Correspondance entre Robert Faurisson et Paul Rassinier (1964-1967)
Nous reproduisons ci-dessous le texte de 15 lettres de la correspondance échangée par Robert Faurisson et Paul Rassinier au cours des années soixante. Il ne nous a malheureusement pas été possible de retrouver davantage de lettres. Robert Faurisson et Paul Rassinier ne se sont jamais rencontrés physiquement. Le premier n’a jamais manqué de rendre hommage au second dont il s’est trouvé être à la fois le disciple et le successeur dans le combat révisionniste. Porté à la plus grande méfiance à l’égard de ce qu’il appelle « le chiqué universitaire », R. Faurisson n’a pas caché son admiration pour P. Rassinier, cet « instituteur monté en graine » qui, lisant un texte, l’annotait au crayon ou à la plume, vérifiant les chiffres et compilant les dires.
Un certain nombre de ces lettres avaient déjà été publiées dans le vol. 1 des Études révisionnistes, Cercle antitotalitaire, [Saint-Genis-Laval], [2000], p. 188-201.
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Paul Rassinier à Robert Faurisson, lettre du 12 janvier 1964
36 rue Bapst, Asnières
Cher Monsieur,
Bien reçu votre lettre.
1. Que des Allemands aient exécuté des gens au gaz, c’est bien possible. Dans des chambres à gaz, sûrement pas. La nuance est sensible. Je ne discute pas sur ce point.
2. En quelle quantité ? Un fou, une fois peut-être. On peut considérer comme à peu près certain que Globocknik a utilisé le gaz Diesel à Belzec On sait, depuis peu, que les horreurs dont il s’est rendu coupable dans ce camp ont provoqué son déplacement et la fermeture de ce camp en déc. 1942.
Sur ce double problème, je fais le point dans mon livre qui paraîtra prochainement. Prospectus ci-joint.
3. À Francfort personne n’a dit avoir exterminé 200 personnes au gaz. À ma connaissance du moins. Et, tous les jours je reçois le mot à mot de ce qui se dit à l’audience. Un accusé se voit reprocher d’avoir tué « 200 enfants par injection directe de phénol au cœur ». Il nie, bien sûr. C’est tout ce que je sais.
4. Le document dont je parle dans Candide est un faux qui a été refusé à Nuremberg. Le Monde à qui je l’avais écrit a fait suivre ma déclaration d’une note où il disait « qu’il avait été authentifié par des officiers américains » et « pris en considération donc retenus à charge ». J’ai aussitôt insisté. Et M. Jacques Fauvet m’a écrit le 30.12.1963 qu’en effet j’avais raison. Je suis en train de lui demander pourquoi alors il ne le dit pas à ses lecteurs.
5. Non. Ce document n’est pas Nacht und Nebel. Il n’y a pas de document Nacht und Nebel mais un fait que l’admin. publique désigne sous ce nom : les déportés dans des camps qui travaillaient pour la défense nationale allemande et qui n’avaient le droit ni d’écrire à leur famille, ni d’en recevoir des nouvelles.
Le document en question est celui qui est dit Document Gerstein dont je parle dans Le Véritable procès Eichmann et qui sert d’argument à la pièce Le Vicaire.
Avec tous mes sentiments
[signé] Paul Rassinier
N.B. Robert Aron hésite à prendre position sur cette affaire de chambre à gaz. Je crois savoir qu’il attend que mes travaux soient plus avancés.
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Robert Faurisson à Paul Rassinier, lettre du 19 janvier 1964
Monsieur,
J’ai demandé à M. Robert Aron si « les chambres à gaz hitlériennes » étaient un mythe ou une réalité. Il m’a fait une réponse évasive. J’avais cité vos travaux. Il ne m’en parle pas.
Puis-je vous demander comment on peut à l’heure actuelle faire le point de la question ?
– Les Allemands ont-ils exécuté des gens en chambre à gaz ? Où ? En quelle quantité ?
– Ont-ils utilisé le gaz d’échappement ou des voitures à gaz, comme on l’a prétendu, en Russie ou en Pologne ?
– Que penser du témoignage récent de cet Allemand qui prétend avoir passé 200 personnes à la chambre à gaz d’Auschwitz ?
– Ce document dont vous parliez dans Candide a-t-il été réellement contesté ou bien auriez-vous commis une erreur ?* On me dit que Le Monde ne serait pas d’accord.
Mais on dit tant de choses !
Pouvez-vous éclairer ma lanterne ? Merci d’avance de votre réponse.
Veuillez recevoir, Monsieur, l’expression de ma très haute estime.
R. Faurisson
* Ce document serait-il ce qu’on appelle le plan « Nacht und Nebel » ?
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Paul Rassinier à Robert Faurisson, lettre du 12 août 1966
Cher Monsieur,
Je vous remercie de votre aimable lettre et vous félicite d’avoir obtenu cette réponse de M. Poliakov : c’est, en effet, hénaurme ! Poliakov, pourtant, ne pouvait pas vous faire d’autre réponse: il n’est pas possible de rassembler de documentation photographique prouvant que des chambres à gaz ont été mises en service dans certains camps de concentration par les autorités du IIIe Reich pour la bonne raison qu’il n’y en a pas. On a passé un film à Nuremberg, non sur les chambres à gaz exclusivement, mais sur les atrocités nazies, mais on n’ose plus le sortir : la preuve a été faite qu’il contenait de nombreux « montages ». Je suis pourtant de votre avis : en matière de crimes de guerre – si tant est que la notion de crime de guerre puisse un jour entrer de plain-pied dans le droit international et la morale – Alliés et Allemands sont à égalité à ceci près que ce sont les Alliés qui ont commencé. En l’occurrence, c’est la guerre, non les hommes, qui est responsable. Il n’est guère possible aujourd’hui, de concevoir une guerre sans crimes de guerre. Ex : Algérie, Indochine, Viet-Nam…
Il y a très longtemps que je pense à écrire ce livre sur «les chambres à gaz, mythe ou réalité?». Malheureusement, je travaille avec une équipe d’historiens qui me reconnaissent une très grande – sinon la plus grande connaissance de la question. Et, ensemble, nous décidons du sujet que je dois prendre pour thème selon les exigences de l’actualité. J’ai écrit Le Mensonge d’Ulysse, quand les camps étaient à l’ordre du jour, Le Procès Eichmann, Le Drame des Juifs et L’Opération « Vicaire » de même. Aujourd’hui, l’actualité qui est l’Europe impensable sans l’Allemagne, commande d’écrire sur les Responsables de la seconde guerre mondiale pour détruire la thèse de la responsabilité unilatérale de l’Allemagne et la réintégrer à égalité avec les autres peuples dans la communauté européenne. C’est ce que nous avons décidé ensemble que je ferais et je suis en train de le faire. Toujours, il arrive quelque chose qui repousse mon projet sur « les chambres à gaz, mythe ou réalité ? ». Mais n’ayez crainte, je l’écrirai. Ma situation n’est pas très enviable : il y a 40 ans que je rêve d’écrire l’histoire de la République de Florence (au temps de Machiavel) et toujours l’obligation de traiter des problèmes de la seconde guerre mondiale qui venaient au premier plan de l’actualité… Je cède aux instances de mes collègues parce que, chaque fois, je sens qu’ils ont raison : aller au plus urgent.
Je serai très heureux de vous rencontrer et, éventuellement d’accepter votre aide dans la poursuite de mes recherches. Si vous venez à Paris, prévenez-moi quelques jours avant et passez-moi un coup de fil à l’arrivée.
Bien cordialement.
Paul Rassinier
N.B. : J’ai su vos aventures.
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Robert Faurisson à Paul Rassinier, lettre du 31 décembre 1966
Cher Monsieur,
J’ai dû écourter mon séjour à Paris et je n’ai pas pu vous téléphoner pour vous demander la faveur d’un entretien. Peut-être d’ailleurs qu’en cette période de fêtes vous n’auriez pas été, de votre côté, en mesure de me l’accorder. Toujours est-il que je voulais vous entretenir une fois de plus d’un sujet qui me tient à cœur : le mythe des chambres à gaz. Vous avez bien voulu m’écrire à deux reprises ; dans votre dernière lettre vous me dites que vous vous consacrez en ce moment à un ouvrage sur les responsabilités autres qu’allemandes dans le déclenchement de la seconde guerre mondiale et que ce sujet des chambres à gaz vous paraît moins actuel. Je comprends vos raisons. Personnellement, je suis prêt à prendre le risque de lancer un court libelle que j’intitulerais, comme je vous l’ai dit, « Les chambres à gaz hitlériennes : mythe ou réalité ? » Je le publierais sous mon nom. Je sais les risques considérables que je cours. Du moins je crois les connaître et il va me falloir consulter un avocat versé en ces sortes d’affaires, – très épineuses sous la Ve république. J’aimerais également avoir votre opinion et votre aide. Il me semble qu’un éditeur serait très difficile à trouver, mais non pas forcément introuvable.
Il faudrait que nous puissions nous voir. Pensez-vous venir prochainement en Auvergne ? Je crois savoir que vous vous rendez à Saint-Nectaire en été, mais… l’été est bien loin.
Ni David Rousset, ni Louis Martin-Chauffier n’ont répondu à mes lettres (deux à chacun). J’ai essayé de les relancer par un journaliste du Figaro littéraire qui s’appelle Albo ou Dalbo. Pas de réponse. Vendredi, je suis passé au Centre de Documentation Juive 17, rue Geoffroy-l’Asnier. J’aurais aimé un reportage filmé de ma visite. Il vous aurait intéressé. J’ai demandé des photos sur les chambres à gaz. Il m’a fallu dix minutes pour me faire comprendre. On me proposait toujours « autre chose » sur les camps de concentration. En désespoir de cause, ces gens-là m’ont cherché avec grand peine des photographies. Inutile de vous dire qu’ils n’ont rien trouvé que deux ou trois misérables « documents ». Ils m’ont dit que les Allemands avaient fait sauter ces chambres à gaz. Ils se « voyaient voyant » mentir. Aussi n’ai-je pas insisté. C’était finalement pitoyable.
Il faudrait également que je vous montre les lettres reçues de tel ou tel journaliste ou «historien» de plein conformisme.
Un point que je dois vous préciser : je conçois ce petit livre non pas comme celui d’un historien qui aurait dépouillé archives et documents, mais comme l’œuvre d’un honnête homme qui a été amené, notamment en lisant les ouvrages d’un certain P. Rassinier, sans même qu’il y pense, à se poser la question de savoir s’il n’y avait pas là une pure et simple fable.
Bonne année, cher Monsieur. Je vous souhaite du courage dans la poursuite de vos travaux. Ils nous sont indispensables.
Veuillez croire à ma sympathie.
R. Faurisson
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Paul Rassinier à Robert Faurisson, lettre du 3 janvier 1967
Cher Monsieur,
Si j’ai beaucoup regretté que vous ne m’ayez pas téléphoné, j’ai été heureux de recevoir votre lettre et plus encore de savoir que vous persévériez dans votre intention d’écrire une brochure sur les chambres à gaz. Personnellement, je vous ai dit que j’étais occupé ailleurs – j’ai d’ailleurs à peu près tout dit ce que je savais sur le sujet – mais je ne demande pas mieux que quelqu’un de qualifié en matière d’histoire vienne à mon secours. C’est vous dire que je me mets à votre disposition et vous aiderai de mon mieux. En particulier, je suis prêt à vous mettre au courant de tout ce qui a été publié sur les chambres à gaz depuis qu’est paru mon dernier livre.
À mon sens, il faudrait que vous connaissiez d’abord tout ce que j’ai écrit :
1 – Le Mensonge d’Ulysse
2 – Ulysse trahi par les siens
3 – Le Véritable procès Eichmann
4 – Le Drame des juifs européens
5 – L’Opération « Vicaire »
Les nos 3 et 4 ont été édités par un brave homme (Bardèche) qui est plus un poète qu’un éditeur et [deux mots illisibles]. Mais vous serez assez sage pour faire la part des choses sachant cela. Après avoir lu, si quelque chose reste un peu confus dans votre esprit vous me poserez des questions. Ou nous nous verrons : pour une question de cette importance, je suis prêt à me déplacer.
Ensuite, il faudra trouver un éditeur et ce ne sera pas facile Témoin ma dernière aventure : En octobre, j’avais terminé mon étude sur Les Responsables de la seconde guerre mondiale. Je l’ai remise à mon éditeur, La Table Ronde. Mais, lorsqu’il est venu en discussion devant le comité de lecture, on s’est aperçu que les Juifs qui me poursuivent partout possédaient, sous le sigle Gallimard, 50% des actions de la Table Ronde. En conséquence, le Président qui est en ma faveur et qui a voix prépondérante, pourrait publier mon manuscrit mais, s’il le fait, La Table Ronde sera mise en liquidation par Gallimard dont l’homme de finances est M. Bleustein-Blanchet (!..) Me voici sans éditeur. Condamné au silence. Je me suis bien tourné vers France-Empire mais il y a peu de chances…
N’ayez aucune crainte : sur les chambres à gaz, on peut écrire tout ce qu’on veut. L’essentiel est de ne pas mettre en cause des gens qui pourraient vous poursuivre pour diffamation. C’est ce qui m’est arrivé, ayant mis en cause Mme Vaillant-Couturier. Et encore, j’avais dit que : « Elle a survécu 26 mois à Auschwitz » après avoir cité les 359 témoins du Procès de Francfort qui ont unanimement prétendu « qu’on ne pouvait pas survivre plus de 4 mois à Auschwitz si on n’avait pas volé la nourriture des camarades ».
Attention à la diffamation : c’est la seule précaution à prendre.
Bien cordialement et bons vœux à la fois pour l’An neuf et votre projet.
Paul Rassinier
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Robert Faurisson à Paul Rassinier, lettre du 5 janvier 196[7]
Cher Monsieur,
Merci infiniment de votre réponse. Vous avez été rapide.
Tout à fait d’accord pour la méthode. Je vais relire vos livres la plume à la main. D’ici deux mois je vous récrirai.
Désolé de voir ce qui vous arrive à la Table Ronde. Je souhaite vivement que cela s’arrange et pour vous et pour nous.
Je tiendrai compte de vos conseils. Je ne m’en prendrai à personne, sauf, si vous le voulez bien, au journal Le Monde. J’aimerais reproduire quelques-uns de ses articles où il est question de chambres à gaz. J’espère que vous en avez de votre côté une provision. Jusqu’ici je n’ai pas pensé à les mettre de côté.
Bien à vous, cher Monsieur,
R. Faurisson
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Paul Rassinier à Robert Faurisson, lettre du 3 mars 1967
Cher Monsieur,
À mon tour de me tourner vers vous…
Après bien des tribulations, j’ai fini par trouver un éditeur courageux pour mon livre Les Responsables de la seconde guerre mondiale. Il paraîtra le 15 mai aux Nouvelles éditions latines.
Tout me fait penser que ce sera un combat très dur. Aussi je me tourne vers ceux que je pense être de mes amis. Pouvez-vous, avec André Garnier (libraire je crois) envisager un moyen de diffusion dans votre région ?
Connaissez-vous, en France, d’autres professeurs d’Histoire (ou autres) qui pourraient s’intéresser à mes thèses et leur faire faire boule de neige ? Éventuellement accepteriez-vous d’intervenir personnellement auprès d’eux ?
Actuellement, j’ai un Prof. d’histoire à la Faculté de Besançon et un voyageur en librairie dans la région de Narbonne qui vont faire une active propagande. J’ai aussi les adresses personnelles d’environ 2 000 de mes lecteurs habituels. C’est déjà pas mal, mais je frappe à toutes les portes pour tenter d’élargir le cercle…
Bien cordialement.
Paul Rassinier
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Robert Faurisson à Paul Rassinier, lettre du 19 mars 1967
Cher Monsieur,
Toutes mes excuses pour ce long silence. J’espère que vous ne m’en voudrez pas. Vous me répondez vous-même si rapidement que je suis confus de vous avoir délaissé pendant quinze jours.
J’ai vu Garnier dès réception de votre lettre. Le pauvre a eu de très gros ennuis avec sa fille – ceci entre nous – et je n’avais pas le cœur à l’entretenir longuement de « nos » affaires. Il se réjouit, comme moi, d’apprendre que les N.E.L. vous éditeront et nous essaierons, lui et moi, de faire notre possible pour assurer la vente de quelques exemplaires auprès de nos amis. Hélas ! Nous sommes, comme vous vous en doutez, en si petit nombre ! Dès que l’ouvrage sort, veuillez prendre contact avec Garnier qui m’avertira aussitôt. Au lycée B. Pascal de Clermont, je ne vois guère qu’un collègue pour s’intéresser à ce qui nous intéresse.
Je n’ai encore rien fait en ce qui concerne le « mythe des ch. à gaz ». Je consacre trop de temps au ski, au tennis et au farniente. À propos du mythe je viens de lire qu’un médecin allemand aurait reconnu avoir envoyé quelques milliers de malades mentaux en chambre à gaz. Votre sentiment là-dessus, à l’occasion ?
Bon courage, cher Monsieur. J’espère que nous aurons le plaisir, Garnier et moi, de faire votre connaissance cet été.
Recevez, avec l’assurance de notre dévouement, l’expression de nos meilleurs sentiments.
R. Faurisson
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Paul Rassinier à Robert Faurisson, lettre du 22 mars 1967
Cher Monsieur,
Oui, je réponds toujours par courrier tournant sans quoi j’oublierais ou je n’en sortirais pas : une heure à une heure et demie de courrier par jour !
Il est exact qu’un médecin et même plusieurs + des infirmières ont reconnu avoir gazé des gens. Et c’est vrai. Mais c’était dans le cadre du problème de l’euthanasie qui n’a rien à voir avec les chambres à gaz et qui n’a duré que de 1939 à 1940. En tout une dizaine de milliers d’irrécupérables physiquement ou mentalement. L’accusation dit : 100 000.[1]
Je trouve cela horrible, bien sûr. Mais des voix autorisées se sont élevées depuis pour approuver : Gollancz (Juif), l’association des médecins de Laennec, etc… Ceux qui approuvent l’euthanasie me heurtent autant que ceux qui l’ont appliquée fût-ce un court laps de temps. Mais cela c’est un problème philosophique qui est posé aux hommes depuis Sparte. Il y a, me semble-t-il, d’autres moyens pour préserver la race de la décadence…
Ici encore, j’ai mis ce problème au point – historiquement, non philosophiquement – dans Le Procès Eichmann et Le Drame des juifs.
Faites du ski, etc… mais travaillez !
Bien cordialement.
Paul Rassinier
N.B. : Merci pour l’aide que vous m’apporterez dans la diffusion de mon prochain bouquin. Il sortira entre le 15 mai et le 1er juin. Reçu, hier, une lettre de Garnier.
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[1] Note de Robert Faurisson : Paul Rassinier se trompe. Il n’existe aucune preuve que l’euthanasie ait été pratiquée par le gaz. Les médecins allemands ont utilisé des produits comme la scopolamine ou le luminal.
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Robert Faurisson à Paul Rassinier, lettre du 28 mai 1967
R. Faurisson, 22 place d’Allier 03-Vichy
(36, avenue Carnot, Clermont, quand j’écris par ex. au Monde.
Je ne veux pas qu’on me prenne pour un « vichyste » ; cela dévalorise
à l’avance tout ce que je peux dire. Je suis « professeur à Clermont »).
Cher Monsieur,
Toutes mes félicitations ! Grâce à vous – je l’apprends par une lettre de Fauvet – Le Monde, si cagot, bigot et chafouin, a publié dans son numéro du 23 mai un article qui fera date dans l’histoire du journal. Un lecteur attentif s’y rend compte en effet qu’on lui apprend, sept ans après l’aveu de l’Institut d’H.C. de Munich, l’inexistence des chambres à gaz dans la partie essentielle de l’empire hitlérien. J’avais, comme vous, remarqué la scandaleuse allégation du « Bulletin de l’Étranger », mais, définitivement écœuré par tant de mensonges, j’avais renoncé à écrire au Monde. Vous l’avez fait et c’est fort bien.
Mais ne voilà-t-il pas qu’à la lecture du no du 23 mai, j’ai souhaité d’obtenir plus encore que Le Monde ne voulait concéder à ses lecteurs ! J’ai écrit à Fauvet pour lui dire que son article était assez « habilement » rédigé pour laisser croire que l’Institut se portait garant de l’existence des chambres à gaz, sinon sur le territoire de l’ancien Reich, du moins dans les territoires occupés [addition : ce qui est faux]. Je lui ai dit que d’ailleurs cette histoire de chambres à gaz était, du tout au tout, une fable mirifique. J’ai cité vos travaux « si courageux et passionnants ». J’ai parlé de ma visite au Centre de Doc. Juive, 17 rue Geoffroy l’Asnier, et j’ai dit qu’on n’avait pas été capable de m’y fournir une seule photographie de ces usines qui, paraît-il, débitait [sic] au moins 10.000 personnes par jour.
J’ai demandé la publication de ma lettre.
Fauvet me répond : « J’ai bien reçu votre lettre au sujet de notre mise au point du 23 mai. C’est à la demande de M. Rassinier que nous l’avons publiée et il a bien voulu nous en exprimer sa satisfaction. Veuillez agréer… »
La réponse est cavalière. Voici ce que je voudrais vous demander : Est-il vrai que vous vous soyez déclaré satisfait ? Que me conseillez-vous de faire pour relancer le brûlot ?
Personnellement, je songe, soit à récrire à Fauvet en lui disant que, si M. Rassinier est satisfait, cela ne veut pas dire que je le sois et que j’aimerais bien qu’on réponde à ma lettre ou la publie, soit à essayer d’obtenir une entrevue de Fauvet vers la fin de juin pour voir de quelle façon on pourrait poser dans les colonnes de son journal la fameuse question : « Les ch. à g. : mythe ou réalité ? »
Je profite de cette lettre pour vous poser une autre question : savez-vous si l’Institut poursuit ses recherches pour les « territoires occupés » ? Je leur ai écrit. Ils ne m’ont pas répondu.
Je reste en relation avec Garnier. Nous nous occuperons, dans la mesure de nos faibles moyens, de la diffusion des Responsables… Garnier m’a donné la fiche publicitaire du livre.
J’ai plus ou moins renoncé à l’idée d’un livre ; la compilation me tue ; je suis incapable de faire des recherches à mon tour, quand je vois que vous avez vous-même si bien travaillé. Votre exemple, à ce point de vue, me décourage plus qu’il ne m’incite au travail. Mais je n’ai pas peur de dire mon opinion sur la question et je suis prêt à publier sous ma signature un « papier » compromettant, à défaut d’un livre.
Bon courage, cher Monsieur. Croyez à mon admiration.
R. Faurisson.
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Paul Rassinier à Robert Faurisson, lettre du 31 mai 1967
Mon cher ami,
C’est exact : c’est à ma demande que Le Monde a publié cette rectification, – d’ailleurs alambiquée mais… l’essentiel y est et c’est sur ce point que j’ai exprimé ma satisfaction à J. Fauvet.
Quand j’ai vu les paroles qui étaient prêtées à « un fonctionnaire du N.P.D. », j’ai bondi parce que ce fonctionnaire (sic) était von Thadden lui-même, que ce correspondant étranger à qui la déclaration était faite était le Times et parce que j’avais lu le Times… J’ai donc aussitôt écrit à Fauvet.
1° en rétablissant la citation dans ses propres termes et en citant son auteur ;
2° en lui disant qu’il s’agissait là de la reproduction exacte d’un document de l’Institut d’histoire contemporaine de Munich en date du 19 août 1960.
Fauvet qui a une certaine estime pour moi et qui sait que ma documentation sur la seconde guerre mondiale est unique au monde a publié en termes assez ambigus pour sauvegarder l’honneur de son journal.
Mais, l’auteur de l’article, un Juif qui se fait appeler Franceschini a protesté. Il m’a écrit, sûr que ce document n’existait pas et m’a demandé de le lui porter. Il en a pris photocopie mais… il m’a reçu froidement, – même plus que froidement. Tant pis. Ce n’est pas ma faute si ce document existe et s’il est en ma possession.
Donc, voilà une partie de la vérité rétablie. Grâce à moi doublement car c’est moi qui ai contraint[1] l’Institut de Munich à publier cette mise au point à la suite d’une tournée de conférences en Allemagne qui fut sensationnelle en ce que je fis salle plus que comble dans 14 des plus importantes villes.
Je dois cependant vous dire que l’Institut maintient qu’il y a eu des exterminations par les gaz à l’Est de l’Europe, notamment en Pologne. Et que je ne désespère pas de lui faire convenir qu’il n’y en a pas plus eu là qu’en Allemagne : le Procès de Francfort a seulement établi qu’il y avait eu des « sélections » dans les camps.
– moi je soutiens que c’était pour séparer les malades des bien portants et les envoyer dans des camps spéciaux pour malades.
– lui que c’était pour les envoyer dans les chambres à gaz.
Mais il n’y a aucun document en faveur de sa thèse. Il y en a même qui établissent indiscutablement que le IIIe Reich n’a jamais construit de chambres à gaz. Il y a seulement des « témoins » et l’on sait depuis Hérodote qui fut témoin lui-même ce que valent les témoignages en Histoire. Surtout quand les témoins sont tous juifs ou communistes !
Que mon exemple ne vous décourage pas. Il devrait au contraire vous encourager. Vous êtes, je crois, agrégé d’histoire.[2] J’ai besoin d’historiens pour me soutenir. Voyez les résultats que j’ai déjà obtenus : j’ai trouvé, récemment, un Prof. de Faculté en histoire contemporaine qui est emballé par mes travaux et qui veut que je fasse une thèse sur le sujet. Il est en train de m’en chercher deux autres pour faire un jury : s’il réussissait et si je pouvais présenter cette thèse, voyez quel succès ce serait !!…
Si vous écrivez à Fauvet, surtout ne lui dites rien des confidences que je vous ai faites sur les circonstances de la rectification que j’ai obtenue. Elle lui cause à lui-même bien des ennuis : tous les Juifs du monde lui ont écrit pour protester. Et je n’aimerais pas qu’il sache que je divulgue des « secrets de salle de rédaction ».
Travaillez,…
Bien cordialement.
Paul Rassinier
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[1] Note de l’éditeur : Il serait intéressant de vérifier cette affirmation.
[2] R. Faurisson est agrégé des lettres. Il est probable qu’il le spécifiera à P. Rassinier, lequel lui écrira le 3 juin 1967 : « Agrégé des lettres ou agrégé d’histoire, ça n’a pas d’importance. » – ndé.
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Paul Rassinier à Robert Faurisson, lettre du 2 juin 1967
Mon cher ami,
Voici une photocopie du document que vous avez demandé à l’Institut (juif) d’histoire contemporaine de Munich. Ne le perdez pas, s’il vous plaît, c’est la dernière photocopie qui me reste. En dehors de cela, je n’ai plus que le document lui-même.
Si vous ne lisez pas l’allemand, vous trouverez bien, autour de vous, quelqu’un qui vous le traduira.
Vous y remarquerez :
1. Le titre qui dit qu’il n’y a jamais eu d’extermination par les gaz à Dachau.
2. la première phrase soulignée par moi qui dit que les chambres à gaz de Dachau n’ont jamais été, ni terminées, ni mises en fonction. Elles ont été entièrement ou presque, construites après la guerre par les SS qui ont remplacé les déportés dans ce camp : des chambres à gaz Potemkine, en somme. Cette deuxième assertion figure dans la brochure qu’on vend dans toutes les librairies de Munich et qui font l’histoire du camp. Par ma demande d’ailleurs.
3. la deuxième phrase soulignée par moi qui dit qu’il n’y en a eu dans aucun camp situé sur le territoire de l’ancien Reich mais que, dans son contexte, maintient qu’il y en a eu «dans de rares camps de l’est et particulièrement en Pologne occupée ».
Tout ceci, je vous le répète a été obtenu par une tournée de conférences retentissantes que j’ai faites en Allemagne, où j’avais soutenu le point de vue qu’il n’y avait eu aucune chambre à gaz dans aucun camp, et hors d’Allemagne et à la suite desquelles l’Institut de Munich a été submergé de lettres de demandes d’explication. L’Institut a choisi, pour répondre un article de Die Zeit où j’étais violemment pris à partie.
Je n’ai pu établir qu’il n’y en avait pas eu non plus en Pologne que par le Procès des gardiens du camp d’Auschwitz comme je vous l’ai dit dans ma lettre d’hier. Le difficile pour moi, c’est que je suis interdit de séjour de l’autre côté du Rideau de fer. Dans la suite, je l’ai été de ce côté-ci en Allemagne de l’Ouest et en Autriche mais seulement… après que j’ai eu fait la preuve des balivernes qu’on racontait sur les camps de l’ancien Reich.
Quand vous vous serez fait traduire ce texte, renvoyez-le moi si vous n’en avez plus besoin.
Vous êtes jeune, amusez-vous mais, travaillez, travaillez. J’ai besoin de l’aide des gens qualifiés en histoire. Or, j’en trouve peu : tous ont peur !
Je ne suis cependant pas mécontent des résultats que, tout seul, j’ai déjà obtenus. Mon livre qui est sur le point de sortir des presses apporte d’autres révélations : quel sort leur fera-t‑on ?
Bien cordialement.
Paul Rassinier
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Paul Rassinier à Robert Faurisson, lettre du 3 juin 1967
Mon cher ami,
Je vous ai envoyé, hier, le document que vous avez demandé à l’Institut d’histoire contemporaine de Munich. Ce matin, je reçois votre lettre du 1er juin.
Je vous ai dit que je ne demandais pas mieux que de vous aider de ma documentation si vous vouliez écrire quelque chose sur le sujet. Je vous trouverai même sûrement un éditeur. Mais il faut que vous pensiez vous-même le sujet à votre façon, que vous extrayez de mes études ce qui a retenu votre attention et les documents y afférents, que vous établissiez un plan de ce que vous voulez dire, après quoi je vous le meublerai avec les meubles que vous aurez choisis.
Mon sentiment est pourtant que vous ne devez pas vous limiter aux chambres à gaz : il faut les replacer dans leur contexte qui est :
-
- la politique de Hitler envers les Juifs.
- les camps de concentration.
- Chambres à gaz mythe ou réalité ? statistiques juives, etc…
- Conclusion (sur les procès en cours en Germanie), germanophobie, préparation de la route de l’Atlantique aux Russes, etc…
Tout ce que j’ai dit et trouvé sur ce sujet est épars dans quatre volumes ou cinq : extrayez et rassemblez les documents que j’ai cités.
Je suis à votre entière disposition, je vous le répète.
Il y a, maintenant, un service que vous pourriez me rendre. Vers le 20 juin, vous recevrez un exemplaire des Responsables de la Seconde Guerre mondiale. Le même jour Le Monde en recevra deux : un pour son critique d’histoire, un pour Fauvet. Naturellement, Le Monde fera le silence sur ce bouquin : chaque fois que les Juifs voient mon nom dans la presse « bien pensante », ils voient rouge m’a dit Fauvet (entre nous). Vous pourriez alors faire une lettre-compte rendu du bouquin qui s’étonnerait, en sus, du silence du Monde. J’ai fait la même demande à deux ou trois de nos collègues qui signeront « Agrégé de l’université » et dont deux signeront l’un « Professeur d’Histoire contemporaine à la Faculté de Besançon » l’autre « Professeur d’histoire contemporaine à la Faculté de Genève ». On est très sensible aux titres universitaires dans la maison.
Fatigué d’être enfermé dans l’enfer de l’Histoire par la conspiration du silence, je n’ai plus que ce moyen dont je conviens aisément qu’il n’est qu’un petit moyen. Il a cependant déjà réussi deux ou trois fois. Ne dit-on pas, chez nos adversaires, que la fin justifie les moyens ?
Dites-moi si vous pouvez faire cela.
Et mettez-vous au travail sur l’autre sujet. Agrégé des lettres ou agrégé d’histoire, ça n’a pas d’importance. Moi, je ne suis même pas agrégé : un tout petit Professeur d’histoire de l’ancien enseignement primaire supérieur.
Bien cordialement.
Paul Rassinier
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Robert Faurisson à Paul Rassinier, lettre du 15 juin 1967
Cher Monsieur,
Merci pour vos lettres, merci également pour la photocopie que vous voudrez bien trouver ci-joint [sic]. Un collègue d’allemand me l’a traduite.
J’ai fort à faire en ce moment avec les examens, livrets, etc. Je monterai peut-être sur Paris dans quelques jours et je ne manquerai pas d’aller vous voir.
Encore merci. Bien cordialement.
R. Faurisson
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Paul Rassinier à Robert Faurisson, lettre du 16 juin 1967
Mon cher ami,
Si vous venez à Paris d’ici à quelques jours, vous ne m’y trouverez pas : je suis obligé de me rendre pour 15 jours au chevet de ma belle-mère malade (remplacer ma belle-sœur qui prend ses vacances).
Ne pouvez-vous pas repousser votre voyage au 8 ou 10 juillet ?
Serais si content de vous voir.
Cordialement.
Paul Rassinier
N.B. : Mon adresse, pendant ces 15 jours, sera : chez Mlle Pons, Pharmacie des Mines, Saint-Vallier (Saône-et-Loire). C’est à 2 heures de Vichy, si vous avez une voiture !