“Chambres à gaz : vérité ou mensonge ?” Interview de Robert Faurisson à Storia Illustrata (Italie), août 1979, n° 261

réalisée par Antonio Pitamitz
 

[Cette interview a été corrigée et annotée par l’auteur pour l’édition dans Vérité Historique ou Vérité Politique ? (La Vieille Taupe, Paris 1980). Quelques corrections de forme ont été apportées par l’auteur en 1997 – NdE d’Écrits révisionnistes (1974-1998), ouvrage dans lequel le présent texte figure aux pages 155-194].

Storia Illustrata : Monsieur Faurisson, depuis quelque temps en France, et pas seulement en France, vous vous trouvez au centre d’une âpre polémique à la suite de certaines choses que vous avez affirmées au sujet de celle qui est encore l’une des pages les plus sombres de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Nous parlons de l’extermination des juifs de la part des nazis. En particulier, l’une de vos affirmations paraît aussi tranchante qu’incroyable. Est-il vrai que vous niez que les chambres à gaz aient jamais existé ?

Robert Faurisson : C’est exact. Je dis, en effet, que ces fameuses « chambres à gaz » homicides ne sont qu’un bobard de guerre. Cette invention de la propagande de guerre est comparable aux légendes de la Première Guerre mondiale répandues sur le compte de « la barbarie teutonne ». On accusait déjà les Allemands de crimes parfaitement imaginaires : enfants belges aux mains coupées, Canadiens crucifiés, cadavres transformés en savon[1]… Les Allemands n’étaient sans doute pas en reste sur le compte des Français.

Les camps de concentration allemands ont réellement existé mais tout le monde sait bien que ce n’est pas une originalité allemande. Les fours crématoires ont, eux aussi, existé dans certains de ces camps, mais l’incinération n’est pas plus grave ou plus criminelle que l’inhumation. Les fours crématoires constituaient même un progrès du point de vue sanitaire là où il y avait des risques d’épidémies. Le typhus a exercé ses ravages dans toute l’Europe en guerre. La plupart des cadavres qu’on nous montre si complaisamment en photos sont manifestement des cadavres de typhiques. Ces photos illustrent le fait que des internés – et parfois aussi des gardiens – sont morts du typhus. Elles ne prouvent rien d’autre. Insister sur le fait que les Allemands utilisaient parfois des fours crématoires n’est pas d’une grande honnêteté. On table, en faisant cela, sur la répulsion ou la sourde inquiétude des gens habitués à l’inhumation et non à l’incinération. Imaginez une population océanienne habituée à brûler ses morts ; dites-lui que nous enterrons les nôtres ; vous paraîtrez une sorte de sauvage. Peut-être même vous soupçonnera-t-on de mettre en terre des personnes « plus ou moins vivantes ».

 

Sur cette photo tristement célèbre, un soldat américain contemple un avis d’avertissement sur la porte de la prétendue “chambre à gaz” de Dachau, en fait une cabine de fumigation de vêtements. La légende originale affirmait mensongèrement : “Ces chambres faisaient partie du système d’anéantissement à Dachau.”

On fait preuve de complète malhonnêteté quand on nous présente, de la même façon, comme « chambres à gaz » homicides les autoclaves destinés en réalité à la désinfection des vêtements par le gaz. Cette accusation jamais clairement formulée a été abandonnée mais dans certains musées ou dans certains livres on ose encore nous montrer la photo d’un de ces autoclaves situés à Dachau, avec sur le devant un soldat en uniforme américain en train de déchiffrer… l’horaire des gazages ![2]

Une autre forme de gazage a réellement existé dans les camps allemands : c’est le gazage des bâtiments pour y exterminer la vermine. On utilisait alors ce fameux Zyklon B autour duquel s’est bâtie une fantastique légende. Le Zyklon B, dont la licence remonte à 1922[3], est encore utilisé aujourd’hui, notamment pour la désinfection des immeubles, des baraquements, des silos, des navires, mais aussi pour la destruction des terriers de renards ou des nuisibles de toutes sortes.[4] II est très dangereux à manier car, comme l’indique la lettre “B”, il s’agit de « Blausäure », c’est-à-dire d’acide bleu ou acide cyanhydrique, encore appelé acide prussique. Soit dit en passant, il est à noter que les Soviétiques, se méprenant sur le sens de cette lettre, ont accusé les Allemands d’avoir tué des déportés avec du Zyklon A et avec du Zyklon B ![5] [Rectification de 1997 : il existait différentes catégories de Zyklon, désignés par les lettres “A”, “B”, “C”, “D”. Les Soviétiques avaient donc raison de parler de « Zyklon A ».]

Mais venons-en aux prétendues « chambres à gaz » homicides. Jusqu’en 1960 j’ai cru à la réalité de ces abattoirs humains où, selon des méthodes industrielles, les Allemands auraient tué des internés en quantités industrielles. Puis, j’ai appris que certains auteurs jugeaient contestable la réalité de ces « chambres à gaz » : parmi eux, Paul Rassinier, qui avait été déporté à Buchenwald et à Dora. Ces auteurs ont fini par former un groupe d’historiens se qualifiant de « révisionnistes ». J’ai étudié leurs arguments. Bien entendu, j’ai étudié aussi les arguments des historiens officiels. Ces derniers croient à la réalité des exterminations dans les « chambres à gaz ». Ils sont, si l’on veut, des « exterminationnistes ».[6] Pendant de longues années j’ai minutieusement confronté les arguments des uns et des autres. Je me suis rendu à Auschwitz, à Majdanek et au Struthof. J’ai cherché, mais en vain, une seule personne capable de me dire : « J’ai été interné dans tel camp. J’y ai vu, de mes yeux vu, un bâtiment qui était à coup sûr une chambre à gaz. » J’ai lu beaucoup de livres et de documents. Pendant des années, j’ai étudié les archives du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) de Paris. Il va de soi que je me suis particulièrement intéressé aux procès dits de « crimes de guerre ». J’ai porté une attention toute spéciale à ce qu’on me présentait comme étant des « aveux » de la part de SS ou d’Allemands quelconques. Je ne vais pas vous énumérer ici les noms de tous les spécialistes que j’ai consultés. Chose curieuse d’ailleurs : il suffisait bien souvent de quelques minutes de conversation pour que les « spécialistes » en question me déclarent : « Vous savez, je ne suis pas un spécialiste des chambres à gaz. » Chose encore plus curieuse : il n’existe à ce jour aucun livre, ni même aucun article de l’école « exterminationniste » sur les « chambres à gaz ». Je sais qu’on pourrait peut-être me citer certains titres mais ces titres sont trompeurs.[7] En réalité, dans la formidable montagne d’écrits consacrés aux camps allemands, il n’existe rien sur ce qui fait leur originalité intrinsèquement perverse ! Aucun « exterminationniste » n’a écrit sur les « chambres à gaz ». Tout au plus peut-on dire que Georges Wellers, du CDJC, a essayé d’en parler en essayant de plaider pour la véracité partielle du document Gerstein à propos de la « chambre à gaz » de Belzec.[8]

 

Paul Rassinier (1906-1967), socialiste français détenu dans les camps de Buchenwald et de Dora pour faits de résistance, l’un des premiers critiques de l’histoire de “l’Holocauste”.

En revanche, les révisionnistes, eux, ont passablement écrit sur ces « chambres à gaz », pour dire que leur existence était douteuse ou pour affirmer qu’elle était franchement impossible. Mon opinion personnelle rejoint l’opinion de ces derniers. L’existence des « chambres à gaz » est radicalement impossible. Mes raisons sont d’abord celles qu’ont accumulées les révisionnistes dans leurs publications. Elles sont ensuite celles que j’ai moi-même trouvées et que je qualifierais de matérielles, de bassement et bêtement matérielles.

J’ai pensé qu’il fallait commencer par le commencement. Vous savez qu’en général on met longtemps à s’apercevoir qu’on aurait dû commencer par le commencement. Je me suis dit que nous parlions tous de « chambres à gaz » comme si nous savions clairement le sens de ces mots. Parmi tous ceux qui prononcent des phrases, des discours ou des jugements dans lesquels apparaît cette expression de « chambre à gaz », combien de gens savent-ils de quoi ils parlent ? J’ai vite fait de noter que beaucoup de personnes commettaient une erreur des plus grossières. Ces personnes se représentaient une « chambre à gaz » comme une réalité au fond assez proche d’une simple chambre à coucher sous la porte de laquelle il passe du gaz domestique. Ces personnes oubliaient qu’une exécution par le gaz est, par définition, profondément différente d’une simple asphyxie suicidaire ou accidentelle. Dans le cas d’une exécution, il faut écarter soigneusement tout risque de malaise, d’empoisonnement ou de mort pour l’exécutant et pour son entourage. Ce risque est à écarter avant, pendant et après l’exécution. Les difficultés techniques que cela implique sont importantes. J’ai voulu savoir comment on gazait les visons d’élevage, comment on gazait les terriers de renards, comment aux États-Unis on exécutait par le gaz un condamné à mort. J’ai constaté que dans la très grande majorité des cas on employait pour cela l’acide cyanhydrique. Or, c’est précisément avec cela que les Allemands gazaient leurs baraquements et c’est avec ce gaz qu’ils étaient censés tuer des groupes d’individus ou des foules humaines. J’ai donc étudié ce gaz. J’ai voulu en connaître l’emploi en Allemagne et en France. J’ai consulté des textes ministériels régissant l’usage de ce produit hautement toxique. J’ai eu la chance de découvrir dans les archives industrielles allemandes rassemblées par les Alliés à Nuremberg des documents sur le Zyklon B ou acide cyanhydrique.

 

Puis, j’ai relu de près certains témoignages, certains aveux ou certains jugements de tribunaux alliés ou allemands sur la mise à mort des détenus par le Zyklon B. Et là j’ai reçu un choc. Ce choc, vous allez le recevoir à votre tour. Je vais d’abord vous lire le témoignage ou l’aveu de Rudolf Höss.[9] Ensuite, je vous dirai quelques résultats de mon enquête, bassement matérielle, sur l’acide cyanhydrique et le Zyklon B. (Sachez que R. Höss a été l’un des trois commandants successifs d’Auschwitz. Tous les trois ont été pris et interrogés par les Alliés. Seul R. Höss a laissé une « confession » que nous devons à ses geôliers polonais.)

Dans cette confession, la description du gazage est remarquablement brève et vague, mais il faut savoir que tous ceux qui ont prétendu avoir assisté à ce genre d’opération sont aussi vagues et brefs (avec, en plus, toutes sortes de contradictions sur certains points). R. Höss écrit : « Une demi-heure après avoir lancé le gaz, on ouvrait la porte et on mettait en marche l’appareil de ventilation. On commençait immédiatement à extraire les cadavres. » J’appelle votre attention sur le mot d’« immédiatement » ; en allemand : « sofort ». R. Höss ajoute que l’équipe chargée de manipuler et d’extraire 2.000 cadavres de la « chambre à gaz » jusqu’aux fours crématoires faisait ce travail « en mangeant et en fumant » ; donc, si je comprends bien, sans porter de masque à gaz. Cette description heurte le simple bon sens. Elle implique qu’il serait possible d’entrer sans aucune précaution dans un local saturé d’acide cyanhydrique pour y manipuler (à mains nues ?) deux mille cadavres cyanurés dans lesquels il est probable qu’il reste du gaz mortel.[10] Il doit sans doute rester du gaz dans les chevelures (qui seront, paraît-il, tondues après l’opération), dans les muqueuses et aussi entre les cadavres amoncelés. Quel est le ventilateur surpuissant capable de faire disparaître instantanément tant de gaz flottant dans l’air ou dissimulé çà et là ? Même si ce ventilateur existait, il faudrait bien qu’un test de disparition de l’acide cyanhydrique avertisse l’équipe que le ventilateur a effectivement rempli son office et que, par conséquent, la voie est libre. Or, il est manifeste que dans la description de Höss nous avons affaire à un ventilateur magique qui agit instantanément et avec une telle perfection qu’il n’y a place pour aucune crainte, ni aucune vérification.

Ce que nous suggère le simple bon sens nous est pleinement confirmé par les documents techniques[11] afférents au Zyklon B et à son emploi. Pour gazer un baraquement, les Allemands étaient contraints à un grand luxe de précautions : équipe spécialement diplômée après un long stage chez le fabricant de Zyklon B, matériel très important et, notamment, masques au filtre “J” (le plus sévère de tous), évacuation des baraquements aux alentours, avis placardés en plusieurs langues avec tête de mort, examen minutieux du local pour en repérer les fissures et les boucher, bouchage des cheminées et des conduits, retirer les clés des portes. Les boîtes de Zyklon B étaient ouvertes à l’intérieur du local. Lorsque le gaz était supposé avoir tué la vermine, commençait l’opération la plus délicate : celle de l’aération. Des sentinelles étaient postées à une certaine distance des portes et des fenêtres, le dos au vent ; elles devaient, de loin, empêcher toute personne d’approcher. L’équipe, munie de masques, pénétrait dans le bâtiment. Elle ouvrait les fenêtres et débouchait les cheminées et les fissures. Dès qu’un étage était terminé, elle devait se rendre dehors, ôter les masques et, pendant dix minutes, respirer à l’air libre. Puis elle devait remettre les masques et se porter à l’autre étage. Lorsque ce travail était terminé, il fallait attendre vingt heures. En effet, le Zyklon B étant «difficile à ventiler, vu qu’il adhère aux surfaces», seule une très longue aération naturelle pouvait venir à bout de ce gaz. Du moins était-ce le cas pour de vastes volumes comme ceux d’une baraque avec ou sans étage, car le Zyklon B employé quelquefois en autoclave (volume de 10 mètres cubes) était, lui, ventilé. Au terme de ces vingt heures, l’équipe revenait avec masques, fermait les ouvertures, puis, si c’était possible, portait la température des lieux à 15 degrés. Elle sortait alors. Au bout d’une heure, elle revenait à nouveau, toujours avec masques. Elle vérifiait avec un papier test (virant au bleu en cas de présence d’acide cyanhydrique) que le local était de nouveau habitable. Et c’est ainsi qu’un local qui avait été gazé n’était accessible sans masque à gaz qu’au bout d’un minimum de vingt et une heures. La législation française[12] concernant l’emploi de l’acide cyanhydrique fixe, quant à elle, ce minimum à vingt-quatre heures.

On voit donc qu’en l’absence d’un ventilateur magique, capable d’expulser instantanément un gaz « difficile à ventiler, vu qu’il adhère aux surfaces », l’abattoir humain appelé «chambre à gaz» aurait été inaccessible pendant près d’une journée. Ses murs, son sol, son plafond auraient pendant tout ce temps-là retenu des particules d’un gaz foudroyant pour l’homme. Et que dire des cadavres ? Ces cadavres n’auraient pu faire moins que de s’imprégner de gaz à la manière des coussins, matelas et couvertures dont les mêmes documents techniques concernant l’emploi du Zyklon B nous révèlent qu’ils devaient être transportés à l’air libre pour y être battus pendant une heure par temps sec ou pendant deux heures par temps humide. Après quoi, ils étaient empilés les uns sur les autres et battus à nouveau si le papier test virait au bleu.

L’acide cyanhydrique étant inflammable et explosible, comment pouvait-on l’employer à proximité de la bouche des fours crématoires ? Comment pouvait-on pénétrer dans la « chambre à gaz » en fumant ?

 

La “chambre à gaz” d’Auschwitz que l’on montre aux touristes : désormais reconnue pour être une “reconstruction”, en réalité une falsification.

Et je ne parle pas de la foule d’impossibilités techniques ou matérielles qu’on découvre au surplus quand on se rend sur place à Auschwitz ou à Birkenau pour y examiner l’emplacement et les dimensions des prétendues « chambres à gaz ». D’ailleurs, ainsi que le découvre le fouineur des archives du musée polonais d’Auschwitz, ces locaux n’étaient, en réalité, que des «chambres froides» parfaitement caractéristiques dans leur architecture et dans leurs dimensions. C’est ainsi qu’à Birkenau la prétendue « chambre à gaz » du Kréma II, dont on ne voit plus que les ruines, était en réalité une « chambre froide », enterrée (pour la protéger de la chaleur), d’une longueur de 30 mètres et d’une largeur de 7 mètres (2 mètres pour un cadavre + 3 mètres au centre pour le mouvement des chariots + 2 mètres pour un autre cadavre). La porte, les dégagements, le petit monte-charge vers la salle des crématoires, tout était d’une dimension lilliputienne par rapport à ce qu’en laisse supposer le récit de Höss.[13] Selon ce dernier, la « chambre à gaz » contenait couramment 2.000 victimes debout, mais elle aurait pu en contenir 3.000. Imagine-t-on cela : 3.000 personnes sur 210 mètres carrés ? Autrement dit, pour prendre une comparaison, 286 personnes debout dans une pièce de 5 mètres sur 4 mètres ! Et qu’on ne vienne pas nous dire que les Allemands ont fait sauter avant leur départ «chambres à gaz» et fours crématoires afin de cacher la trace de prétendus crimes. Quand on veut effacer toute trace d’une installation obligatoirement très sophistiquée, on la démantèle minutieusement et de bout en bout jusqu’à ne plus laisser la moindre pièce à conviction. Une destruction par explosif serait une naiveté. Dans ce dernier cas, il suffirait de retirer les blocs de béton pour découvrir tel vestige accusateur. Précisément les Polonais de l’actuel musée d’Auschwitz ont rassemblé quelques vestiges des « Krémas » (entendez par la des complexes formés par crématoires et prétendues « chambres à gaz »). Or, toutes les pièces ainsi montrées aux touristes attestent de l’existence de fours crématoires à l’exclusion de toute autre chose.[14] Si ce sont les Allemands qui ont fait sauter à la dynamite ces installations comme le fait souvent une armée en retraite, c’est que ces installations ne recélaient précisément rien de suspect. À Majdanek, en revanche, ils ont laissé intactes des installations qu’après la guerre on a baptisées du nom de « chambres à gaz ».

Aux États-Unis, la première exécution par le gaz eut lieu le 8 février 1924 à la prison de Carson City (Nevada). Deux heures après l’exécution on relevait encore des traces de poison dans la cour de la prison. M. Dickerson, gouverneur de la prison, déclara qu’en ce qui concernait le condamné la méthode était certainement la plus humaine jusqu’ici appliquée. Mais il ajouta qu’il rejetterait cette méthode à cause du danger qu’elle faisait courir aux témoins.[15] Tout récemment, le 22 octobre 1979, Jesse Bishop a été gazé dans cette prison. C’est vers 1936-38 que les Américains semblent avoir mis au point leurs chambres à gaz. Ce type d’exécution est obligatoirement très compliqué.[16] Encore les Américains ne gazent-ils qu’un prisonnier à la fois (il est arrivé que certaines de leurs chambres à gaz disposent de deux sièges pour l’exécution de deux frères). Encore ce prisonnier est-il totalement immobilisé. Il est empoisonné par de l’acide cyanhydrique (en réalité par des boulettes de cyanure de sodium qui, tombant dans une cuve d’acide sulfurique et d’eau distillée, provoquent un dégagement d’acide cyanhydrique). En 40 secondes environ le condamné s’assoupit et en quelques minutes il meurt. Ce gaz ne provoque apparemment aucune douleur. Comme dans le cas du Zyklon B, c’est l’évacuation du gaz qui va poser des problèmes. Ici il n’est pas possible de provoquer une aération naturelle de près de 24 heures. La disposition des lieux ne permettrait pas cette aération sans les plus graves dangers pour les gardiens et les détenus de la prison. Alors comment procéder puisque, d’autre part, ce gaz est difficile à ventiler ? La solution qui s’impose est de transformer cet acide en un sel qu’on lavera ensuite à grande eau. L’ammoniaque servira de base. Quand l’acide cyanhydrique aura ainsi disparu, au moins presque entièrement, un produit avertisseur en préviendra le médecin et ses aides qui se trouvent de l’autre côté de la vitre. Ce produit est de la phénolphtaléine, disposée dans des coupes en différents points de l’habitacle et virant au pourpre quand il n’y a plus d’acide. Un système de ventilateurs orientables balaie les fumées d’ammoniac vers une hotte d’aspiration. Le médecin et des aides pénètrent dans l’habitacle avec un masque à gaz. Ils portent des gants de caoutchouc. Le médecin ébouriffe la chevelure du condamné pour en chasser d’éventuels restes d’acide cyanhydrique. C’est seulement une heure après cela que les gardes pourront pénétrer dans la pièce. Auparavant, le corps aura été lavé ainsi que l’habitacle. Le gaz résiduel a été rejeté par une cheminée tout au haut de la prison. Parfois, quand il y a des risques pour les gardiens en poste dans les tours de surveillance de la prison, on fait descendre ceux-ci lors de toute exécution. Je passe sur les nécessités d’une herméticité totale de la chambre à gaz : sas, vitres extrêmement épaisses «Herculite», système pour faire le vide, soupapes à mercure, etc.

Un gazage, cela ne s’improvise pas. Si les Allemands avaient décidé de gazer des millions d’individus, il leur aurait fallu mettre au point une formidable machinerie. Il aurait fallu un ordre général, qu’on n’a jamais trouvé, des instructions, des études, des commandes, des plans, qu’on n’a jamais vus. Il aurait fallu des réunions d’experts : architectes, chimistes, médecins, spécialistes de toutes sortes de technologies. Il aurait fallu débloquer des fonds et les répartir, ce qui, dans un État comme celui du IIIe Reich, aurait laissé de multiples traces (nous savons au pfennig près combien coûtait le chenil d’Auschwitz ou les lauriers commandés aux pépinières). Il aurait fallu des ordres de mission. On n’aurait pas fait d’Auschwitz et de Birkenau des camps où il y avait tant d’allées et venues que le meilleur moyen de parer aux fréquentes fuites de détenus était de leur tatouer sur le bras un numéro d’immatriculation.[17] On n’aurait pas laissé les travailleurs civils et les ingénieurs civils se mêler aux détenus. On n’aurait pas autorisé des Allemands de l’endroit à partir en permission ou à recevoir au camp des membres de leur famille. Et surtout on n’aurait pas libéré des détenus qui, leur temps de peine accompli, regagnaient leur patrie. Ce fait que les historiens ont longtemps tenu caché nous a été révélé il y a quelques années par un article de Louis De Jong, directeur de l’institut historique d’Amsterdam.[18] La récente publication aux États-Unis des photographies aériennes[19] d’Auschwitz porte d’ailleurs le coup de grâce à cette légende de l’extermination : même en 1944, au plus fort de l’arrivée des juifs hongrois, on ne note aucun bûcher humain, aucune foule près des crématoires (mais un portail ouvert et un jardin bien dessiné), aucune fumée suspecte (et cela alors même que ces cheminées de crématoires étaient censées cracher, jour et nuit, flamme et fumée visibles à plusieurs kilomètres).

Je terminerai par ce que j’appellerais le critère du faux témoignage en ce qui concerne les «chambres à gaz». J’ai remarqué que tous ces témoignages, si vagues ou si discordants qu’ils soient sur le reste, s’accordent au moins sur ce point : l’équipe chargée de retirer les cadavres de la « chambre à gaz » pénétrait dans le local soit « immédiatement », soit « peu après » la mort des victimes. Je dis que ce point, à lui seul, constitue la pierre de touche du faux témoignage, car il y a là une impossibilité physique totale. Si vous rencontrez une personne qui croit à la réalité des « chambres à gaz », demandez-lui donc comment, à son avis, on pouvait en sortir les cadavres pour la fournée suivante.

 

En 1995 le musée d’État d’Auschwitz-Birkenau a dû réviser à la baisse son allégation de 4 millions de morts à 1,5 million.

S.I. : Comment pouvez-vous affirmer tout ceci, après tout ce qui a été dit et écrit en trente-cinq ans ? Après tout ce que les rescapés des camps ont raconté, après les procès des criminels de guerre, après Nuremberg ? Sur quelles preuves et sur quels documents basez-vous votre affirmation ?

R.F. : Beaucoup d’erreurs historiques ont duré plus de trente-cinq ans.

Ce que certains rescapés ont raconté constitue des témoignages, parmi d’autres témoignages. Des témoignages ne sont pas des preuves. Ceux des procès contre les « criminels de guerre » doivent être accueillis avec une méfiance particulière. Si je ne me trompe, pas un seul témoin en trente-cinq ans n’a été poursuivi pour faux témoignage, ce qui revient à donner une garantie exorbitante à toute personne désireuse de témoigner sur les « crimes de guerre ». C’est d’ailleurs ainsi que s’explique le fait que des tribunaux aient établi l’existence de « chambres à gaz » en des points d’Allemagne où l’on a fini par reconnaître qu’il n’y en avait jamais eu : par exemple, dans tout l’Ancien Reich.

Les jugements prononcés à Nuremberg n’ont qu’une valeur très relative. Des vaincus étaient jugés par leurs vainqueurs, sans la moindre possibilité de faire appel. Les articles 19 et 21 du statut de ce tribunal politique lui donnaient cyniquement le droit de se passer de preuves solides ; ils autorisaient même le recours aux on-dit.[20] Tous les autres procès pour « crimes de guerre » se sont ensuite inspirés de la jurisprudence de Nuremberg. Encore aujourd’hui, en Allemagne, les tribunaux se fondent sur ce qu’ils prétendent avoir été établi à Nuremberg. Ainsi ont procédé pendant des siècles les tribunaux ayant à juger des sorciers et des sorcières.

Il a existé, du moins en apparence, des preuves et des témoignages de gazage à Oranienburg, à Buchenwald, à Dachau, à Ravensbrück, à Mauthausen. Des professeurs, des prêtres, des catholiques, des juifs, des communistes ont attesté de l’existence de « chambres à gaz » dans ces camps et de l’usage du gaz pour tuer des détenus. Pour ne prendre qu’un exemple, Mgr Piguet, évêque de Clermont-Ferrand, a écrit que des prêtres polonais étaient passés par la «chambre à gaz» à Dachau[21]. Or, il est aujourd’hui reconnu que personne n’a jamais été gazé à Dachau.[22] Il y a mieux : des responsables de camps ont avoué l’existence et le fonctionnement de «chambres à gaz» homicides là où il a fallu par la suite reconnaître qu’il n’avait jamais rien existé de tel.[23] Pour Ravensbrück, le commandant du camp (Suhren), son second (Schwarzhuber) et le médecin du camp (Dr Treite) ont avoué l’existence d’une « chambre à gaz » et en ont même décrit, de façon vague, le fonctionnement. On les a exécutés ou ils se sont suicidés. Même scénario pour le commandant Ziereis à Mauthausen qui, sur son lit de mort, aurait fait des aveux lui aussi dès 1945.[24] Il ne faudrait pas croire que les aveux des responsables de Ravensbrück leur ont été arrachés par des Russes ou par des Polonais. Ce sont les appareils judiciaires anglais ou français qui ont obtenu ces aveux. Circonstance aggravante : ils les obtenaient plusieurs années encore après la guerre. Le nécessaire a été fait pour que jusqu’au bout, jusqu’en 1950, un homme comme Schwarzhuber collabore avec ses interrogateurs ou ses juges d’instruction ou ses juges du siège.

Plus aucun historien sérieux ne prétend qu’on a gazé des gens dans un camp quelconque de l’Ancien Reich. On ne se contente plus que de certains camps situés aujourd’hui en Pologne. Le 19 août 1960 constitue une date importante dans l’histoire du mythe des « chambres à gaz ». Ce jour-là, le journal Die Zeit a publié une lettre qu’il a intitulée : « Pas de gazage à Dachau ».[25] Étant donné le contenu de la lettre, il aurait dû, pour être tout à fait honnête, l’intituler « Pas de gazage dans tout l’Ancien Reich » (Allemagne dans ses frontières de 1937). Cette lettre émanait du Dr Martin Broszat, devenu depuis 1972 directeur de l’Institut d’histoire contemporaine de Munich. Le Dr Broszat est un antinazi convaincu. Il fait partie des historiens « exterminationnistes ». Il a cru à l’authenticité du « journal » de R. Höss qu’il a publié en 1958, avec de graves troncations du texte dans les passages où R. Höss avait « un peu beaucoup » exagéré pour obéir sans doute aux suggestions de ses geôliers polonais.[26] Bref, le Dr Broszat a dû admettre le 19 août 1960 qu’il n’avait pas existé de gazage dans tout l’Ancien Reich. Il ajoutait, dans une formule embarrassée, qu’il n’y avait eu de gazage avant tout (?)[27] qu’en quelques points choisis de Pologne, dont Auschwitz. Et cela, tous les historiens officiels, à ma connaissance, ont fini par l’admettre avec le Dr Broszat. Je déplore que le Dr Broszat se soit contenté d’une lettre. Une communication scientifique s’imposait. Des explications détaillées s’imposaient. Il fallait nous expliquer pourquoi des preuves, des témoignages et des aveux considérés jusqu’alors comme inattaquables perdaient soudain toute valeur. Voilà près de vingt ans que nous attendons les explications du Dr Broszat.[28] Elles nous seraient précieuses pour déterminer si les preuves, les témoignages et les aveux que nous possédons sur les gazages d’Auschwitz ou de Treblinka ont plus de valeur que les preuves, les témoignages et les aveux que nous possédions sur les faux gazages de Buchenwald ou de Ravensbrück.[29] En attendant, il est extrêmement curieux que les éléments recueillis surtout par les tribunaux français, anglais et américains aient soudain perdu ainsi toute valeur alors que les éléments en possession surtout des tribunaux polonais et soviétiques conserveraient toute leur valeur sur le même sujet.

En 1968 c’est la « chambre à gaz » de Mauthausen (en Autriche) qui devait, à son tour, être déclarée légendaire par une historienne « exterminationniste » : Olga Wormser-Migot. Voyez dans sa thèse sur le Système concentrationnaire nazi[30] le développement intitulé : « Le Problème des chambres à gaz ». Retenons d’ailleurs cette formule. Du propre aveu des « exterminationnistes », il existe un « problème des chambres à gaz ».

À propos des faux aveux j’ai demandé un jour à l’historien Joseph Billig (attaché au CDJC) comment il pouvait, pour sa part, les expliquer. J. Billig avait fait partie de la délégation française au procès de Nuremberg. Je vous livre sa réponse. Il s’agissait, selon lui, de « phénomènes psychotiques » ! Pour ma part, j’ai une explication à proposer de ces prétendus « phénomènes psychotiques » ainsi que de « l’apathie schizoïde » de R. Höss le jour de sa déposition devant le Tribunal de Nuremberg : R. Höss a été torturé par ses gardiens anglais.[31] Il a été « interrogé à la cravache et à l’alcool ». Aux procès dits « de Dachau », les Américains, ainsi que devait notamment le révéler une commission d’enquête, ont abominablement torturé d’autres accusés allemands.[32]

 

La torture des prisonniers allemands après la guerre était une pratique courante, spécialement de la part des Américains mais aussi des Britanniques dans leur centre d’interrogatoire de Bad Nenndorf, dont trois victimes sont représentées ici.

Mais la torture est le plus souvent inutile. Les procédés d’intimidation sont multiples. La formidable réprobation universelle qu’on fait peser sur les accusés nazis garde encore aujourd’hui presque toute sa force. Quand « l’anathème éclate dans une unanimité religieuse digne des grandes communions médiévales », il n’y a plus qu’à s’incliner surtout si les avocats se mettent de la partie et font valoir que des concessions sont nécessaires. Je me souviens de ma propre haine des Allemands pendant la guerre et juste après la fin de la guerre : une haine incandescente que je croyais mienne et dont, avec le recul du temps, je devais m’apercevoir qu’on me l’avait insufflée. Ma haine me venait de la radio anglaise, de la propagande de Hollywood et de la presse stalinienne. J’aurais été impitoyable pour un Allemand qui m’aurait dit qu’il avait été gardien dans tel camp et qu’il n’avait vu aucun des massacres dont tout le monde parlait alors. Si j’avais été son juge d’instruction, j’aurais pensé qu’il était de mon devoir de le « faire passer aux aveux ».

Depuis trente-cinq ans le drame de ce type d’accusés allemands est comparable à celui des sorciers et des sorcières du Moyen Âge. Songeons au courage dément qu’il aurait fallu à l’une de ces prétendues sorcières pour oser dire a son tribunal : « La meilleure preuve que je n’ai pas eu commerce avec le diable, c’est tout simplement que le diable n’existe pas. » La plupart du temps, ces prétendues sorcières ne pouvaient pas croire aux faits qui leurs étaient reprochés, mais elles partageaient ou affectaient de partager avec leurs juges-accusateurs la croyance au diable. De la même façon, l’ingénieur Dürrfeld, d’Auschwitz, affirmait d’abord à ses juges qu’il n’avait personnellement jamais soupçonné l’existence de « chambres à gaz » dans son camp, puis, se ralliant à la croyance du jour, il déclarait au tribunal son indignation devant cette « marque d’infamie pour le peuple allemand ».[33] La sorcière rusait avec ses juges, comme les Allemands, encore aujourd’hui au procès de Düsseldorf, rusent avec leurs juges à propos de Majdanek. La sorcière faisait par exemple valoir que le diable était bien là tel jour, mais qu’il se trouvait au haut de la colline, tandis qu’elle-même était restée au pied de la colline. L’accusé allemand, lui, s’efforce de démontrer qu’il n’avait rien à voir avec les « chambres à gaz ». Quelquefois il va jusqu’à dire qu’il a aidé à pousser des gens dans la «chambre à gaz» ou encore qu’on lui a fait verser un produit par une trappe du plafond en le menaçant, s’il n’obéissait pas, d’être exécuté.[34] Souvent il donne ainsi l’impression de biaiser. Les accusateurs pensent: « En voila un qui cherche à tirer son épingle du jeu. Ils sont extraordinaires, ces Allemands ! Ils n’ont pour ainsi dire jamais rien vu ni jamais rien su. » La vérité, c’est qu’en effet ils n’ont rien vu ni rien su de ce qu’on veut leur faire dire en matière de gazage.[35] Leur façon de biaiser, c’est à nous, accusateurs, que nous devrions la reprocher et non à eux qui sont pris dans le seul système de défense que nous leur laissions. Les avocats ont une lourde responsabilité dans l’adoption de ce système. Je parle de ceux qui savent ou qui soupçonnent qu’on est là devant un énorme mensonge. Ils préfèrent soit dans leur propre intérêt, soit dans l’intérêt de leur client ne pas soulever cette question. L’avocat d’Eichmann ne croyait pas à l’existence des « chambres à gaz » mais il n’empêche qu’au procès de Jérusalem il s’est bien gardé de lever ce lièvre.[36] On ne peut le lui reprocher. Je crois savoir que les statuts de ce tribunal permettaient de relever l’avocat du droit de défendre son client s’il devait se produire un incident qualifié du terme d’« insoutenable » ou d’un terme approchant. Une vieille recette des avocats, une recette nécessitée parfois par les besoins de la défense, est de plaider le vraisemblable plutôt que le vrai. Le vrai est parfois trop difficile à faire passer dans les esprits des juges. On se contentera du vraisemblable. Un exemple l’illustre bien. Il est raconté par Me Albert Naud, avocat de Lucien Léger que toute la presse présentait comme l’auteur certain d’un crime abominable. Lucien Léger proteste de son innocence. Il choisit pour avocat Me Naud. Ce dernier va le trouver dans sa prison. Il lui dit : « Léger, soyons sérieux ! Si vous me voulez comme avocat, nous allons plaider coupable. » Marché conclu. Léger sauve sa tête. Quelques années plus tard, Me Naud acquiert la conviction que Léger est innocent. Il s’en veut terriblement d’avoir contraint Léger à plaider coupable. Il se bat de toutes ses forces pour obtenir une révision du procès.[37] Trop tard. Il meurt. Et Léger, s’il est innocent, paiera sans doute jusqu’à la fin de ses jours l’attitude abominable de la presse et l’aveuglement de son avocat.

Un tribunal n’a aucune qualité pour déterminer la vérité historique. Même les historiens ont le plus grand mal, bien souvent, à distinguer le vrai du faux sur un point d’histoire. L’indépendance des juges est forcément très relative. Les juges lisent leur journal comme tout le monde. Ils s’informent en partie par la radio ou la télévision. Des revues et des livres leur présentent, comme à nous tous, des «documents» ou des « photos » d’atrocités nazies. À moins d’avoir un entraînement spécial à la critique de ce genre de documents ou de photos, ils se feront prendre aux pièges les plus grossiers de la propagande orchestrée par les médias. D’autre part, les juges ont pour souci de faire respecter l’ordre public, la moralité publique, certaines normes, certains usages, certaines croyances même de la vie publique. Tout cela, sans compter le souci de ne pas voir leur nom vilipendé dans la presse, ne peut que les conduire à des jugements en matière de «crimes de guerre» que l’historien, lui, n’est pas obligé de reprendre à son compte.

La justice s’est jugée elle-même. Pas une fois dans ce genre de procès elle n’a même envisagé de faire procéder à une expertise de ce qu’on appelle « l’arme du crime ». Un couteau, une corde, un revolver sont expertisés quand on soupçonne qu’ils ont servi d’instrument à un crime. Il s’agit pourtant là d’objets qui n’ont rien de mystérieux. Or, dans le cas des « chambres à gaz », il n’y a pas eu en trente-cinq ans une seule expertise. On parle bien d’une expertise faite par les Soviétiques mais on sait ce qu’en vaut l’aune et, de toute façon, le texte semble en être resté secret.

Le procureur soviétique, lieutenant-général Roman Rudenko, au milieu de son équipe lors du grand procès de Nuremberg. Ironie écœurante, ce même Rudenko a ensuite pris en charge un camp du KGB où au moins 12 000 prisonniers sont morts de malnutrition et de maladie. Les historiens de “l’Holocauste” préfèrent ne pas s’attarder sur le fait qu’une bonne partie de leurs “preuves” provient des hommes de l’acabit de Rudenko et de ses camarades communistes.

Pendant un an et demi, au procès de Francfort de 1963-1965, un tribunal allemand a conduit l’affaire dite « des gardiens d’Auschwitz » sans ordonner aucune expertise de l’arme du crime. Idem pour le procès de Majdanek à Dusseldorf et, juste après la guerre, pour le procès du Struthof en France. [Rectification de 1997 : J’allais découvrir en 1981 qu’un expertise du Dr René Fabre allait conclure négativement dans la cas du Struthof !] Cette absence d’expertise est d’autant moins excusable que pas un juge, pas un procureur, pas un avocat ne pouvait se vanter de savoir d’expérience la nature et le fonctionnement des ces extraordinaires abattoirs humains. Au Struthof et à Majdanek ces « chambres à gaz » sont pourtant présentées comme étant en état d’origine : il suffirait donc d’examiner sur place «l’arme du crime». À Auschwitz, les choses sont moins claires : au camp principal on laisse croire aux touristes que la « chambre à gaz » est authentique, mais, si les autorités du musée sont pressées de questions, elles battent en retraite et parlent de « reconstruction » (ce qui n’est d’ailleurs qu’un fieffé mensonge aisément prouvable par certains documents d’archives) ; à l’annexe de Birkenau, on ne montre que des ruines de « chambres à gaz » ou, encore moins, des espaces de terrain censés avoir été occupés par des « chambres à gaz ». Mais même là des expertises sont parfaitement possibles. À un archéologue quelques maigres indices suffisent parfois pour savoir la nature et la destination d’un emplacement inhabité depuis plusieurs siècles. Pour vous donner une idée de la complaisance mise par les avocats du procès de Francfort à suivre d’avance l’accusation, je vous dirais qu’un de ces avocats s’est même fait photographier par la presse en train de soulever une trappe (sic !) de la prétendue « chambre à gaz » du camp principal d’Auschwitz.[38] Dix ans après les procès j’ai demandé à cet avocat ce qui lui avait permis de considérer que le bâtiment en question était une « chambre à gaz ». Sa réponse écrite a été plus qu’évasive. Elle ressemble à la réponse que m’ont faites les autorités du musée de Dachau. Je leur demandais par écrit sur quels documents elles se fondaient pour affirmer qu’une certaine pièce du camp était une «chambre à gaz» inachevée. Je m’étonnais en effet qu’on puisse décréter qu’un local inachevé était destiné à devenir, une fois achevé, une chose qu’on n’avait jamais vue de sa vie. Je publierai un jour ma correspondance avec ces autorités ainsi qu’avec les responsables du Comité international de Dachau à Bruxelles.

Vous me demandez sur quelles preuves et sur quels documents je fonde mon affirmation que les « chambres à gaz » n’ont pas existé. Je crois avoir déjà largement répondu à cette question. J’ajouterais qu’une bonne partie de ces preuves et documents sont… ceux de l’accusation.[39] Il suffit de bien relire les textes de l’accusation pour s’apercevoir que l’accusation aboutit à l’inverse du résultat qu’elle recherchait. Les textes de base sont les quarante-deux tomes du grand procès de Nuremberg [Rectification de 1997 : en français, quarante-et-un tomes car manque le tome XXIII, c’est-à-dire celui qui devait contenir l’index des matières], les quinze tomes des procès américains, les dix-neuf tomes jusqu’ici publiés par l’université d’Amsterdam, les sténogrammes du procès Eichmann, différents procès-verbaux d’interrogatoire, les ouvrages de Hilberg, de Reitlinger, d’Adler, de Langbein, d’Olga Wormser-Migot, l’Encyclopaedia Judaica, le Mémorial de Klarsfeld (très intéressant pour les listes de faux gazés), les publications de différents instituts. J’ai surtout beaucoup travaillé au Centre de documentation juive contemporaine de Paris. J’en ai été chassé au début de 1978, sur l’initiative, en particulier, de M. Georges Wellers parce qu’on a su à quelles conclusions j’avais abouti sur les «chambres à gaz» et sur le « génocide ». Le CDJC est un organisme semi-public : il reçoit de l’argent public. Néanmoins, il s’arroge le droit de chasser ceux qui ne pensent pas comme il faut penser. Et il le dit !

S.I. : Vous allez même jusqu’à nier la volonté délibérée de Hitler d’exterminer les juifs. Et dernièrement aussi, au cours d’un débat à la télévision de la Suisse italienne, vous avez dit: « Hitler n’a jamais fait tuer une seule personne en tant que juive. » Qu’entendez-vous dire exactement avec cette phrase, de laquelle il découle d’ailleurs que Hitler aurait fait tuer des juifs ?

R.F. : Je dis exactement ceci : « Jamais Hitler n’a ordonné ni admis que quiconque fût tué en raison de sa race ou de sa religion. » Cette phrase est peut-être choquante pour certains mais je la crois vraie. Hitler était antijuif et raciste.

[Son racisme ne l’empêchait d’ailleurs pas de nourrir de l’admiration pour les Arabes et pour les Hindous. Il était hostile au colonialisme. Le 7 février 1945 il déclare à ses proches : « Les blancs ont apporté à ces peuples [coloniaux] le pire qu’ils pussent apporter, les plaies du monde qui est le nôtre : le matérialisme, le fanatisme, l’alcoolisme et la syphilis. Pour le reste, ce que ces peuples possédaient en propre étant supérieur à ce que nous pouvions leur donner, ils sont demeurés eux-mêmes. […] Une seule réussite à l’actif des colonisateurs : ils ont partout suscité la haine[40].»] [Rectification de 1997 : Le passage placé entre crochets se fonde sur l’ouvrage Le Testament politique de Hitler, décrit dans la note 40. Or, à la réflexion, cet ouvrage me paraît être un faux dont le responsable pourrait être François Genoud, récemment disparu. Dans sa longue préface, l’historien anglais H. R. Trevor-Roper affirme que « l’authenticité [de ces pages] ne peut faire aucun doute. » À mon avis, il se trompe.]

Hitler n’est devenu antijuif qu’assez tardivement. Avant de dire et de répéter que les juifs sont « les grands maîtres du mensonge »[41], il leur était plutôt favorable. Il écrit dans Mein Kampf: « Les propos défavorables sur leur compte m’inspiraient une antipathie qui, parfois, allait presque jusqu’à l’horreur. » Personnellement, je connais mal Hitler et il ne m’intéresse pas plus que Napoléon Bonaparte. S’il délirait, je ne vois pas pourquoi, nous, nous délirerions à son propos. Efforçons-nous de parler de Hitler avec le sang-froid que l’on met généralement à parler d’Amenophis-Akhenaton. Il y a eu entre Hitler et les juifs une guerre inexpiable. Il est évident que chacun renvoie sur l’autre la responsabilité de ce conflit. En la personne de Chaim Weizmann, président de l’Organisation Sioniste Mondiale et futur premier président de l’État d’Israël, la communauté juive internationale a déclaré la guerre à l’Allemagne le 5 septembre 1939.[42] Auparavant, dès 1933, l’hostilité de la communauté juive internationale s’était manifestée par des mesures de boycottage économique de l’Allemagne nazie.[43] Il va de soi que si elle agissait ainsi c’est par rétorsion contre les mesures prises par Hitler contre les juifs allemands. Cet engrenage fatal allait conduire, de part et d’autre, à une guerre mondiale. Hitler disait : « Les juifs et les Alliés veulent notre anéantissement, mais ce sont eux qui seront anéantis », cependant que les Alliés et les juifs disaient : « Hitler et les nazis et leurs alliés veulent notre anéantissement, mais ce sont eux qui seront anéantis. » Les deux camps s’enivraient ainsi, tout au long de la guerre, de proclamations belliqueuses et fanatiques. L’ennemi devient une bête à égorger. Songez, de la même façon, aux paroles de la Marseillaise : « Qu’un sang impur abreuve nos sillons ! »

 

Au moment de la déclaration de “Judée” en mars 1933, le nouveau gouvernement allemand sous Adolf Hitler n’avait encore introduit aucune mesure anti-juive.

Cela dit, les Alliés qui ont fait une guerre impitoyable aux nazis et qui, trente-cinq ans après la guerre, poursuivent une sorte de « chasse aux nazis », ne sont jamais allés jusqu’à décider : « Un national-socialiste, du seul fait de son appartenance au parti national-socialiste, sera à tuer, qu’il s’agisse d’un homme, d’une femme, d’un enfant, d’un vieillard. » On peut dire que, de même, Hitler, malgré tout ce qu’il a accumulé contre les juifs, n’a jamais décrété : « Tout juif sera à tuer », ni même : «Un juif, du seul et unique fait qu’il est juif sera à tuer. » Certes, dans le cas de représailles contre des « partisans » ou des « terroristes », lorsque les Allemands choisissaient leurs otages à exécuter, mieux valait n’être ni juif, ni communiste, ni prisonnier de droit commun, mais il s’agissait là d’un effet bien connu de la prise d’otages telle qu’elle se pratique en tous lieux et en tous temps.

Hitler a fait interner une partie des juifs européens, mais interner ne signifie pas exterminer. Il n’y a eu ni « génocide », ni « holocauste ». Tout camp de concentration est une pitié ou une horreur, qu’il s’agisse d’un camp allemand, russe, français, américain, japonais, chinois, vietnamien ou cubain. Il y a des degrés dans cette pitié ou cette horreur et il est sûr qu’en temps de guerre, de famine, d’épidémie, un camp de concentration devient plus horrible encore. Mais rien dans le cas qui nous intéresse ici ne permet de dire qu’il y a eu des camps d’extermination, c’est-à-dire des camps où l’on aurait mis des gens pour les y tuer.

Les « exterminationnistes » prétendent que dans l’été 1941 Hitler a donné l’ordre d’exterminer les juifs. Mais personne n’a jamais vu cet ordre. Il existe, en revanche, soit des propos d’Hitler, soit des mesures prises par ses armées qui impliquent qu’un tel ordre n’a pu être donné. Le 24 juillet 1942, dans un cercle restreint, Hitler, rappelant que les juifs lui ont déclaré la guerre par l’intermédiaire de Chaim Weizmann, dit qu’après la guerre il détruira leurs villes les unes après les autres ; il précise : « … si ces ordures de juifs ne décampent pas et s’ils n’émigrent pas vers Madagascar ou vers quelque autre foyer national juif ».[44] Pour ma part, je voudrais savoir comment on peut concilier ce « libre propos » avec un ordre d’extermination donné une fois pour toutes un an auparavant. Encore en juillet 1944, sur le front de l’Est où le soldat allemand mène un féroce combat contre les partisans (juifs ou non juifs, russes ou communistes, ukrainiens, etc.), l’armée donne les ordres les plus draconiens pour qu’aucun soldat allemand ne participe à des excès sur la population civile, juifs y compris. Sinon, c’est le tribunal militaire.[45] Hitler appelait à une lutte impitoyable dans le combat, surtout contre les partisans, y compris, s’il le fallait, contre les femmes et les enfants mêlés aux partisans ou apparemment complices des partisans. Il n’a évidemment pas reculé (les Alliés non plus, d’ailleurs) devant le système de la prise d’otages. Mais il n’est pas allé au-delà. Le jour où nos médias se décideront à enfreindre certains tabous et à consacrer aux « crimes de guerre » des Alliés le millième du temps qu’ils consacrent aux « crimes de guerre » des vaincus, il y aura des étonnements chez les naïfs. Les « crimes » d’Hitler prendront alors leurs justes proportions dans une perspective historique. On nous parle bien un peu de Dresde et de Katyn. Je dis que Dresde et Katyn ne sont pas grand chose à côté des déportations que nous avons infligées aux millions d’Allemands des minorités de l’Est. Il est vrai qu’il ne s’agissait pas de « déportations » mais de… «déplacements». Et je me demande si les champions toutes catégories des « crimes de guerre » n’ont pas été les Britanniques avec la livraison aux Soviétiques de leurs internés russes.[46]

S.I. : Quel est votre concept et quelle est votre définition de génocide ?

R.F. : J’appelle « génocide » le fait de tuer des hommes en raison de leur race. Hitler n’a pas plus commis de « génocide » que Napoléon, Staline, Churchill ou Mao. Roosevelt a interné dans des camps de concentration des citoyens américains de race japonaise. Ce n’était pas non plus un «génocide».

Hitler a traité les civils juifs comme les représentants d’une minorité belligérante ennemie. Il est malheureusement banal de traiter ce genre de civils comme des gens dangereux ou virtuellement dangereux. En bonne logique guerrière, Hitler aurait été conduit à interner tous les juifs tombés sous sa coupe. Il est très loin de l’avoir fait, non sans doute pour des raisons humanitaires mais pour des motifs d’ordre pratique. Dans certains points d’Europe il a fait porter à ses ennemis un signe distinctif : l’étoile juive (à partir de septembre 1941 en Allemagne et à partir de juin 1942 dans la zone nord de la France). Les porteurs d’étoiles ne pouvaient se déplacer librement et à toute heure. Ils étaient comme des prisonniers en liberté surveillée. Hitler se préoccupait peut-être moins de la question juive que d’assurer la sécurité du soldat allemand. Le troupier allemand aurait été incapable de distinguer les juifs des non-juifs. Ce signe les lui désignait. Les juifs étaient soupçonnés de pouvoir pratiquer le renseignement (beaucoup d’entre eux parlaient allemand), l’espionnage, le trafic d’armes, le terrorisme, le marché noir. Il fallait éviter tout contact entre le juif et le soldat allemand. Par exemple, dans le métro parisien les juifs porteurs d’étoile ne devaient monter que dans le dernier des cinq wagons et le soldat allemand, lui, n’avait pas le droit de monter dans ce wagon.[47] Je ne suis pas un spécialiste de ces questions et je peux me tromper mais je crois que ce type de mesures était dicté autant par des raisons de sécurité militaire que par une volonté d’humiliation. Là où il y avait de fortes concentrations juives impossibles à surveiller vraiment, sinon par l’intermédiaire d’une police juive, les Allemands redoutaient ce qui allait d’ailleurs se passer dans le ghetto de Varsovie où, soudain, juste à l’arrière du front, en avril 1943, une insurrection s’est produite. [Rectification de 1997 : Il n’y a pas eu dans ce cas d’insurrection mais une réaction de groupes de jeunes face à une opération de police allemande. Voir R. Faurisson, Le ghetto de Varsovie en avril-mai 1943: insurrection ou opération de police ?, daté du 28 avril 1993, Nouvelle Vision, Caen, n° 30, septembre-novembre 1993, p. 8-13 ; reproduit dans Écrits révisionnistes (1974-1998), vol. IV, p. 1496-1500.] Avec stupéfaction, les Allemands avaient alors découvert que les juifs avaient fabriqué sept cents blockhaus.[48] Ils ont réprimé cette insurrection et ils ont transféré les survivants dans des camps de transit, de travail, de concentration. Les juifs ont vécu là une tragédie. Je sais qu’on pense parfois que des enfants de 6 à 15 ans ne pouvaient constituer un danger et qu’ils n’auraient pas dû être astreints au port de l’étoile. Mais si l’on reste dans le cadre de cette logique militaire, il existe aujourd’hui suffisamment de récits et de mémoires où des juifs nous racontent que dès leur enfance ils se livraient à toutes sortes d’activités illicites ou de résistance aux Allemands.

 

Abba Kovner (rangée arrière, au centre) avec d’autres membres d’une organisation partisane juive dans la capitale lituanienne Vilnius – l’un des nombreux groupes de ce type dans les territoires occupés par l’Allemagne.

Il faudrait voir de près ce qu’il y a de réel et ce qu’il y a de mythologique dans la représentation qu’on se fait des juifs qui se sont laissé égorger comme des moutons. Les non-juifs ont-ils tellement résisté ? Les juifs ont-ils si peu résisté ? Ce qui fausse en partie les données du problème, c’est que beaucoup de nos jugements se fondent sur un présupposé : celui du « génocide » des juifs. Il va de soi que si une volonté de « génocide » avait existé, on pourrait comprendre le reproche de lâcheté que, paraît-il, les jeunes Israéliens font à leurs pères. Mais si, comme l’affirment les révisionnistes, le « génocide » n’est qu’une légende, ce reproche de lâcheté n’a plus guère de fondement.

S.I. : S’il n’y avait pas de la part d’Hitler une volonté délibérée de génocide, alors pourquoi Auschwitz, Treblinka, Belzec et les autres camps d’extermination ? Ils ont existé, ils ont été une réalité. Non seulement des juifs y sont entrés et y sont morts, mais aussi des « politiques », des Tziganes, des Slaves, des homosexuels, c’est-à-dire tous ces « différents » que le racisme nazi condamnait. Pourquoi alors avoir organisé ces camps, avec quelle finalité ?

R.F. : Un camp ne peut être qualifié « d’extermination » que si on y extermine des hommes. C’est si vrai que, selon la nomenclature créée par les historiens officiels, seuls sont appelés « d’extermination » les camps prétendument dotés d’une ou de plusieurs « chambres à gaz ». Ces camps n’ont pas existé. L’horrible épidémie de typhus de Bergen-Belsen n’a pas transformé ce camp (en grande partie sans barbelés) en un camp d’extermination. Ces morts ne sont pas un crime, sinon un crime dû à la guerre et à la folie des hommes. Les Alliés partagent avec les Allemands une lourde responsabilité dans l’effroyable chaos où l’Europe, ses villes, ses routes, ses camps de réfugiés ou d’internés se trouvaient à la fin de la guerre. Les Alliés ont répandu à profusion des photos montrant les charniers de Bergen-Belsen. Or, des milliers de détenus sont morts du typhus après l’entrée des Anglais dans Bergen-Belsen. Les Anglais n’arrivaient, pas plus que les Allemands avant eux, à endiguer cette terrible épidémie. Serait-il honnête de les traiter en criminels ?

Les premiers camps de concentration nazis ont été conçus pour l’internement et la rééducation (sic!) des opposants politiques d’Hitler. La propagande faisait valoir que ces camps, ouverts à de nombreuses visites, constituaient un progrès sur les prisons où croupit le prisonnier de droit commun. Des juifs pouvaient s’y trouver mais en qualité de communistes, de sociaux-démocrates, etc. Les juifs en tant que tels n’ont été mis en camps de concentration que pendant la guerre, surtout à partir de 1942. Ceux d’entre eux qui avaient été internés en 1938 en représailles de l’attentat d’un juif contre vom Rath avaient été pour la plupart libérés après quelques mois. Avant la guerre, Hitler avait tenté avec un certain succès de provoquer l’exode des juifs. Il souhaitait la création d’un foyer national juif hors d’Europe. Le «projet de Madagascar» était conçu comme le projet d’un foyer juif sous responsabilité allemande.[49] Il prévoyait travaux d’assèchement en priorité, système bancaire, etc. La guerre a empêché la réalisation de ce projet.[50] Il aurait fallu trop de bateaux. La petite Allemagne – regardez une carte du monde – était engagée avec le Japon et quelques alliés dans une formidable lutte contre des géants. Pour elle, le principal était de gagner la guerre. L’accessoire était de trouver une solution au problème juif, une solution enfin, une « solution définitive », une «solution finale», une « solution d’ensemble » à un problème qui, d’une certaine manière, était vieux comme le peuple juif lui-même.[51] Cette solution, à cause de la guerre, allait être en gros le «refoulement vers l’Est» dans des camps. Auschwitz était d’abord et avant tout une très importante concentration industrielle de Haute-Silésie composée de trois camps principaux et d’environ quarante sous-camps répartis sur toute une région. Les activités minières, industrielles, agricoles et de recherches y étaient considérables : mines de charbon (dont certaines à capitaux français), pétrochimie, armement, explosifs, essence et caoutchouc synthétiques, élevage, pisciculture, etc. À Auschwitz se trouvaient aussi bien des internés que des travailleurs libres, des condamnés à vie que des internés à temps. Dans le camp d’Auschwitz-II ou Birkenau on avait le spectacle affligeant de nombreuses personnes inaptes au travail et croupissant sur place ; parmi eux, les Tziganes que, sauf exception, les Allemands ne semblent pas avoir mis au travail. Il est né à Auschwitz de nombreux enfants tziganes.[52] Seuls, semble-t-il, des Tziganes nomades ont été internés. Il ne semble pas que ce soit pour des raisons raciales, mais pour des raisons de nomadisme et de « délinquance en puissance ». Je rappelle qu’en France même les résistants ont pu voir les Tziganes d’un mauvais œil et les soupçonner d’espionnage, de renseignement et de marché noir.[53] Il serait intéressant de déterminer combien de troupes tziganes ont continué de sillonner l’Europe en guerre. Quant aux homosexuels, assimilés à des délinquants, ils étaient comme beaucoup d’autres délinquants tirés des prisons ou envoyés directement en camps pour y travailler ; la législation allemande, comme bien d’autres législations de l’époque, réprimait l’homosexualité. Quant aux Slaves, ceux d’entre eux qui étaient dans les camps ne s’y trouvaient nullement en qualité de slaves mais en tant qu’internés politiques, prisonniers de guerre, etc., au même titre que des Français. À Auschwitz il y avait même des prisonniers de guerre britanniques faits prisonniers à Tobrouk.

 

L’usine de “buna” (caoutchouc synthétique) de l’IG Farben était une composante importante du complexe d’Auschwitz ; tout le processus d’internement était axé sur la production industrielle, pas sur l’extermination.

La préoccupation essentielle des Allemands, à partir de 1942, était de mettre au travail tous ces internés (à l’exception des inaptes et, semble-t-il, des Tziganes) pour gagner la guerre. À Auschwitz il existait même des cours de formation professionnelle pour les jeunes de 12 à 15 ans en vue d’en faire des maçons, par exemple.[54] Les responsables allemands des déportations d’étrangers vers les camps insistaient pour obtenir le plus possible d’« aptes au travail ». Les gouvernements étrangers, eux, insistaient de leur côté pour qu’on ne disloque pas les familles et pour que les vieux et les enfants se joignent aux convois. Ni les juifs, ni les autres n’avaient conscience de partir vers une extermination quelconque, si j’en crois des témoignages comme celui de G. Wellers dans L’Étoile jaune à l’heure de Vichy[55]. Ils avaient raison. Ce massacre n’était heureusement qu’un bobard de guerre. D’ailleurs on conçoit mal que l’Allemagne, qui était dramatiquement à court de locomotives, de wagons, de charbon, de personnel qualifié, et de soldats ait pu mettre sur pied un pareil système de convois pour abattoirs. Ces convois, je le rappelle, semblent avoir eu priorité même sur les convois de matériel de guerre.[56] La main-d’œuvre, surtout qualifiée : voilà ce qui préoccupait d’abord les Allemands.

S.I. : Vous êtes spécialisé dans la critique des textes, mais vous avez fait de ce problème votre « terrain » préféré de « recherche historique ». Pourquoi ? Que voulez-vous dire quand vous affirmez que sur le problème des chambres à gaz et de l’extermination des juifs il y a une « conspiration du silence » ? Pourquoi devrait-il y en avoir une, et de la part de qui ?

R.F. : Pour moi, la critique des textes et des documents vise à établir le degré d’authenticité et de véracité de ce qu’on lit. On cherche là à distinguer le vrai et le faux, le sens et le contresens, etc. Je suppose que ce souci devait presque fatalement me conduire à la détection de certains faux historiques et, en particulier, à la détection de ce qui, dans quelques années, apparaîtra à tout historien comme un faux monumental.

La conspiration du silence autour des ouvrages révisionnistes fait que ces ouvrages sont pour la plupart des « samizdat ».[57] Quant aux auteurs qui parviennent à briser le mur du silence, ils sont traités de nazis, ce qui les confine dans un ghetto. Les procédés utilisés contre les historiens ou les individus non conformistes vont de la pure criminalité aux poursuites judiciaires en passent par les procédés de basse police. Toutes sortes de lobbies font régner ou essaient de faire régner une atmosphère de terreur. J’en sais quelque chose. Je ne peux plus enseigner à l’université. Ma vie est devenue difficile. Je heurte des intérêts gigantesques. Des jeunes me soutiennent. La lumière se fera. Des juifs sont à mes côtés ; ils veulent, eux aussi, dénoncer le mensonge et la persécution.

Je crois moins aux conspirations qu’à la force du conformisme. Les vainqueurs de la dernière guerre avaient besoin de nous faire croire à l’ignominie intrinsèque du vaincu. Soviétiques et Occidentaux, que tout séparait, avaient trouvé là un bon terrain d’accord. Hollywood et l’appareil de propagande stalinien ont conjugué leurs efforts. Quel fracas de propagande ! Les principaux bénéficiaires de l’opération ont peut-être été l’État d’Israël et le sionisme international. Les principales victimes ont été le peuple allemand – mais non pas ses dirigeants – et le peuple palestinien tout entier. Mais aujourd’hui il y a de la zizanie dans l’air. Sionistes et Polonais nous présentent déjà des versions bien divergentes d’Auschwitz.

S.I. : Vous contestez une très grande partie des méthodes que les historiens «officiels» ont appliquées à cette recherche historique. Ce chapitre de l’histoire du XXe siècle n’aurait pas été écrit comme il faut. Pourquoi, et pourquoi l’auraient-ils fait?

R.F. : Les historiens officiels ont manqué à leurs obligations. Ils n’ont pas observé dans cette affaire les méthodes de routine de la critique historique. Ils ont suivi le courant général, celui qu’imposent les médias. Ils se sont laissé absorber par le système. Un historien officiel comme le professeur d’université Hellmut Diwald va au devant de terribles ennuis s’il risque simplement une phrase pour dire que le «génocide», malgré l’abondante littérature qui lui est consacrée, est une affaire qui pour l’essentiel « n’est pas encore bien élucidée ». Sous la pression des organisations juives allemandes, la deuxième édition de son Histoire des Allemands vient d’être « refondue et améliorée » (sic !) là où il le fallait.

Le courage de Paul Rassinier est précisément d’avoir appliqué les méthodes de routine de la critique historique. Aux accusateurs il a dit en quelque sorte : «Montrez-moi vos preuves», «Votre document offre-t-il des garanties d’authenticité?», « Êtes-vous sûr que cette expression, que cette phrase ont bien le sens que vous leur attribuez ? », « D’où viennent vos chiffres ? », «Comment a-t-on pu établir cette statistique ?», « D’où vient la légende de cette photo ? Qui me dit que cette vieille femme et cet enfant que je vois sur cette photo sont “sur le chemin de la chambre à gaz” ? », « Cet amas de chaussures signifierait-il qu’on gazait des gens dans ce camp ou bien que beaucoup de détenus de ce camp étaient précisément employés à fabriquer des chaussures ? », « Où est le manuscrit de cet extraordinaire témoignage qui ne devrait avoir qu’une forme et que je vois publié sous les formes les plus contradictoires, y compris par le même historien ? »

Paul Rassinier, modeste professeur d’histoire et de géographie, a donné une remarquable leçon de clairvoyance et de probité à ses éminents collègues de l’université. Révolutionnaire authentique, résistant authentique, déporté authentique, cet homme aimait la vérité comme il faut l’aimer : très fort et par-dessus tout. Il a dénoncé ce qu’il appelle « le mensonge d’Ulysse ». Ulysse, on le sait, a connu cent épreuves dans l’exil, mais, revenu chez lui, il en a raconté mille. Nous savons que l’homme a beaucoup de mal à ne pas affabuler. Il est souvent friand d’extraordinaires histoires de chasse, de pêche, d’amour, d’argent. Mais surtout il se régale de récits d’atrocités.

L’Américain Arthur R. Butz, lui, a écrit un livre magistral sur La Mystification du XXe siècle (The Hoax of the 20th Century). Ce livre provoque le désarroi chez les «exterminationnistes». La démonstration est imparable. Sa traduction vient d’être pratiquement interdite en Allemagne par inscription sur la liste des « ouvrages dangereux pour la jeunesse ».[58]  

 

Mme Ursula Haverbeck – poursuivie à maintes reprises et, malgré son âge avancé, même emprisonnée pour ses opinions sur l’histoire de “l’Holocauste” – tient un exemplaire de l’important ouvrage révisionniste du juge allemand Wilhelm Stäglich.

L’Allemand Wilhelm Stäglich a publié Le Mythe d’Auschwitz (Der Auschwitz Mythos). Le groupe suédois de Jewish Information annonce un Auschwitz Exit. D’autres juifs ont écrit dans le sens révisionniste : J. G. Burg, en Allemagne, par exemple. Et tout récemment, la revue d’extrême gauche La Guerre sociale vient de publier une étude intitulée De l’exploitation dans les camps à l’exploitation des camps.

En Angleterre, aux États-Unis, en Allemagne (dans ce dernier pays la persécution des révisionnistes est impitoyable), en Australie, en Belgique, en Espagne, en France, un peu partout dans le monde, des voix s’élèvent pour demander qu’on renonce enfin à une absurde propagande de guerre.

Je connais même, mais je ne peux donner ici leurs noms, des historiens officiels qui se réveillent du cauchemar. Peut-être vont-ils se décider à renoncer aux délices de ce que l’historien révisionniste David Irving appelle « l’inceste entre historiens ». Cette expression imagée illustre la pratique qui consiste sur un sujet donné à ressasser voluptueusement ce que d’autres historiens ont affirmé et à ne renouveler le sujet que par de subtiles surenchères. Il faut avoir assisté à un congrès d’historiens traitant du nazisme. Quelle étrange communion dans le respect du tabou ! Et comme on se surveille et se sent surveillé ! Malheur à qui perturberait la cérémonie expiatoire par l’expression d’une thèse non officielle ! Huées et censure.[59]  

S.I. : Est-ce que vous êtes antisémite ? Comment jugez-vous le nazisme ?

R.F. : Je ne suis pas antisémite. Il faut éviter de voir des antisémites partout. Les juifs qui dénoncent l’imposture du « génocide » sont comme les catholiques qui disent qu’il y a une imposture de Fatima (où des milliers de témoins auraient vu danser le soleil). La vérité, ou sa recherche, ne saurait être antisémite.

Le nazisme était dans les faits la dictature d’un Führer. Il est mort avec son Führer le 30 avril 1945. Mon ennemi est vaincu. Ne comptez pas sur moi pour cracher sur son cadavre. En tant qu’homme je n’admets pas qu’on diffame le peuple allemand en lui attribuant des crimes qui seraient sans précédent dans l’histoire des hommes. Et je n’admets surtout pas qu’on l’ait si bien « rééduqué » qu’il est le premier à croire à ces crimes et qu’il se diffame lui-même autant et plus que le lui demandent ses dirigeants. En tant qu’observateur, je constate qu’Adenauer, Brandt et Schmidt répètent la leçon des vainqueurs de l’Ouest tandis que leurs homologues de l’Allemagne de l’Est répètent la leçon des vainqueurs de l’Est. C’est de la Realpolitik, je suppose.

S.I. : Vous niez également que le nombre des victimes, les six millions, soit crédible. Mais même s’il y avait eu moins de victimes, est-ce que cela changerait quelque chose au fait qu’il y a eu génocide ? Et peu importerait en fait le nombre des victimes ?

R.F. : Six millions d’hommes, c’est la population d’un pays comme la Suisse. Personne au procès de Nuremberg n’avait la moindre possibilité d’étayer un chiffre aussi extravagant. C’est le 14 décembre 1945 au matin que le procureur américain Dodd essayait d’accréditer ce chiffre par la lecture d’une déclaration du témoin Höttl[60]. L’après-midi du même jour il était contraint de battre en retraite sur l’intervention de l’avocat Kauffmann bien décidé à demander la comparution de ce témoin pour lui demander compte de ce chiffre. Le malheur est que la presse et les historiens ont retenu le chiffre comme si le tribunal lui-même y avait cru si peu que ce fût. [Rectification de 1997 : Le tribunal a bel et bien avalisé le chiffre de six millions (voy. TMI, I, p. 266, 311) ; il attribue ce chiffre à Eichmann alors qu’il s’agit d’une estimation attribuée par Wilhelm Höttl à son camarade Eichmann.]

Mon estimation est la suivante : 1/ le nombre des juifs exterminés par les nazis (ou victimes du «génocide») est heureusement égal à zéro ; 2/ le nombre des Européens tués par faits de guerre (des faits de guerre souvent atroces) pourrait être de l’ordre de 40 millions ; parmi eux, celui des juifs européens pourrait être de l’ordre d’un million mais, plus probablement, de plusieurs centaines de milliers si l’on ne compte pas les juifs combattant sous les uniformes militaires alliés. J’insiste sur le fait qu’il s’agit de ma part d’une estimation sans caractère proprement scientifique. En revanche, j’ai d’assez bonnes raisons de penser que le chiffre des morts d’Auschwitz (juifs et non-juifs) s’est élevé à 50.000 environ (cinquante mille) et non pas à quatre millions comme on l’a longtemps prétendu avant de se contenter d’un million maintenant comme le fait l’institut d’histoire contemporaine de Munich. Quant au nombre des morts de tous les camps de concentration de 1933-34 à 1945, je pense qu’il a dû être de 200.000 ou, au plus, de 360.000. Un jour je citerai mes sources mais je dis aujourd’hui que, si on y employait les ordinateurs, on pourrait sans doute vite savoir le nombre réel des morts. Les déportés étaient fichés par de nombreuses instances. Ils ont laissé de nombreuses traces. [Rectification de 1997 : Au vu des registres mortuaires (Sterbebücher), incomplets, le total des morts d’Auschwitz et de près de quarante sous-camps pourrait avoir été de cent cinquante mille. Quant au total des morts de tous les camps, il est encore impossible à déterminer.]

S.I. : Vous rendez-vous compte que vous pourriez contribuer ainsi à une espèce de «réhabilitation» du nazisme ?

R.F. : Est-ce réhabiliter Néron que de dire que nous ne possédons aucune preuve qu’il a fait incendier Rome ? Ce qu’il faut avoir le souci de réhabiliter ou de rétablir, c’est la vérité, du moins quand nous le pouvons. L’historien n’a pas à se préoccuper des intérêts de Pierre ou de Paul. L’important pour moi est d’apporter ma contribution à une histoire véridique de la Seconde Guerre mondiale. Si un ancien nazi venait me dire que les prétendues « chambres à gaz » et le prétendu «génocide» des juifs forment un seul et même mensonge historique, je l’approuverais comme s’il me disait que deux et deux font quatre. Cela n’irait pas plus loin et je le laisserais à ses idées politiques.

Le néo-nazisme est en grande partie une invention des médias qui nous vendent même un nazisme de sex-shop. C’est comme la prétendue « filière Odessa » ou les colonies nazies en Amérique du Sud. Ou les réapparitions chroniques d’Hitler ou de Bormann. Il s’en gagne de l’argent avec ces inventions. En Allemagne, je crois que ceux que leurs adversaires politiques qualifient de « néo-nazis » forment 0,7% du corps électoral. Nous vivons dans la fantasmagorie, dans une sorte de nazisme sans nazis. Je renvoie là-dessus aux pertinentes analyses de Gilbert Comte parues dans Le Monde du 29 et du 30 mai 1979. Rien n’étant gratuit en ce monde, il va de soi que la déconstruction de ce délire fait apparaître un jeu complexe d’intérêts, de passions, de conflits à l’échelle de la planète. L’État d’Israël a un intérêt vital au maintien de cette fantasmagorie qui n’a pas peu contribué à la possibilité de sa création en 1948. Même un État comme le nôtre a intérêt à masquer la réalité d’une foule de conflits grâce au maintien dans tous les esprits d’une mobilisation contre le pire ennemi qui soit : la fameuse bête immonde du nazisme, une bête morte il y a trente-cinq ans et sur le compte de laquelle il est permis de se défouler. D’où ces perpétuelles cérémonies expiatoires, ces condamnations aux flammes éternelles, cette nécessité de la vengeance, du châtiment, de la dénonciation sans limite de temps, de lieu ou de personne.

 

Cet énorme “mémorial de l’Holocauste“ prévu en plein cœur de Londres est le dernier en date de nombreux projets conçus pour faire sortir le sujet de l’histoire et lui conférer un statut incontestable, quasi-religieux.

S.I. : Ne croyez-vous pas que traiter ainsi le problème du génocide juif soit une façon d’en discréditer le souvenir sur lequel se fonde principalement la conviction répandue que l’antisémitisme est le pire de tous les racismes pratiqués au cours du XXe siècle ? Un souvenir discrédité ne sert en effet à rien.

R.F. : L’antisémitisme n’est pas le pire des racismes mais une bonne façon de nous le faire croire est précisément de nous faire croire au « génocide » des juifs. Les sionistes sont allés trop loin. Ceux qui avaient voulu refuser le principe des «réparations financières» versées par l’Allemagne au nom, en particulier, du «génocide», auraient dû être écoutés. Malheureusement Ben Gourion pour l’État d’Israël et Nahum Goldmann à la fois pour l’État d’Israël et pour la Diaspora ont voulu tirer un gigantesque profit financier de cette affaire. Adenauer s’y est prêté. Cela donne à l’imposture du « génocide » une coloration encore plus fâcheuse. Lisez la stupéfiante interview de Nahum Goldmann parue dans le numéro 624 du Nouvel Observateur (25 au 29 octobre 1976) : on a rarement vu un homme aussi ébahi et heureux d’avoir réussi une splendide opération politico-financière.[61]  

 

Robert Faurisson avec Lady Michèle Renouf à Paris le 11 juillet 2006

S.I. : Au cours de votre polémique avec tous ceux qui contestent cette thèse, vous avez également affirmé qu’une bonne partie de ce que sait le public n’est que légende, et qu’elle aurait été rendue possible grâce à une utilisation « indiscriminée » des mass media. Que voulez-vous dire exactement avec cela ? [Rectification de 1997 : le journaliste italien me prête ici un mot, « indiscriminée », qui n’est pas de mon vocabulaire.]

R.F. : Ce point est grave et passionnant. La responsabilité des médias dans toute cette affaire est écrasante. Pendant trente-cinq ans, sur les cinq continents, on nous a présenté comme une vérité cette légende du « génocide » et des «chambres à gaz». Des milliards d’hommes ont été ainsi abusés. C’est vertigineux. Quelle leçon pour ceux qui croient à la qualité d’une information diverse et contradictoire ! Il a fallu la lutte héroique de quelques individus, de quelques esprits non conformistes pour que se fissure l’écran de la vérité officielle. Je pourrais écrire une longue étude sur la façon dont les journaux français et la télévision française s’y prennent pour étouffer l’information. Les tribunaux les y aident et les pouvoirs publics dans leur ensemble. Les journalistes craignent que dans un proche avenir on n’institue une banque des données de l’information. Cette information résulterait d’un tri qu’ils n’auraient guère de moyens de contrôler. J’ai un conseil à leur donner. S’ils veulent savoir comment on risque de les tromper, qu’ils se penchent sur le passé et, pour quelques-uns d’entre eux, sur leur propre passé. Pour savoir comment on risque de mentir un jour, qu’ils voient comment on a préservé avec un soin jaloux le plus beau mensonge de tous les temps. Quand Louis XIV mentait, ses mensonges ne dépassaient guère quelques provinces. Aujourd’hui, le mensonge peut prendre des dimensions véritablement hollywoodiennes. Un « docu-drame » comme Holocaust est le couronnement d’un édifice. Il n’était pas concevable dans les années qui ont suivi la guerre et qui étaient pourtant bien haineuses. Il fallait trente ans et plus d’intoxication. Une drogue aussi forte qu’Holocaust ne pouvait s’administrer qu’à des esprits déjà longuement imprégnés d’autres drogues du même genre et qui en réclament spontanément de plus virulentes encore.

Mais l’overdose a produit des effets salutaires par le spectacle même que nous avons eu de notre déchéance. De saines réactions ont pu être notées. Je songe là en particulier à une réaction tout à fait remarquable du « juif libre » Michel Rachline dans un numéro du Figaro Magazine (3 mars 1979).

La non-existence des « chambres à gaz » et du « génocide » est une bonne nouvelle. L’homme, pourtant capable de toutes les horreurs, n’a pas été capable de celles-là. Il y a mieux : des millions d’hommes qu’on nous présentait comme des complices d’un crime monstrueux ou comme des lâches ou comme des menteurs ont été honnêtes. J’ai déjà dit que les juifs accusés par leurs enfants de s’être conduits comme des moutons que les Allemands auraient menés à l’abattoir ne méritaient pas cette accusation. J’ajoute que les accusés de Nuremberg et de mille autres procès disaient la vérité quand ils affirmaient à leurs juges-accusateurs ne rien savoir de ces épouvantables massacres. Le Vatican et la Croix-Rouge disaient vrai quand ils confessaient piteusement la même ignorance. Les Américains, les Anglais, les Suisses, les Suédois et tous ces peuples ou gouvernements à qui aujourd’hui des juifs extrémistes reprochent d’avoir été inactifs pendant que, paraît-il, fonctionnaient les abattoirs nazis, n’ont plus à se conduire en coupables repentants. Le résultat le plus méprisable de cette gigantesque imposture était et restera encore pour un certain temps cette mauvaise conscience que les juifs extrémistes ont créée chez tant de peuples et en particulier dans le peuple allemand. Je ne voudrais surtout pas donner l’impression que je cherche si peu que ce soit à faire l’apologie du nazisme. Je crois même que je suis capable de présenter une analyse sévère de ce genre d’idéologie. Je ne proposerai pas cette analyse aussi longtemps que le faux nazisme dont nous assomment les «exterminationnistes» n’aura pas été dénoncé par l’ensemble des historiens officiels. Ces gens-là, en attaquant un nazisme qui n’a jamais existé, donnent l’impression d’être incapables d’attaquer la réalité de ce qu’a été le nazisme. Ils me font penser à ceux qui représentent le Mal sous la forme du diable avec des grils, des pals et des fours. Le Mal en réalité, nous le savons bien, est dans les systèmes de vie que l’homme s’est créés. Aussi longtemps qu’on s’en prendra à des formes mythiques du mal, le mal se portera bien. Notre société est déboussolée. En plein XXe siècle elle a réinventé le diable. Elle combat un ennemi imaginaire. Elle a mieux à faire. Un effort d’analyse s’impose. Ouvrons les yeux sur ce que les médias ont fait de nous. Ce que le pouvoir cherche à masquer, démasquons-le. En tout domaine.



[Entretien paru en italien dans Storia Illustrata, n° 261, août 1979, p. 36-65. Les notes ont été ajoutées à la version française publiée dans VHVP ?, p. 171-212. Il est à noter que la discussion s’est poursuivie dans les colonnes de Storia Illustrata jusqu’en décembre de 1979.]

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Notes

[1] Cette légende absurde (interrogez là-dessus un anatomiste, un chimiste, un spécialiste quelconque) a été reprise, mais sans grand succès, à propos de la Seconde Guerre mondiale. S’il faut en croire Gitta Sereny, les responsables allemands de l’investigation des «crimes nazis» (Zentrale Stelle der Landesjustizverwaltungen zur Aufklärung NS-Verbrechen) ont « infirmé » l’information selon laquelle les nazis avaient pu utiliser des corps de juifs pour en faire du savon ou des engrais. (Ces responsables travaillent à Ludwigsburg sous la direction du procureur général Adalbert Rückerl, exterminationniste convaincu.) Gitta Sereny rapporte ce fait dans Into That Darkness (André Deutsch, Londres 1974) en note 2 de la page 150 de la traduction française : Au fond des ténèbres, Denoel, Paris 1975. Cependant, s’il faut en croire Pierre Joffroy, des « barres de savon juif » se trouvent aujourd’hui enterrées dans le cimetière juif de Haifa (Israël). En effet, Pierre Joffroy, dans un article consacré à Anne Frank, évoquait en 1956 « ces quatre barres de ‘savon juif’ fabriquées avec des cadavres dans les camps d’extermination et qui, trouvées en Allemagne, furent revêtues d’un linceul, en 1948, et pieusement ensevelies selon les rites dans un coin du cimetière de Haifa (Israël) ». Cet article est paru dans le magazine Paris-Match n° 395 du 3 novembre 1956, p. 93. 

[2] Voyez cette photo de l’U.S. Army qui a fait le tour du monde et que Arthur R. Butz reproduit à la page 191 de The Hoax of the Twentieth Century, Noontide Press, 3e édition, Torrance/California 1979.
[3] « […] für die Degesch vom 20. Juni 1922 ab vom Reichspatentamt patentiert » (Justiz und NS-Verbrechen, University Press, Amsterdam Tome XIII [1975], p. 137).
[4] « Un gaz contre les renards », Le Quotidien de Paris, 2 septembre 1977. Voyez aussi une revue de chasse : Le Saint-Hubert, avril 1979, p. 180-181, « Méthodes de réduction de la population vulpine ».
[5] Je ne suis pas actuellement en mesure de prouver ce que j’avance là. J’ai découvert ce point dans les archives du Centre de documentation juive contemporaine de Paris dont l’entrée m’est interdite depuis janvier 1978, en raison de mes opinions en matière d’histoire.
[6] Cette expression semble avoir été créée par le groupe de chercheurs suédois réuni à Täby (Suède) autour de Ditlieb Felderer et qui prépare un ouvrage sur « le mensonge d’Auschwitz » qui sera intitulé Auschwitz Exit.
[7] Parmi ces titres trompeurs on peut citer, de Pierre-Serge Choumoff, Les Chambres à gaz de Mauthausen (31, boulevard Saint-Germain, Paris, Ve), 1972, 96 pages.
[8] Georges Wellers, « La “solution finale de la question juive” et la mythomanie néonazie », Le Monde Juif, n° 86, avril-juin 1977, p. 41-84. Cet article porte le titre, en anglais, de « Reply to the Neo-Nazi Falsification of Historical Facts concerning the Holocaust » ; il occupe les pages 105-162 d’un ouvrage publié en 1978 par The Beate Klarsfeld Foundation à New York sous le titre de The Holocaust and the Neo-Nazi Mythomania, XVIII-216 pages.
[9] Le camp d’Auschwitz a eu trois commandants successifs : Rudolf Höss, Arthur Liebehenschel et Richard Baer. Le premier a été interrogé par les Anglais, puis par les Polonais, qui l’ont exécuté ; le deuxième a été exécuté par les Polonais ; le troisième est subitement mort en prison alors que se préparait le fameux « Procès d’Auschwitz » à Francfort (1963-1965). À eux seuls, les Polonais semblent avoir interrogé et jugé 617 personnes (nazies ou alliées des nazis) en rapport avec la question d’Auschwitz ; ce chiffre est donné par Hermann Langbein à la page 993 de Der Auschwitz-Prozess, Europa Verlag, Vienne 1965, 2 tomes. De leur côté les Français, les Anglais et les Américains ont souvent eu à interroger ou à juger d’anciens gardiens d’Auschwitz. Il est surprenant que, de la masse énorme de ces interrogatoires et procès, il soit sorti une quantité aussi dérisoire de renseignements sur les prétendus massacres en «chambres à gaz». À ma connaissance on n’a jamais fait mention d’« aveux » ou même d’un renseignement quelconque de la part de Liebehenschel ou de Baer sur les « chambres à gaz ». Le vrai « procès des chambres à gaz » d’Auschwitz a été – on ne le dira jamais assez – celui des architectes Walter Dejaco et Fritz Ertl à Vienne (Autriche) en 1972.
Ce procès déclenché par Simon Wiesenthal et présenté comme une affaire sensationnelle devait très vite apparaître comme un fiasco pour l’accusation. Les deux hommes à qui l’on reprochait d’avoir « construit et réparé les gigantesques chambres à gaz et fours crématoires d’Auschwitz-Birkenau » surent apparemment démontrer en techniciens que, s’ils avaient effectivement construit ou fait construire les fours crématoires, ils ne risquaient certes pas d’avoir dessiné des plans de « chambres à gaz » mais seulement des plans des chambres froides qui flanquaient ces fours crématoires. Les deux architectes furent acquittés.
[10] Kommandant in Auschwitz/Autobiographische Aufzeichnungen von Rudolf Höss, Eingeleitet und Kommentiert von Martin Broszat, Deutsche Verlags-Anstalt, Stuttgart 1958. C’est à la page 166 de ce livre, dans le fragment de confession que Höss aurait rédigé en novembre 1946, que se trouve le passage suivant : « Eine halbe Stunde nach den Einwurf des Gases wurde die Tür geöffnet und die Entlüftungsanlage eingeschaltet. Es wurde sofort mit dem Herausziehen der Leichen begonnen. » Et c’est à la page 126 du livre, dans le fragment daté de février 1947, qu’il est dit que l’équipe chargée de sortir les cadavres des « chambres à gaz » faisait ce travail avec une « morne indifférence » « mit einer stumpfen Gleichmütigkeit » «comme s’il s’agissait de n’importe quelle besogne quotidienne» (« als wenn es irgend etwas Alltäglisches wäre »). Höss est censé ajouter : « Beim Leichenschleppen assen Sie oder rauchten. » Autrement dit : « Tout en traînant les cadavres, ils mangeaient ou fumaient. » Pour Höss, ils ne cessaient d’ailleurs de manger. Ils mangeaient quand ils extrayaient les cadavres hors des chambres, quand ils enlevaient les dents en or, quand ils coupaient les cheveux, quand ils traînaient leur charge vers les fosses ou vers les fours. Höss ajoute même cette énormité : «Aux fosses ils entretenaient le feu, ils arrosaient [les cadavres] avec la graisse qui s’accumulait, ils fouillaient dans les montagnes de cadavres en feu pour faciliter l’arrivée de l’air». Il ne nous dit pas comment la graisse faisait pour n’être pas brûlée elle-même (on ne rôtit pas les corps à la broche comme s’il s’agissait de poulets mais on les carbonise en tas accumulés sur le sol ou sur les bûchers). Il ne nous dit pas comment les hommes pouvaient approcher de ces formidables bûchers pour en recueillir les flots de graisse (!), ni comment ils pouvaient fouiller dans ces montagnes de cadavres pour faciliter le passage de l’air. L’absurdité de cet « arrosage avec graisse accumulée » (« das Übergiessen des angesammelten Fettes ») est d’ailleurs telle que le traducteur français du livre présenté par Martin Broszat a très discrètement omis de traduire ces cinq mots allemands (Rudolf Höss, Le Commandant d’Auschwitz parle…, traduit de l’allemand par Constantin de Grunwald, Julliard, Paris 1959, réimpression du 15 mars 1970, p. 212).
[11] Pour les différents procès dits « de Nuremberg », les Américains ont dépouillé de nombreux documents techniques relatifs au Zyklon B. S’ils avaient lu ces documents avec attention et s’ils avaient poursuivi leurs recherches, comme je l’ai fait moi-même, dans certains ouvrages techniques qui étaient en possession de la Library of Congress de Washington, ils se seraient aperçus de la somme incroyable d’impossibilités techniques contenue dans tous les témoignages selon lesquels les Allemands avaient utilisé le Zyklon B pour tuer des êtres humains en « chambres à gaz ». Je consacrerai ailleurs qu’ici une étude aux quatre documents qui, pour moi, anéantissent la légende des « chambres à gaz ». Ces quatre documents sont d’abord deux documents enregistrés par les Américains pour les procès de Nuremberg, puis deux études techniques signées de Gerhard Peters et que l’on peut consulter à la bibliothèque de Washington. Je rappelle que Gerhard Peters a été, pendant la guerre, le directeur temporaire de la firme DEGESCH (Deutsche Gesellschaft für Schädlingsbekämpfung, Société allemande pour la lutte contre les nuisibles) qui contrôlait notamment la distribution de Zyklon B. Après la guerre, Gerhard Peters allait être plusieurs fois traduit en justice par ses compatriotes : il n’avait, disait-il, jamais entendu parler pendant la guerre d’un emploi homicide du Zyklon B.
 
– Documents de Nuremberg (documents NI, c’est-à-dire « Nuremberg, Industrialists ») : 
a) NI-9098, enregistré seulement le 25 juillet 1947 : brochure intitulée Acht Vorträge aus dem Arbeitgebiet der Degesch (Eight lectures on aspects of Degesch’s field of operation / Huit exposés sur le champ d’activités de la Degesch) et imprimée en 1942 pour usage privé. À la fin de cette brochure, p. 47, apparaît un tableau descriptif de chacun des huit gaz fabriqués par la firme. Au point n° 7 de la description on lit pour le Zyklon B : «Luftbarkeil: wegen starken Haftvermögens des Gases an Oberflächen, erschwert u. langwierig » (Ventilation properties: complicated and long to ventilate since the gas adheres strongly to surfaces / Ventilation : compliquée et longue vu que le gaz adhère fortement aux surfaces) ;
b) NI-9912, enregistré seulement le 21 août 1947 : affiche intitulée Richtlinien für die Anwendung von Blausäure (Zyklon) zur Ungeziefervertilgung (Entwesung) (Directives for the use of prussic acid [Zyklon] for the destruction of vermin [Disinfection] – Directives pour l’usage de l’acide prussique [Zyklon] pour détruire la vermine [désinfection]). Ce document est d’une importance capitale ; mieux que tout autre, il montre à quel point le maniement du Zyklon B ne peut être le fait que d’une personne entraînée. Le temps requis pour que le produit détruise la vermine va de 6 heures par temps chaud à 32 heures par temps froid ; la durée normale est de 16 heures. Cette longue durée s’explique sans doute par la composition du Zyklon. Le Zyklon est de l’acide prussique ou cyanhydrique absorbé par un support de diatomite. Le gaz se dégage lentement en raison même de la nature du support. Cette lenteur est telle qu’on ne comprend pas comment les Allemands auraient pu choisir le Zyklon pour liquider des foules humaines. Il leur aurait été beaucoup plus facile d’utiliser de l’acide cyanhydrique sous sa forme liquide. Ils disposaient d’importantes quantités de cet acide dans les laboratoires de l’I.G.-Farben d’Auschwitz où ils travaillaient notamment à la préparation du caoutchouc synthétique. C’est du document NI-9912, reproduit dans le Vol. I d’Écrits révisionnistes (1974-1998), p. 18-27, que je tire les informations concernant l’emploi du Zyklon B pour le gazage d’un baraquement, la durée de l’aération (au moins 21 heures), etc.
 
– Documents de la Library of Congress : il s’agit de deux études techniques écrites par Gerhard Peters et publiées toutes deux dans Sammlung chemischer und chemisch-technischer Vorträge, l’une en 1933 dans Neue Folge Heft 20 et l’autre dans Neue Folge Heft 47a en 1942 (revue éditée par Ferdinand Enke à Stuttgart). En voici les titres, suivis de la cote de la Library of Congress :
a) « Blausäure zur Schädlingsbekämpfung » (QDI, S2 n.f., hft 20, 1933, 75 p.)
b) « Die hochwirksamen Gase und Dämpfe in der Schädlingsbekämpfung » (QDI, S2 n.f., hft 47a, 1942, 143 p.). Soit dit en passant, on admirera que cette revue publiée en pleine guerre en Allemagne soit parvenue également en pleine guerre à la Library of Congress de Washington ; c’est ainsi que le numéro de 1942 a été enregistré à Washington… le 1er avril 1944 !
 
[12] La réglementation française concernant l’emploi de l’acide cyanhydrique est aussi draconienne que l’allemande; voyez le décret 50-1290 du 18 octobre 1950 du ministère de la Santé publique.
[13] Le plan qui nous permet de donner ces dimensions au centimètre près se trouve dans les archives du musée d’Etat d’Oswiecim (Auschwitz). La cote de la photo de ce plan est : Neg. 519. Les plans des Kremas IV et V sont encore plus intéressants que ceux des Kremas II et III. Ils prouvent en effet que les trois pièces abusivement qualifiées de « chambres à gaz » étaient d’inoffensives pièces, dotées de portes et de fenêtres ordinaires. Il n’y a pas de cave, ni de grenier. Le seul moyen pour les SS de « jeter le Zyklon » dans ces pièces « en venant de l’extérieur » aurait été le suivant : il aurait fallu que les SS prient leurs futures victimes, entassées à plusieurs centaines ou milliers dans 236,78 mètres carrés, de bien vouloir ouvrir les fenêtres pour qu’ils « jettent le Zyklon » – après quoi, les victimes auraient soigneusement refermé ces fenêtres, puis elles se seraient abstenues de briser les vitres jusqu’à ce que mort s’ensuive. On comprend vraiment que les communistes polonais se montrent si discrets sur le compte de ces plans et qu’ils préfèrent évoquer les « aveux » de Höss sans fournir beaucoup d’illustrations topographiques.
[14] Ces intéressants vestiges des Kremas sont visibles derrière une grande vitrine de l’arrière-salle qui, dans le bloc d’exposition n° 4, est consacrée aux Kremas.
[15] Ces détails sur la première exécution aux gaz toxiques ont été donnés par le journal belge Le Soir du 9 février 1974 ; sous la rubrique « Il y a 50 ans », ce journal reproduisait un article du Soir du 9 février 1924.
[16] Le résumé que je donne ici d’une exécution par l’acide cyanhydrique s’inspire d’une enquête qu’un avocat américain a bien voulu mener pour moi auprès de six pénitenciers et auprès d’une firme fabriquant des chambres à gaz. Les six pénitenciers sont les suivants : pénitenciers de San Quentin (Californie), de Jefferson City (Missouri), de Santa Fe (Nouveau Mexique), de Raleigh (Caroline du nord), de Baltimore (Maryland), de Florence (Arizona). La firme est celle d’Eaton Metal Products Co. de Denver (Colorado). Il va de soi qu’il y a des variantes dans le mode d’exécution d’un pénitencier à l’autre. J’ai personnellement obtenu l’autorisation de visiter l’une de ces chambres à gaz. La feuille de procédure (« Gas Chamber Procedure Check Sheet ») révèle que la simple préparation de la chambre pour une exécution exige deux jours de travail pour deux employés à raison de huit heures de travail par jour chacun. La chambre une fois prête, l’opération elle même se déroule en 47 temps. Cette feuille ne suffit pas du tout à se faire une idée de la complication des tâches puisqu’il s’agit d’une simple énumération de manœuvres. Prenons un exemple : la dernière indication de manœuvre est ainsi rédigée : « Empty Chamber / Body Removed » (Vider la chambre / enlèvement du corps). Or, ces mots signifient ceci : le médecin et ses deux assistants doivent, après avoir attendu le temps réglementaire, pénétrer dans la chambre en portant masque à gaz, tablier de caoutchouc et gants de caoutchouc ; le médecin doit passer la main dans la chevelure du mort pour en chasser les molécules d’acide cyanhydrique qui y seraient restées ; les deux assistants doivent, avec un jet, soigneusement laver le corps ; ils doivent en particulier laver l’intérieur de la bouche et toutes les ouvertures du corps ; ils ne doivent pas oublier de laver avec grand soin le pli des bras et le pli des genoux. La simple vue d’une de ces petites chambres à gaz faites pour tuer un seul condamné rend dérisoires ces locaux de pierres, de bois et de plâtre qu’on nous présente comme étant d’anciennes chambres à gaz allemandes. Si la chambre à gaz américaine est faite exclusivement d’acier et de verre, c’est pour une raison de bon sens et pour une raison plus spécialement technique. La première raison, c’est que l’acide ayant tendance à adhérer aux surfaces et même à les pénétrer il faut éviter toute matière qui se prêterait à cette adhérence et à cette pénétration. La seconde raison est que, lorsque les ventilateurs vident l’air de la chambre, il y a un risque d’implosion ; d’où l’épaisseur remarquable de l’acier et des verres de l’habitacle. Il va de soi que la très lourde porte d’acier ne peut se fermer qu’avec un volant.
[17] Les communistes polonais eux-mêmes reconnaissent que le tatouage avait pour but de rendre les fuites plus difficiles (et de faciliter l’élucidation de la provenance d’un fugitif rattrapé); voyez Contribution à l’histoire du KL-Auschwitz, éditions du musée d’État d’Oswiecim, 1968, p. 16 et 99.
[18] Louis De Jong in Viertelsjahrshefte für Zeitgeschichte, Munich 1969, Heft 1, p. 1-16 : « Die Niederlande und Auschwitz ». Sensible au caractère délicat de ce genre de révélations, le directeur de la revue, H. Rothfels, s’explique dans un avant-propos (Vorbemerkung) sur la raison qui l’a conduit à publier cette étude. Cette raison est que M. Louis De Jong n’étant pas allemand, il serait d’autant moins soupçonné de faire l’apologie du national-socialisme qu’au contraire il avait en tant que directeur d’un institut officiel comme celui d’Amsterdam, fourni tous les gages souhaitables de son sérieux. Cet avant-propos donne une idée de la situation où se trouvent les historiens allemands : il y a certaines vérités qu’ils ne peuvent pas dire sans être soupçonnés de faire l’apologie du nazisme. Il faut savoir aussi que M. Louis De Jong est d’autant moins suspect qu’il est d’origine juive.
[19] Ces photographies aériennes ont été révélées au grand public par Dino A. Brugioni et Robert G. Poirier dans une brochure intitulée The Holocaust Revisited (Central Intelligence Agency, Department of Commerce, National Technical Information Service, Washington ; ST 79-10001, 19 pages). Les deux auteurs offrent un exemple intéressant d’aveuglement. Ils essayent à tout prix d’adapter ce que leur montre la réalité matérielle de ces photos avec ce qu’ils croient savoir de la réalité d’Auschwitz grâce à trois ouvrages exterminationnistes. Il y a une contradiction spectaculaire entre les photos et les commentaires qu’ils sont ainsi conduits à donner de ces photos.
[20] L’article 19 du statut du Tribunal militaire international dispose : « Le Tribunal ne sera pas lié par les règles techniques relatives à l’administration des preuves […] » (« The Tribunal shall not be bound by technical rules of evidence […] »« Der Gerichtshof ist an Beweisregeln nicht gebunden […] ».)
L’article 21 dispose : « Le Tribunal n’exigera pas que soit rapportée la preuve de faits de notoriété publique, mais les tiendra pour acquis […] » (« The Tribunal shall not require proof of facts of common knowledge but shall take judicial notice thereof […] » « Der Gerichthof soll nicht Beweis für allgemein bekannte Tatsachen fordern, sondern soll sie von Amts wegen zur Kenntnis nehmen […] ».)
[21] Mgr Piguet, Prison et déportation, éditions Spes, Paris 1947, p. 77.
[22] La prétendue « chambre à gaz » de Dachau porte aujourd’hui l’inscription suivante rédigée en cinq langues (allemand, anglais, français, italien, russe) :
 
 
J’ai demandé à Frau Barbara Distel, directrice du musée de Dachau, et au Dr Guerisse, président du Comité international de Dachau, sis à Bruxelles, ce qui leur permettait de qualifier de « chambre à gaz » un local « inachevé » ; on se demande en effet comment on peut savoir qu’un local inachevé est destiné à devenir, une fois achevé, une chose qu’on n’a encore jamais vue de sa vie. J’ai également voulu savoir si on avait fait procéder à une expertise technique, scientifique ou judiciaire de ce lieu. Sur ce second point la réponse a été que non. Sur le premier point je n’ai pas reçu de réponse. Chaque visiteur de Dachau ne serait-il pas en droit d’exiger des éclaircissements sur place ? Chaque Allemand ne serait-il pas en droit de demander aux accusateurs une preuve à l’appui de leur terrible accusation ? Car c’est une terrible accusation que de dire que telle ou telle personne a forgé une arme abominable avec l’intention de tuer des êtres humains dans une sorte d’abattoir.
[23] Voyez « Réflexions sur l’étude de la déportation », par Germaine Tillion, dans le numéro spécial intitulé « Le système concentrationnaire allemand (1940-1944) » de la Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale de juillet 1954. Consultez les pages 16, 17, 20, 21, 24, 26 et, surtout, la note 2 de la page 17, la note 2 de la page 18 et la note 1 de la page 20.
[24] Document de Nuremberg « Paris. Storey » PS-3870 : déclarations sous serment du policier Hans Marsalek. Les conditions dans lesquelles Ziereis aurait d’après ce policier avoué l’existence et le fonctionnement d’une « chambre à gaz » à Mauthausen valent d’être méditées. Elles font de l’interrogatoire une pure et simple séance de torture qui a duré de six à huit heures jusqu’à ce que Ziereis rende l’âme. Le policier lui-même dit qu’il a conduit l’interrogatoire du commandant pendant six à huit heures dans la nuit du 22 au 23 mai 1945. Il dit que Franz Ziereis était grièvement blessé, que trois balles l’avaient traversé de part en part et qu’il savait qu’il allait mourir. On peut voir aujourd’hui au musée de Mauthausen une photo prise au flash et qui représente Ziereis encore vivant tandis qu’assis près de lui un interné l’écoute ; il y a d’autres gens dans la pièce au chevet du moribond ; peut-être le général Seibel, commandant de la 11e division blindée américaine, et l’ancien médecin des internés, le déporté Dr Koszeinski, étaient-ils là, comme l’affirme le policier. Qu’un général de division et un médecin de profession aient admis de participer à cette séance de torture en dit long sur la mentalité de ceux qui estiment avoir un « nazi » sous la main : un « nazi » n’est pas un homme, mais une sorte de bête malfaisante. C’est bien ainsi, on peut en être sûr, que tous les commandants de camps ont été considérés. Il ne faut pas s’étonner des « aveux » qu’ils ont faits ou qu’on dit qu’ils ont faits.
[25] « Keine Vergasung in Dachau » par le Dr Martin BroszatDie Zeit, 19 août 1960 ; voy. sa traduction à la page 8 d’Écrits révisionnistes (1974-1998), Vol. I.
[26] Voyez l’ouvrage que je cite, ci-dessus, dans ma note 10 (R. Höss, Kommandant in Auschwitz). Le Dr Martin Broszat explique dans la note 1 de la page 167 pourquoi il ne donne pas la suite du texte de Höss. Il dit que dans cette suite, Höss nous livre des « données tout à fait déroutantes » (« völlig abwegige Angaben ») qu’il qualifie d’informations « qu’on ne peut absolument pas prendre au sérieux » (« müssen diese Mitteilungen als gänzlich unzuverlässig gelten »). Le Dr Broszat donne un exemple de ces aberrations, mais il prend soin de choisir la moins aberrante de ces aberrations. Quinze ans après la publication de son livre, il se trouve que les Polonais ont, à leur tour, donné ce qu’il est convenu d’appeler le texte de la confession de Höss. Et c’est là que, pour le coup, on s’aperçoit que les « aberrations » s’étaient multipliées sous la plume de Höss. Pour en avoir une idée, on pourra se reporter à l’ouvrage suivant : KL-Auschwitz in den Augen der SSVerlag des Staatlichen Auschwitz-Museums, Cracovie 1973, p. 135-136. Le Dr Broszat s’est disqualifié aux yeux de tout historien sérieux par la publication qu’il a ainsi faite de la «confession de Höss» et, avec un tant soit peu d’attention et d’honnêteté, il aurait dû conclure que cette confession, là où elle est auto-accusatrice, n’est qu’un amas d’absurdités et d’aberrations qui n’ont pu être dictées à Höss que par ses geôliers polono-staliniens.
[27] L’expression employée par le Dr Broszat est « vor allem » ; cette expression embarrassée me semble avoir été dictée par le désir de ne pas se prononcer sur l’authenticité de « chambres à gaz » qui ne sont situées ni en Pologne, ni dans l’Ancien Reich ; c’est le cas pour Mauthausen, situé en Autriche, et le Struthof, situé en Alsace.
[28] Par suite d’un phénomène fréquent en la matière, le Dr Broszat a pu donner l’impression qu’il rétractait plus ou moins ses affirmations courageuses du 19 août 1960. Il a écrit ou laissé écrire par des membres de son institut de Munich des lettres ou des articles où l’on se demande s’il revient sur les termes de sa lettre à Die Zeit. En réalité, à regarder les textes de près, on a surtout l’impression que le Dr Broszat fait des concessions de pure forme. Pour en juger, on se reportera aux textes suivants :
a) Réponse de Frau Dr S. Noller, le 26 octobre 1967, au journaliste de Paris-Match Pierre Joffroy. Cette réponse est partiellement publiée dans le livre de Pierre-Serge Choumoff (Les Chambres à gaz de Mauthausen, p. 73-74) que j’ai mentionné dans ma note 7.
b) L’avant-propos du Dr Broszat à une étude de Frau Dr Ino Arndt et du Dr Wolfgang Scheffler parue dans Viertelsjahrshefte für Zeitgeschichte d’avril 1976 et intitulée « Organisierter Massenmord an Juden in NS-Vernichtungslagern » (p. 105-135 ; avant-propos : p. 105-112) ;
c) Réponse de Frau Dr Ino Arndt, le 25 novembre 1977, au Pr Egon G. L. Rieder. Cette réponse a été publiée par MUT-Verlag, janvier 1979 (adresse : 3901 Asendorfen, Allemagne).
[29] Sur Treblinka ainsi que sur Belzec, Sobibor et Chelmno, voyez NS-Vernichtungslager im Spiegel deutscher Strafprozesse par Adalbert Rückerl, Deutscher Taschenbuch Verlag, Munich, édition originale en décembre 1977.
[30] O. Wormser-Migot, Le Système concentrationnaire nazi (1933-1945), thèse, Presses universitaires de France, Paris 1968, p. 541-544.
[31] Höss a été torturé. C’est par les Polonais eux-mêmes que nous le savons. Ils l’ont autorisé à le dire dans sa confession. Il peut y avoir plusieurs motifs à cette autorisation du juge d’instruction Jan Sehn. Comme Höss se répand en louanges sur la bonté de ses geôliers de Cracovie, il se peut qu’on ait voulu nous donner l’idée que, si Höss avait auparavant dit n’importe quoi dans ses dépositions recueillies par les Britanniques, c’est qu’il avait parlé sous la torture tandis que, cette fois-ci, dans sa prison de Cracovie, il s’exprimait en toute liberté. Dans son « empressement » à tout avouer à ses tortionnaires britanniques, Höss était allé jusqu’à parler du camp « d’extermination » de… « Wolzek près de Lublin » ; or, Wolzek n’a jamais existé ni près de Lublin, ni ailleurs en Pologne. Höss citait pourtant ce camp mythique dans le document NO-1210 du 14 mars 1946, puis dans le document PS-3868 du 5 avril 1946, puis dans le document Nl-034 du 20 mai 1946. Dans ce « Wolzek » terriblement embarrassant on a proposé de voir Belzec, ce qui est absurde puisque dans le document PS-3868 il est précisé par Höss qu’il y avait « trois autres camps d’extermination dans le Gouvernement général : Belzekx (sic), Treblinka et Wolzek » (« drei weitere Vernichtungslager in Generalgouvernment: Belzekx, Treblinka und Wolzek »). Cette solution absurde est imposée par la « bible » des recherches exterminationnistes que constitue The Holocaust. The Nuremberg Evidence (Part One: Documents) édité par Yad Vashem à Jérusalem et par le Yivo Institute de New York en 1976 (voyez p. 334). Une solution encore moins acceptable a été proposée par le procureur Adalbert Rückerl en note 5 de la page 37-38 de l’ouvrage que je cite, ci-dessus, dans ma note 29 (Vernichtungslager im Spiegel…). Ce magistrat n’hésite pas à dire que Wolzek est… Sobibor ! On n’en finirait pas de citer les aberrations contenues dans les papiers que la justice militaire britannique a fait signer à Höss. Pour ne prendre ici qu’un seul autre exemple, Höss situe à Treblinka une installation de gazage par camions qu’il situera ensuite à Culmhof ! Les Anglais lui font dire « Treblinka » (NO-1210 et PS-3868) là où les Polonais lui font dire « Culmhof » (NO-4498 B) ; or la distance, à vol d’oiseau, est de près de 250 km entre Treblinka qui est à l’est de Varsovie et Kulmhof ou Chelmno-sur-Ner qui est à l’ouest de Varsovie. Jan Sehn a donc autorisé son prisonnier à nous faire des révélations sur la manière dont il avait été traité avant de bénéficier de l’hospitalité si enviable de la prison de Cracovie. Les Anglais l’ont sérieusement malmené et cela à tel point que Höss a dû, dit-il, signer un procès-verbal dont il ne connaissait pas le contenu. Il commence par écrire ceci dans sa confession aux Polonais de Cracovie : « Es wurde übel zugesetz durch die Feld Security-Police. » (Je subis un traitement fâcheux de la part de la police de sécurité militaire britannique.) Et il ajoute : « Unter schlagenden Beweisen kam meine erste Vernehmung zustande. Was in dem Protokoll drin steht weiss ich nicht obwohl ich es unterschrieben habe. Doch Alkohol und Peitsche waren auch für mich zuviel. » (C’est sous arguments frappants que se déroula mon premier interrogatoire. Ce que contient le procès-verbal, je l’ignore, bien que je l’aie signé. L’alternance de l’alcool et du fouet était vraiment de trop, même pour moi.) Höss ajoute encore que, transféré quelques jours après à Minden-sur-Weser au centre principal des interrogatoires de la zone anglaise, il subit un traitement encore plus brutal de la part du procureur général anglais, un major (« Dort wurde mir noch mehr zugesetz durch den 1. englischen Staatsanwalt, einem Major »). Il dit que le régime de la prison correspondait à l’attitude du major. Pendant trois semaines il ne put ni se laver ni se raser. Pendant trois semaines il dut garder les menottes ! Transféré à Nuremberg, son séjour dans la maison d’arrêt lui fit l’effet d’une cure en sana : un séjour idéal en comparaison de ce qu’il avait connu. Mais les interrogatoires, menés par des juifs exclusivement, furent terribles, d’un point de vue non pas physique mais psychologique. Ses interrogateurs ne lui laissaient aucun doute sur le sort qui l’attendait, notamment en Europe orientale. Transféré en Pologne, il connut à nouveau de terribles épreuves, mais soudain apparut le procureur et désormais Höss fut traité avec une surprenante prévenance (« anständig und entgegenkommend »). On trouvera tous ces détails dans les pages 145-147 de Kommandant in Auschwitz (voyez, ci-dessus, ma note 10). Ce que Höss ne mentionne pas, c’est le résultat de ces tortures physiques et morales subies avant sa livraison aux Polonais. Le 5 avril 1946, soit dix jours avant sa comparution devant le Tribunal de Nuremberg, on lui extorquait une stupéfiante déclaration sous serment (en anglais: affidavit) qu’il signait bien qu’elle fût, non pas dans sa langue maternelle, mais… en anglais. C’est le document PS-3868. Devant le tribunal, le 15 avril 1946, le procureur américain (le procureur Amen) lut, en présence de Höss, le texte de cette déclaration. Les propos signés de Höss firent sensation. Quant à Höss, il frappa tout le monde par son « apathie » (sic). Ses réponses se limitaient pour la plupart à un « oui » lorsque le colonel Amen lui demandait si tout ce qu’il lisait était exact. Cette « apathie » fut qualifiée par les observateurs de « schizoïde » ou de termes approchants. Ces observateurs, acharnés contre Höss, ne se doutaient pas à quel point l’adjectif de « schizoïde », qu’ils voulaient insultant, était exact et reflétait une terrible réalité : Höss était dans un état second, il était « deux hommes à la fois », déchiré, hébété, scindé en deux ou presque : « schizoïde » en vérité comme peut l’être un homme physiquement et psychologiquement torturé et qui, comme il l’a dit dans sa confession, se demandait ce qu’il venait faire devant ce formidable tribunal. Il faut lire le texte du dialogue entre le colonel Amen et l’accusé Höss à la date du 15 avril 1946 dans le tome XI, p. 425 et suivantes, du grand procès de Nuremberg (références de l’édition française).
[32] Sur les tortures systématiquement infligées par les Américains à leurs prisonniers allemands, on voudra bien se reporter dans l’index du livre d’A. R. Butz (The Hoax…) aux références concernant Justice Gordon Simpson ou Judge Charles F. Wennerstrum. Je recommande aussi un des plus beaux livres jamais écrits en faveur des droits de l’homme: Manstein, His Campaign and His Trial, par Sir Reginald Thomas Paget (Collins, Londres 1951), doté d’une étonnante préface de Lord Hankey. À la page 109, Sir Paget mentionne que la commission d’enquête américaine Simpson–Van Roden–Laurenzen avait rapporté « entre autres choses que sur les 139 cas examinés il avait été découvert que 137 [soldats et officiers allemands] avaient eu leurs testicules détruits à jamais par les coups de pied reçus de l’équipe américaine d’investigation des crimes de guerre » (« reported among other things that of the 139 cases they had investigated 137 had had their testicles permanently destroyed by kicks received from the American War Crimes Investigation team »).
[33] Le Docteur-ingénieur Dürrfeld était le directeur temporaire de l’usine Buna à Auschwitz. Dans le document NI-034 on fait dire à Höss que le Dr Dürrfeld était au courant des gazages d’êtres humains à Birkenau et qu’il en parlait à ses collègues. Or, dans le document NI-11046, l’intéressé répond : « [Ces gazages] sont un triste fait dont j’ai entendu parler pour la première fois par la radio et par les journaux. Je dois dire que c’est là une marque d’infamie pour le peuple allemand, cela je dois le dire. » (« It is a sorry fact that I heard of first through the radio and through newspaper reports. I must say that it is a brand of infamy for the German people, that I must say. ») Voyez également le document NI-9542 pour Otto Ambros ou le document NI-11631 pour Kurt Rosenbaum. Bien placés pour tout connaître de ce qui se passait à Auschwitz, ces deux hommes affirment n’avoir jamais rien su des gazages. Des internés aussi ont eu le courage d’écrire qu’ils n’avaient jamais vu de « chambre à gaz » à Auschwitz ou à Birkenau, bien qu’ils se soient trouvés tout près de l’endroit où ces « chambres » étaient censées se trouver. C’est le cas de Benedikt Kautsky, le social-démocrate autrichien d’origine juive. Il vécut sept ans en camp de concentration. Sa mère mourut à Birkenau le 8 décembre 1944, à l’âge de 80 ans passés. Dans Teufel und Verdammte (Verlag der Wiener Volksbuchhandlung, Vienne 1948), il écrit, p. 316, qu’il n’a personnellement pas vu ces «chambres à gaz» dans le camp. Cela ne l’empêche d’ailleurs pas de se livrer ensuite à une sorte de description de ce qu’il n’a pas vu. Il le fait sur la foi de ceux « qui ont vu ».
[34] Je fais ici allusion à certains accusés du procès de Francfort (1963-1965), procès dont Hermann Langbein prétend avoir rendu compte dans Der Auschwitz-Prozess, ouvrage que je mentionne ci-dessus, dans ma note 9. Franz Hofmann aurait employé l’expression de « aider à pousser » ; il l’aurait curieusement employée au pluriel : « haben wir […] mitgeschoben » (p. 241). Hans Stark aurait aidé un infirmier à verser du gaz par une ouverture dans le toit de la «chambre à gaz» ; mais Stark est confus, très vague et le président donne l’impression surtout de lui faire réciter un texte (p. 439).
[35] On devrait accorder la plus grande attention au 42et dernier tome des comptes rendus du grand procès de Nuremberg. Ce tome s’ouvre sur le très long document (153 pages) PS-862. Il s’agit d’une synthèse du colonel britannique Neave. Celui-ci avait été chargé de résumer une foule d’enquêtes réalisées dans les camps de prisonniers des Alliés. Il en ressort ce qui ressort également du document « Politische Leiter-54 » (p. 348) : les 26.674 anciens dirigeants politiques interrogés ont déclaré que c’est seulement après la capitulation de mai 1945 qu’ils ont, pour la première fois, entendu parler d’une extermination de juifs dans des camps appelés « d’extermination ». (« Sie von einer Vernichtung von Juden in sog. Vernichtungslagern erst nach der Kapitulation im Mai 1945 Kenntnis erhielten. »)
[36] Dans une correspondance privée, Me Robert Servatius, qui fut avocat au grand procès de Nuremberg (1945-1946) et qui défendit Adolf Eichmann au « procès de Jérusalem » (1961) m’a parlé de « prétendu gazage » et de « personnes prétendument gazées » (« der behaupteten Vergasung », lettre du 22 février 1975 ; « der in Auschwitz angeblich vergasten Personen », lettre auparavant, du 21 juin 1974). Le célèbre avocat résume en une phrase la raison pour laquelle les avocats allemands se gardent bien de soulever devant un tribunal la question de l’existence des « chambres à gaz » : il semble, dit-il, que pour les défenseurs le problème de l’existence des chambres à gaz soit passé à l’arrière-plan par rapport à la question de la participation de leurs mandants aux prétendus gazages (« Anscheinend ist die Frage der Existenz von Gaskammern für die Verteidiger zurückgetreten, gegenüber der Frage der Beteiligung ihrer Mandanten an der behaupteten Vergasung »). On ne saurait mieux dire. L’avocat précisait en outre, en réponse à l’une de mes questions sur Eichmann que ce dernier avait déclaré (à qui ? la lettre n’est pas claire sur ce point) n’avoir jamais vu de chambre à gaz, ni avoir eu connaissance de rapports à leur sujet (« Eichmann hat erklärt, dass er niemals eine Gaskammer gesehen habe oder dass ihm darüber berichtet worden sei » (lettre du 22 février 1975). Les sténogrammes du procès (consultables en plusieurs langues au Centre de documentation juive de Paris) prouvent qu’Eichmann n’a apparemment rien su des «chambres à gaz», sinon ce qu’il en avait lu en prison dans la « confession » de Höss (voyez la séance du 19 avril 1961, cotes JI-MJ à 02 RM).
[37] C’est à la télévision française que Me Albert Naud, visiblement ému, devait faire cette déclaration impromptue (Antenne 2, « L’huile sur le feu », émission de Philippe Bouvard, octobre 1976).
[38] Cet avocat complaisant était Me Anton Reiners, de Francfort.
[39] Raul Hilberg, The Destruction of the European Jews, Quadrangle Books, Chicago 1967; Gerald Reitlinger, The Final Solution, 2éd., Vallentine Mitchell, Londres 1968 ; H. G. Adler, Der Verwaltete Mensch, J. C. B. Mohr (Paul Siebeck), Tübingen 1974 ; Hermann Langbein, Menschen in Auschwitz, Europa Verlag, Vienne 1974 ; Olga Wormser-Migot, Le Système concentrationnaire nazi (1933-1945), Presses universitaires de France, Paris 1968 ; Le Mémorial de la déportation des Juifs de France, par Serge Klarsfeld (BP 137-16, 75763 Paris cedex 16), 1978.
[40] Extrait de ce que les Allemands nomment « Bormann Vermercke ». La partie finale de ces « Bormann Vermercke » a été publiée en France sous le titre de Le Testament politique de Hitler, version française et présentation de François Genoud, Arthème Fayard, Paris 1959, p. 71-72.
[41] « Dass sie deshalb [ihre Konfession] verfolgt worden waren, wie ich glaubte, liess manchmal meine Abneigung gegenüber ungünstigen Aeusserungen über sie fast zum Abscheu werden. » (Mein Kampf, Zentralverlag der NSDAP, Munich 1942, p. 55) « Die grossen Meister der Lage » (les grands maîtres du mensonge) est un mot de Schopenhauer, repris par Hitler, p. 53 de Mein Kampf.
[42] Déclaration publiée dans le Jewish Chronicle (Londres) du 8 septembre 1939, p. 1.
[43] Daily Express (Londres), 24 mars 1933, p. 1.
[44] « Nach Beendigung des Krieges werde er [Hitler] sich rigoros auf den Standpunkt stellen, dass er Stadt für Stadt zusammenschlage, wenn nicht die Drecksjuden rauskämen und nach Madagaskar oder einem sonstigen jüdischen Nationalstaat abwanderten » (Henry Picker, Hitlers Tischgespräche im Führerhauptquartier 1941-1942, Percy Ernst Schramm […], Stuttgart 1963, p. 471).
[45] Les textes et les faits abondent qui prouvent que les autorités allemandes interdisaient et réprimaient ces excès, même quand les juifs pouvaient en être les victimes. Je ne citerai qu’un texte et deux faits. Ce texte est celui du général von Roques daté du 29 juillet 1944, sur le front russe (document NOKW-1620). Quant aux faits, ils sont rapportés dans le document OKW-501. Voici le premier fait : au printemps de 1944, à Budapest, un lieutenant tue une juive qui voulait le dénoncer parce qu’il lui avait volé, avec certains de ses hommes, quelques-uns de ses biens. Un tribunal militaire allemand le condamne à mort et il est passé par les armes, tandis que plusieurs de ses hommes de troupe et sous-officiers sont condamnés à de longues peines de prison. Voici le second fait : près de Rostov (URSS), deux soldats sont condamnés à mort par un tribunal militaire allemand (et exécutés ?) pour avoir tué l’unique habitant juif d’un village. On trouve ces exemples et bien d’autres faits du même genre dans le 42e et dernier tome des comptes rendus du grand procès de Nuremberg. Malheureusement, ce tome est quasiment ignoré de tout le monde. Il est notamment ignoré par les magistrats qui se permettent d’invoquer « ce qui a été établi à Nuremberg » mais ne prennent pas assez le soin de relire les documents pourtant établis par les vainqueurs ayant à juger les vaincus. L’historien peut d’autant moins se permettre cette légèreté qu’il sait que ces vainqueurs-là ont commis deux très graves malhonnêtetés :

1 – ils ont eux-mêmes procédé au tri des documents sans y associer la défense ;

2 – ils ont procédé à un tri de ce tri en publiant les 42 tomes sans inclure bien des pièces déposées par la défense.

Il faut bien savoir qu’aujourd’hui encore, près de 35 ans après la guerre, les Alliés maintiennent au secret une formidable quantité de documents dont on peut penser qu’ils ont prélevé déjà tout ce qui, à leurs yeux, pouvait accabler l’Allemagne. Imagine-t-on l’Himalaya de « crimes de guerre » qu’avec de tels procédés on pourrait faire juger par un « tribunal militaire international » formé de vaincus ayant à juger leurs vainqueurs ? Mais, pour en revenir à la question des « excès » ou « crimes de guerre », je me permets de suggérer que l’armée allemande et, en particulier le corps des SS, a été redoutablement dure à la fois dans le combat et dans les mesures de police dues à la guerre de partisans, mais qu’elle a été, d’une certaine façon, moins redoutable pour les civils non combattants que beaucoup d’autres armées. Plus une armée est disciplinée et tenue en mains et moins, en principe, les populations civiles en auront à craindre des excès de toutes sortes. À ce point de vue, des bandes de partisans, quelque sympathie qu’on puisse éprouver pour la cause qu’elles sont censées défendre, sont presque toujours redoutables pour la population civile.

[46] Cette livraison fut qualifiée du nom de « Operation Keelhaul ». Voyez The Hoax… d’Arthur R. Butz, p. 248-249. Le terme de « Keelhaul » est parlant ; ce verbe anglais signifie : « infliger le châtiment de la cale humide à quelqu’un, ou le haler d’un côté à l’autre du navire en le faisant passer sous la quille ».
[47] Je signale qu’à la même époque, et cela sans aucune excuse militaire, la ségrégation raciale à l’encontre des Noirs (parfois dénoncée dans les journaux français de la «collaboration») sévissait chez nos alliés américains et sud-africains.
[48] Discours prononcé à Posen le 6 octobre 1943, p. 169 de Discours secrets d’Heinrich Himmler, Gallimard, Paris 1978. Il s’agit de la traduction française de Geheimreden 1933 bis 1945 und andere Ansprachen, Propyläen Verlag, Francfort 1974. Cet ouvrage est à utiliser avec précaution et surtout sa traduction en français.
[49] Le texte du « Madagaskar Projekt » est peu connu. On le trouve au Centre de documentation juive contemporaine de Paris. Il porte la cote 172 de la police d’Israël (Quartier général, 6e bureau). Il semble que ce document n’ait été mis au jour qu’en 1961 à l’occasion du procès d’Adolf Eichmann. Il se compose d’une lettre de Theodor Dannecker, du 15 août 1940, adressée au secrétaire de légation Rademacher et du rapport lui-même qui paraît être, d’ailleurs, un brouillon ni signé, ni daté. Sa cote au CDJC de Paris est DXII-172.
[50] Voyez la lettre de Rademacher à l’ambassadeur Bielfeld en date du 10 février 1942 (document NG-5770).
[51] « Solution d’ensemble » (« Gesamtlösung ») et « solution finale » (« Endlösung ») sont les deux termes interchangeables employés par Göring dans sa fameuse lettre du 31 juillet 1941 adressée à R. Heydrich. Les exterminationnistes ont épilogué à perte de vue sur cette très courte lettre (document PS-710) et, en particulier, sur ces deux mots de Göring. Ils ont d’autant plus spéculé sur ce texte qu’ils l’ont – du moins pour certains d’entre eux – cyniquement amputé de la première moitié de sa première phrase où se trouvait une claire et nette explication du sens qu’il faut donner à ces deux mots. Ces deux mots, qui n’en font qu’un, impliquent émigration ou évacuation (« Auswanderung oder Evakuierung »). Gerald Reitlinger se permet de citer intégralement la petite lettre en plaçant tout au début du texte trois points de suspension. Le lecteur de Reitlinger voit donc qu’il manque le début de la phrase qu’il va lire et il est conduit à penser qu’il n’y a certainement rien d’important dans le fragment qui manque. Il est difficile d’agir plus malhonnêtement que Reitlinger ! (Voyez Gerald Reitlinger, Die Endlösung, « The Final Solution », traduction de l’anglais en allemand par J. W. Brügel, 4e édition revue et corrigée, Colloquium Verlag, Berlin 1961, p. 92.) On trouvera le texte, non amputé, à la page 32 du remarquable ouvrage de Wilhelm Stäglich, Der Auschwitz Mythos, Legende oder Wirklichkeit?, Grabert Verlag, Tübingen 1979. Wilhelm Stäglich est cet ancien magistrat de Hambourg qui subit une incessante persécution depuis 1973 à cause de ses convictions révisionnistes.
[52] On trouve mention de ces naissances dans le « calendrier » des Hefte von Auschwitz (« Cahiers d’Auschwitz » ), édités par le musée d’État d’Oswiecim, en particulier dans les cahiers 7 et 8. Les Allemands tenaient registre de toutes les naissances, y compris juives. Ils tenaient registre de tout. Chaque opération chirurgicale, par exemple, était notée avec le nom de l’interné, son numéro matricule, l’objet et le résultat de l’opération (en latin), la date, la signature du chirurgien. Aux crématoires, l’extraction d’une dent en or à un cadavre faisait l’objet d’un rapport (Meldung) circonstancié. Ce dernier point, à lui seul, rend absurde la légende des massacres en masse avec arrachage des dents en or sur une échelle quasi industrielle.
[53] J’ai personnellement fait une enquête minutieuse sur les exécutions sommaires réalisées par les résistants dans une petite région de France ; j’ai eu la surprise de constater que les communautés tziganes avaient payé un lourd tribut en morts, non pas du fait des Allemands mais du fait des résistants. Cette enquête ne peut actuellement être publiée en France.
[54] Sur l’existence d’une école de maçons, voyez, par exemple, le témoignage de Franz Hofmann dans l’ouvrage d’Hermann LangbeinDer Auschwitz-Prozess, Europa Verlag, Vienne 1965, p. 236. Sur les équipes d’apprentis (Lehrlings-Kommandos), voyez le témoignage du détenu Curt Posener dans le document NI-9808.
[55] Georges Wellers, L’Étoile jaune à l’heure de Vichy ; De Drancy à Auschwitz, Fayard, Paris 1973, p. V, 4, 5, et 7.
[56] La distance de Drancy à Auschwitz (1250 kilomètres) était couverte, en général, en deux jours.
[57] Je ne peux que renvoyer ici aux cas de Maurice Bardèche, Paul Rassinier, Manfred Röder, Thies Christophersen, Wilhelm Stäglich, J. G. Burg (juif), Hellmut Diwald, Udo Walendy, Arthur R. Butz et à mon propre cas. Rien ne manque : prison, violences physiques, amendes, incendie criminel, carrières brisées, incroyables décisions de justice, calomnies pures, exil forcé. Pas une association défendant la liberté d’expression, pas un seul groupe d’écrivains n’a élevé la moindre protestation contre les stupéfiants procédés du groupe Springer à l’égard soit de David Irving, soit du professeur d’université Hellmut Diwald. Dans ce concours de persécutions, l’Allemagne arrive incontestablement en tête. La France vient en seconde position. L’Afrique du Sud n’en est pas loin.
[58] Cette décision date du 17 mai 1979 (Bundesprüfstelle für jugendgefährdende Schriften, Entscheidung Nr. 2765). L’expert choisi a été le procureur Adalbert Rückerl. Ce dernier était juge et partie puisqu’il se trouve avoir consacré sa vie et certains de ses ouvrages à défendre une thèse (celle de l’extermination) qu’Arthur R. Butz considère, ainsi que moi-même, comme erronée. Le texte du jugement est de 55 pages. Ce texte apparaîtra sans doute dans quelques années comme un monument d’incompétence historique. Le président du tribunal était Rudolf Stefen. Le professeur Konrad Jentzsch représentait l’art (Kunst) ; l’écrivain Bernhard Ohsam, la littérature ; Gunther Roland, le corps professoral (Lehrerschaft) ; le prélat Dr Hermann, les Eglises.
[59] Ce fut mon cas à Lyon le 29 janvier 1978 au colloque national sur « Eglises et chrétiens de France dans la Deuxième Guerre mondiale ».
[60] Parmi les 42 tomes des comptes rendus (tronqués) du grand procès de Nuremberg, voyez le tome III, p. 574-575 de l’édition française, et lisez le document PS-2738 (déclaration sous serment – affidavit – de W. Höttl).

[61] Pages 120-122, 125, 128, 136, 141, 149 et 157, sous le titre de : « Nahum Goldmann : au nom d’Israël ». N. Goldmann dit que ces colossales réparations « constituent une innovation extraordinaire en matière de droit international ». Elles étaient contraires à la constitution allemande. Il a dicté ses conditions à Adenauer en 1950. Il a obtenu 80 milliards de DM, soit 10 à 14 fois plus que la somme d’abord espérée. Il dit : « Sans les réparations allemandes […], Israël n’aurait pas la moitié de son infrastructure actuelle [1976] : tous les trains en Israël sont allemands, les bateaux sont allemands, ainsi que l’électricité, une grande part de l’industrie… sans même parler des pensions individuelles versées aux survivants […]. Certaines années, les sommes d’argent qu’Israël recevait de l’Allemagne dépassaient le montant des collectes du judaïsme international – les multipliant par deux ou par trois. » Le jeune contribuable allemand de 1979, qui n’est pour rien dans la guerre de 1939-45, paie, bien entendu, sa part.

[Addition de 1985 : Selon Raul Hilberg, le gouvernement allemand a calculé que ses obligations l’entraîneront à verser des réparations financières jusqu’au-delà de l’an 2000 (Documents of Destruction, Quadrangle Books, Chicago 1971, XII-243 p. ; p. 241-242). N. Goldmann allait en 1981 qualifier ces sommes d’« astronomiques » (émission télévisée «Profil: Nahum Goldmann», Antenne-2, 18 août 1981, 22h).

On peut cependant considérer que le mythe de l’Holocauste est moins important par ses retombées financières que par le bénéfice politique et moral qui en a été jusqu’ici retiré. Rendu très inquiet par les progrès du révisionnisme historique, le Professeur W. D. Rubenstein, de Deakin University (Australie), écrivait en 1979 : « Si l’Holocauste venait à apparaître comme une imposture, l’arme n° 1 de l’arsenal de la propagande israélienne disparaîtrait » (Nation Review, 21 juin, 1979, p. 639). Le professeur israélien Saul Friedländer allait déclarer de son côté en 1980 : « L’école des historiens révisionnistes, ceux qui disent que l’Holocauste n’a jamais existé, que c’est une invention juive, est plus inquiétante que les prises de position politiques des États » (Australian Jewish News, 3 octobre 1980, p. 13). Il convient de remarquer que le Professeur Friedländer donne ici sa propre définition des historiens révisionnistes. Il serait plus exact de dire que, pour ces derniers, l’Holocauste des juifs est une invention de la propagande de guerre des Alliés dans leur ensemble. Il n’y a pas de « complot juif pour extorquer de l’argent ». Il y a eu après la guerre une croyance d’ordre général en une extermination des juifs que des entités diverses, chacune à sa façon, ont tenté d’exploiter. Tout État se fonde, d’ailleurs, sur des croyances plus ou moins mythiques.
Au 31 décembre 1980 l’Allemagne de l’Ouest avait versé des réparations financières à 4 344 378 victimes ou ayants cause se répartissant ainsi : environ 40% en Israël, 20% en Allemagne de l’Ouest et 20% dans le reste du monde (Canadian Jewish News, 11 décembre 1981, p. 4). Il existe à travers le monde des communautés juives dans 63 pays (enregistrées par le World Jewish Congress) et des associations d’anciens détenus d’Auschwitz dans 25 pays.]