Éditorial de la Revue d’histoire révisionniste, n° 4
En dépit de la multiplication des écueils, le révisionnisme poursuit son cours et gagne en puissance.
En France, on voit se former contre lui une sorte d’union sacrée de tous les pouvoirs: le pouvoir législatif (avec la loi Fabius dite Gayssot), le pouvoir exécutif (avec les arrêtés Joxe), le pouvoir judiciaire (avec les décisions Grellier), le pouvoir des grands organes de presse (avec, en particulier, Le Monde), les associations juives et autres ligues (avec onze d’entre elles se constituant partie civile au procès Faurisson), les milices juives (qui frappent partout en toute impunité), l’Université (avec l’affaire Notin), l’enseignement supérieur (avec l’affaire Reynouard), les syndicats (qui, par tracts et articles, alertent leurs militants), et enfin des officines gouvernementales spécialisées comme la Direction des libertés publiques (sic) au ministère de l’Intérieur ou la Direction de l’information historique (sic) au secrétariat d’État chargé des anciens combattants.
Colloques et collectifs antirévisionnistes abondent. Depuis quelques mois, les petites villes de la France profonde sont conviées, elles aussi, à se tenir en état d’alerte pieuse. On mobilise les enfants des écoles ; on les mène de centres d’histoire de la Résistance et de la Déportation en projections spéciales de Nuit et Brouillard (film où la salle de douches de Majdanek est encore présentée comme une chambre à gaz homicide, où le bobard du savon à base de graisse humaine persiste, où l’on enseigne qu’à Birkenau il est mort neuf millions de déportés) ; les lycéens aux horaires pourtant surchargés doivent écouter d’anciens déportés, sortes de témoins professionnels qui parcourent la France pour y porter la bonne parole, puis à ces mêmes lycéens on fait rédiger des dossiers sur les horreurs de la dernière guerre (certaines horreurs, toujours les mêmes et jamais les autres). Les historiens de cour et les facteurs de manuels d’histoire font allégeance au credo institutionnel. Les révisionnistes ont enfin contre eux « la conscience universelle » : la formule est de Mme Édith Dubreuil, procureur et porte-parole du ministre de la Justice.
Enfin, force du tabou : parce qu’il ne croit pas aux chambres à gaz hitlériennes, un professeur est condamné à une peine de deux cent cinquante mille francs dont cent mille francs avec sursis. Chez les universitaires, chez les historiens, chez les hommes politiques, pas une voix ne s’élève. Ce silence effraie ; il est celui de la peur.
Bref, tout, en apparence, devrait donc aller pour le mieux dans notre pays si l’on se place au point de vue des intérêts propres à Élie Wiesel, Simon Wiesenthal, Serge Klarsfeld ou encore aux points de vue du R. P. Riquet et de Mme Geneviève Anthonioz-De Gaulle.
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Or, à en croire ces personnes, tout va pour elles de mal en pis. Elles découvrent que les révisionnistes français semblent puiser de nouvelles forces dans l’épreuve. C’est ainsi, pour commencer, que ces derniers persistent à publier, livraison après livraison, une Revue d’histoire révisionniste que leurs adversaires qualifient de pseudo-scientifique, ce qui pourrait bien signifier qu’elle est authentiquement scientifique. En plein Paris, au cœur du Quartier latin, les révisionnistes ouvrent une librairie située au 12 de la rue d’Ulm, à quelques pas de l’École normale supérieure où, du même coup, se crée un « Comité anti-négationniste ». Tenue par des libertaires, cette librairie est systématiquement assiégée, attaquée ou souillée. Mais elle reste ouverte à tous, ouverte au dialogue et aux discussions publiques ; on y trouve même les ouvrages les plus hostiles au révisionnisme. Sur l’autre rive de la Seine, au 10 de la rue des Pyramides, une librairie de droite vend à profusion les écrits révisionnistes ; on ne l’attaque plus car elle se défend. En d’autres points de France, d’autres librairies et des centres de diffusion, parfois clandestins, répandent ces mêmes écrits. La répression a eu pour effet de susciter des activités de samiszdat qu’on ne parvient plus à localiser, tant les sources deviennent nombreuses de ces actions disparates, parfois brouillonnes ou irritantes, mais souvent ingénieuses. Nos relations avec l’étranger se diversifient. L’échange rapide d’informations et les consultations sur la marche à suivre, d’un pays à l’autre, dans les périodes de crise permettent de nouer les contacts nécessaires au renforcement d’une internationale révisionniste à travers le monde, au-delà de toutes les opinions politiques. À peu près partout se profile un désastre pour les tenants de la religion de l’« Holocauste », tant leur pouvoir n’a d’égal que leur impuissance.
Nos adversaires s’inquiètent du désarroi qui règne dans leurs propres rangs. Leurs dissensions éclatent au grand jour. On prendra connaissance ci-dessous des vicissitudes que traversent, dans une atmosphère irrespirable, les Claude Lanzmann, Arno Mayer, Pierre Vidal-Naquet, Raul Hilberg, Léon Poliakov et, surtout, les responsables du musée d’Auschwitz, confrontés aux résultats d’une expertise imprudemment réclamée à un Institut de criminologie de Cracovie. La Revue d’histoire révisionniste est la première publication française à faire état de cette expertise que la grande presse et les historiens de l’« Holocauste » cherchent à tenir cachée.
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La « guerre du Golfe » continue, quant à elle, d’avoir les suites désastreuses qu’on pouvait prévoir : désastreuses pour tous sauf – au moins provisoirement – pour l’État d’Israël qui, enrichi de nouvelles prébendes financières, aggrave sa politique de colonisation. L’histoire de cette guerre offrira un vaste champ d’investigation au révisionnisme historique. Nous ne savons encore à peu près rien sur les causes du conflit, sur son déclenchement, sur son déroulement. En revanche, sur la propagande des vainqueurs et sur leurs mensonges, nous en savons déjà beaucoup. Même un Jean-François Kahn s’en avise, quoique un peu tard. Après « Timisoara », les journalistes s’étaient juré qu’on ne les reprendrait plus à forger et à colporter d’hallucinantes histoires d’atrocités ; l’un d’eux, Michel Castex, a même écrit un livre sur le sujet : Un Mensonge gros comme le siècle. Mais ce siècle a duré six mois. Les journalistes ont récidivé avec « Carpentras ». Puis, ils ont recommencé avec «Bagdad» et surtout avec « Tel Aviv ». Le mythe des chambres à gaz et des gazages est revenu en force. Il est douteux que, dans la confection du mensonge historique, on se renouvelle beaucoup. D’âge en âge, les formes les plus défraîchies de ce type de mensonge produisent les mêmes horreurs de fiction. Dans la « guerre du Golfe », le mythe des chambres à gaz est réapparu quasiment à l’identique, au point que l’hebdomadaire juif américain à grand tirage The Jewish Press pouvait, dans une atmosphère d’excitation belliciste, titrer en première page de sa livraison du 15 février : War News ! Irakis Have Gas Chambers For All Jews (Nouvelles du front. Les Irakiens possèdent des chambres à gaz pour tous les juifs).
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L’un des intérêts du révisionnisme est qu’il apprend à voir les événements avec une sorte de recul instantané. Un révisionniste conséquent n’a pas plutôt vu qu’il revoit. Si on lui propose des images, il les scrute. Si on lui impose un commentaire, il l’analyse. Si on lui annonce qu’il va être le témoin d’abominations sans précédent soit par la qualité, soit par la quantité, sa méfiance s’éveille et, le plus souvent, il détectera sous une apparence nouvelle le vieux produit frelaté de la haine et de l’exagération. Fera-t-on appel à son cœur, aux bons sentiments, aux grands principes, il saura qu’en la circonstance rien n’est plus suspect. Un révisionniste – qui sait ? – a peut-être autant de cœur qu’un autre. Peut-être est-il sensible aux bons sentiments et aux grands principes. Mais, ce qui est sûr, c’est que, d’abord et avant tout, il désire voir, revoir et savoir avant de juger. C’est son droit, pense-t-il, et même son devoir.
En France, il n’est guère de quotidien qui cherche plus que La Croix – L’Événement (directeur de la rédaction : Noël Copin) à jeter le discrédit sur le révisionnisme et il est peu d’historiens qui se soient autant acharnés contre nous que Madeleine Rebérioux, récemment devenue présidente de la Ligue des droits de l’homme, ligue qui nous a poursuivis jusque devant les tribunaux. Cependant, La Croix – L’Événement, Madeleine Rebérioux et la Ligue des droits de l’homme ont tous trois aujourd’hui un autre point commun : les voici qui découvrent que le révisionnisme avait peut-être raison dans sa dénonciation de certains témoignages, de certains chiffres ou de certains faits relatifs à Auschwitz. À leur tour, ils suspectent les « souvenirs » de certains survivants, les chiffres « mal vérifiés » et même les chambres à gaz « reconstruites de toutes pièces pour les visites ». Mais écoutons plutôt :
[Question de La Croix-L’Événement :]
Malgré la loi antiraciste [du 13 juillet 1990] – qui considère comme un délit la « négation de crimes contre l’humanité » – le révisionnisme ne s’est jamais aussi bien porté. Que faire de plus contre Faurisson ?
[Réponse de Madeleine Rebérioux :]
– Avec cette nouvelle loi, le pouvoir politique a eu tort de laisser aux juges le soin de décider de la vérité historique. Il n’y a en effet pas d’autre réponse au révisionnisme que la confrontation patiente entre la mémoire et l’histoire, entre les souvenirs des derniers survivants du génocide juif et le travail modeste de l’historien qui rectifie tel chiffre et « révise » tel témoignage incomplet.
La connaissance sur Auschwitz est loin d’être épuisée. Les chambres à gaz y ont été détruites à la Libération et celles qu’on y trouve aujourd’hui ont été reconstruites de toutes pièces pour les visites. Ce n’est donc pas à partir de leur étude ni d’un nombre de morts mal vérifié apposé sur une plaque à l’entrée du camp que peut surgir la vérité. Face à Faurisson, il n’y a pas d’autre perspective pour l’historien que de cultiver le doute sur chaque point particulier, sans remettre en cause l’essentiel : à savoir la réalité incontournable de la Shoah.[1]
Le révisionnisme, assurément, « ne s’est jamais aussi bien porté. »
[Publié dans la Revue d’histoire révisionniste, n° 4, février-avril 1991, p. 5-8.]
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[1] M. Rebérioux, propos recueillis par P.-Y. Le Priol, La Croix-L’Événement, 5-6 mai 1991, p. 24.