Meeting du CRIF du 13 février 2007

Le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) est la plus influente des organisations juives de France. Elle est présidée par l’ancien banquier Roger Cukierman. En chaque début d’année, elle organise à Paris un banquet auquel participent le Premier ministre, le Président du Sénat (Christian Poncelet, d’origine juive), le Président de l’Assemblée nationale (Jean-Louis Debré, d’origine juive) et environ la moitié des ministres et secrétaires d’Etat en exercice sans compter un très grand nombre d’anciens ministres, d’ambassadeurs, de représentants des cultes catholique, protestant, juif et musulman ainsi que de hautes autorités du monde de la presse, de la finance, du spectacle. Dans son discours, R. Cukierman ne manque jamais de tancer ou de menacer le gouvernement pour l’insuffisance de sa préoccupation en ce qui concerne la sécurité et les intérêts à la fois des juifs de France et de l’Etat d’Israël. Cette année, le banquet s’est tenu le 23 janvier au somptueux Pavillon d’Armenonville. La cérémonie a été retransmise sur la chaîne de télévision parlementaire que préside Jean-Pierre Elkabbach, juif sioniste.

Dans Le Monde (président du Conseil de surveillance : Alain Minc, homme d’affaires juif) est paru un encart publicitaire du CRIF (11-12 février 2007, p. 4) appelant à se rendre au Palais de la Mutualité le 13 février à 19h30. Le texte portait :

Tous à la mutualité contre la menace iranienne. En défiant le concert des nations par un programme nucléaire militaire, en organisant une conférence négationniste internationale à Téhéran, en multipliant les appels à rayer Israël de la carte, l’Iran représente un danger mortel pour la paix du monde.

La salle était presque pleine. L’assistance était majoritairement composée de juifs de cinquante ans et plus. Les hautes personnalités politiques qui avaient, paraît-il, «donné leur accord de principe pour prendre la parole à ce meeting» se sont contentées d’y envoyer des représentants.

La vedette a été François Léotard auquel a été décerné le Prix du Crif pour avoir, en juillet 2006, violemment dénoncé le Président Ahmadinejad. (Largement discrédité, François Léotard a dû renoncer à la vie politique à la suite de graves compromissions financières. Dans les rapports de police le concernant il était nommé « l’encornet » (petit calmar) par allusion à « la pieuvre » de la maffia exerçant ses activités criminelles dans le sud de la France).

R. Cukierman a entamé son discours avec des propos larmoyants sur son enfance. Puis, évoquant la conférence révisionniste de Téhéran, il a déclaré : « J’ai rencontré des déportés qui pleuraient à la nouvelle de cette conférence ». Enfin il a tenu des propos incendiaires contre l’Iran. Il est allé jusqu’à prédire la possibilité d’une apocalypse nucléaire en Europe même, du fait de l’Iran.

François Léotard a dénoncé dans le « négationnisme » « le plus grand danger, une véritable bombe, pour les démocraties occidentales ». Pierre Lellouche a qualifié les «thèses négationnistes» de « crime contre l’humanité ». Le nom de Robert Faurisson a été hué à chaque fois qu’il a été prononcé. Nicole Borvo (Cohen-Seat), s’étant avisée de tenir quelques propos non hostiles à la Palestine, a été conspuée et a quitté la tribune. Le président du Sénat, Christian Poncelet, a été insignifiant.

En résumé, une soirée médiocre avec de la peur (feinte ou réelle), de la haine, du mensonge et des appels frénétiques à la croisade contre le révisionnisme et contre l’Iran.

Arthur Robert Butz (Etats-Unis) à Robert Faurisson à propos de ce texte

François Léotard a dénoncé dans le « négationnisme » « le plus grand danger, une véritable bombe, pour les démocraties occidentales ». Pierre Lellouche a qualifié les « thèses négationnistes » de « crime contre l’humanité ». Le nom de Robert Faurisson a été hué à chaque fois qu’il a été prononcé.

The only way a participant can distinguish himself in such a meeting is to say something more outrageous or hysterical than the guy before him.

It reminds me of the “two minutes hate” in Orwell’s 1984. You seem to be their Goldstein, except that you really exist. Art

[Le seul moyen pour un participant de pouvoir se distinguer dans un tel meeting est de dire quelque chose de plus outrageant ou hystérique que le type qui l’a précédé. – Cela me rappelle les « deux minutes de haine » dans le 1984 d’Orwell. On dirait que vous êtes leur Goldstein, sauf que vous existez réellement. Art]

13 février 2007