Wannsee : “une sotte histoire”
Un communiqué de l’Agence télégraphique juive, publié dix jours après la célébration, dans le monde entier, de l’anniversaire du « procès-verbal » de Wannsee du 20 janvier 1942, annonçait que, pour Yehuda Bauer, professeur à l’université hébraïque de Jérusalem, la réunion de Wannsee ne pouvait avoir la signification que persistaient à lui attribuer les médias et selon laquelle les Allemands auraient, ce jour-là, décidé d’exterminer les juifs. Y. Bauer estimait qu’il s’agissait même là d’une « sotte histoire » (silly story). Dès le début des années quatre-vingt, la thèse dite de Wannsee avait été progressivement délaissée par les historiens et elle fut définitivement abandonnée au colloque de Stuttgart (3-5 mai 1984). Mais le grand public est maintenu dans l’ignorance de ces rectifications, qui constituent autant d’hommages involontaires aux révisionnistes.
En France, le battage fait autour de Wannsee continue de trouver un écho jusque dans le calendrier des Postes de l’année 1992 ; dans le répertoire des dates historiques, on découvre :
20 janvier [1942] : Les nazis adoptent “la solution finale” pour les Juifs qu’ils déportent et exécutent massivement.[1]
Mais voici, dans son intégralité, le communiqué de l’Agence télégraphique juive (Londres) tel que reproduit dans le Canadian Jewish News du 30 janvier 1992, sous le titre : “Importance de Wannsee rejetée” :
Un universitaire israélien, spécialiste de l’Holocauste, discrédite la conférence de Wannsee à laquelle avaient, dit-on, participé des responsables nazis de haut niveau en 1942 dans une villa de la banlieue de Berlin pour mettre au point le projet de la “Solution finale”.
Selon le professeur Yehuda Bauer de l’Université hébraïque de Jérusalem, Wannsee était certes une réunion, mais “à peine une conférence” et “peu de ce qu’on y a dit a été exécuté dans les détails”.
Bauer a pris la parole lors de la session d’ouverture d’une conférence internationale qui s’est tenue [à Londres] pour marquer le cinquantième anniversaire de la décision d’exécution de la “Solution finale”. Mais, a déclaré le professeur (né en Tchécoslovaquie), cette décision n’a pas été prise à Wannsee.
“Le public répète encore, jour après jour, la sotte histoire [the silly story] qui veut que ce soit à Wannsee que l’extermination des juifs ait été décidée. Wannsee n’était qu’une étape dans le déroulement du processus du meurtre de masse”, a-t-il déclaré.
Bauer a également réaffirmé que les craintes de voir disparaître avec le temps les souvenirs de l’Holocauste sont infondées.
“Qu’on le présente de manière authentique ou de manière inauthentique, avec compassion et compréhension ou comme un kitsch monumental, l’holocauste est devenu un symbole majeur de notre culture.
“Il ne se passe guère de mois sans qu’il y ait une nouvelle émission de télévision, un nouveau film, une nouvelle pièce, un certain nombre de livres nouveaux, en prose ou en poésie qui traitent de ce sujet.
“Contrairement aux juifs vivants, les juifs morts ont très souvent bénéficié de commisération et de compassion ou fourni l’occasion d’un examen de conscience”, a déclaré le professeur.
Le 14 février 1990 les juges Diet, Pluyette et Breillat avaient débouté R. Faurisson de sa plainte contre G. Wellers. Notre revue avait fait état[2] de la manipulation à laquelle s’étaient livrés les juges dans leur prétendue reproduction du « procès-verbal » de Wannsee, et cela pour accréditer une thèse abandonnée depuis 1984 et aujourd’hui qualifiée de « sotte » par une sommité de l’école exterminationniste. On aimerait connaître la réaction de MM. Robert Diet, Gérard Pluyette et Yves Breillat à la déclaration de Y. Bauer.
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[1] L’Almanach du facteur, Eyrolle 1992.
[2] Revue d’histoire révisionniste, n° 3 (novembre-décembre 1990 – janvier 1991), p. 204-205 et n° 4 (février-mars-avril 1991), p. 192-193.
[Publié dans la Revue d’histoire révisionniste, n° 6, mai 1992, p. 157-158.]