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Agressé en septembre, le professeur Faurisson persiste : “Pour me faire taire, il faudra me tuer”

Vichy, novembre 1989. Victime d’une agression d’une violence inouïe le 16 septembre dernier, le professeur Faurisson est en convalescence, mais poursuit avec toujours autant de minutie ses recherches historiques. La récente édition de « l’intégrale » des journaux d’Anne Frank lui en fournit la matière. Il nous reçoit chez lui.

Le Choc du moisL’agression dont vous avez été victime est la sixième en onze ans. Quel est votre état d’esprit ? 

Robert Faurisson : Mon état d’esprit est celui d’un homme qui a échappé de peu au lynchage. Mon état physique reste médiocre et j’aurai à subir une opération chirurgicale complémentaire, à la jambe droite. Parmi les révisionnistes, je ne suis pas le plus mal loti. François Duprat a été assassiné ; son assassinat a été revendiqué par un « commando du Souvenir » et un groupe révolutionnaire juif, puis ce crime a été justifié par Patrice Chairoff, en fait Dominique Calzi, un ami du couple Klarsfeld.[1] Michel Caignet a été vitriolé par le juif Yves Aziza que l’on a laissé s’enfuir. Notre Institut d’histoire révisionniste de Los Angeles a été détruit de fond en comble par un incendie volontaire en juillet 1984 et, le lendemain, des juifs sont venus danser sur les ruines.

Ceux qui m’ont agressé et qui, sans l’arrivée de trois pêcheurs, m’auraient achevé à coups de pied dans la tête, n’avaient-ils pas un rapport avec les milices juives chères à M. Joxe ? Je vous rappelle à ce propos la déclaration de Mme Françoise Castro, épouse de Laurent Fabius : « Extraordinaire nouveauté dans le comportement politique, la gauche a permis à des milices juives de s’installer dans des quartiers à Paris, mais aussi à Toulouse, à Marseille, à Strasbourg [et d’avoir] des contacts réguliers avec le ministre de l’Intérieur ».[2]

J’ai vu ces milices à l’œuvre en décembre 1987 à la Sorbonne lors d’un colloque antirévisionniste où Simone Veil nous avait traités de « clowns » et Pierre Vidal-Naquet d’« excréments ». Ces jeunes juifs se promenaient en bandes sous les yeux de la police. Dix d’entre eux ont « massacré » un jeune de vingt ans, à coups de pied, rue Saint-Jacques. Pierre Guillaume, Michel Sergent et moi-même, nous avons été attaqués par un autre groupe. Un appariteur a saisi l’un de nos agresseurs. Le responsable des appariteurs a refusé de nous donner le nom de l’agresseur et l’a fait relâcher cependant qu’il m’empoignait par le manteau et me jetait manu militari hors de la Sorbonne. Aucune suite ni policière, ni judiciaire.

Dans les cas que je connais de crime ou de délit commis par des agresseurs juifs dans de telles circonstances, il n’y a jamais eu de véritables suites policières ou judiciaires, même quand les auteurs étaient connus.

Un cas particulièrement révoltant est celui d’un membre de l’INSERM, âgé d’environ soixante ans – j’ai moi aussi soixante ans –, et qui, grièvement blessé par un collègue pour cause de révisionnisme, a vu son affaire se clore sur un non-lieu.

Mon agression du 16 septembre 1989 est la sixième depuis le 20 novembre 1978 à l’université Lyon-II : deux agressions à Lyon, deux à Paris et deux à Vichy.

(Le professeur Faurisson, le jour même de notre entretien, venait d’échapper à une menace d’agression dans une librairie vichyssoise. Nous avons obtenu confirmation sur place, NDLR.)

C h o c Vous n’êtes donc pas surpris ?

R.F. : Nullement. Nous autres révisionnistes, nous avons toujours pensé que notre engagement était celui d’une aventure intellectuelle avec les risques de toute nature que cela comporte. J’ai souvent déclaré : « Je suis optimiste pour le révisionnisme ; je suis pessimiste pour les révisionnistes. » Il est trop tard pour arrêter le révisionnisme, qui a acquis l’élan et la force d’un mouvement naturel. Mais ceux qui sont en première ligne vont le payer cher.

– Arrêt de mort –

C h o c : Qui mettez-vous en cause ?

R.F. : Je ne peux pas vous le révéler. Je peux seulement vous dire que ma première pensée est allée à un jeune homme que, la veille de l’attentat perpétré contre moi, j’ai eu la surprise d’apercevoir dans mon quartier, le long du parc. Le 12 juillet 1987, celui-ci m’avait violemment frappé au Sporting Club de Vichy.

Je voudrais surtout insister sur la responsabilité intellectuelle du couple Klarsfeld. Exemple : en 1978, Serge Klarsfeld voulait obtenir le jugement de Kurt Lischka par le tribunal de Cologne. Je cite Le Monde : « Et si le tribunal de Cologne refuse de juger Lischka ? MKlarsfeld répond sans détour : “Ce serait en quelque sorte signer son arrêt de mort.” [3]»

Voici quelques extraits du Chicago Tribune (29 juin 1986) qui donnent une idée des moyens auxquels les Klarsfeld envisagent de recourir lorsqu’il se sentent dans leur bon droit :

Beate Klarsfeld raconte comment elle a harcelé au moins trois anciens nazis jusqu’à ce qu’ils se suicident ou meurent ; comment elle a organisé, dans d’autres cas, des tentatives d’enlèvement […] ; un jour, avec des amis, elle a cherché à kidnapper Kurt Lischka ; […] Ernst Ehlers […] harassé par des manifestations que les Klarsfeld organisaient devant sa maison, démissionna d’abord de son emploi, puis se suicida. […] Quant à Walter Rauch, nous fîmes le siège de sa maison. Quelques fenêtres furent brisées. Nous le bousculâmes dans la rue, dit Klarsfeld. Il est mort quelques mois plus tard. J’en fus heureux parce que, aussi longtemps que vivent ces gens, ils sont une offense à leurs victimes […]. Un jour, mon mari, dit Beate, mit un pistolet sur la tempe de Rauch, juste pour lui montrer qu’il pouvait le tuer mais il n’appuya pas sur la détente.

Dans Life, Klarsfeld confie qu’en 1982 il avait loué les services d’un spadassin pour assassiner Barbie ; il s’agissait d’un socialiste bolivien, d’origine indienne, se faisant appeler Juan Carlos.[4] Quant à Alois Brunner, réfugié en Syrie et affreusement mutilé par des lettres explosives, « l’éventualité d’envoyer quelqu’un pour le liquider n’est pas exclue ». Pour ce qui est de Le Pen : « Personne ne s’est vraiment mobilisé contre Le Pen. Il aurait fallu provoquer des affrontements pour […] qu’il aille jusqu’au bout de ses positions extrémistes.[5] » Depuis le 14 mars 1989, Serge Klarsfeld est officier de l’Ordre national du Mérite.

C h o c : Ne pensez-vous pas que, s’ils avaient réellement voulu vous tuer, vos agresseurs l’auraient fait d’une façon plus discrète et efficace ?

R.F. : Cela, c’est pour l’avenir. Le 16 septembre, mes agresseurs ont reçu pour mission de me «corriger» publiquement quitte à me laisser sur le carreau. Il leur importait peu de savoir si je n’étais pas, par hasard, cardiaque ou diabétique ; les coups de pied m’ont été administrés à toute force, sans aucune retenue, je vous prie de le croire. C’est la méthode pratiquée couramment en Palestine. C’est le procédé biblique de la lapidation. Bien malin qui peut dire quelle est la pierre ou quel est le coup de pied qui a achevé la victime. L’avantage tient à ce que, en cas d’arrestation et de jugement, l’affaire pourra aller en correctionnelle pour coups et blessures et non aux assises pour tentative d’assassinat. Le message publié par l’AFP était là pour faire croire à une simple intention de « corriger le négateur Faurisson ».

– Dialogue impossible –

C h o c Ne craignez-vous pas que ce genre de pratiques n’aille en s’amplifiant ?

R.F. : Il ira en s’amplifiant à cause du rôle criminel de la grande presse et parce que certains milieux juifs s’affolent des progrès du révisionnisme.

Lorsque la communauté juive s’apercevra qu’elle a ajouté foi à d’abominables inventions, qu’on dirait recyclées des horreurs de l’Ancien Testament, elle criera plus que jamais à la persécution contre elle et elle exigera la persécution tous azimuts des révisionnistes. Les responsables des organisations juives ne préconiseront peut-être pas la violence physique, comme le font les Klarsfeld ou tel conseiller d’ambassade israélien, mais il est aisé d’échauffer les esprits, et de susciter l’action de justiciers.

C h o c Peut-on imaginer que ces violences, tant physiques que verbales, s’estomperaient si une confrontation entre vous et des intellectuels juifs avait lieu ? 

R.F. : Voilà longtemps que nous proposons un débat public à des gens qui, de leur côté, nous proposent, au choix, le tribunal, la prison, l’asile, l’hôpital ou la morgue. Nos contradicteurs, eux, refusent tout débat avec les sous-hommes ou les non-personnes que nous sommes à leurs yeux. Voyez dans les AHR « Les révisionnistes proposent un débat public ».[6] La position de Vidal-Naquet a toujours été : « On doit discuter sur les révisionnistes… on ne discute pas avec les révisionnistes ».[7]

Les seules confrontations possibles ont eu lieu lors d’un débat télévisé à Lugano en 1979 (télévision suisse italienne), qui a tourné à la complète déconfiture des représentants de l’orthodoxie holocaustique, et lors des procès qui nous ont été intentés à Paris ou à Toronto. A Toronto, d’abord en 1985, puis en 1988, à l’occasion de deux procès intentés par la communauté juive à Ernst Zündel, la débâcle des témoins et des experts de l’accusation a pris des proportions spectaculaires. Le témoin numéro un, Rudolf Vrba, et l’expert mondial numéro un, l’historien Raul Hilberg, ont été confondus. Il faut dire qu’ils ne s’attendaient pas à rencontrer des arguments d’ordre physique, chimique, topographique, architectural et documentaire. En 1988, l’ingénieur américain Fred Leuchter, appelé par les révisionnistes, a pu prouver qu’il n’avait jamais existé de chambres à gaz homicides à Auschwitz, Birkenau et Majdanek. L’expertise de ce spécialiste des chambres à gaz américaines et l’analyse des échantillons prélevés sur place sont irréfutables. Nos adversaires le savent bien.

Simone Veil dans la nasse –

C h o c Croiriez-vous à un complot juif ?

R.F . : Non. J’ai toujours qualifié d’infantile cette idée d’un complot. Et je ne crois pas non plus à un complot antijuif. Il y a des croyances. Rien n’est plus difficile à combattre qu’une croyance. J’estime, en revanche qu’il existe un terrorisme juif ; il est « gémissant » ; les gémissements couvrent le bruit des coups et les cris des victimes.

C h o c : Etes-vous antijuif ?

R.F. : Est antijuif celui qui hait les juifs et qui est haï par les juifs. Je ne les hais pas, mais je dois malheureusement admettre que je suis haï par la communauté juive dans son ensemble, qui ne se gêne pas, d’ailleurs, pour me le faire savoir de toutes les façons possibles. Je suis, dans mon pays, traité en Palestinien. Aussi mes écrits sont-ils mes pierres, mon Intifada. Je témoignerai devant les tribunaux en faveur de Claude Autant-Lara et je révélerai pourquoi Simone Veil ne pouvait pas porter plainte contre lui. La presse a brodé sur le thème du danger que représentait mon agression… pour la communauté juive et sur ce nouveau malheur, dont celle-ci se serait bien passée. Pierre Joxe a réagi en créant au ministère de l’Intérieur « une nouvelle cellule chargée de lutter contre le racisme et l’antisémitisme ».[8]

C h o c Qu’est-ce qui vous a conduit à vous lancer dans cette aventure et pourquoi persistez-vous ?

R.F. : La curiosité m’a conduit à étudier les prouesses de la magique chambre à gaz. Quand j’ai découvert l’imposture des prétendues chambres à gaz et du prétendu génocide, j’ai estimé que je me devais de dénoncer cette calomnie qui permet à de nombreux juifs d’accuser la terre entière ; pour eux, il y a eu, pendant la seconde guerre mondiale, d’un côté, les juifs et, de l’autre, tous les responsables du monde entier : Hitler les a massacrés et les autres responsables ont été complices par le silence et l’inaction (Roosevelt, Churchill, Staline, Pie XII, le Comité international de la Croix-Rouge, etc.). J’ai pensé : « Comme le roi est nu, je vais le dire. » J’ai décidé: « J’appellerai un chat un chat, et Élie Wiesel un fripon. » J’ai mis mes actes en conformité avec mes pensées. C’était en quelque sorte pour moi un devoir civique. Plus on a cherché à me faire taire, plus je me suis débattu, avec mes faibles moyens. Pour reprendre la formule de Pierre Guillaume, je vous assure que les chambres à gaz ne sont pas indispensables à mon bonheur. En revanche, je constate malheureusement qu’elles sont indispensables au bonheur de beaucoup de juifs et au récit de leurs malheurs. Pour me faire taire, il faudra me tuer. Une foule de révisionnistes, en France et à l’étranger, prendra alors la relève.

Propos recueillis par Christian Ville 

[Publié dans Le Choc du mois, décembre 1989, p. 42-43.]

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Notes

[1] Voy. Le Monde, 23 mars 1978, p. 7 et 26 avril 1978, p. 9.

[2] Le Monde7 mars 1986, p. 8.
[3] Le Monde24 juillet 1978, p. 4.
[4] Lifefévrier 1985, p. 65. 
[5] Le Soir [de Bruxelles]d’après Rivarol1er juillet 1988, p. 5.
[6] Annales d’histoire révisionniste, printemps 1988, p. 9-24. Ce texte est reproduit dans le volume II des Écrits révisionnistes (1974-1998) à la page 733.

[7] P. Vidal-Naquet, Les Assassins de la mémoire, La Découverte, Paris 1987, p. 10.
[8] Le Monde, 6 octobre 1989, p. 15.