| |

Le professeur Faurisson tient Albin Chalandon pour une “canaille politique”

Le professeur Faurisson a été convoqué ce matin par l’inspecteur de police judiciaire Raboin au commissariat de police de Vichy dans le cadre d’une enquête demandée le 1er octobre par M. F. Canivet-Beuzit (tribunal de grande instance de Paris) ; ce dernier a requis une information contre X… du chef de diffamation raciale. M. Faurisson a été entendu sous serment sur son éventuelle participation à l’élaboration du « tract des lycéens » intitulé : « Info-Intox… Histoire-Intox… Ça suffit ! Chambres à gaz = Bidon ! » et signé d’un « Collectif Lycéens Lyon-Nancy-Strasbourg 1987 ».
 
Il a notamment répondu : 
 
1. j’ai déjà répondu sur ce point à un commissaire du SRPJ de Lyon (par une lettre en date du 26 mai 1987) ; 

2. je n’ai pas l’intention de collaborer, si peu que ce soit, avec la police et la justice dans la répression menée contre les révisionnistes ; 

3. un arrêt en date du 26 avril 1983 (1re chambre civile, section A, de la cour d’appel de Paris) a jugé qu’il existait réellement, selon ses propres termes, un « problème historique » des chambres à gaz et, en raison du caractère impeccable de mes travaux sur la question, les magistrats ont prononcé :
 
La valeur des conclusions défendues par M. Faurisson relève donc de la seule appréciation des experts, des historiens et du public.
 
Pendant quatre ans, on a occulté cette décision d’importance his- torique et on a répandu complaisamment le bruit que j’avais été condamné pour dommage à autrui par… « falsification de l’Histoire ». Il a fallu attendre 1987 pour que MM. Vidal-Naquet et Wellers admettent, tout en le déplorant, que la cour d’appel avait rendu hommage au sérieux de mes travaux sur les chambres à gaz. 
 
M. Vidal-Naquet l’a fait dans les termes suivants :
 
Le procès intenté en 1978 [erreur pour : 1979] à Faurisson par diverses associations antiracistes a abouti à un arrêt de la cour d’appel de Paris en date du 26 avril 1983, qui a reconnu le sérieux du travail de Faurisson, ce qui est un comble, et ne l’a, en somme, condamné que pour avoir agi avec malveillance en résumant ses thèses en slogans [1] ;
 
4. depuis le samedi 10 octobre 1987, date du vote à la sauvette des « amendements scélérats » (voy. documentation jointe) en lieu et place de la « lex Faurissonia », je tiens M. Chalandon, avec tout le respect qu’on peut devoir à un garde des sceaux français, pour une « canaille politique » ;

5. le révisionnisme historique est la grande aventure intellectuelle de la fin de ce siècle. A mes yeux, cela vaut la peine de continuer à subir la répression judiciaire et policière telle que je la subis depuis novembre 1978. Je répète que je suis prêt à aller en prison pour mes idées ;

6. dans le monde entier, les associations juives s’affolent. Elles sonnent le tocsin ou le shofar. Elles ont cautionné un énorme mensonge et cela commence à se savoir.

M. Faurisson a versé en complément à son procès-verbal d’audition un ensemble de six pièces et, en particulier, un supplément aux Annales d’histoire révisionniste intitulé : « Les amendements scélérats ». Dans une déclaration rapportée par Le Figaro, M. Albin Chalandon s’était déclaré hostile à l’institution de la loi anti-révisionniste (« lex Faurissonia ») alors à l’étude. Il arguait de son attachement personnel à la liberté d’expression.[2] Or, dans la nuit du 9 au 10 octobre 1987, devant une Assemblée nationale largement dépeuplée, il glissait deux amendements à la loi contre la toxicomanie. Ces amendements n’avaient pas été soumis à la commission des lois. Ils permettent la saisie administrative des écrits révisionnistes. M. Chalandon, ministre de la Justice, a ainsi dessaisi les tribunaux du droit de juger de ces écrits. N’avait-il pas affirmé dans la même déclaration rapportée par Le Figaro que les tribunaux « ont tendance à interpréter la terminologie de la loi (antiraciste) de manière trop restrictive » ?

28 octobre 1987

________________

[1] P. Vidal-Naquet, Les Assassins de la mémoire, La Découverte, Paris 1987, p. 182.
[2] Le Figaro, 24 septembre 1987, p. 42.