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Vers un “Ministère de la défense contre le révisionnisme”

Vu le nombre décroissant des anciens combattants, le ministère des Anciens Combattants pourrait devenir un ministère de la Mémoire, c’est-à‑dire, pour parler clair, un ministère chargé de la défense de la mémoire juive (et de la mémoire de la Résistance) contre le révisionnisme historique.

C’est ce que donne à entendre un article de Jean-Michel Aphatie et de Pascale Robert-Diard paru dans Le Monde du 18-19 juillet 1999 (p. 5) sous le titre : « Vers la création d’un mi­nistère de la “mémoire” ? »

À la fin des années soixante-dix, le surgissement de l’affaire Faurisson et du révisionnisme historique (école de pensée fondée en France, en 1950, par l’ancien déporté Paul Rassinier) avait suscité l’inquiétude des tenants d’une histoire orthodoxe de la seconde guerre mondiale. Au début des années quatre-vingt, de multiples initiatives antirévisionnistes avaient été lancées par le monde politique, la grande presse, l’école et l’Université. En par­ticulier, au sein du ministère des Anciens Combattants, se créait une cellule de lutte contre le révisionnisme. Par la suite, cette officine prenait une extension croissante et se transformait en direction ministérielle. Nul doute qu’elle est aujourd’hui appelée à devenir la cellule germinative d’un futur ministère de la Mémoire. Jacques Chirac, président de la République (en visite à Oradour) et Lionel Jospin, Premier ministre (en visite à Auschwitz), ainsi qu’Élisabeth Guigou, ministre de la Justice (en visite à Drancy), ne jurent ensemble que par cette mémoire policière à sens unique.

19 juillet 1999