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Auschwitz : l’AFP ajoute le faux au faux

Comme on va le voir, l’AFP s’est appuyée sur un faux « document » décrivant le prétendu rendement des fours crématoires, pour en faire un document sur le prétendu rendement des prétendues chambres à gaz d’Auschwitz !

Texte de sa dépêche :

LE CAMP DE LA MORT D’AUSCHWITZ MODERNISE SON EXPOSITION PERMANENTE 

                 Reportage par Bernard Osser

OSWIECIM (Pologne), 25 jan 2007 (AFP) – Tout juste 62 ans après la libération du camp de la mort nazi d’Auschwitz-Birkenau, son musée est décidé à rénover son exposition permanente pour la rendre plus accessible à un public pour lequel l’Holocauste n’est plus qu’un simple chapitre d’un manuel d’histoire.

À l’entrée de l’exposition, sur un mur de brique rouge, s’étale une carte de l’Europe. Oslo au nord, Rhodes au sud, Paris à l’Ouest, des dizaines de simples points y désignent les lieux de déportation des juifs vers Auschwitz-Birkenau.

Dans une autre baraque, dans de simples vitrines en bois sont exposées des photocopies jaunies de documents d’époque. Par exemple, celui qui fixe le rendement des chambres à gaz à 4.756 prisonniers par jour. Le document en allemand n’est pas traduit.

Pratiquement dépourvu d’explications, l’ensemble de l’exposition, ouverte en 1957, reste difficilement compréhensible pour un simple visiteur sans connaissances historiques poussées.

De 1940 à 1945, environ 1,1 million d’hommes, de femmes et d’enfants, dont une immense majorité de juifs de divers pays d’Europe occupée par les Allemands, périrent dans ces lieux.

« L’exposition a été préparée pour les gens qui avaient l’expérience de la guerre et qui savaient ce qu’étaient les chambres à gaz et les crématoires. Depuis sa création, elle n’a pratiquement pas changé », reconnaît Piotr Cywinski, nouveau directeur du musée.

« Aujourd’hui, elle est trop vieille et reste difficilement accessible surtout pour un public de plus en plus jeune », dit-il à l’AFP.

« La nouvelle exposition devrait prendre en compte tout le savoir historique acquis depuis mais aussi utiliser les nouvelles méthodologies d’aménagement des musées », souligne-t-il.

« Mais, il ne s’agit pas en aucun cas d’en faire un musée interactif et priver cet endroit de son caractère exceptionnel. L’ensemble devra rester sobre et digne comme il l’est aujourd’hui », ajoute-t-il.

Dans la baraque numéro cinq du premier camp d’Auschwitz, une ancienne caserne, près de 2.000 valises des déportés gisent derrière une grande vitre. Ailleurs, deux tonnes de cheveux de victimes utilisés par les nazis pour la fabrication de cordes. Encore plus loin, des milliers de chaussures sont montrées en masse aux visiteurs.

Ce type de présentation ne correspond plus aux besoins d’aujourd’hui. « Les gens s’intéressent davantage aux destins d’individus », souligne Piotr Cywinski.

« Nous voulons que les jeunes sortent après une visite du camp non seulement avec l’image du plus grand drame de l’humanité que fut l’Holocauste, mais aussi en connaissant l’héroïsme des victimes, leur entraide et solidarité », ajoute-t-il encore.

Un espace sera également aménagé pour exposer les quelque 2.000 œuvres d’art, dessins et peintures, créés par les détenus. Faute de place, elles sont actuellement stockées dans un entrepôt.

Le projet de modernisation s’étalera sur cinq ans. Le premier pas a été fait en décembre, lorsque le Conseil international d’Auschwitz a donné son feu vert au changement. Le nouveau concept sera soumis aux anciens déportés, à des historiens et des conservateurs de musées.

Les changements concerneront uniquement la partie la plus ancienne du camp. Situé à 3 km du premier camp d’Auschwitz, Birkenau, qui a été l’usine de la mort nazie à partie de 1942, subira seulement des travaux de conservation.

Une semaine avant l’arrivée des Soviétiques le 27 janvier 1945, les nazis y ont fait exploser les chambres à gaz et les crématoires. Aujourd’hui, leurs ruines, exposées aux intempéries, s’érodent avec le temps.

La rénovation et les travaux sont d’autant plus urgents que le nombre des visiteurs va grandissant, ce qui inévitablement dégrade les lieux. Plus d’un million de personnes ont visité Auschwitz-Birkenau l’an dernier contre 400.000 en moyenne il y a encore quelques années.

bo/jlt/mpd

Analyse de cette dépêche

Cette dépêche de l’AFP fourmille d’erreurs qui, toutes, vont dans le sens d’une regrettable complaisance pour « la Mémoire » au détriment de l’Histoire. Faute de temps, je m’attarderai seulement sur l’essentiel, c’est-à-dire sur l’alinéa que j’ai pris le soin, ci-dessus, de mettre en gras. On nous y présente un « document d’époque » qui « fixe le rendement des chambres à gaz à 4.756 prisonniers par jour ». On ajoute que « le document en allemand n’est pas traduit ». Cette anomalie s’explique: une traduction aurait risqué de montrer à trop de visiteurs que, contrairement à ce qu’on ose leur affirmer, ledit document ne mentionne que des fours crématoires et nullement des « chambres à gaz » !

Quant aux performances qu’on y attribue à ces fours, elles passent l’imagination : 4.756 crémations journalières pour 52 fours, cela signifierait plus de 90 crémations par jour et par four ! Soixante ans plus tard, malgré le progrès technique et l’assistance électronique à la crémation, un four ultra-moderne ne pourrait dépasser 12 crémations en 24 heures. Le rendement habituel pour une journée de 8 heures est de 3 à 5 crémations, mais, pour des raisons techniques, plus le nombre des crémations augmente, plus le temps de crémation augmentera. Ajoutons à cela que, par intervalles réguliers, il faut baisser les feux et qu’un four ne saurait fonctionner jour après jour, en continu, sans périodes d’arrêt complet.

Par ailleurs ce « document » n’est, en fait, qu’un simple papier dactylographié sans marque de provenance officielle, sans trace de l’habituel cachet et il est dépourvu de toute signature de l’auteur présumé ; on découvre simplement, au bas de la page, la signature, illisible, d’un inconnu sans qualification qui nous affirme qu’il a établi là une copie (Abschrift) ! De cette copie, on n’a jamais trouvé l’original.

Mais il y a mieux : même un Jean-Claude Pressac s’est vu contraint de dénoncer la fausseté du contenu de ce « document ». Dans son gros ouvrage publié par la Beate Klarsfeld Foundation de New York en 1989, Auschwitz, Technique and operation of the gas chambers, la reproduction photographique du document se situe à la page 247 et les commentaires, passablement rudes, aux pages 108, 110, 239, 244. Puis, dans son ouvrage de 1993, Les Crématoires d’AuschwitzLa Machinerie du meurtre de masse, CNRS éditions, il reviendra sur le sujet et parlera de «propagande mensongère», de simple « propagande » ou de « mensonge […] patent » (p. 80-81). Le piquant de l’affaire est qu’à l’époque, il attribuait cette fausseté, cette propagande et ce mensonge à la vantardise des SS d’Auschwitz qui auraient été désireux, selon lui, de plaire à leurs supérieurs de Berlin !

Par la suite, comme on le sait malheureusement fort peu, J.-C. Pressac finira par conclure que « le dossier » tout entier de l’histoire officielle de l’extermination des juifs est « pourri », irrémédiablement « pourri » ; il ajoutera que ce qu’on a ainsi inventé autour de trop réelles souffrances est promis « aux poubelles de l’Histoire» (Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en France, Le Seuil, Paris 2000, p. 652).

J.-C. Pressac est mort, le 23 juillet 2003, dans l’impressionnant silence de tous ceux qu’il avait servis, le couple Klarsfeld en particulier. Ont aussi observé un silence sépulcral les médias du monde entier qui, au cours des années 1993-1994, l’avaient célébré comme l’homme qui avait définitivement terrassé les révisionnistes.

25 janvier 2007