Lettre à M. le Président de la XVIIe chambre du tribunal correctionnel de Paris
Monsieur le président,
J’ai l’honneur et le regret de vous faire savoir que je ne me présenterai pas devant votre tribunal le 3 octobre prochain ; je charge mon conseil, Me Éric Delcroix, de bien vouloir m’y représenter.
L’expérience des 21 et 22 mars 1991 m’enseigne qu’on ne peut ni ne veut réellement assurer ma sécurité lorsque je me présente devant la XVIIe chambre du tribunal correctionnel de Paris.
En apparence et en paroles, on se soucie de ma sécurité ; en fait et en actes, on s’en moque.
J’évalue à cinquante le nombre des gendarmes qui étaient présents sur les lieux lors de mon procès devant M. Claude Grellier, président de la XVIIe chambre. Ce nombre aurait dû suffire à éviter tout incident grave soit dans le hall d’accès au tribunal, soit dans le prétoire même.
Il n’en a rien été. Dans le hall d’accès, j’ai été couvert de crachats et frappé tandis que, dans le prétoire, j’ai été couvert de crachats et abreuvé d’insultes.
De nombreux manifestants avaient été convoqués par la LICRA, le Bétar et le Tagar. Les gendarmes avaient, selon toute vraisemblance, reçu la consigne d’éviter le moindre incident avec ces personnes venues me crier leur haine et me frapper. Un seul gendarme a tenté de me protéger mais j’ai été blessé à la jambe droite et il m’a fallu, par la suite, subir, en conséquence, une intervention chirurgicale à cette jambe le 5 juillet 1991. Trois gendarmes se sont bien saisis d’un jeune manifestant particulièrement violent mais ils ont pris la précaution de l’emmener précipitamment au loin, hors de la vue de tous, si bien que la personne frappée n’a pu connaître l’identité de ce manifestant. Ont été ainsi frappés ou malmenés certains de mes amis ainsi que des membres de ma famille, notamment un frère et une sœur reconnus comme tels par des voyous bien informés.
Pendant toute une partie de ma déposition, j’ai été copieusement insulté par des personnes se présentant comme « déportés juifs ». À plusieurs reprises, M. Grellier a prévenu les perturbateurs qu’il donnerait l’ordre de les expulser. En vain. Lorsque, à la fin des fins, il lui a bien fallu ordonner l’expulsion de trois manifestants juifs surexcités, ces derniers, voyant approcher les gendarmes, leur ont signifié qu’ils refusaient de quitter les lieux : « Allez-y ! Dégainez ! Nous, on reste ! » Et ils sont restés. M. Grellier avait fait preuve de plus d’autorité le jour où, peu auparavant, j’étais venu à la barre pour témoigner en faveur de M. François Brigneau. Il m’avait interrompu et fait expulser !
Je ne peux plus accorder de confiance aux magistrats et aux gendarmes pour assurer ma sécurité au palais de justice de Paris.
À Paris, comme en bien d’autres villes de France, les milices juives font la loi, avec l’assentiment du ministère de l’Intérieur.[1] Ces milices sont armées tandis que les honnêtes gens sont désarmés. Il sévit par ailleurs dans ce pays une « insupportable police juive de la pensée ».[2] La loi ou, plutôt, l’oukase Fabius-Gayssot du 13 juillet 1990 illustre le caractère exorbitant des privilèges de cette police. Je rappelle que l’idée de cet oukase a germé dans l’esprit d’un certain nombre d’intellectuels groupés autour du rabbin Sirat et de Serge Klarsfeld.[3]
En toute quiétude, M. Jean Pierre-Bloch est venu faire une apparition à mon procès. Ni ce jour-là, ni en aucune autre circonstance de sa vie, il n’a été la victime d’une violence ou d’une voie de fait de la part de ces révisionnistes qu’il accuse mensongèrement d’être des violents ou des provocateurs. Il encourt une grave responsabilité dans les campagnes de haine et dans les violences dont les révisionnistes, eux, ne cessent d’être les victimes depuis douze ans. Son organisation (la LIC(R)A) et son organe de presse (Le Droit de vivre, qui devrait s’appeler Le Droit de tuer) m’ont promis, selon la formule de leur collaborateur Raphaël Jerusalmy, que je ne « fera[is] pas de vieux os ». Dans sa livraison de février-mars 1991, Le Droit de vivre avait « mobilisé » ses «militants» et ses « sympathisants » pour mon procès des 21 et 22 mars. Comme de bien entendu, on appelait ces gens à venir « dans le calme, le silence et la dignité ». Mais, de chaque article consacré par cette publication aux révisionnistes, suintent la haine et la violence. Je rappelle que la LIC(R)A a été fondée pour défendre un assassin, notamment en faisant pression sur les magistrats qui, à l’époque, avaient à le juger. La LIC(R)A n’a pas dérogé. Elle porte un stigmate qui ne trompe pas. Les 21 et 22 mars 1991 elle a montré son visage habituel.
Ce même J. Pierre-Bloch et cette même LIC(R)A osent aujourd’hui déclarer que, dans mon interview écrite du Choc du mois de septembre, je diffame les juifs parce que j’ai conclu, avec mille autres chercheurs révisionnistes dans le monde, que le prétendu génocide des juifs et les prétendues chambres à gaz hitlériennes n’ont jamais existé.
Qu’y pouvons-nous ? Faudrait-il cacher le résultat de ses recherches pour n’avoir pas à contrarier Pierre ou Paul ? Faudrait-il, pour plaire à ce même Pierre ou Paul, mentir délibérément et dire ou laisser dire que « génocide » et « chambres à gaz » ont existé ? Faudrait-il ainsi participer à une atroce calomnie ? Mon droit, comme mon devoir, est de dire publiquement que :
1) pour des raisons d’ordre principalement physique, chimique, topographique, architectural, documentaire et historique, il est amplement démontré que les révisionnistes ont raison (voyez, en France et à l’étranger, la bibliographie révisionniste) ;
2) de récentes expertises physico-chimiques ont prouvé, comme je l’avais découvert dès le début des années soixante-dix, que l’existence des prétendues chambres à gaz hitlériennes se heurte à une foule d’impossibilités matérielles (voyez les deux expertises Leuchter, l’expertise de Cracovie, etc.) ;
3) un ensemble impressionnant de faits historiques, relatifs à la seconde guerre mondiale, démontre que, s’il a existé de la part des autorités du IIIe Reich une politique de plus en plus hostile aux juifs (mais non aux sionistes : loin de là !), il n’a pu exister de leur part ni une politique de destruction physique de ces juifs ni, pour mener à bien cette prétendue politique, des camps dits «d’extermination» ;
4) sur le plan scientifique, le dogme de l’ « Holocauste » est mort tandis que, sur le plan médiatique, on s’évertue à cacher cette mort et, s’il a fallu pour certains édicter l’oukaze du 13 juillet 1990, c’est précisément parce qu’on ne peut plus opposer d’argument logique ou historique aux révisionnistes.
Dans les siècles passés, d’innombrables magistrats, y compris Jean Bodin, ont «tenu pour prouvé» que des sorciers ou des sorcières avaient eu commerce avec le diable, mais ces magistrats n’avaient pas commencé par le commencement : ils n’avaient pas établi l’existence du diable. Au XXe siècle de nombreux magistrats ont « tenu pour prouvé » que des nationaux-socialistes allemands avaient délibérément exterminé des millions de juifs, notamment au moyen de diaboliques chambres à gaz, mais ces magistrats n’ont pas commencé par le commencement: ils n’ont pas établi l’existence de ces chambres à gaz, totalement inconcevables du point de vue de la physique et de la chimie.
Les chercheurs qui ont autrefois prouvé que le diable, ses pals, ses grils, ses fours, n’étaient qu’une abominable invention de la crédulité humaine étaient avant tout guidés par le goût de la recherche et non par le désir de « diffamer » l’Église ; de la même façon, en notre siècle, les révisionnistes, qui ont surabondamment prouvé que le diabolique génocide des juifs et les diaboliques chambres à gaz hitlériennes ne sont qu’une détestable invention de la propagande de guerre et de la crédulité humaine, veulent réhabiliter la vérité des faits et ne songent pas à « diffamer » la Synagogue.
Mais, à l’exemple des chercheurs qui, tel Galilée, finissaient par protester contre la répression dont ils étaient les victimes de la part de l’Église à cause du résultat de leurs recherches, les révisionnistes, aujourd’hui, élèvent une solennelle protestation contre la répression dont ils sont les victimes de la part de la Synagogue parce qu’ils publient les résultats de leurs travaux.
En douze ans, j’ai subi six agressions physiques, une tentative d’assassinat et une incessante répression judiciaire et extrajudiciaire. Je ne suis pas le seul révisionniste dans ce cas et des révisionnistes juifs ont peut-être encore plus souffert que moi. Je n’en conçois pas de haine mais je dis à mes juges : « Halte-là ! Ne vous déshonorez pas ! Ne jouez pas les Ponce Pilate en invoquant la nécessité d’appliquer telle ou telle loi ! Il existe, pour les juges, bien des moyens de ne pas appliquer une loi qu’ils tiennent eux-mêmes pour injuste, absurde ou désuète. »
Dans le passé, les juges qui m’ont condamné pour mon révisionnisme ont immanquablement commencé par rappeler que les magistrats n’ont aucune compétence en matière d’histoire, ce qui est vrai ; ils ont ajouté qu’ils n’avaient donc pas à se prononcer sur le point de savoir si « chambres à gaz » et «génocide» avaient réellement existé, ce qui est encore vrai. Mais, aussitôt le principe énoncé, ils sont passés outre et ils ont agi comme si « chambres à gaz » et « génocide » avaient incontestablement existé. Ce postulat, qu’ils n’osent pas exprimer, leur dicte la condamnation des révisionnistes. Imaginons un instant que, de même que la religion du communisme vient d’imploser, la religion de l’Holocauste vienne, elle aussi, à imploser dans l’esprit du grand public : il n’y aurait plus de procès contre les révisionnistes ! Les procès en sorcellerie ont cessé du jour où la croyance universelle en la réalité physique du diable s’est effondrée. Je précise, pour être juste, qu’il est arrivé à des magistrats français de rendre hommage à la qualité des travaux révisionnistes mais, bien sûr, on a trouvé prétexte à condamner les auteurs de ces travaux. Rappelons que Galilée lui-même n’a pas été condamné sur le fond de sa thèse mais sur la forme. Dans ces cas-là, rien n’est facile à trouver comme un prétexte.
Mon procès des 21 et 22 mars 1991 a démontré que la partie adverse est désormais incapable de fournir une preuve, une seule preuve de l’existence d’une prétendue politique de destruction physique des juifs, ou encore une preuve, une seule preuve de la réalité des prétendues chambres à gaz hitlériennes. Quant aux magistrats qui ont osé me condamner, ils sont incapables de me définir ce qu’est une chambre à gaz hitlérienne ni de m’en décrire ou de m’en dessiner une. Et pour cause ! On ne peut ni définir, ni décrire, ni dessiner un cercle carré ou un carré circulaire. Ces magistrats reconnaissent qu’ils n’ont eux-mêmes aucune compétence en matière d’histoire mais ils me condamnent au nom d’une loi, signée de F. Mitterrand, qui décrète qu’un tribunal, « militaire » celui-là, le Tribunal de Nuremberg, avait toutes les compétences pour juger en matière d’histoire, et cela sans appel possible et pour l’éternité. Au cours de ma déposition, j’ai montré que le procès de Nuremberg avait été une mascarade judiciaire. Il faut croire qu’ici mes arguments ont porté puisque, dans son jugement, M. Grellier écrit :
Des critiques peuvent, à juste titre, être développées concernant l’organisation, la structure et le fonctionnement du Tribunal Militaire International de Nuremberg, tant sur le plan juridique qu’historique ou philosophique.
Si, comme le reconnaît M. Grellier, le Tribunal de Nuremberg est critiquable à tous les points de vue possibles et imaginables, en quoi peut-on me reprocher de critiquer à mon tour ce tribunal sur un seul point d’histoire ?
Absurde dans son principe, la loi Fabius-Gayssot ne peut conduire qu’à des absurdités dans son application. Elle revient à menacer de prison et d’amendes ceux qui ne croiraient pas à la quadrature du cercle, telle que décrétée, sans appel et pour l’éternité, par un tribunal « militaire » de circonstance.
Je maintiens tous les termes, sans exception, de l’interview écrite que j’ai signée dans Le Choc du mois de septembre 1990 : autant je revendique l’honneur d’y défier une loi scélérate, autant je n’y vois pas l’ombre d’une « diffamation raciale » ou d’une « provocation raciale ».
Veuillez recevoir, Monsieur le président, l’assurance de mes sentiments indignés.
P.J. : – Ma récidive immédiate du 18 avril 1991 : Le révisionnisme devant les tribunaux français.
– Revue d’histoire révisionniste, n° 4, avril 1991, pour l’article intitulé Procès Faurisson (p. 107-133).[4]
P.S. : Aujourd’hui même se déclenche une campagne médiatique en faveur d’un produit lancé par l’ex-stalinien Serge Moati. Il s’agit d’une production télévisée en deux épisodes sur La Haine antisémite ; le révisionnisme y est présenté comme un phénomène antisémite. Cette campagne culminera le 2 octobre (veille de mon procès) et le 3 octobre (jour de mon procès) avec la projection du film, la vente des cassettes et le lancement du livre. Un sondage publié par L’Événement du jeudi (26 septembre 1991) révèle que cette « haine » serait en chute libre.
26 septembre 1991