Faurisson vu par André Breton et vu par Jean d’Ormesson
Hier dans le blog des amis de Paul-Éric Blanrue (blanrue.blogspot.fr) est paru le bref article “D’Ormesson en Pléiade. Bientôt Faurisson ?”
Avant de m’engager, à la fin des années 1970, dans la publication d’ouvrages relevant du révisionnisme historique, j’avais, dans le domaine du révisionnisme littéraire, notamment publié A-t-on lu Rimbaud ? (Jean-Jacques Pauvert, Paris 1961, 1962) et A-t-on lu Lautréamont ? (Gallimard, 1972).
Le premier de ces deux ouvrages avait provoqué une retentissante «Affaire Rimbaud» tandis que le second avait agité surtout certains milieux universitaires.
André Breton, parmi bien d’autres, avait traité du premier ouvrage et Jean d’Ormesson avait rendu compte du second.
Deux citations pour vous mettre la puce à l’oreille :
1) Une citation de Rimbaud : « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans ».
2) Une citation de Lautréamont tout à la fin des Chants de Maldoror : « [Quand je serai mort,] je veux que le lecteur en deuil puisse se dire : “Il faut lui rendre justice. Il m’a beaucoup crétinisé. Que n’aurait-il pas fait, s’il eût pu vivre davantage ! c’est le meilleur professeur d’hypnotisme que je connaisse !” »
J’avais discrètement commencé mes recherches sur la magique chambre à gaz au début des années 1960.
En 1972, dans ma thèse sur Lautréamont, j’avais glissé les mots suivants à propos des mystifications, particulièrement en temps de guerre : « La Seconde guerre mondiale a suscité des mythes encore plus extravagants [que la première guerre mondiale] mais il ne fait pas bon s’y attaquer. Une entreprise comme celle de Norton Cru, si on l’appliquait à la dernière guerre, serait encore prématurée, semble-t-il. Certains mythes sont sacrés. Même en littérature ou en histoire, on court quelque risque à vouloir démystifier » (p. 338).
PS : Dans le cas de Rimbaud, le mieux est de lire l’ouvrage publié en 1991, soit trente après l’édition originale de 1961 : Robert Faurisson, A-t-on lu Rimbaud? Suivi de L’Affaire Rimbaud, La Vieille Taupe, Paris 1991, 205 pages ; il s’agit là de la troisième édition.
16 avril 2015