, mais en vain, ainsi qu’on le verra plus loin.
Malgré son aplomb, il lui fallut battre en retraite sur toute la ligne en ce qui concernait son livre. Au lieu de maintenir que dans ce livre il avait manifesté le plus grand souci de la vérité et de l’exactitude, il déclara qu’il ne s’agissait que d’une tentative littéraire où il avait fait appel à la licence poétique. Il utilisa les expressions suivantes :
an artistic picture… an attempt for an artistic depiction… a literary essay… an artistic attempt… art piece in literature… literature… artist… licence of a poet… licentia poetarum.[29]
Bref, pour le témoin n° 1 de l’accusation, représentée par le procureur Griffiths, ce contre-interrogatoire fut un désastre. Nous attendions avec curiosité comment Griffiths essaierait, lors du ré-interrogatoire (reexamination), de redonner quelque lustre à son témoin. À la surprise générale, Griffiths, probablement épuisé par le procès et exaspéré par les mensonges du témoin sur lequel il comptait tant, exécuta R. Vrba en deux questions qui furent comme deux coups de fusil. Sa première question – attendue dans le plus grand silence – fut la suivante :
À plusieurs reprises, lors de la discussion sur votre livre I Cannot Forgive (« Je ne puis pardonner »), vous avez dit à M. Christie que vous aviez eu recours à la licence poétique pour écrire ce livre. Avez-vous eu recours dans votre témoignage [à la barre] à la licence poétique?[30]
R. Vrba, déconcerté, bredouilla une réponse, après laquelle, sans désemparer, Griffiths posa sa seconde question :
Docteur, pouvez-vous nous dire brièvement comment vous êtes parvenu au chiffre d’un million sept cent soixante-cinq mille ?[31]
Pour apprécier à leur juste valeur à la fois la question dans son ensemble et le mot de «brièvement», il faut se rappeler que R. Vrba s’était vu poser cette question par D. Christie à de multiples reprises et que ses tentatives de réponse avaient été, à chaque fois, interminables, confuses, absurdes et parfois même involontairement cocasses. À la question de Griffiths, il ne sut guère que répondre sinon par son antienne :
J’avais mis au point un système mnémotechnique spécial pour me rappeler chaque transport.[32]
Griffiths, se perdant quelque peu dans sa documentation, annonça qu’il allait poser une dernière question sur la visite de Himmler. Il demanda une suspension d’audience. À la reprise, R. Vrba regagna la barre ou, plus exactement, le box des témoins, situé en hauteur, entre le juge et le jury. Il attendit le retour du jury et la question sur la visite de Himmler. C’est alors que Griffiths, s’adressant au juge, déclara :
Votre Honneur, juste avant que ne revienne le jury, je n’aurai plus de question à poser au Dr Vrba.[33]
La stupéfaction fut générale. R. Vrba, je puis l’attester, devint livide. Il descendit du box. Il chancelait. Il gagna la sortie. Autant, le premier jour, il avait vu journalistes et caméras se presser autour de lui comme autour du témoin qui allait river leur clou aux révisionnistes, autant, le dernier jour, il quitta le palais de justice dans la solitude la plus affreuse. Je ne plains pas R. Vrba ; il a l’arrogance des imposteurs de métier ; il redressera la tête ; il reprendra ses mensonges, j’en suis convaincu.[34]
Défaite et victoire d’E. Zündel
Le procès prenait pour nous bonne tournure. Je ne veux pas dire qu’à cet instant le jury aurait acquitté E. Zündel, car une telle décision aurait exigé, devant le juge, devant les journalistes et devant l’opinion publique un courage qu’il est difficile, pour ne pas dire impossible, de trouver chez douze personnes prises au hasard dans une société qui, pendant quarante ans, a été soumise à la propagande que l’on sait sur les « crimes nazis ». Mais le procureur Griffiths était manifestement abattu. Vinrent ensuite les témoins et les experts de la défense. Griffiths fut plus désemparé encore. Il ne s’attendait pas à une telle richesse d’informations de la part des révisionnistes. Le juge Locke ne décolérait pas. Il menaçait D. Christie d’une procédure pour outrage à magistrat (contempt of court) à la fin du procès et cette épée de Damoclès resta, jusqu’au dernier jour, suspendue au-dessus de la tête de notre avocat. C’est alors que se produisit un retournement de situation en faveur de l’accusation. D. Christie décida d’en appeler au témoignage d’E. Zündel lui-même. C’était peut-être une erreur. En effet, Griffiths eut ainsi la possibilité de contre-interroger E. Zündel et le désastre se profila à l’horizon.
Zündel fut certainement digne d’admiration mais, par son refus de condamner le national-socialisme, il se condamna lui-même. Son érudition, son éloquence sans effets, sa sincérité, la hauteur de ses vues furent oubliées au profit de son admiration pour Adolf Hitler, tel qu’il se le représentait, et de sa compassion pour la patrie allemande humiliée et offensée par les vainqueurs. Griffiths, amaigri, nerveux, et, comme nous devions l’apprendre plus tard, épuisé d’insomnie et de tabagisme, reprit espoir. Dans sa plaidoirie finale (summation), il décrivit Zündel comme un dangereux nazi. Le juge, dans sa propre adresse finale au jury, fit de même. Le jury suivit. Zündel fut déclaré coupable pour la diffusion de Did Six Million Really Die? et non coupable pour l’envoi à des particuliers, hors du Canada, d’un texte personnel intitulé : « The West, the War and Islam ». Il fut condamné à quinze mois de prison ferme et à l’interdiction de parler de l’Holocauste.
En janvier 1987 une cour composée de cinq hauts magistrats décida de casser le procès et d’annuler la condamnation de 1985 et cela pour des motifs de fond : le juge H. Locke n’avait permis aucune garantie à la défense dans le choix du jury ; il avait abusivement interdit à nos experts l’emploi de documents, de photos et de matériaux divers et il avait, dans son adresse finale, trompé le jury sur le sens même du procès.
E. Zündel et les révisionnistes, une fois de plus, perdaient devant les tribunaux et gagnaient devant l’histoire. Pour reprendre les deux expressions de cet homme héroïque, son procès fut bien « le procès du procès de Nuremberg » et comme « le Stalingrad des exterminationnistes ». Je crains malheureusement que la vie ou la santé d’E. Zündel ne succombent un jour dans cette terrible épreuve ; je le crains d’autant plus que se profile à l’horizon de 1988 un « second procès Zündel », encore plus long et plus lourd que celui de 1985.
II. – Affaires judiciaires et autres affaires
En France, de septembre 1983 à septembre 1987, la répression judiciaire contre le révisionnisme a connu une relative accalmie. Les organisations juives, déçues par ma condamnation du 26 avril 1983, décidèrent de s’en prendre au révisionnisme par une voie détournée : elles choisirent pour cible un officier allemand, Klaus Barbie, et elles obtinrent sa condamnation. Le procès de Klaus Barbie et sa condamnation ont été souvent présentés comme une réponse à la montée du révisionnisme.
La presse écrite et parlée a joué, en la circonstance, un rôle essentiel. Les journalistes ont orchestré contre Klaus Barbie une telle campagne que seule une condamnation maximum de l’accusé était possible.
Ils ont, en même temps, pendant ces quatre années, multiplié ce qu’on appelle des «affaires» (« affaire Roques », « affaire Paschoud », « affaire Le Pen » et bien d’autres) qui ont été pour eux autant d’occasions d’en appeler à une nouvelle répression judiciaire. Le journal le plus violent a été Le Monde. Le 1er juillet 1987 la Fédération française des sociétés de journalistes a demandé que les autorités judiciaires sanctionnent les révisionnistes et les réduisent au silence. Le 20 septembre Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur, a déclaré que ma place était en prison. Une loi spécifique contre le révisionnisme est en préparation : la « lex Faurissonia ».
Trois autres événements ont marqué, à l’époque considérée, cette montée de l’antirévisionnisme: la projection du film Shoah, l’attribution à Élie Wiesel du prix Nobel de la paix et, enfin, le commencement, à Jérusalem, du procès Demjanjuk.
À une exception près (l’affaire du Recueil Dalloz-Sirey), les tribunaux français ont persisté, mais avec une gêne croissante, dans la répression du révisionnisme, une répression exigée par l’ensemble des journalistes français, à l’instigation de Claude Lanzmann.
Je vais maintenant revenir dans le détail sur ces différentes affaires judiciaires et non judiciaires.
J’obtiens la condamnation du Recueil Dalloz-Sirey
Les organisations juives ne furent pas seulement déçues par ma condamnation du 26 avril 1983 ; elles furent aussi déconcertées par le fait que, de mon côté, j’obtenais la condamnation du Recueil juridique Dalloz-Sirey (condamnation en première instance, en appel et en cassation). En France, ce recueil a la réputation d’être « la Bible des juristes ». Il publie, en particulier, des décisions judiciaires marquantes avec des commentaires appelés « notes sous jugement ». Le Dalloz-Sirey s’était empressé de publier le texte de ma condamnation en première instance du 8 juillet 1981 (livraison du 3 février 1982, p. 59-64) ; ce jugement, qui allait être confirmé en appel le 26 avril 1983 mais sensiblement modifié sur le fond, était empreint, à mon avis, d’une certaine fièvre de châtier ; il était rédigé par l’un de mes trois juges, Pierre Drai, qui se trouve être un juif, fidèle abonné d’Information juive. Mais il faut croire que M. Pierre Drai ne s’était pas encore exprimé assez durement sur mon compte. Aussi, le rédacteur choisi par Dalloz-Sirey pour présenter le jugement du 8 juillet 1981 et pour commenter celui-ci dans une longue « note sous jugement » décida-t-il d’aller beaucoup plus loin. Il procéda de deux manières : 1) Il falsifia le texte du jugement de manière à me salir encore plus ; 2) Il rédigea une «note sous jugement» d’un ton si violent et si vengeur qu’on l’aurait crue signée d’Ilya Ehrenbourg. Ce rédacteur était un avocat : un ancien communiste, d’origine juive, Bernard Edelman. Ami de Pierre Vidal-Naquet, il me présentait dans sa note comme un champion de la «méthode du mensonge absolu».
Le Dalloz-Sirey n’avait jamais été condamné depuis sa fondation, au début du XIXe siècle. Cette fois-là, il fut condamné pour « dommage à autrui » pour la manière dont il avait reproduit le jugement du 8 juillet 1981. Il dut publier le texte de sa propre condamnation (livraison du 4 juillet 1985, p. 375-376) et me verser… un franc de dommages-intérêts. Il fut condamné, en première instance, le 23 novembre 1983 ; en appel, le 8 mars 1985 ; et débouté en cassation, le 15 décembre 1986.
B. Edelman avait réalisé le tour de force d’amputer le texte du jugement du 8 juillet 1981 de 57 % de son contenu !
Effets ruineux de mes procès
Presque immanquablement, lorsque je gagne mes procès, je reçois un franc de dommages-intérêts cependant que, lorsque la partie adverse gagne, elle reçoit de moi des sommes importantes, sinon même considérables.
Les attaques contre ma personne prenaient une forme si violente et si mensongère que je décidais d’en appeler à la justice dans deux cas pris parmi quelques milliers de cas possibles. Je portais plainte, d’une part, contre Jean Pierre-Bloch, responsable de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) et auteur d’un livre de mémoires où j’étais présenté comme un nazi et un falsificateur condamné en tant que tel par les tribunaux français et, d’autre part, contre le journal communiste L’Humanité.
Je perdis ces deux procès en première instance et en appel. Les magistrats reconnurent que j’avais été diffamé mais, ajoutaient-ils, mes adversaires m’avaient diffamé de bonne foi ; en conséquence, ils devaient être acquittés et je devais payer tous les frais de ces procès. Le Droit de vivre (février 1985, p. 7), organe de la LICRA, titra triomphalement : « Traiter Faurisson de faussaire, c’est le diffamer mais “de bonne foi” ». C’était inviter à me traiter partout de faussaire et c’est ce qui se produisit.
Par l’arrêt du 26 avril 1983, j’avais été condamné à payer la publication de toute une partie de cet arrêt. Les magistrats évaluaient les frais de publication à soixante mille francs « sous réserve d’une plus juste appréciation au vu des devis et factures », ce qui pouvait signifier que cette somme n’était qu’un minimum. La LICRA procéda, sans m’en soumettre le texte, à une publication dans la revue Historia. Ce texte était gravement falsifié. Je poursuivis la LICRA et obtins un franc de dédommagement. En revanche, je dus verser, malgré tout, vingt mille francs pour cette fausse publication. Mon salaire était saisi à la hauteur d’environ soixante mille francs.
À l’heure présente, la LICRA exige encore et toujours plus d’argent ; elle obtient cet argent mais le garde par-devers elle et ne publie toujours pas l’arrêt.
Procès Barbie
Le procès Barbie et l’hystérie qu’il a provoquée ont été l’occasion de nouvelles offensives sur le plan judiciaire. Jacques Vergès a courageusement défendu Klaus Barbie qui, en France, à l’époque des faits qui lui sont reprochés, n’était qu’un lieutenant de l’armée allemande chargé d’assurer la sécurité de ses compatriotes. En 1939, nous avions déclaré la guerre à l’Allemagne, puis, en 1940, nous avions promis à nos vainqueurs de collaborer avec eux. Si le lieutenant Barbie avait agi à Lyon et dans sa région, en représailles contre l’action des résistants, des communistes et des juifs, de la même manière que les responsables israéliens contre l’action des Palestiniens (c’est-à-dire avec des chapelets de bombes de cinq cents kilos), les pertes en vies humaines et les dégâts de toutes sortes pour la population française auraient été encore plus terribles qu’ils n’ont été.
Jacques Vergès semble avoir démontré que le fameux télégramme d’Izieu (qui est authentique et n’a rien de criminel) ne portait pas la signature de Klaus Barbie mais, personnellement, je ne dispose pas des pièces qui ont servi de base à sa démonstration et qui lui ont permis d’affirmer que Serge Klarsfeld avait été l’auteur de ce faux ; je ne peux donc me prononcer sur ce point. En revanche, je peux dire qu’au procès de Lyon le procureur allemand Holtfort, venu à titre de témoin à charge, et André Cerdini, qui présidait la cour, ont utilisé un document tronqué : la note Dannecker du 13 mai 1942. Cette note se trouve au Centre de documentation juive contemporaine de Paris sous la cote XXVb-29. Dannecker y évoque, en passant, un entretien improvisé avec le Generalleutnant Kohl, responsable à Paris des transports par chemins de fer ; au cours de cet entretien, Kohl était apparu à Dannecker comme un ennemi (Gegner) des juifs, d’accord à cent pour cent pour « une solution finale de la question juive avec le but d’un anéantissement total de l’ennemi » (eine Endlösung der Judenfrage mit dem Ziel restloser Vernichtung des Gegners). Ainsi présentée, cette phrase peut donner à croire que Dannecker et Kohl connaissaient l’existence d’une politique d’extermination des juifs. En réalité, cette phrase signifie que Kohl était à cent pour cent d’accord pour résoudre définitivement la question juive : le juif est un ennemi et, par définition, un ennemi, cela s’anéantit. Mais il n’est pas du tout précisé qu’il s’agit d’un anéantissement physique et même la phrase suivante, qu’on supprime toujours, apporte un éclaircissement : Kohl « se montra aussi un ennemi des Églises politiques » (Er zeigte sich auch als Gegner der politischen Kirchen). Les camps « ennemis » sont ici bien marqués : d’une part, l’Allemagne et, d’autre part, les juifs et les Églises politiques. Kohl voulait anéantir ou éradiquer l’influence ou la puissance de ces deux ennemis de l’Allemagne. Ni dans un cas ni dans l’autre il ne s’agissait d’anéantissement physique. La phrase allemande de neuf mots est toujours supprimée et remplacée par des points de suspension parce qu’elle est trop gênante pour les exterminationnistes.
Parmi les historiens qui ont procédé à ce type d’escamotage, je me contenterai de citer :
Joseph Billig, « Le Cas du SS-Obersturmführer Kurt Lischka », Le Monde juif, juillet-septembre 1974, p. 29 et La Solution finale de la question juive, CDJC, 1977, p. 94 ;
Serge Klarsfeld, Le Mémorial de la déportation des juifs de France, 1978, p. 28 ;
Georges Wellers, « Déportation des Juifs de France. Légendes et réalités », Le Monde juif, juillet-septembre 1980, p. 97 ;
Michaël R. Marrus et Robert O. Paxton, Vichy et les juifs, Calmann-Lévy, 1981, p. 320.
Sur place, à Lyon, je faisais remettre à J. Vergès une lettre urgente pour l’informer de la nature de cette tricherie destinée à faire croire que, si Kohl et Dannecker étaient au courant d’une extermination des juifs, Barbie ne pouvait pas ignorer cette extermination. Malheureusement J. Vergès avait décidé de ne pas mettre en cause le dogme de l’extermination des juifs et, jusqu’au bout, il s’en tint à cette politique de prudence. À l’exemple de tant d’avocats allemands, il préféra plaider que Barbie « ne savait pas » que les juifs étaient exterminés.
En marge du procès Barbie
Pendant le procès Barbie, la vie devint difficile pour les révisionnistes, en particulier à Lyon où policiers et journalistes montaient bonne garde. À plusieurs reprises, la police me convoqua mais je refusai de me rendre à ses convocations et déclarai que je préférais la prison plutôt que de «collaborer avec la police et la justice françaises dans la répression du révisionnisme». Menacé d’arrestation, je restai ferme. Au cinéma, on projetait Shoah ; au théâtre, on donnait une pièce sur le procès d’Auschwitz (Francfort, 1963-1965) ; sur une grande place de Lyon, les juifs organisaient une exposition – essentiellement symbolique – de l’Holocauste ; dans les écoles, on endoctrinait vigoureusement les élèves ; dans la presse locale on excitait à la haine de Barbie et des révisionnistes. Autour du palais de justice, le service d’ordre était là avec talkies-walkies, «juste assez sévère pour décourager les manifestants révisionnistes».[35]
Le feu fut mis aux poudres par la parution, juste avant l’ouverture du procès (mais ce n’était qu’un hasard), du premier numéro des Annales d’histoire révisionniste et par un tract au ton familier et polémique intitulé : « Info-Intox… Histoire-Intox… ça suffit. CHAMBRES À GAZ = BIDON » et signé d’un « Collectif Lycéens Lyon, Nancy, Strasbourg » ; au verso, ce tract comportait des dessins de Konk prouvant l’impossibilité chimique des gazages à Auschwitz.
Cette atmosphère de chasse aux sorcières, où le journal Le Monde se distingua par sa violence, eut parfois des effets cocasses. On crut soudain découvrir des traces de révisionnisme dans un ouvrage scolaire vieux de huit ans, édité par une maison juive, laquelle s’empressa d’annoncer la refonte de l’ouvrage dans les meilleurs délais.[36] Quelques jours plus tard Serge July, directeur de Libération, s’avisant de ce que deux lettres révisionnistes s’étaient glissées dans le courrier des lecteurs, décida de faire saisir dans les kiosques son propre journal, licencia sur-le-champ le responsable du courrier et décida une refonte totale du comité de rédaction.[37] Le député gaulliste Jacques Chaban-Delmas en appelait la jeunesse française à une nouvelle forme de résistance : la résistance contre le révisionnisme.[38] Les facteurs de manuels d’histoire à l’usage des lycées avaient déjà reçu conseils et menaces du «Comité des enseignants amis d’Israël»[39] et il ne fait pas de doute qu’à l’occasion de l’affaire Barbie « les éditeurs scolaires n’ont pas dû rester insensibles à d’éventuelles remarques critiques ou suggestions dont l’inobservance risquait de peser sur la diffusion de leurs publications ».[40]
Les journalistes exigent une répression judiciaire immédiate
Claude Lanzmann était désemparé par l’insuccès en France de son film Shoah et par l’impossibilité de m’attaquer en justice pour le texte, riche de preuves et de références, que j’avais consacré à ce monument de propagande. P. Guillaume avait, en effet, publié et diffusé ce texte sous un titre emprunté à une formule des journées de mai 1968 : Ouvrez les yeux, cassez la télé ![41] C. Lanzmann se tourna vers l’Agence France-Presse (AFP) et obtint de cette dernière une initiative qui fera date dans l’histoire de la presse mondiale. Le 1er juillet 1987 l’AFP publia un long communiqué où elle faisait part de son émoi devant les critiques révisionnistes adressées à Shoah et demandait, en conséquence, « un arrêt immédiat des agissements des révisionnistes » par les autorités judiciaires et cela au nom… « du respect de l’information et des Droits de l’homme ».
Mon analyse de Shoah était dénoncée comme une infamie. Le texte du communiqué portait ensuite :
Des individus comme Robert Faurisson, estime la Fédération [française des sociétés de journalistes], ne devraient pas pouvoir écrire impunément ce qu’ils écrivent et diffusent. L’infamie et le racisme ont des limites. La déontologie de l’information interdit qu’on puisse écrire n’importe quoi, les contre-vérités les plus folles, au mépris de la vérité et donc de la liberté de savoir, en connaissance de cause. Salir un film comme Shoah, que personne ne peut voir qu’avec un terrible effroi et une infinie compassion, relève de l’atteinte pure et simple aux Droits de l’homme, écrit la Fédération, ajoutant : « Le journaliste est toujours témoin de son temps, et en ce sens Claude Lanzmann a fait œuvre admirable de journaliste, recueillant dix années durant les plus effarants témoignages, non seulement des victimes, mais de leurs bourreaux, et des Polonais voisins des camps. C’est horrible, et c’est sans doute ce qui gêne ces révisionnistes-là, qui apparemment ne se sont toujours pas remis de la défaite nazie. »
En plein procès Barbie, et alors que les tentatives révisionnistes se multiplient, conclut la Fédération, il est urgent que les autorités judiciaires au nom du respect de l’information et des Droits de l’homme sanctionnent de tels tracts infamants et leurs auteurs, en les empêchant de récidiver.
La Fédération française des sociétés de journalistes regroupe plus de vingt sociétés (notamment TF1, A-2, FR-3, L’Agence France-Presse, Le Monde, Sud-Ouest, L’Équipe…,) soit plus de deux mille journalistes au total.
Ce communiqué allait avoir de graves conséquences. TF1, A-2 et FR-3 sont les trois principales chaînes de la télévision française ; l’Agence France-Presse est notre première agence de presse; Le Monde est le plus prestigieux de nos journaux; Sud-Ouest est le quotidien le plus vendu en France ; L’Équipe est le plus lu et le plus populaire des journaux sportifs. Je me trouvais donc condamné par ce qu’on est en droit de considérer comme l’unanimité des grands médias de mon pays ; même les journalistes sportifs portaient condamnation du révisionnisme. Les révisionnistes étaient décrits comme des individus aux arguments infâmes, diffusant l’infamie et le racisme, écrivant n’importe quoi – les contre-vérités les plus folles – méprisant la vérité et la liberté de savoir, portant atteinte aux droits de l’homme et ne se remettant toujours pas de la défaite nazie. En particulier, les révisionnistes passaient pour salir un film irrécusable et admirable, que personne ne pouvait voir qu’avec un terrible effroi et une infinie compassion.
Saisie des Annales d’histoire révisionniste et inculpation (Auch)
À l’unanimité, les grands médias appelaient donc les juges à leur secours. Le Monde se distinguait par la violence de ses attaques ; en moins de deux mois, il mentionnait les révisionnistes en plus de vingt articles uniformément hostiles ; Bruno Frappat dénonçait pour sa part « les fortes têtes du mensonge, les gangsters de l’histoire » (Le Monde, 5-6 juillet 1987, p. 31).
La machine judiciaire se remettait immédiatement en branle. Déjà le 25 mai 1987, avec une remarquable promptitude, le juge des référés de Paris, Gérard Pluyette, avait procédé à la saisie du numéro 1 des Annales, sur intervention de Jean Pierre-Bloch. Le 3 juillet, j’étais inculpé d’apologie de crimes de guerre et de propagation de fausses nouvelles par un certain Legname, juge d’instruction à Auch (département du Gers), en raison de deux articles publiés dans ce premier numéro des Annales : l’un s’intitulait Comment les Britanniques ont obtenu les aveux de Rudolf Höss, commandant d’Auschwitz, et l’autre Le Savon juif.[42] P. Guillaume était inculpé pour le même motif en tant que responsable des Annales. Carlo Mattogno était, lui aussi, inculpé pour son étude sur Le Mythe de l’extermination des juifs ; citoyen italien, il était, le 10 août, l’objet d’un mandat d’arrêt international. Toute cette procédure avait été déclenchée par un certain Robin, procureur à Auch, sur l’intervention de Mme Lydie Dupuis, une responsable de la Ligue des droits de l’Homme et parente de François Mitterrand, président de la République.
Le 20 septembre 1987 Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur, déclarait à la radio que, s’il ne dépendait que de lui, la place du professeur Faurisson serait en prison.[43]
Une loi spécifique est actuellement en préparation contre les révisionnistes (« lex Faurissonia ») ; elle est encore plus sévère que la loi allemande de juin 1985 (« Auschwitzlüge-Gesetz »).
Les affaires non judiciaires furent nombreuses ; en France, la plus importante fut l’affaire Le Pen.
Affaire Roques
Je ne m’attarderai pas sur l’affaire Roques puisque Henri Roques, ici présent, en fera lui-même l’exposé. Pour ma part, je n’en relèverai qu’un point qui montre le progrès du révisionnisme. En février 1979, Léon Poliakov et Pierre Vidal-Naquet, tous deux d’origine juive, avaient réussi à mobiliser trente-deux personnes, présentées comme « historiens », pour signer une pétition contre moi : c’est ce qu’on a appelé la «déclaration des trente-quatre historiens»[44] ; certaines de ces personnes n’étaient pas d’origine juive. En 1986 François Bédarida, chrétien d’origine juive, ne parvint à mobiliser contre H. Roques que cinq « historiens » (P. Vidal-Naquet et quatre autres personnes également d’origine juive), un rabbin et, enfin, un personnage médiatique du nom de Harlem Désir qui est, lui aussi, peut-être, d’origine juive.[45]
Affaire Paschoud (Suisse)
En Suisse allait éclater l’affaire Paschoud. Mariette Paschoud, trente-neuf ans, habite Lausanne. Elle enseignait l’histoire et la littérature au lycée de la ville. Elle est aussi capitaine de l’armée suisse et juge militaire auxiliaire. Elle s’était rendue à Paris pour y présider une conférence où H. Roques devait exposer sa thèse sur les confessions de Kurt Gerstein. Elle ne prenait pas fait et cause pour la thèse révisionniste mais elle plaidait en faveur du droit au doute et à la recherche. La presse helvétique se déchaîna contre cette belle femme avec une telle violence que les autorités du canton de Vaud, dont elle dépendait, crurent devoir prendre de rapides sanctions : Mariette Paschoud n’eut plus le droit d’enseigner l’histoire. Mais le rabbin Vadnaï jugea la sanction insuffisante. Une nouvelle campagne se déchaîna : Mariette Paschoud n’a maintenant plus le droit d’enseigner ni l’histoire, ni la littérature, et son mari a été renvoyé de l’école privée où il donnait des cours de droit.
Affaire de Nyon (Suisse)
Toujours en Suisse, Pierre Guillaume et moi-même, nous nous rendîmes, sur invitation, au Festival du film documentaire de Nyon. Les organisateurs pensaient nous tendre un piège : ils allaient inviter des historiens exterminationnistes pour nous donner la réplique et projeter les films Nuit et Brouillard ainsi que Le Temps du ghetto. Apprenant que nous étions arrivés sur place, les exterminationnistes envoyèrent au dernier moment un télégramme : ils refusaient de nous rencontrer et toute l’opération tourna à notre avantage malgré un scandale suscité à la fin par une célébrité locale de la télévision qui, constatant notre emprise sur les auditeurs, cria qu’il trouvait notre prestation « obscène ». Quelques journaux suisses firent leur grand titre de l’événement. Les organisateurs du festival découvraient, mais un peu tard, le caractère « sérieux et dangereux » du révisionnisme.
Ultérieurement, P. Guillaume retourna en Suisse avec H. Roques pour y donner une conférence. La conférence eut lieu dans des conditions difficiles et, par la suite, le gouvernement helvétique prononça l’interdiction d’accès au territoire de la Suisse (et du Liechtenstein) à l’encontre de P. Guillaume et d’H. Roques pour une durée de trois ans.[46]
Affaire Konk
Konk est un caricaturiste célèbre, venu du journal Le Monde et passé à l’hebdomadaire L’Événement du jeudi, dirigé par J.-F. Kahn. Il est considéré comme gauchiste. Il s’est aussi révélé comme un révisionniste. Dans une bande dessinée intitulée Aux Voleurs! (Albin Michel, 1986), dénonçant le vol, le mensonge et l’imposture sous différentes formes, il a, en quelques dessins et légendes, résumé avec pertinence mon argumentation sur l’impossibilité chimique des « gazages » d’Auschwitz. Je conseille la lecture des trois pages finales de cette bande dessinée à ceux qui souhaitent avoir du révisionnisme un résumé percutant que même de jeunes écoliers pourraient comprendre et goûter.
Konk a été chassé de L’Événement du jeudi par J.-F. Kahn. Récemment, il a laissé publier une interview où il se livre à une sorte de rétractation.[47] La veille de la publication de cette interview, il m’a téléphoné pour me prévenir et, en même temps, pour m’expliquer que, chassé de partout et ne trouvant plus de travail, il s’était trouvé réduit à cette extrémité. Le Figaro publie de temps en temps un dessin de Konk mais aucun vrai contrat ne lie le journal et le dessinateur.
Affaire Folco
Michel Folco est journaliste et photographe. Il travaille notamment pour un mensuel satirique, Zéro, dirigé par Cavanna, dont l’inspiration est libertaire. Sous une apparence désinvolte, il est un enquêteur scrupuleux et minutieux. Parti d’une enquête sur Mauthausen, il en est arrivé à rassembler sur la controverse entre révisionnistes et exterminationnistes une quantité d’informations nouvelles que les historiens de l’avenir ne pourront pas ignorer. Ses interviews de Georges Wellers, de Pierre Vidal-Naquet et de Germaine Tillion éclairent toute une face cachée du camp exterminationniste. Il est regrettable que Cavanna ait brusquement mis fin à ces articles de Michel Folco par crainte des réactions suscitées auprès de certaines personnes.[48]
Affaire de l’Union des Athées
L’Holocauste est une religion. Il faut chercher à se protéger de son caractère conquérant et intolérant.
J’ai voulu savoir si au sein de l’Union des Athées, qui groupe en France environ deux mille cinq cents personnes, il était possible de mener une action contre cette religion-là. J’ai adhéré à l’Union des Athées, dont le statut précise que n’importe qui peut en faire partie sans aucune condition, même financière, et dont personne ne peut être exclu. Mon adhésion a provoqué des remous, que la grande presse a amplifiés. Une centaine de démissions ont suivi, par protestation contre mon entrée. Le président, Albert Beaughon, m’a demandé de présenter ma démission. J’ai refusé.
Le congrès annuel de l’Union des Athées s’est déroulé dans le tumulte. J’ai maintenu mon refus et j’attends la suite. Pour reprendre une expression de P. Guillaume, « ces athées-là ont voulu [m’]excommunier parce qu’ils ne [me] trouvaient pas trop catholique ». Mais je dois dire aussi que j’ai constaté que bon nombre d’athées, au sein de cette association, m’ont défendu par souci de tolérance et, parfois, par conviction révisionniste.[49]
Affaires Michel Polac et Annette Lévy-Willard
Michel Polac est une vedette de la télévision française. D’origine juive, il a toujours milité contre le révisionnisme. Depuis plusieurs années, il multipliait ses attaques contre ma personne. En mai 1987 il déclarait à la télévision que je méritais d’être giflé. Le 12 septembre il projetait un court extrait du vidéo-film d’Annette Lévy-Willard, L’Espion qui venait de l’extrême-droite, consacré, en partie, à notre congrès de septembre 1983. En juin 1983 Annette Lévy-Willard m’avait adjuré de lui donner l’adresse de l’hôtel de Los Angeles où allait se tenir ce congrès. Avec l’autorisation de Willis Carto, l’adresse lui était communiquée en septembre. Sur place, ses interviews se déroulèrent de telle sorte et avec une telle animosité antirévisionniste que je refusais de lui accorder moi-même une interview. Je proposais de faire devant sa caméra une déclaration d’une minute. Elle accepta mais, une fois devant la caméra, elle m’empêcha de prononcer cette déclaration. Je partis, refusant de répondre à ses questions. Furieuse, elle m’apostropha dans le hall du «Grand Hotel» d’Anaheim, disant à plusieurs reprises qu’elle se vengerait ; Tom Marcellus, notre directeur, était présent. La vengeance de la dame prit la forme de ce vidéo-film où elle prétend nous avoir découverts tenant clandestinement à Los Angeles une assemblée de néo-nazis et de membres du Ku-Klux-Klan. On me voyait, disait-elle, en train de chercher à me cacher (sic) !
Michel Polac avait promis à la fin de sa propre émission qu’il accorderait pour la semaine suivante un droit de réponse aux personnes qui estimeraient avoir à présenter leur défense. J’en fis donc la demande par téléphone mais il me fut refusé. Je me rendis alors à Paris la semaine suivante devant les studios d’enregistrement avec mes deux avocats. Michel Polac, tout simplement, nous fit barrer la route par les vigiles et nous envoya la police en civil et la police en uniforme.
Affaire Jacques Chancel et Gilbert Salomon
Jacques Chancel est une autre vedette de la radio et de la télévision françaises. Il m’invita à venir affronter à la radio, le 18 septembre 1987, un certain Gilbert Salomon. J’acceptais avec empressement. Une fois arrivé à Paris, j’apprenais que ma présence à cette émission serait « intolérable » et je dus regagner Vichy. L’émission n’eut lieu qu’entre J. Chancel, G. Salomon, le journaliste Michel Meyer et quelques autres personnes résolument antirévisionnistes. L’absent fut copieusement insulté. G. Salomon alla jusqu’à reconnaître que, si j’avais été sur place, il m’aurait probablement frappé. Il était présenté par son « ami intime et presque frère » Jacques Chancel comme ayant été interné à Auschwitz deux ans jour pour jour, du 11 avril 1943 au 11 avril 1945, et il affirmait être le seul rescapé d’un convoi de 1.100 juifs.
La réalité était qu’il était arrivé à Auschwitz le 1er mai 1944, soit plus d’un an après la date qu’il avait donnée, qu’il avait été transféré de ce camp vers celui de Buchenwald, que son convoi avait compté mille quatre juifs et que Serge Klarsfeld, malgré ses manipulations de statistiques, était bien obligé de reconnaître, dans son Mémorial de la déportation des juifs de France (et ses Additifs), qu’au moins cinquante et un juifs de ce convoi étaient venus spontanément, dès 1945, se déclarer vivants au ministère des Prisonniers. Au surplus, je découvrais que G. Salomon était comptabilisé par Serge Klarsfeld parmi… les gazés ! Le nom de G. Salomon, un millionnaire appelé aujourd’hui en France « le roi de la viande », figure donc au titre de gazé sur un monument de Jérusalem où sont reproduits tous les noms répertoriés dans ledit Mémorial, comme s’il s’agissait de juifs morts en déportation.
Affaire Le Pen
Jean-Marie Le Pen est le responsable du Front national, mouvement populiste qui compte plus de trente députés à l’Assemblée nationale ; il est candidat à la présidence de la République. Le 13 septembre 1987, à l’émission télévisée Grand Jury RTL-Le Monde, il était soudainement interrogé sur « les thèses de MM. Faurisson et Roques ». Au cours de sa réponse, il fut amené à dire :
Je suis passionné par l’histoire de la deuxième guerre mondiale. Je me pose un certain nombre de questions. Je ne dis pas que les chambres à gaz n’ont pas existé. Je n’ai pas pu moi-même en voir. Je n’ai pas étudié spécialement la question. Mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la deuxième guerre mondiale.
Il faut écouter avec soin tout l’enregistrement de cette interview, plutôt confuse, pour bien saisir la situation où se trouvait J.-M. Le Pen et le sens de sa pensée. Les transcriptions parues dans la presse sont fautives. J’ai personnellement écouté mot à mot les paroles de J.-M. Le Pen et celles des journalistes qui l’interrompaient à plusieurs reprises. Pour moi, il est clair que l’interviewé a, dès la première question, perdu son sang-froid ; il a pris conscience de la gravité du sujet abordé et un gouffre s’est ouvert sous ses pieds. Il a repris ses esprits à mesure qu’il parlait mais les interruptions des journalistes lui ont fait perdre le fil de sa pensée. Il avait employé l’expression de « point de détail ». L’expression était fâcheuse et elle rendait mal compte de ce qu’il cherchait à dire. Car, ce qu’il cherchait à dire, c’est ce que beaucoup d’exterminationnistes finissaient par me déclarer dans les discussions qu’il m’arrivait d’avoir avec eux : « Que les chambres à gaz aient existé ou non, c’est un détail ». Vingt fois j’avais entendu des tenants de la thèse de l’extermination utiliser cet argument quand ils finissaient par se rendre compte, au cours de la discussion, que ces chambres à gaz, après tout, pouvaient bien ne pas avoir existé. J.-M. Le Pen, à son tour, défendait l’opinion que le moyen de faire disparaître les juifs n’était qu’un point de détail par rapport au résultat de cette disparition. Effectivement, si on admet qu’il y a eu, par exemple, un assassinat, l’arme du crime est d’une importance relative par rapport à l’assassinat lui-même. L’ironie a voulu qu’un argument invoqué par les exterminationnistes pour défendre leur thèse de l’extermination des juifs soit imputé à crime à J.-M. Le Pen, qu’on soupçonnait – non sans raison, selon moi – de révisionnisme.
Une autre ironie veut qu’aucun révisionniste ne sera d’accord pour affirmer avec J.-M. Le Pen que les chambres à gaz sont un point de détail de l’histoire de la deuxième guerre mondiale. En effet, sans cette arme spécifique, le crime spécifique du génocide est matériellement inconcevable. Sans un système de destruction, il n’y a pas de destruction systématique. Sans chambre à gaz, il n’y a plus d’Holocauste juif. Les chambres à gaz ne sont donc pas un point de détail.
Une dernière ironie veut que Claude Malhuret, secrétaire d’État chargé de la défense des droits de l’Homme, ait déclaré en réponse à J.-M. Le Pen que « les chambres à gaz sont une des clés de l’histoire du XXe siècle ».[50] Tout révisionniste sera d’accord avec cette formule, à ceci près qu’il s’agit d’une clé… de faussaire. Les chambres à gaz sont un mythe essentiel, un mensonge essentiel. Les chambres à gaz sont moins qu’un point de détail, puisqu’elles n’ont pas même existé, mais le mythe des chambres à gaz est bien « une des clés de l’histoire du XXe siècle ».
Cinq jours après sa déclaration, J.-M. Le Pen s’est plus ou moins rétracté. Dans une mise au point destinée à la presse, il a mentionné « les chambres à gaz » comme une arme, parmi d’autres, en laquelle il disait croire. Mais la presse, dans son ardeur à l’accabler, ne voulut pas entendre ces explications-là.
Dans l’ensemble, pour les révisionnistes, le solde de l’affaire Le Pen est positif : grâce à cet homme politique, tous les Français ont entendu parler de ceux qui doutent de l’existence des chambres à gaz et savent maintenant, plus ou moins confusément, que ces sceptiques s’appellent des « révisionnistes » ; aujourd’hui, quand un inconnu cherche, au cours d’une conversation sur la seconde guerre mondiale, à me situer, je peux me contenter de lui dire : « Je suis révisionniste » ; avant l’affaire Le Pen, cette étiquette n’aurait été comprise que d’un nombre infime de Français.
Les exterminationnistes ne peuvent plus soutenir l’argument que, de plus en plus, ces derniers temps, ils avaient tendance à utiliser pour se tirer d’embarras ; ils ne peuvent plus dire : « Les chambres à gaz sont un point de détail » ; les chambres à gaz vont devenir leur tunique de Nessus ; il leur faudra, jusqu’au bout, soutenir une thèse insoutenable (l’existence des chambres à gaz) comme on cherche à soutenir le pilier central de tout un édifice (ici : un édifice de mensonges).
Les révisionnistes, interdits de médias
Le bilan de mes passages à la télévision française est simple : en neuf ans, on m’a vu et entendu une seule fois, pendant trente à quarante secondes, un soir de juin 1987 à 22 h 15 sur la troisième chaîne ; la présentatrice, Jacqueline Alexandre, prenait d’ailleurs le soin de prévenir les téléspectateurs que j’étais une sorte de monstre et, après mon passage, elle leur confirmait qu’on venait de voir et d’entendre une sorte de monstre. La radio et les journaux nous sont interdits. Rarement un groupe d’hommes aussi peu nombreux aura-t-il à ce point fait parler de lui, mais seulement en mal et sans pouvoir présenter sa défense.
En neuf ans, je n’ai jamais été en mesure de tenir en France une seule conférence vraiment publique. Même certaines de mes conférences « sur invitation » n’ont pas pu avoir lieu, et cela à cause de l’intervention de la police (par exemple à Périgueux sur la demande d’Yves Guéna et, à Bordeaux, sur celle de Jacques Chaban-Delmas, tous deux députés de la droite « gaulliste »). En France, les révisionnistes tiennent le rôle du diable : on en entend beaucoup parler, toujours en mal, et on ne les voit jamais. En revanche, je ne compte plus les attaques physiques dont Pierre Guillaume, quelques révisionnistes et moi-même avons été l’objet. Personnellement, je crois que je pourrais demander mon inscription au livre Guinness des Records au titre du professeur le plus insulté du monde dans toute la presse occidentale.
Trois événements du Shoah-business
Trois événements spectaculaires ont été parfois présentés dans la presse française comme une réplique à la montée du révisionnisme : la projection de Shoah, la remise à Élie Wiesel du prix Nobel de la paix et le procès Demjanjuk à Jérusalem.
1. Shoah
Je ne reviendrai pas sur le cas de Shoah dont j’ai traité dans le supplément du numéro 4 des Annales d’histoire révisionniste, intitulé par P. Guillaume Ouvrez les yeux, cassez la télé !.[51] Ce film a connu en France un tel échec par rapport à la publicité dont il a bénéficié de toutes les façons imaginables qu’on peut, à mon avis, parler ici d’un « krach du Shoah-business ». Je mentionnerai seulement une interview parue dans VSD où Claude Lanzmann révèle, non sans plaisir, les filouteries dont il a usé pour interroger les « témoins » allemands qu’on voit dans son film.[52] Il s’était inventé un nom : celui de Claude-Marie Sorel ; un titre : celui de docteur en histoire ; un institut : le « Centre de recherches et d’études pour l’histoire contemporaine » ; du papier à faux en-tête portant : « Académie de Paris » (il devait savoir que son amie Mme Ahrweiler, recteur de l’Académie de Paris, ne porterait pas plainte) et, pour finir, il avait grassement payé ses témoins : trois mille deutschmarks par tête, soit environ dix mille francs. Claude Lanzmann va participer en décembre 1987 au Colloque international de la Sorbonne organisé par Mme Ahrweiler contre les révisionnistes français.
2. Élie Wiesel reçoit le prix Nobel (Oslo)
Élie Wiesel a reçu en décembre 1986 le prix Nobel de la paix. Dans Le Monde du 17 octobre 1986, en première page, sous le titre « Un Nobel éloquent », on souligne que cette récompense vient à point car :
On a vu ces dernières années, au nom d’un prétendu “révisionnisme historique”, s’élaborer des thèses, notamment françaises, visant à remettre en cause l’existence des chambres à gaz nazies et, peut-être au-delà, le génocide juif lui-même.
Dans ma conférence de septembre 1983, je disais :
Élie Wiesel, si l’on me passe cette expression familière, souffre d’une terrible épine au pied : l’épine révisionniste. Par tous les moyens il a essayé de s’en débarrasser. Il n’y est pas parvenu. Il voit de moins en moins comment il pourra s’en débarrasser. En cela, il est comme les révisionnistes qui, eux non plus, ne voient pas du tout comment Élie Wiesel se débarrassera de l’épine révisionniste[53].
En mai 1986 je publiais un texte intitulé : Un grand faux témoin : Élie Wiesel.[54] J’y rappelais que, dans son autobiographie (La Nuit), ce grand témoin d’Auschwitz ne mentionnait pas même l’existence de « chambres à gaz » à Auschwitz. Pour lui, les Allemands exterminaient les juifs mais… par le feu, en les jetant vivants dans des fournaises en plein air au vu et au su de tous les déportés. J’aurais pu ajouter qu’en janvier 1945, ayant la possibilité, offerte par les Allemands, soit de rester dans le camp et d’attendre l’arrivée des Soviétiques, soit d’évacuer le camp avec ses gardiens, Élie Wiesel avait choisi de partir avec les « exterminateurs » allemands plutôt que d’accueillir les « libérateurs » soviétiques. Son père et lui avaient fait ensemble le même choix alors que tous deux pouvaient rester à l’hôpital de Birkenau, le jeune Élie, comme le convalescent dorloté d’une petite opération chirurgicale, et son père, soit en tant que faux malade, soit en tant que faux infirmier.[55]
En décembre 1986, Pierre Guillaume, Serge Thion et moi-même, nous nous rendîmes à Oslo pour les cérémonies du prix Nobel. Le texte Un grand faux témoin : Élie Wiesel fut distribué sur place, en français, en anglais et en suédois, y compris à des sommités politiques, dont Mme Mitterrand, ainsi qu’à É. Wiesel lui-même.
3. Procès Demjanjuk (Israël)
Le procès Demjanjuk illustre, une fois de plus, la loi selon laquelle les avocats des «nazis» ou de leurs « complices » entrent dans le jeu de l’accusation. Ici, ces avocats refusent de mettre en cause le dogme de l’extermination et font comme s’ils croyaient vraiment que Treblinka a été un camp d’extermination. Il s’agissait, en réalité, d’un très modeste camp de transit, qui n’avait rien de secret. Il était bâti, à quatre-vingt-dix kilomètres de Varsovie, à proximité d’une petite voie ferrée desservant une sablière. Une simple étude topographique démolirait en quelques minutes le mythe des formidables gazages secrets et des non moins formidables incinérations en plein air de sept cent mille à un million et demi juifs. Mais les «historiens de papier», ainsi que les juges et les avocats de Jérusalem, ne se risqueront pas à commencer par le commencement, c’est-à-dire par une étude de l’emplacement du « crime » historique. « Treblinka » est devenu le comble du grand mensonge historique, plus encore qu’« Auschwitz ».[56]
III. – Acquis du révisionnisme historique
En janvier 1987 un hebdomadaire juif bien connu écrivait :
Pour Henri Roques, Mariette Paschoud, Pierre Guillaume et Robert Faurisson, 1986 a été une année couronnée de succès. En France et en Suisse, leurs noms étaient dans toutes les bouches.[57]
En fait, toute la période dont je traite ici (septembre 1983 à septembre 1987) a été faste pour le révisionnisme européen. D’une façon plus générale, si l’on prend en considération ce qui s’est passé aux États-Unis, au Canada et en Europe, on peut dire que durant ces quatre années les avancées du révisionnisme ont été importantes tandis que le recul des exterminationnistes s’est aggravé.
Avancées du révisionnisme
Le 4 juillet 1984 un incendie criminel ravageait de fond en comble notre Institute for Historical Review, situé à Torrance, Californie. Willis Carto, Tom Marcellus et leur équipe parvenaient, au prix d’efforts considérables, à redonner vie – une vie forcément ralentie – à notre institut. Malgré cet incendie criminel et malgré les effets nocifs de l’opération menée par Mel Mermelstein, le Journal of Historical Review est parvenu aujourd’hui à sa vingt-huitième livraison. En France, Pierre Guillaume vient de créer une revue trimestrielle : les Annales d’histoire révisionniste ; la première livraison, saisie par la justice, a fait sensation ; la grande presse et même la télévision en ont mentionné le contenu et, en particulier, l’étude de Carlo Mattogno: Le Mythe de l’extermination des juifs. P. Guillaume a également publié en 1986 son propre livre, Droit et histoire, ainsi que la traduction-adaptation en français de Der Auschwitz-Mythos (Le Mythe d’Auschwitz), de Wilhelm Stäglich, avec un supplément de vingt-cinq pages où je commente personnellement des photos et une documentation en rapport avec ce mythe.
La France est le premier pays au monde où a pu être soutenue (en juin 1985) une thèse révisionniste : celle d’Henri Roques sur les confessions de Gerstein. La même année paraissait en Italie, de C. Mattogno, Il rapporto Gerstein, Anatomia di un falso, qui est un ouvrage plus approfondi et plus complet que la thèse d’Henri Roques qui, elle, n’avait pas d’autre prétention que d’étudier les textes attribués à Gerstein. C. Mattogno est une sorte d’érudit à la façon de ses ancêtres de la Renaissance ; il est méticuleux et prolifique ; il figurera dans l’avenir au premier rang des révisionnistes. Il est possible que, dans les années à venir, l’Espagnol Enrique Aynat Eknès parvienne au même niveau pour son travail sur Auschwitz. Dans deux ans, le Français Pierre Marais publiera sans doute le résultat de ses recherches sur le mythe des camions à gaz homicides.[58] Aux États-Unis, notre institut a publié les ouvrages de W. Sanning (The Dissolution of Eastern European Jewry) et celui du doyen des historiens révisionnistes, James J. Martin : The Man Who Invented Genocide ; la traduction en anglais du livre de W. Stäglich est en préparation.
Hommage de Michel de Boüard
Michel de Boüard a été interné à Mauthausen. Professeur d’histoire du Moyen Âge et, aussi, membre du Comité d’histoire de la deuxième guerre mondiale (Paris), il a terminé sa carrière universitaire comme doyen de la Faculté des lettres de l’université de Caen. Il est membre de l’Institut de France. En 1986 il a pris la défense d’H. Roques et il a, plus généralement, critiqué la littérature exterminationniste et dit son estime pour la qualité des études révisionnistes. Un journaliste d’Ouest-France (2-3 août 1986, p. 6) lui a demandé :
Vous avez présidé l’Association des déportés du Calvados et vous en avez démissionné en mai 85. Pourquoi ?
Il a répondu :
Je me trouvais déchiré entre ma conscience d’historien et les devoirs qu’elle me fait et l’appartenance à un groupe de camarades que j’aime profondément mais qui ne veulent pas reconnaître la nécessité de traiter ce fait historique qu’est la déportation selon les méthodes d’une saine Histoire.
Je suis hanté par la pensée que, dans cent ans ou même cinquante, les historiens s’interrogent sur cet aspect de la Seconde Guerre mondiale qu’est le système concentrationnaire et de ce qu’ils découvriront. Le dossier est pourri. Il y a, d’une part, énormément d’affabulations, d’inexactitudes, obstinément répétées, notamment sur le plan numérique, d’amalgames, de généralisations et, d’autre part, des études critiques très serrées pour démontrer l’inanité de ces exagérations. Je crains que ces historiens ne se disent alors que la déportation, finalement, a dû être un mythe. Voilà le danger. Cette idée me hante.
Les révisionnistes, qu’on s’acharne à dénoncer comme esprits négatifs, font une œuvre positive : ils montrent ce qui s’est vraiment passé. Ils donnent aussi une leçon de « positivisme » en ce sens que leurs arguments sont souvent d’ordre physique, chimique, topographique, architectural et documentaire et parce qu’ils n’appellent vérité que ce qui est vérifiable. Ils défendent l’histoire pendant que leurs adversaires ont abandonné l’histoire pour ce que les juifs appellent « la mémoire », c’est-à-dire, en fait, leur tradition mythologique.
Recul de l’exterminationnisme
Dans les années 1983-1987 la thèse exterminationniste a bénéficié d’une mobilisation financière, politique et médiatique aussi impressionnante qu’inefficace.
Un désastre moral pour Hilberg, Vrba, Wiesel et Lanzmann
Pour Raul Hilberg, Rudolf Vrba, Élie Wiesel et Claude Lanzmann, ces années ont été riches d’argent, de publicité et d’honneurs divers mais désastreuses sur le plan du crédit moral.
– R. Hilberg, le meilleur « expert » de la thèse exterminationniste, s’est effondré au procès de Toronto et il s’est rendu coupable d’un tel parjure qu’à mon avis il ne courra pas le risque de venir à nouveau témoigner dans un procès de ce genre.
– R. Vrba, le témoin n° 1 de la thèse exterminationniste, s’est révélé une sorte d’imposteur : son «témoignage» écrit, il a dû en convenir lui-même au procès de Toronto, était en grande partie, sinon peut-être même en totalité, une œuvre de fiction.
– É. Wiesel, le plus illustre des commis voyageurs du Shoah-business, est discrédité auprès des siens. Quelques mois après une première publication et une diffusion importante de mon texte sur Un grand faux témoin : Élie Wiesel[59], Pierre Vidal-Naquet en personne était conduit à déclarer :
Par exemple, vous avez le rabbin Kahane, cet extrémiste juif, qui est moins dangereux qu’un homme comme Élie Wiesel, qui raconte n’importe quoi… Il suffit de lire certaine description de La Nuit pour savoir que certaines de ses descriptions ne sont pas exactes et qu’il finit par se transformer en marchand de Shoah… Eh bien, lui aussi porte un tort, et un tort immense, à la vérité historique.[60]
– C. Lanzmann était attendu comme le Messie. Depuis dix ans, il promettait de répondre définitivement aux arguments révisionnistes avec son film Shoah ; or, en France, ce film a eu l’effet contraire ; il a rendu patente l’absence d’arguments rationnels en faveur de la thèse exterminationniste et il a relancé le révisionnisme à tel point que, pris de panique, C. Lanzmann en a appelé, par le truchement de la Fédération française des sociétés de journalistes, à la répression judiciaire contre les révisionnistes.
Le « fonctionnalisme » est une concession de taille faite au révisionnisme et les «intentionnalistes» ont pour ainsi dire disparu.
Bilan de faillite en dix points
Le bilan de faillite de l’exterminationnisme peut s’établir en ces termes : les exterminationnistes sont désormais contraints de reconnaître qu’on ne trouve aucun document (ni allemand, ni allié) pour soutenir leur thèse :
1) ni un ordre d’exterminer les juifs ;
2) ni un plan pour mener à bien cette extermination ;
3) ni un organisme centralisateur pour en coordonner l’exécution ;
4) ni un budget ; or, rien ne se fait sans argent ou sans crédits ;
5) ni un organe de contrôle ; or, dans un pays en guerre, tout doit se contrôler ;
6) ni une arme, car il n’existe aucune expertise de l’arme du crime : soit la chambre à gaz homicide, soit le camion à gaz homicide ;
7) ni un cadavre, car on ne possède aucun rapport d’autopsie prouvant un assassinat par gaz-poison ;
8) ni un procès-verbal de reconstitution du crime, alors qu’en France une enquête sur un assassinat s’accompagne normalement de la reconstitution de la scène du crime ;
9) ni un témoin contre-interrogé sur la matérialité même du crime car, au procès de Toronto (1985) où, pour la première fois, on a osé ce type de contre-interrogatoire, les meilleurs «témoins» ont été confondus ;
10) ni un aveu vérifié, car les confessions de Gerstein et les aveux de R. Höss, enfin analysés, se sont révélés dénués de valeur et impossibles à défendre, même aux yeux d’un R. Hilberg.
Je crains que la rapidité de cette énumération ne cache l’importance de chacun de ces dix éléments. Je m’arrêterai donc un instant au premier d’entre eux : l’absence – aujourd’hui admise par tout le monde – d’un ordre d’exterminer les juifs.
De 1945 à 1980 on a vilipendé ceux qui osaient émettre l’idée que cet ordre n’avait jamais existé. Ou bien cet ordre existait et il fallait le montrer, ou bien il n’avait pas existé et il fallait en convenir : c’est ce que dit le sens commun mais c’est aussi ce que personne parmi les spectateurs de la controverse (journalistes, historiens, professeurs) n’a osé dire. Pendant trente-cinq ans, les exterminationnistes ont maintenu une imposture. Ils ont bloqué la recherche historique et ils ont paralysé toute réaction de bon sens. La leçon vaut d’être méditée. L’affaire Waldheim, pour ne prendre qu’elle, ne fait que répéter cette leçon : si le lieutenant Waldheim s’est rendu coupable d’un « crime de guerre » ou d’un « crime contre l’humanité », il faut qu’Edgar Bronfman, président du Congrès juif mondial, nous dise avec précision quel est ce crime dont il accuse Waldheim et qu’il en présente une preuve. Tout le reste n’est que tapage médiatique, terrorisme intellectuel ou production de faux documents.
Révision de « Wannsee »
Pendant plus de trente-cinq ans, on nous a imposé de croire que le procès-verbal de Wannsee (20 janvier 1942) prévoyait l’extermination des juifs. Puis, sans mot dire, on a abandonné cette prétention. Le document en lui-même est suspect. Beaucoup de révisionnistes refusent, en conséquence, de lui attribuer la moindre valeur. C’était mon cas ; ce ne l’est plus. Je crois surtout que ce document a été mal lu, y compris par moi-même. Nous avons tous été victimes d’un tel conditionnement psychologique que nous n’avons pas su voir dans les deux paragraphes cruciaux[61] des mots comme Freilassung (remise en liberté) et Aufbaues (renaissance) ainsi que la phrase placée entre parenthèses : « Siehe die Erfahrung der Geschichte » (Voyez la leçon de l’histoire). À la lumière de ces mots, qu’on fait parfois disparaître quand on prétend reproduire le procès-verbal, je dis que ce que Heydrich a envisagé à la réunion de Berlin-Wannsee, c’est une remise en liberté (Freilassung) des juifs qui survivraient à la guerre et un renouveau juif (jüdischen Aufbaues) après la terrible épreuve de la guerre et du travail forcé ; l’histoire est pleine de ces épreuves physiques et morales d’où un peuple sort, dit-on, régénéré. Les nationaux-socialistes, proches en cela des sionistes, pensaient qu’après la guerre «les meilleurs» parmi les juifs constitueraient une élite : la cellule germinative d’un renouveau juif où le travail physique, les colonies agricoles, le sentiment d’une destinée commune permettraient la création d’un foyer national juif; les juifs constitueraient enfin une nation parmi d’autres nations au lieu d’être des «parasites». Je rappelle qu’encore en mars 1942 et peut-être après cette date il existait au moins un kibboutz à Neuendorf, en Allemagne nationale-socialiste.[62]
Hilberg et Browning réduits au « rien »
Le recul des exterminationnistes sur une période de trente-cinq ans se mesure aux explications successives qu’ils ont fournies de l’ordre prétendument donné par Hitler d’exterminer les juifs. On nous a d’abord laissé croire qu’il existait un ordre écrit, puis cet ordre nous a été présenté comme oral ; aujourd’hui on nous demande de croire que cet ordre aurait consisté en un simple « signe de tête » (nod) (sic) de Hitler qui, en vertu d’un consensus télépathique (mind reading), aurait été instantanément compris de toute une bureaucratie. La théorie du « signe de tête » revient à Christopher Browning[63] et celle du consensus télépathique à Raul Hilberg. Nous atteignons ainsi au domaine du rien. Hilberg, qui avait été un tenant de l’ordre écrit (et même de deux ordres écrits), s’était en un premier temps aperçu qu’il ne pouvait fournir aucune preuve de l’existence de cet ordre (ou de ces ordres). En un deuxième temps, qui se situe vers 1984, il s’apercevait que la théorie de l’ordre oral était, elle aussi, insoutenable ; au colloque de Stuttgart (3-5 mai 1984), il prenait en effet à son compte un argument révisionniste et déclarait à propos de l’ordre oral prétendument reçu par Eichmann ou par Höss :
Eichmann et Höss n’ont pas eux-mêmes parlé avec le Führer. Ainsi entendons-nous d’un homme – Eichmann – qui l’avait entendu de Heydrich, qui l’avait entendu de Himmler, ce que Hitler avait dit. Pour l’historien, ce n’est certainement pas la meilleure des sources.[64]
Klarsfeld réduit à tricherie et aveu
Serge Klarsfeld a involontairement contribué au recul de l’exterminationnisme. Pour soutenir la thèse des prétendus gazages homicides d’Auschwitz-Birkenau, il fut réduit à utiliser une grossière supercherie.
En 1980 il publia un album de près de 190 photographies qui avaient été prises à Auschwitz en 1944 par un photographe allemand. Un certain nombre de ces photos étaient déjà connues. L’ensemble aurait dû être publié dès 1945 ; il était si riche d’informations que je ne connais personnellement rien de plus éclairant sur la réalité d’Auschwitz que ces étonnantes photographies. À cette première édition, relativement honnête, Klarsfeld donna le titre de The Auschwitz Album. Lili Jacob’s Album (The Beate Klarsfeld Foundation, New York, préface du 5 août 1980). Cette édition ne fut pas mise dans le commerce mais, semble-t-il, réservée à de grandes bibliothèques et aux plus importantes organisations juives (to major libraries around the world as well as to major Jewish organizations).
L’année suivante, il publia les mêmes photographies sous le titre suivant : The Auschwitz Album. A Book Based Upon an Album Discovered by a Concentration Camp Survivor, Lili Meier, Text by Peter Hellman, Random House, New York 1981. Cette fois-ci, la présentation du livre et le commentaire des photos manquaient d’honnêteté.
C’est avec l’édition française que S. Klarsfeld tomba dans la pure et simple tricherie. Il faut dire qu’il y fut aidé par un personnage étrange : un pharmacien du nom de Jean-Claude Pressac, dont même Georges Wellers, qui l’avait d’abord employé, avait fini par refuser les services. Le titre en était L’Album d’Auschwitz, d’après un album découvert par Lili Meier, survivante du camp de concentration, texte de Peter Hellman, traduit de l’anglais par Guy Casaril, édition française établie et complétée par Anne Freyer et Jean-Claude Pressac (éditions du Seuil, 1983). L’ordre des photos était totalement bouleversé en vue d’illustrer la thèse exterminationniste. Certains titres des différentes sections de l’album original avaient été transformés ; de nouveaux titres avaient même été forgés de manière à faire croire qu’ils étaient d’origine ; les commentaires relevaient du pur arbitraire. Un plan de Birkenau avait été ajouté (p. 42) mais ce plan était délibérément falsifié. C’est ainsi que, pour faire croire au lecteur que les groupes de femmes et d’enfants juifs surpris par le photographe entre les crématoires-II et III ne pouvaient pas aller plus loin et allaient donc finir dans les « chambres à gaz » de ces crématoires, S. Klarsfeld et J.-C. Pressac avaient tout bonnement coupé là un chemin qui, en réalité, se poursuivait jusqu’au grand établissement de douches (situé au-delà de la zone des crématoires et où se rendaient ces femmes et ces enfants). Par un autre subterfuge, ils avaient supprimé toute mention de l’existence d’un terrain de football (Sportplatz) longeant le crématoire-III : cette aire de jeu se conciliait mal avec la proximité d’un endroit où, chaque jour, des milliers de juifs auraient été gazés.
Le 29 mai 1986, dans un entretien accordé à l’hebdomadaire VSD, S Klarsfeld admettait qu’on n’avait pas encore publié de «vraies preuves» de l’existence des chambres à gaz mais seulement, disait-il, « des débuts de preuves qui embarrassaient les faurissonniens mais ne les avaient pas encore réduits au silence»[65]. Ainsi, de l’aveu même de ce justicier, on avait fait l’obligation au monde entier de croire à ces chambres à gaz, sans aucune preuve publiée, en tout cas jusqu’au mois de mai 1986, c’est-à-dire encore plus de quarante ans après la fin de la guerre! C’était implicitement admettre que Georges Wellers n’avait pas publié de « vraies preuves » dans son livre de 1981, Les Chambres à gaz ont existé. Des documents, des témoignages, des chiffres ; effectivement, ce que cet ouvrage démontrait, c’était l’existence de fours crématoires. S. Klarsfeld reconnaissait aussi, par cette déclaration, qu’un autre ouvrage avait été un échec : Les Chambres à gaz, secret d’État.[66] Effectivement, cet ouvrage se fondait sur la théorie suivante : les chambres à gaz ayant été le plus grand de tous les secrets possibles, le secret d’État, il ne fallait pas s’attendre à découvrir des preuves au sens ordinaire du mot. La page de couverture présentait… une boîte de Zyklon. Selon une formule que j’ai entendue de la bouche du professeur Michel de Boüard, « dans ce livre on nous fusille de références et il n’y a pour ainsi dire pas de sources ». Personnellement, j’ajouterais que ces références n’ont pas de valeur scientifique ; elles renvoient, pour la plupart, à des déclarations de procureurs ou de juges allemands sur Auschwitz, Treblinka, Sobibor, etc. Or, ce que l’on nous cache, c’est que toutes ces déclarations ont une source commune : une officine située à Ludwigsburg et dirigée, à l’époque, par Adalbert Rückerl (Landesjustizverwaltung zur Aufklärung von NS-Verbrechen). Autrement dit, A. Rückerl, l’un des principaux auteurs du livre, ne cesse de se citer lui-même pour prouver qu’il a raison !
En 1987 le journaliste Michel Folco me rendait visite. Je lui montrais l’interview de S. Klarsfeld. Je lui signalais que j’avais envoyé à VSD un texte en « droit de réponse » qui m’avait été finalement refusé. Michel Folco allait ensuite rendre visite, d’une part, à G. Wellers et, d’autre part, à S. Klarsfeld. G. Wellers était au courant de cette interview de Klarsfeld dans VSD et la trouvait fâcheuse et déplorable. Il s’ensuivait un remue-ménage au terme duquel S. Klarsfeld adressait le 23 mars 1987 (soit dix mois après l’interview) un démenti, mais un démenti qui valait confirmation et qui, au lieu de paraître dans VSD, paraissait dans la revue de Georges Wellers, Le Monde Juif.[67] S. Klarsfeld écrivait au passage :
Il est évident que dans les années qui ont suivi 1945 les aspects techniques des chambres à gaz ont été un sujet négligé parce que personne n’imaginait qu’un jour on aurait à prouver leur existence. [souligné par RF]
L’aveu est significatif. Selon S. Klarsfeld lui-même, on avait « négligé » les «aspects techniques» de l’arme du crime et on n’avait pas songé à en « prouver l’existence » ! Pas un tribunal, à commencer par celui de Nuremberg, ne s’était vraiment soucié de respecter la procédure en usage dans tout procès criminel de ce type. La chambre à gaz était le pilier central de tout l’édifice des crimes attribués aux Allemands ; or, on avait « négligé » de l’étudier dans ses « aspects techniques ».
Conséquences d’un aveu de Jean Daniel
En France, Le Nouvel Observateur, de Jean Daniel, était l’hebdomadaire à grand tirage le plus acharné à combattre le révisionnisme. À plus d’une reprise, il avait publié des photos dites de « chambres à gaz ». Mais, de guerre lasse, le 26 avril 1983, il admettait :
Il n’existe aucune photographie de chambre à gaz…[68]
ce qui veut dire que ce qu’on persiste à présenter encore aujourd’hui aux touristes en fait de chambres à gaz au Struthof, à Mauthausen, à Hartheim, à Dachau, à Majdanek, à Auschwitz n’est qu’un leurre. De septembre 1983 à septembre 1987 la presse française a pour ainsi dire renoncé à présenter des photos de chambres à gaz, ce qui est un progrès sur la presse américaine qui, elle, continue à publier des photos dites de « chambres à gaz ».
Peur de révéler des documents
En 1986 était publié par un avocat juif américain, Gerald L. Posner, un livre intitulé Mengele, The Complete Story (en collaboration avec John Ware, McGraw-Hill, New York). Le titre est fallacieux en ce sens que l’auteur nous cache manifestement ce que Mengele a pu écrire, après la guerre, sur Auschwitz. À la page 48, il est dit que, selon son fils Rolf, Mengele se montrait «tout à fait sans repentir» et ne manifestait « nulle honte » (quite unrepentant, no shame) à propos des années passées à Auschwitz. Pour ma part, je suis porté à croire que Mengele n’éprouvait ni repentir, ni honte, parce qu’il n’y avait lieu ni à repentir, ni à honte. Je suis convaincu que ses papiers personnels confirment pleinement les vues révisionnistes et que, pour cette raison, les exterminationnistes qui ont pu s’approprier ces papiers par l’intermédiaire de son fils Rolf refusent d’en dévoiler le contenu.[69] Je songe, en particulier, à un écrit intitulé Fiat Lux (mentionné p. 316) ; le titre donne à penser que Mengele y fait la lumière sur la réalité d’Auschwitz. Je ne suis pas le seul à estimer que Gerald Posner, Rolf Mengele et toute une équipe de prétendus experts ou chercheurs nous cachent des documents. On lit dans Holocaust and Genocide Studies :
[Mengele] qui ne se repentait de rien, n’a-t-il vraiment rien écrit sur ces années décisives ? Et, s’il a écrit sur ces années, qui a détruit ou caché ces notes ?[70]
Je considère que le traitement ainsi réservé aux écrits du Dr Mengele constitue une preuve implicite de ce que les révisionnistes ont raison quand ils affirment que des documents essentiels sont soustraits à l’examen des historiens. La vérité sur Auschwitz se trouve à Moscou, à Bad Arolsen (Allemagne de l’Ouest) et à New York : à New York (ou quelque part en RFA) avec les manuscrits de Mengele ; à Bad Arolsen, au Service international de recherches, fermé depuis 1978 aux révisionnistes et qui est riche d’inappréciables documents sur le sort particulier de chaque individu interné à Auschwitz ; et à Moscou, où jusqu’ici l’on détient à l’abri des regards de tous la presque totalité des registres mortuaires (Totenbücher) établis par les Allemands à Auschwitz de 1940 à 1945 (le reste des registres – au nombre de deux ou trois – se trouvant au musée d’Auschwitz et peut-être aussi sous forme de photocopies à Bad Arolsen, mais là encore toute consultation est interdite).
Ma question est : pourquoi les historiens de l’Holocauste cautionnent-ils cette rétention systématique de documents depuis des dizaines d’années ? Qu’attendent-ils pour publier ces documents ?
Révélations (involontaires) sur la naissance du mythe
En 1985 (copyright 1984) David S. Wyman a publié The Abandonment of the Jews. America and the Holocaust, 1941-1945. Cet ouvrage, qui s’inscrit dans la tradition des ouvrages identiques d’Arthur Morse, de Walter Laqueur ou de Martin Gilbert consacrés à la connaissance que les Alliés pouvaient avoir d’Auschwitz ou d’autres « camps d’extermination » pendant la guerre, manifeste chez son auteur une crédulité et même une niaiserie que les Européens ont tendance à qualifier d’«américaines». La préface est due au faux témoin Élie Wiesel et le témoignage sur lequel s’ouvre le livre est de Hermann Gräbe, faux témoin notoire.[71] Pour Wyman, les Alliés auraient dû croire à ce qu’ils entendaient dire d’Auschwitz ou de Treblinka mais ils n’y ont pas vraiment cru. Même à Moscou, en mai 1945, les correspondants de presse américains étaient apparemment inattentifs ou sceptiques. Il écrit :
En plus, apparemment, les correspondants américains ignoraient ou ne croyaient pas les rapports antérieurs sur Auschwitz [antérieurs au fameux rapport soviétique du 6 mai 1945], y compris celui lancé à grande publicité par le War Refugee Board en novembre [1944].[72]
Les Alliés avaient bien raison de se comporter ainsi[73] et de ne croire ni au WRB Report de novembre 1944, dû principalement à Rudolf Vrba, ni au rapport officiel des Soviétiques sur Auschwitz du 6 mai 1945, c’est-à-dire au document du procès de Nuremberg URSS-008, qui, parmi ses quatre signataires, comptait le biologiste Lyssenko et le métropolite Nikolaus ou Nikolaï; le premier allait, après la guerre, être démasqué comme un faussaire, tandis que le second avait poussé la complaisance jusqu’à signer la fausse expertise du 24 janvier 1944 attribuant aux Allemands le massacre de Katyn (doc. de Nuremberg URSS-054). Page après page, David S. Wyman contribue involontairement à montrer que les révisionnistes ont raison sur deux points essentiels :
- Les prétendues « informations » sur l’extermination des juifs n’étaient que de confuses rumeurs, vagues, contradictoires, absurdes ;
- Les organisations juives et, en particulier, le Congrès juif mondial, présidé par le rabbin Stephen Wise, multipliaient les pressions auprès des pouvoirs publics et des médias pour présenter ces rumeurs comme des informations.
Le mot de « pressure » (pression) revient à tout instant dans cet ouvrage. La prétendue indifférence ou inaction des organisations juives américaines pendant «l’Holocauste» est un mythe ; la réalité, c’est que, malgré leurs incessantes pressions, ces organisations ont rencontré un grand scepticisme, tout à fait normal quand on considère le manque de substance des prétendues « informations » sur «l’extermination des juifs». En tout état de cause, ce livre révèle, malgré la volonté de son auteur, comment est né et s’est développé durant la guerre le mythe de l’Holocauste et des chambres à gaz. David Wyman se serait épargné bien du travail s’il avait lu le merveilleux texte d’Arthur R. Butz, Context and Perspective in the “Holocaust” Controversy, présenté à la conférence révisionniste de 1982 et reproduit à la fin des récentes éditions de The Hoax….
Concessions de Pierre Vidal-Naquet
Pierre Vidal-Naquet vient de rééditer ses écrits antirévisionnistes. L’ouvrage s’intitule Les Assassins de la mémoire. L’auteur fait un certain nombre de concessions aux révisionnistes, la première consistant à leur reprocher, en son langage, d’assassiner non pas l’histoire, mais « la mémoire ». Il leur donne aussi raison sur toutes sortes de sujets :
– sur le caractère plus que suspect du témoignage attribué au SS Pery Broad[74];
– sur la valeur du « matériel engrangé à Nuremberg »[75] ;
– sur le fait que Simone Veil ait été comptabilisée sous le nom de Simone Jacob comme gazée[76] (soit dit en passant, cela a été aussi le cas du responsable communiste de la plus grande centrale ouvrière française, Henri Krasucki, et de la mère de ce dernier ; ainsi que de Gilbert Salomon, dit en France aujourd’hui «le roi de la viande», ainsi que de quelques milliers d’autres juifs de France moins célèbres que ces personnages) ;
– sur la sacralisation du peuple juif grâce à Auschwitz et sur le profit qu’en tirent Israël et certains groupes juifs[77] ;
– sur le témoignage du SS Gerstein « bourré d’invraisemblances et de contradictions »[78];
– sur le chiffre des victimes d’Auschwitz : quatre millions d’après les Polonais et les Soviétiques, « autour de trois millions et demi » pour Lanzmann, mais un million pour Vidal-Naquet (personnellement, je croirais plutôt à cinquante à soixante mille morts mais aucune enquête n’a encore été faite et les registres mortuaires d’Auschwitz sont toujours tenus cachés par les Alliés) ;
– sur les « chambres à gaz imaginaires[79] ».
La plus intéressante concession est celle qui porte sur Auschwitz-I : Vidal-Naquet ne croit plus à l’authenticité de la chambre à gaz de ce camp, laquelle est pourtant visitée par des millions de touristes à qui elle est présentée comme authentique.[80] Je rappelle ici que la première personne, parmi les historiens d’origine juive, qui ait affirmé l’inexistence d’une chambre à gaz à Auschwitz-I est Olga Wormser-Migot, dès 1968 ; elle écrivait alors : « Auschwitz-I […] sans chambre à gaz ».[81]
Vidal-Naquet a agi en procureur contre les révisionnistes. Il est allé jusqu’à me charger devant un tribunal dans l’affaire Poliakov.[82] Pour lui, « on doit discuter sur les révisionnistes… on ne discute pas avec les révisionnistes ».[83] Pour prendre une comparaison avec le sport, Vidal-Naquet estime qu’il est bien plus fort que Faurisson au tennis et que, d’ailleurs, Faurisson triche au tennis. Mais si ce dernier lui propose un match, devant un arbitre et un public, Vidal-Naquet répond qu’il veut bien jouer mais à condition de n’avoir pas d’adversaire en face de lui. Il demande au juge de le déclarer d’avance vainqueur et le public n’aura qu’à entériner le jugement.
Vidal-Naquet est un partisan de la répression contre ceux qu’il appelle «les assassins», « la petite bande abjecte », « les excréments ». Mais, expérience faite, la répression sous sa forme judiciaire lui semble malheureusement dangereuse ; pour tout dire, les juges de France condamnent les révisionnistes comme on le leur demande mais non aussi sévèrement que l’espéraient Vidal-Naquet et ses amis. Il écrit :
La répression judiciaire est une arme dangereuse et qui peut se retourner contre ceux qui la manient. Le procès intenté en 197[9] à Faurisson par diverses associations antiracistes a abouti à un arrêt de la cour d’appel de Paris en date du 26 avril 1983, qui a reconnu le sérieux du travail de Faurisson, ce qui est un comble, et ne l’a en somme condamné que pour avoir agi avec malveillance en résumant ses thèses en slogans.[84]
Ici, le recul des exterminationnistes se mesure au fait que ces derniers sont enfin contraints d’admettre, quatre ans après l’événement, que la cour de Paris avait reconnu le sérieux de mon travail et ne m’avait en somme condamné (lourdement !) que pour avoir, à son avis, agi avec malveillance en résumant mes thèses en slogans. Il ne faut pas oublier que, pendant quatre ans, de 1983 à 1987, on a réussi à cacher le contenu de cet arrêt du 26 avril 1983 ou à le dénaturer jusqu’à dire que j’avais été condamné pour falsification de l’histoire.
Autres concessions
En France, certains auteurs juifs ne croient plus aux chambres à gaz ou conseillent de ne pas trop s’appesantir sur un examen de l’existence de cette arme prodigieuse.
C’est le cas de Joseph Gabel qui écrit que c’est « avec une réelle habileté que Faurisson a su exploiter les fautes de ses adversaires » et su « faire dévier le débat vers les positions les moins solides des “exterminationnistes” (sic) : le chiffre exact des victimes et les problèmes techniques posés par le fonctionnement des chambres à gaz ». Il ajoute :
Il était inutile et dangereux d’entrer dans un tel débat [sur les problèmes techniques posés par le fonctionnement des chambres à gaz]. Il suffit de constater que le gazage en masse pose des problèmes techniques […] qu’il n’appartient pas aux victimes d’en fournir la clé […] Cette discussion sur les aspects techniques du génocide, devant un public plus riche en préjugés qu’en connaissances, a constitué une faute tactique. MM. Vidal-Naquet, Wellers et leurs collègues se sont battus sur le terrain choisi par l’adversaire.[85]
Le périodique Article 31 n’a pas hésité à publier une lettre d’Ida Zajdel et de Marc Ascione[86] qui développe la thèse selon laquelle les chambres à gaz n’ont jamais existé ; elles ont été inventées par l’imagination de certains SS qui ont ainsi glissé dans certaines de leurs «confessions» une « bombe à retardement » contre les juifs.
Une revue de niveau universitaire comme Holocaust and Genocide Studies, de fondation toute récente, manifeste que même les responsables de Yad Vashem ont maintenant conscience qu’il n’est plus possible pour les historiens d’écrire l’histoire de l’Holocauste avec le mépris de la vérité qui, jusqu’ici, était de règle. Je conseille aux révisionnistes une lecture attentive de cette revue dont les responsables sont Yehuda Bauer et Harry James Cargas. J’observais depuis quelques années les publications de Yehuda Bauer ; je notais chez ce dernier une tendance «révisionniste» à s’interroger sur la politique nationale-socialiste vis-à-vis des juifs et sur certains éléments qui suggèrent que celle-ci visait à garder pendant toute la guerre des contacts avec les juifs des milieux internationaux afin de faciliter une émigration et non une extermination des juifs européens (« Europa-Plan », rôle modérateur de Himmler, affaire Joël Brand, tractations avec les juifs tchèques, suédois, suisses, hongrois). Même sur la question des Einsatzgruppen, on a conscience que presque tout ce que propageaient les exterminationnistes est à revoir et, en particulier, les chiffres des exécutions.[87]
Conclusion
Seuls des révisionnistes de fraîche date peuvent s’imaginer que le révisionnisme l’emportera sur l’exterminationnisme comme le jour finit par l’emporter sur la nuit. En réalité, les mensonges de l’exterminationnisme continueront de s’imposer dans le grand public pendant des dizaines d’années. Pour venir à bout des fables d’une guerre, il semble qu’il faille une autre guerre. Sans le dernier conflit mondial (1939-1945), peut-être la fable des enfants belges aux mains coupées par les « Boches » durant la première guerre mondiale resterait-il vivace aujourd’hui encore dans l’esprit du grand public.
Comme l’a montré Arthur R. Butz, la légende de l’Holocauste repose sur des pieds d’argile.[88] Ce colosse peut encore encombrer notre horizon pendant un temps considérable. Plus les révisionnistes chuchoteront que ses pieds sont d’argile, plus les religionnaires de l’Holocauste nous assourdiront de leur tam-tam. Sur le plan universitaire, ils affecteront de multiplier les « colloques » qui ne seront, en fait, que des soliloques. Déjà, pour le proche avenir, s’annoncent le nouveau « colloque de la Sorbonne » (10-13 décembre 1987), qui n’est pas à confondre avec le premier «colloque de la Sorbonne» (29 juin-2 juillet 1982) et, surtout, le «colloque d’Oxford» (10-14 juillet 1988). Ce dernier se déroulera sous l’égide de Mme Maxwell ou, plus exactement, de son époux Robert Maxwell, le magnat de la presse britannique, un milliardaire d’origine juive. Il est destiné à faire honte aux chrétiens de leur prétendue indifférence au prétendu Holocauste des juifs.
Je doute que, sur le plan universitaire, le lobby exterminationniste parvienne à un succès autre que d’intimidation des historiens. Il va devenir de plus en plus clair que ce lobby n’apporte rien à la science historique : ni un document nouveau, ni une idée nouvelle. Les historiens exterminationnistes ne peuvent à la rigueur évoluer que dans le sens du révisionnisme. C’est ainsi qu’on a vu surgir le « fonctionnalisme » par opposition à l’« intentionnalisme » et c’est ainsi que, depuis peu, se développe en Allemagne avec Hillgruber, Nolte, Fest…, une nouvelle appréciation (et relativisation) de l’Holocauste que, pour ma part, j’ai immédiatement qualifiée, en allemand, d’Ersatzrevisionismus. À la lisière de ce « succédané de révisionnisme » et du véritable révisionnisme, on voit se tapir, dans l’attente de jours meilleurs, des historiens de valeur comme Helmut Diwald, Alfred Schickel et David Irving. Chez les révisionnistes, une nouvelle génération se lève avec, en particulier, Mark Weber (États-Unis), Carlo Mattogno (Italie) et Enrique Aynat Eknès (Espagne). Je connais d’autres noms que, pour des raisons d’opportunité, je préfère ne pas donner encore.
Le Shoah-business va prospérer. Les musées de l’Holocauste vont se multiplier et la propagande holocaustique va envahir les lycées et les universités. Les camps de concentration vont devenir des attractions comparables à Disneyland. Il suffit de visiter aujourd’hui ces camps pour se rendre compte que, dans deux ou trois cents ans, ils seront encore là : leur valeur touristique est manifeste. La Pologne n’attire guère les touristes à monnaie capitaliste sauf pour Auschwitz, Majdanek, Treblinka et quelques autres camps. Les « tour operators » commencent à mesurer le profit qu’ils peuvent tirer de ces endroits où il n’y a rien à voir dans la réalité mais où on multipliera, par conséquent, les « symboles ». Moins il y aura à voir par les yeux, plus on donnera à voir en imagination. À ce point de vue, Treblinka est un lieu idéal. Tout y est symbolique : l’entrée du camp, ses limites, les rails de chemin de fer, la rampe d’accès, le chemin vers les chambres à gaz et vers les bûchers de plein air, l’emplacement de ces chambres et de ces bûchers. À Treblinka, on songe au mot de l’humoriste Alphonse Allais : « Saint Bol, priez pour nous ! » Les autorités polonaises créeront, par conséquent, sur place un musée d’autant plus gigantesque que le camp proprement dit, dans sa réalité, était exigu (pas même deux cents mètres par cinquante). Déjà, en Allemagne de l’Ouest, en Allemagne de l’Est et en Autriche, il n’existe probablement plus un seul écolier, ni un seul soldat ou policier qui n’ait eu à visiter un ou plusieurs camps de concentration pour s’y pénétrer des horreurs du national-socialisme et, par comparaison, pour s’y convaincre des vertus des régimes « démocratiques » en place. On n’imagine pas un gouvernement qui prendrait la responsabilité de renoncer un jour à cette forme, si aisée, d’endoctrinement idéologique.
Il n’y a pas de raison qu’Israël et le Congrès juif mondial atténuent leurs exigences et leurs efforts dans la promotion de la religion holocaustique. Des milliardaires d’origine juive comme, en France, le baron Rothschild, en Grande-Bretagne Robert Maxwell, en Italie Carlo de Benedetti, en Australie Rupert Murdoch, à Moscou et à New York Armand Hammer, aux États-Unis et au Canada Edgar Bronfman, vont probablement obtenir de plus en plus d’argent (car il est douteux qu’ils en dépensent eux-mêmes) pour contrecarrer les effets du scepticisme révisionniste. La fortune personnelle d’E. Bronfman, président du Congrès juif mondial et empereur de l’alcool, est évaluée à trois milliards six cents millions de dollars. Les révisionnistes français, eux, pèsent pour ainsi dire trois francs six sous. Mieux vaut donc ne pas entretenir d’illusions sur les chances d’un succès du révisionnisme auprès d’un grand public dont la presse est contrôlée par ces magnats.
On me dira qu’un miracle est toujours possible. La situation politique mondiale peut évoluer dans un sens favorable au révisionnisme. Qui sait si le monde arabo-musulman ne se lassera pas un jour de répéter sur l’Holocauste des juifs la leçon qu’on lui a apprise ? Qui sait si le monde communiste, avec les brusques changements de cap de sa politique intérieure et extérieure, ne jugera pas le moment venu de « rectifier » l’histoire officielle de Katyn et d’Auschwitz et de donner libre accès, par exemple, aux Totenbücher d’Auschwitz? Qui sait si les historiens du Tiers-Monde ou de l’ex-Tiers-Monde ne vont pas, un jour, tenter d’écrire de leur point de vue l’histoire de la seconde guerre mondiale sans trop se soucier des tabous du monde occidental ?
Le destin des révisionnistes sera pour longtemps de travailler dans l’obscurité et le danger. Leur aventure s’apparente à celle de la Renaissance où quelques esprits, un peu partout en Europe, de manière simultanée et spontanée, se sont pris à lutter contre l’obscurantisme.[89] Ces chercheurs de la Renaissance pratiquaient le retour aux textes, l’analyse critique, la vérification matérialiste ; ils préféraient le doute à la croyance ; ils allaient de la foi à la raison. C’est dans le même esprit que le révisionnisme se trouve remettre en cause tout un système de croyances propres au monde occidental et tout un ensemble de tabous religieux et politiques. En ce sens, il est, selon le mot de l’avocat Pierre Pécastaing, « la grande aventure intellectuelle de la fin de ce siècle ».[90]
11 octobre 1987
[Étude publiée en anglais suite à la huitième conférence internationale révisionniste, 9-11 octobre 1987, tenue sous les auspices de l’Institute for Historical Review à Los Angeles : My Life as a Revisionist: September 1983 to September 1987, Journal of Historical Review, Spring 1989, p. 5-63 ; la présente version française est parue dans le n° 8 des Annales d’histoire révisionniste, printemps 1990, p. 15-82, ainsi que dans Écrits révisionnistes (1974-1998), 1999, vol. III, p. 945-1000]
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Notes
[1] Ce texte est reproduit dans le volume II de mes Écrits révisionnistes (1974-1998) à la page 859.
[2] Transcription, p. 1682.
[3] Id., p. 912.
[4] La déposition de Hilberg se trouve résumée dans l’ouvrage de Barbara Kulaszka, Did Six million Really Die? Report of the Evidence in the Canadian “False News” Trial of Ernst Zündel, aux pages 33 à 197. [NdÉ]
[5] Id., p. 687.
[6] Id., p. 774.
[7] Id., p. 771-773 et 822-823.
[8] Id., p. 778.
[9] Id., p. 826.
[10] Id., p. 896.
[11] Id., p. 983-984.
[12] Id., p. 904. Voici quelques échantillons des réponses de R. Hilberg en ce qui concerne Gerstein :
– Je tiendrais le rapport Gerstein [document PS-1553] pour un [document] appelant la plus grande circonspection. Des parties en sont corroborées; d’autres sont un pur non-sens (Transcription, p. 904).
– Gerstein était apparemment une personne très prompte à l’excitation. Il était capable de toutes sortes de déclarations qu’il lui est certes arrivé de faire non seulement dans sa déclaration sous serment en cours d’instruction (affidavit) mais aussi dans le contexte de celle-ci.
Question de D. Christie : Il n’était pas totalement sain d’esprit ?
Réponse : Je ne saurais juger de sa santé mentale mais je serais circonspect en ce qui concerne ce qu’il a dit (p. 905).
– Dans son excitation, il était capable d’ajouter de l’imaginaire au réel (imagination to fact). Cela ne fait pas de doute (p. 906).
– Question : Et nous savons que [sa déclaration selon laquelle Hitler était là] était une déclaration totalement fausse, n’est-ce pas ?
Réponse : Absolument (p. 907).
– Eh bien [dans ma reproduction de ses déclarations, j’ai éliminé tout ce qui ne semblait pas plausible ou crédible, certainement (p. 921).
– [À propos d’une autre déclaration de Gerstein,] Eh bien, des parties en sont vraies et d’autres parties ne sont que pure exagération, une manifeste et patente exagération […] De la rhétorique (p. 923).
– Gerstein était en quelque sorte enclin à une grande excitabilité (p. 924).
– Je ne le caractériserais pas comme totalement rationnel, non, mais cela n’a pas de valeur, vu que je ne suis pas un expert en rationalité (p. 925).
– Question : [Il était un esprit très étrange, enclin à l’exagération ?
Réponse : Oui (p. 928).
– une déclaration loufoque (a far-out statement) (p. 934).
– dans l’utilisation de pareilles déclarations sous serment en cours d’instruction (affidavits), il faut se montrer extraordinairement circonspect (p. 935).
Il convient de noter que toutes ces concessions ont été arrachées à R. Hilberg avant même la publication des ouvrages de Carlo Mattogno et d’Henri Roques sur Gerstein.
[13] Id., p. 1076.
[14] Id., p. 1230, souligné par moi.
[15] Id., p. 1087.
[16] Id., p. 1202.
[17] Id., p. 1151-1152.
[18] The Destruction of the European Jews, Quadrangle Books, Chicago 1961, p. 631.
[19] Newsday [Long Island, N.Y.], 23 février 1983, p. 11-13.
[20] Transcription, p. 860.
[21] The Hoax of the Twentieth Century. The Case against the Presumed Extermination of the Jews, Noontide Press, Newport Beach (Californie), 3e édition 1979, p. 7.
[22] Transcription, p. 1237.
[23] Id., p. 852.
[24] Simon Wiesenthal Center Annual, 1986, p. 294.
[25] Transcription, p. 948. Au domicile d’E. Zündel, dans les rares moments de détente où nous nous retrouvions à plusieurs dizaines autour d’une table, les plaisanteries fusaient sur le compte de R. Hilberg et de sa théorie de l’« incredible meeting of minds ». Nous imaginions à qui mieux mieux un monde où l’« incredible meeting of minds » remplacerait les lettres, les télégrammes, le téléphone et où, à table par exemple, il n’y aurait plus besoin de demander qu’on vous passe la salière ou la carafe d’eau vu que, par une « incroyable rencontre des esprits », le détenteur de ces objets, pratiquant le « consensus dans la divination télépathique », irait à tout instant au devant de vos désirs inexprimés et vous tendrait de lui-même, au bon moment, la salière ou la carafe.
[26] « the immense trouble he took over every detail… the meticulous, almost fanatical respect he revealed for accuracy », R. Vrba et Alan Bestic, I Cannot Forgive, Bantam Books, New York 1964, p. 2.
[27] Transcription, p. 1563.
[28] Id., p. 1579.
[29] Id., p. 1390, 1391, 1392, 1446-1448
[30] « You told Mr Christie several times in discussing your book I Cannot Forgive that you used poetic license in writing that book. Have you used poetic license in your testimony? », Id., p. 1636.
[31] « Could you tell us, Doctor, briefly how you arrived at the number of 1,765,000 ? », Id., p. 1637.
[32] « I developed a special mnemonical method for remembering each transport », Id., p. 1639
[33] « Just before the jury is brought in, Your Honour, I will have no questions of Dr Vrba. », Id., p. 1641.
[34] Là encore, au domicile d’E. Zündel, le témoin R. Vrba suscita notre verve. Il devint « le canard vert » (the green duck). Il faut entendre par là que l’avocat D. Christie, pendant plusieurs jours, lui avait administré des coups de fusil qui, à chaque fois, avaient fait perdre quelques plumes à l’imposteur, sans lui porter pour autant un coup mortel. Le coup mortel, c’est le procureur Griffiths qui l’avait porté à son propre témoin; il avait en quelque sorte demandé à D. Christie de lui passer son fusil à deux coups et, de deux coups, il avait abattu le volatile : un canard « vert », de la couleur livide qu’avait prise, au moment de s’effondrer, le «témoin» R. Vrba.
[35] Le Monde, 18 juin 1987, p. 14.
[36] Le Matin de Paris, 21 mai 1987, p. 12 ; Le Monde, 24-25 mai 1987, p. 10.
[37] Libération, 28 mai 1987 p. 34 ; 29 mai 1987, p. 45 ; Le Monde, 3 juin 1987, p. 48.
[38] D’après Rivarol, 29 mai 1987, p. 8.
[39] Sens, décembre 1986, p. 323-329.
[40] Ibid., p. 325.
[41] Reproduit dans le volume II des Écrits révisionnistes (1974-1998), à la page 699, sous le titre Shoah, film de Claude Lanzmann : vers un krach du Shoah business….
[42] Textes reproduits dans le volume II des Écrits révisionnistes (1974-1998) aux pages 657 et 669.
[43] Charles Pasqua : « Les thèses révisionnistes, véritable délit », Le Figaro, 21 septembre 1987, p. 7.
[44] Le Monde, 21 février 1979, p. 23.
[45] Voy. Libération, 31 mai 1986, p. 12 ; Le Monde, 3 juin 1986, p. 14.
[46] Le Monde, 6 décembre 1986, p. 7.
[47] Le Nouvel Observateur, 25 septembre 1987, p. 93.
[48] Voy., en particulier, Zéro d’avril 1987, p. 51-57, et de mai 1987, p. 70-75.
[49] Voy., en particulier, Libération, 6-7 juin 1987, et 8 juin 1987, p. 18.
[50] Libération, 15 septembre 1987, p. 6.
[51] Voy. Journal of Historical Review, printemps 1988, p. 85-92. Cette étude de Shoah a été reproduite dans AHR, n° 4, printemps 1988, p. 169-177.
[52] VSD, 9 juillet 1987, p. 11.
[53] Journal of Historical Review, été 1985, p. 178 et Annales d’histoire révisionniste, n° 7, p. 109.
[54] Ce texte consacré à Élie Wiesel a été reproduit dans les Annales d’histoire révisionniste, n° 4, p. 163-168, ainsi que dans le volume II des Écrits révisionnistes (1974-1998), p. 606.
[55] É. Wiesel, La Nuit, p. 123-130.
[56] L’avocat israélien de Demjanjuk croyait et croit sans doute encore aujourd’hui qu’une «chambre à gaz» que faisaient fonctionner deux personnes seulement a servi à tuer neuf cent mille personnes en un peu plus d’un an. Voir son récit : Y. Sheftel, L’Affaire Demjanjuk, p. 170 et 366. [NdÉ]
[57] Allgemeine Jüdische Wochenzeitung, 23 janvier 1987, p. 12.
[58] Ce travail a été publié en 1994 sous le titre : Les Camions à gaz en question (Polémiques, Paris).
[59] Texte reproduit dans le volume II des Écrits révisionnistes (1974-1998), p. 606.
[60] Zéro, avril 1987, p. 57.
[61] Voici ces deux paragraphes tels qu’il figurent respectivement au bas de la page 7 et au haut de la page 8 du procès-verbal. J’en souligne les mots que, d’habitude, on supprime ou ignore :
Unter entsprechender Leitung sollen nun im Zuge der Endlösung die Juden in geeigneter Weise im Osten zum Arbeitseinsatz kommen. In großen Arbeitskolonnen, unter Trennung der Geschlechter, werden die arbeitsfähigen Juden straßenbauend in diese Gebiete geführt, wobei zweifellos ein Großteil durch natürliche Verminderung ausfallen wird.
Der allfällig endlich verbleibende Restbestand wird, da es sich bei diesem zweifellos um den widerstandsfähigsten Teil handelt, entsprechend behandelt werden müssen, da dieser, eine natürliche Auslese darstellend, bei Freilassung als Keimzelle eines neuen judischen Aufbaues anzusprechen ist. (Siehe die Erfahrung der Geschichte).
Dans le cadre de la solution finale, les juifs seront emmenés vers l’Est sous bonne escorte et de la manière qui convient pour y être affectés au service du travail. Formés en grandes colonnes de travail, hommes d’un côté, femmes de l’autre, les juifs aptes au travail seront conduits dans ces territoires tout en construisant des routes ; sans doute une grande partie d’entre eux s’éliminera-t-elle par réduction naturelle.
Ce qu’il en restera de toute façon à la fin, c’est-à-dire sans doute la partie la plus capable de résistance, devra être traité de façon appropriée parce que, constituant une sélection naturelle, ce reste, à sa remise en liberté, sera à considérer comme portant en germe les éléments d’une nouvelle renaissance juive. (Voyez la leçon de l’Histoire).
[62] Documents on the Holocaust, Yad Vashem, 1981, p. 155.
[63] Cette théorie du nod n’a pas de sens en soi et ne repose pas sur le moindre document. Elle semble avoir fait son apparition chez Browning en 1984 quand il écrivait :
Himmler et Heydrich avaient besoin d’un peu plus que d’un signe de tête venant de Hitler pour saisir que le moment était venu d’étendre le processus de la tuerie aux juifs européens (A Reply to Martin Broszat Regarding the Origins of the Final Solution, The Simon Wiesenthal Center Annual, Los Angeles 1984, p. 124).
Dans Fateful Months. Essays on the Emergence of the Final Solution (Holmes and Meier, New York 1985), Browning utilise au moins à deux reprises cette théorie : d’abord à la page 22 puis à la page 36 où il écrit :
Si un signe de tête venant de Hitler pouvait mettre en mouvement Himmler et Heydrich, d’autres guettaient avec impatience des signes similaires.
En 1987 Browning déclarait :
[…] il ne fallait pas plus qu’un signe de tête venant de Hitler pour donner « le feu vert » indiquant que le meurtre de masse pouvait maintenant s’étendre aux juifs européens. Il ne s’agissait là pas tant d’un ordre explicite que d’un acte d’incitation. Hitler sollicitait une «étude de faisabilité» ; il donnait mission de dresser un plan de génocide. Comment se fit la communication, nous ne le savons pas et ne le saurons jamais (« Historians, Hitler and the Holocaust », communication délivrée en mars 1987 à la Pacific University, Forest Grove, Oregon et dont le texte a été obtenu grâce au Dr Frankel, de l’Oregon Holocaust Resource Center).
On pourrait faire observer à Browning qu’en la circonstance, si nous ne savons pas et ne saurons jamais comment se fit la communication, il est impossible de dire que la communication elle-même a existé.
[64] Der Mord an den Juden im Zweiten Weltkrieg, DVA, Stuttgart 1985, p. 187.
[65] VSD, 29 mai 1986, p. 37.
[66] Rédigé par vingt-quatre auteurs, dont G. Wellers, éd. de Minuit, 1984 ; l’édition originale allemande, publiée par Fischer Verlag (Francfort) en 1983, s’intitulait : NS-Massentötungen durch Giftgas.
[67] Le Monde juif, janvier-mars 1987, p. 1.
[68] Le Nouvel Observateur, 26 avril 1983, p. 33.
[69] « Dans l’appartement de Rolf se trouvaient deux valises contenant plus de trente livres d’écrits personnels de Mengele », G. L. Posner, Mengele, The Complete Story, McGraw-Hill, New York 1986, p. 302.
[70] Holocaust and Genocide Studies, vol. 2, n° 1, Oxford 1987, p. 9.
[71] Voy. Der Spiegel, 29 décembre 1965, p. 26-28.
[72] The Abandonment of the Jews. America and the Holocaust, 1941-1945, Pantheon Books, New York 1985, p. 326 n. 3.
[73] Je rappelle que les responsables alliés n’ont jamais mentionné les chambres à gaz dans leurs déclarations. Staline, Roosevelt et Churchill ont failli le faire dans leur fameuse déclaration du 1er novembre 1943 sur les « atrocités » allemandes mais s’en sont abstenus sur la recommandation du Gouvernement britannique (B. Wasserstein, Britain and the Jews of Europe 1939-1945, Institute of Jewish Affairs [Londres], Clarendon Press, Oxford 1979, p. 296). Quelques mois auparavant, les Américains avaient projeté de publier une « Déclaration sur les Crimes allemands en Pologne », qu’ils proposaient aux Britanniques et aux Soviétiques de publier le même jour qu’eux. Cette déclaration contenait l’alinéa suivant:
Ces mesures [des Allemands contre les Polonais] sont exécutées avec la pire brutalité. Beaucoup de victimes sont tuées sur place. Le reste est séparé de force. Les hommes de 14 à 50 ans sont emmenés en Allemagne pour y travailler. Des enfants sont tués sur place, d’autres sont séparés de leurs parents et ou bien envoyés en Allemagne pour y être élevés en Allemands ou bien vendus à des colons allemands, ou expédiés avec les femmes et les vieillards dans des camps de concentration, où ils sont actuellement systématiquement mis à mort dans des chambres à gaz.
Cordell Hull envoyait ce texte aux Britanniques. Il en prévenait l’ambassadeur américain à Moscou par un télégramme du 27 août. Trois jours plus tard, il avertissait le même ambassadeur qu’il y avait maldonne et, dans un télégramme du 30 août, il expliquait que :
À la suggestion du gouvernement britannique qui dit qu’il n’y a pas de preuve suffisante pour justifier la déclaration concernant les exécutions en chambres à gaz, un accord est intervenu pour éliminer la dernière phrase de l’alinéa 2 de la “Déclaration sur les Crimes allemands en Pologne” commençant par “où” (where) ; ainsi le second alinéa prendra-t-il fin avec “camps de concentration” (Foreign Relations of the United States, Diplomatic Papers 1943, US Government Printing Office, Washington 1963, vol. I, p. 416-417).
C’est sous cette forme que le New York Times allait publier la déclaration sous le titre « U.S. and Britain Warn Nazi Killers » (30 août 1943, p. 3).
Les responsables alliés se sont donc montrés, en fin de compte, prudents et avisés. S’ils avaient mentionné les prétendues chambres à gaz dans une déclaration officielle d’une telle portée internationale, la face du monde en eût été changée: les autorités allemandes auraient vigoureusement dénoncé cet infâme et ridicule bobard de guerre, qui aurait alors eu ses ailes coupées, car les Alliés, mis au défi de prouver leur allégation, auraient été confondus devant le monde entier.
[74] Id., p. 45.
[75] Id., p. 47.
[76] Id., p. 65.
[77] Id., p. 125, 130, 162, 214, notes 90 et 93 ; p. 223, note 90.
[78] Id., p. 154.
[79] P. Vidal-Naquet, Les Assassins de la mémoire, La Découverte, Paris 1987, p. 219, n. 44.
[80] Id., p. 131-132 et n. 94 de la p. 214.
[81] O. Wormser-Migot, Le Système concentrationnaire nazi (1933-1945), PUF, Paris 1968, p. 157.
[82] Voy. Le révisionnisme devant les tribunaux français, reproduit dans le volume II des Écrits révisionnistes (1974-1998), p. 885.
[83] Les Assassins de la mémoire, p. 10.
[84] Id., p. 182
[85] Réflexions sur l’avenir des juifs, Klincksieck, Paris 1987, p. 135-136.
[86] Article 31, janvier-février 1987, p. 22.
[87] Holocaust and Genocide Studies, vol. 2, n° 2, 1987, en particulier les pages 234-235.
[88] The International “Holocaust” Controversy, Journal of Historical Review, printemps 1980, p. 9.
[89] Yosef Hayim Yerushalmi dirige le Jewish and Israeli Studies Center à la Columbia University de New York. Il écrivait en 1982 :
L’Holocauste a déjà suscité plus de recherches historiques que tout autre événement de l’histoire juive, mais je ne doute pas que l’image qui s’en dégage, loin d’être forgée sur l’enclume de l’historien, soit fondue dans le creuset du romancier. Bien des choses ont changé depuis le XVIe siècle, mais une seule, curieusement, est demeurée : aujourd’hui comme hier, il apparaît que, si les Juifs ne rejettent pas l’histoire, ils ne sont pas pour autant préparés à lui faire face ; ils semblent, au contraire, attendre un mythe nouveau, métahistorique. Au moins les romans leur apportent-ils temporairement un substitut pour notre époque [Zakhor, Jewish History and Jewish Memory, University of Washington Press, Seattle 1987, p. 98].
[90] Lors de ma conférence de 1983 j’avais rendu hommage au courage et à la sagacité de l’un de mes avocats : Éric Delcroix. Je tiens à renouveler ici cet hommage. De 1979 à ce jour É. Delcroix s’est porté à la défense des révisionnistes devant les tribunaux et ailleurs, par la parole, par l’écrit et même par sa présence physique là où il y avait du danger.