Le vrai motif d’angoisse de l’État d’Israël : le révisionnisme historique
Depuis quelques mois il se manifeste dans les journaux, à la radio et à la télévision une véritable fièvre d’antinazisme. On croirait que les nazis sont de retour. Je suppose que le grand public assiste à ce phénomène avec une perplexité croissante. Peut-être pense-t-il que cette fièvre est due à l’approche du quarantième anniversaire du 8 mai 1945, date de la capitulation sans condition du IIIe Reich.
Si le grand public pense vraiment cela, il se trompe. Cette effervescence ne va pas retomber après le 8 mai, ni même à la fin de 1985. Au contraire, elle va s’accroître. Son vrai motif n’a rien à voir avec ce qu’il s’est passé il y a quarante ans. Son vrai motif se trouve dans l’actualité la plus brûlante. Les organisations juives ou sionistes, à travers le monde, sont en train de vivre un drame. Un mythe, dont elles ont cherché à tirer profit, est en train de se dévoiler : le mythe du prétendu « holocauste des juifs durant la seconde guerre mondiale ».
La thèse révisionniste
Les historiens révisionnistes sont les responsables actuellement d’une interrogation qui porte, dans l’ensemble, sur l’histoire de la dernière guerre et, en particulier, sur l’histoire des camps de concentration utilisés par les Allemands du temps de Hitler.
Les révisionnistes n’ont jamais nié l’existence de ces camps. Ils font toutefois remarquer que les Allemands n’ont été ni les premiers, ni les derniers à utiliser de tels camps. Il n’y a donc pas là un crime spécifique du nazisme.
Ils admettent aussi que, dans certains de ces camps, il y avait des fours crématoires. Dans ces fours on brûlait des cadavres. Ce n’est pas un crime. On constate qu’aujourd’hui même, dans bien des pays modernes, l’incinération tend à remplacer l’inhumation.
Les Allemands utilisaient dans tous les camps de concentration des chambres à gaz de désinfection. Ce n’était pas un crime là non plus ; c’était une nécessité d’hygiène. Le désinfectant employé était parfois de l’acide cyanhydrique. Sous sa forme commerciale il s’appelait « Zyklon » ou « Zyklon B ».
Le vrai crime des Allemands aurait été, d’après ce qu’on nous répète inlassablement depuis quarante ans, d’avoir employé d’énormes chambres à gaz spécialement conçues pour y tuer des hommes et, en particulier, des juifs. Ces chambres à gaz homicides auraient constitué l’arme spécifique d’un crime spécifique, lui-même appelé « génocide », c’est-à-dire extermination systématique d’une race.
Et c’est là que les révisionnistes interviennent pour nous dire : les prétendues chambres à gaz homicides de Hitler et le prétendu génocide des juifs forment un seul et même mensonge historique. Pour les révisionnistes, ce prétendu génocide et ces prétendues chambres à gaz sont des inventions de la propagande de guerre. Ces inventions auraient dû normalement disparaître peu à peu après 1945. Si elles ont survécu jusqu’à nos jours avec une telle vigueur, c’est en raison de leur utilité pour certains, en particulier pour permettre la création de l’État d’Israël en 1948. Les sionistes, dès la fin de la guerre, faisaient valoir que les juifs n’avaient pas seulement été persécutés par Hitler (ce que personne ne met en doute) mais qu’ils avaient été les victimes d’un crime abominable, sans précédent dans l’Histoire, à la fois par la qualité et la quantité des massacres perpétrés : une qualité particulièrement affreuse et une quantité particulièrement gigantesque. En effet, rien ne pourrait se comparer en qualité d’horreur au fait d’utiliser des sortes d’abattoirs dans lesquels on aurait fait entrer des hommes, des femmes, des enfants pour la simple et unique raison qu’ils étaient de race juive. Rien non plus ne pourrait se comparer en quantité d’horreur au fait d’éliminer ainsi environ six millions d’êtres humains.
Les révisionnistes estiment que, s’il y avait eu un génocide, il n’y aurait plus eu de juifs européens après la guerre. Il n’y en aurait plus eu en Europe même et il n’y aurait pas eu de juifs européens pour émigrer vers les États-Unis, le Canada, l’Argentine, l’Afrique du Sud, l’Australie, la Palestine… S’il y avait eu de la part de Hitler un ordre d’exterminer les juifs, comme on nous le répète sans cesse, on aurait retrouvé soit cet ordre même, soit des documents qui auraient prouvé l’existence d’un tel ordre. Par dessus tout les révisionnistes ont apporté la preuve que les fameuses chambres à gaz homicides n’avaient pas pu exister pour tout un ensemble de raisons précises d’ordre physique, chimique, topographique, médical,… Ils ont dévoilé les diverses supercheries employées à Auschwitz ou ailleurs pour donner à croire que les Allemands avaient eu recours à des chambres à gaz homicides.
Les révisionnistes ne disent pas que les juifs ont forgé le mensonge des chambres à gaz. Ils constatent que ce mensonge existait dans l’arsenal de la propagande de guerre des Alliés et qu’après la guerre les sionistes en ont tiré bénéfice. C’est ainsi que cette arme des Alliés, au lieu d’être abandonnée à la fin de la guerre, semble être devenue progressivement l’arme n° 1 de l’arsenal de la propagande israélienne.
Le mythe de l’Holocauste, c’est-à-dire essentiellement du prétendu génocide et des prétendues chambres à gaz homicides, est le mythe fondateur de l’État d’Israël. Il a permis à cet État de percevoir de l’Allemagne de l’Ouest des « réparations » financières que même Nahum Goldmann, l’ancien président du Congrès juif mondial et de l’Organisation sioniste internationale, a qualifiées d’« astronomiques ». Cela ne signifie pas qu’aux yeux des révisionnistes les sionistes aient mis au point une escroquerie. Là encore ils ont tiré partie d’une situation de fait.
Cris d’alarme
Le vrai motif d’angoisse de l’État d’Israël tient aux progrès des idées révisionnistes.
Le 18 avril 1985, l’ancien premier ministre Menahem Begin est sorti de son silence pour dénoncer le danger que constitue à ses yeux la thèse révisionniste.
Aux États-Unis, Simon Wiesenthal et Élie Wiesel manifestent une inquiétude croissante et lancent des campagnes désespérées en vue de sauvegarder le mythe de l’Holocauste. Le président Reagan en personne, vraisemblablement sous l’effet d’intenses pressions, en est arrivé à formuler une mise en garde contre le révisionnisme quand il a dit dans le discours d’ouverture du « Rassemblement des survivants juifs de l’Holocauste » le 11 avril 1983 :
Nous devons veiller à ce que l’incommensurable souffrance de l’Holocauste ne soit pas déshumanisée, à ce qu’elle ne soit pas examinée cliniquement et sans passion, à ce que sa signification ne soit pas perdue pour cette génération ou pour les générations futures.
Mais, précisément, ce que tout historien devrait se proposer de faire c’est d’étudier toute question historique sans passion et comme le ferait un clinicien !
On peut prévoir, sans grand risque de se tromper, que des hommes politiques américains et, en particulier, le président Reagan seront conduits à prendre la défense de l’Holocauste avec plus de force et de netteté encore dans les mois ou les années qui viennent. Il leur importera peu que la religion de l’Holocauste enferme de plus en plus les jeunes générations juives dans un ghetto psychologique et moral.
24 avril 1985