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“Faurisson” dans Henry Coston, Dictionnaire de la politique française, IV, à paraître

[article soumis à l’intéressé pour vérification]

FAURISSON (Robert) – Universitaire, né le 25 janvier 1929 à Shepperton (Grande-Bretagne), de père français et de mère écossaise. Il est lui-même titulaire de la nationalité britannique et de la nationalité française. Agrégé des lettres et docteur ès lettres et sciences humaines, ce spécialiste de littérature française moderne et contemporaine ainsi que de « critique de textes et documents (littérature, histoire, médias) » a enseigné à la Sorbonne et, à partir de 1973, à l’université Lyon-II (université Lumière). Jusqu’alors noté comme « très brillant professeur, chercheur très original, personnalité exceptionnelle », il fut du jour au lendemain privé de facto de toute activité d’enseignement sur l’intervention, en particulier, d’associations juives qui lui reprochaient ses opinions révisionnistes. Par la suite, sa chaire d’enseignement lui fut retirée par Lionel Jospin, ministre de l’éducation, sans recours à la moindre procédure administrative. F. n’avait jamais professé ses opinions dans ses cours. Il est aujourd’hui rattaché au Centre national d’enseignement à distance. Considérant le révisionnisme non comme une idéologie mais comme une méthode, il préconise, en littérature comme en histoire, une relecture particulièrement attentive des textes et des documents. Cette méthode lui a permis de renouveler profondément l’étude de textes littéraires réputés difficiles : voy. A-t-on lu Rimbaud ?A-t-on lu Lautréamont ?La Clé des Chimères et Autres Chimères de Nerval. Secrétaire du SNE-sup, il a cotisé au Comité Maurice Audin contre la torture en Algérie ; d’une rare liberté de pensée, il fut, peu après, emprisonné à Riom, en 1962, pour avoir vivement protesté contre l’internement administratif d’un sympathisant de l’Algérie française. Il est membre de l’Union des athées. Reprenant la thèse de l’ancien député socialiste pacifiste Paul Rassinier, revenu de déportation sur un brancard et auteur du Mensonge d’Ulysse (1950, réédité par La Vieille Taupe, 1979), il est considéré comme le principal représentant dans le monde, avec l’Américain Arthur Butz, du révisionnisme historique. Il affirme, au terme de ses recherches, que si l’Allemagne nationale-socialiste a effectivement suivi une politique antijuive et recherché une «solution définitive de la question juive» par l’émigration si possible et la déportation si nécessaire, elle n’a jamais pratiqué une politique d’extermination physique des juifs européens; selon lui, on ne trouve nulle trace d’un ordre, d’un plan, d’un budget pour cette extermination et «l’arme spécifique du crime spécifique», c’est-à-dire la chambre à gaz homicide, est une invention de la propagande de guerre. Parmi les nombreux auteurs révisionnistes, F. est le premier à avoir insisté sur ce qu’il appelle les « impossibilités physico-chimiques de la prétendue chambre à gaz hitlérienne ». Il a mis au jour d’importants documents sur les crématoires censés contenir, comme à Auschwitz ou à Birkenau, des chambres à gaz homicides. La controverse sur les chambres à gaz a éclaté à l’occasion de deux articles de F. dans Le Monde (29 décembre 1978 et 16 janvier 1979); un premier article avait été déjà publié dans Défense de l’Occident (juin 1978). Les principaux soutiens qu’il reçut lui vinrent, dès 1979, de l’ultra-gauche, réunie autour du groupe de la Vieille Taupe animé par le militant libertaire Pierre Guillaume. Ceux-ci ont publié un ouvrage collectif, Intolérable Intolérance (La Différence, 1981), qui comprend des contributions de Jean-Gabriel Cohn-Bendit, Éric Delcroix, Claude Karnoouh, Vincent Monteil, Jean-Louis Tristani. C’est aux éditions de la Vieille Taupe qu’en 1980 Serge Thion, chercheur au CNRS, et F., publient Vérité historique ou vérité politique ? La question des chambres à gaz. Cet ouvrage contient aussi une étude du Journal d’Anne Frank (journal dont F. attribue la rédaction, après la guerre, au père de la jeune fille morte du typhus en mars 1945 à Bergen-Belsen). F. a également publié Mémoire en défense contre ceux qui m’accusent de falsifier l’histoire (précédé d’un avis de Noam Chomsky, 1980) et Réponse à Pierre Vidal-Naquet (1982). Il est l’auteur de nombreuses études publiées dans les Annales d’histoire révisionniste (1987-1990), la Revue d’histoire révisionniste (1990-1992) et The Journal of Historical Review (depuis 1980) édité à Los Angeles par l’Institute for HistoricaI Review. Il conseille ou dirige de nombreux travaux en France et à l’étranger. Il a été le conseiller technique du Germano-Canadien Ernst Zündel lors de deux longs procès en 1985 et 1988 à Toronto ; ses dépositions à la barre ont fait sensation ; les contre-interrogatoires qu’il inspirait ont été désastreux pour les témoins et les historiens de la partie adverse. Il est à l’origine de l’expertise de l’Américain Fred Leuchter concluant à l’impossibilité d’existence de chambres à gaz homicides à Auschwitz, Birkenau et Majdanek ; d’autres expertises ont conclu dans le même sens. Débatteur redouté, il est interdit d’antenne à la radio et à la télévision françaises. Depuis 1978, il a subi dix agressions physiques dont l’une, le 16 septembre 1989, de la part d’une organisation se dénommant « Fils de la mémoire juive » ; cette agression, où il manqua laisser la vie, fut approuvée par Serge et Beate Klarsfeld ainsi que par François Léotard. De nombreux procès, suivis de lourdes condamnations financières et de peines de prison avec sursis, n’ont, jusqu’à présent, pas réussi à briser l’énergie d’un homme contre lequel, à l’instigation de certaines associations juives, Laurent Fabius a pris l’initiative de réclamer au parlement le vote d’une loi spéciale : la loi Fabius-Gayssot, alias «Lex Faurissonia» (13 juillet 1990) qui interdit toute contestation de la vérité officielle en ce qui concerne l’histoire des crimes contre l’humanité, tels que définis et sanctionnés par le Tribunal militaire international de Nuremberg (1945-1946). «Montrez-moi ou dessinez-moi une chambre à gaz nazie avec l’explication de sa technique et de son fonctionnement» : tel est le défi lancé par F. et pour lequel il continue, dit-il, d’attendre une réponse. François Brigneau a publié : Mais qui est donc le Professeur Faurisson ? (Publications F. B. , 1992).

 

24 août 1993