Trois affaires révisionnistes en deux mois
Du 20 décembre 1996 au 18 février 1997 trois affaires révisionnistes ont éclaté successivement à Honfleur, à Toulouse et à Lyon.
À Honfleur, un jeune professeur de mathématiques, Vincent Reynouard, a été mis à pied en raison d’opinions révisionnistes exprimées en dehors de ses cours. Elèves et parents d’élèves exigent sa réintégration.
À Toulouse, le directeur des études de l’Institut d’études politiques, Jean de Quissac, a dû démissionner de son poste tout en conservant sa chaire d’histoire pour avoir, dit-on, déclaré à ses étudiants lors d’un cours consacré aux fascismes : « La thèse officielle, c’est six millions de morts. Mais il faut bien comprendre que, scientifiquement, il y a un million et demi de juifs morts prouvés. » De nombreux étudiants ont pris la défense du professeur et ont fait circuler une pétition pour affirmer : « Les propos rapportés ne sont pas ceux qui ont été tenus par le professeur d’histoire, ni dans leur forme ni dans leur esprit. »[1]
À Lyon, l’historien et journaliste Gérard Chauvy voit le PDG d’Albin Michel bloquer la sortie de son livre sur les époux Aubrac-Samuel. Intitulé Aubrac, le livre est sous-titré : Une légende de la résistance à l’épreuve de la critique historique. En 1987, à l’occasion du procès Barbie, l’auteur s’était signalé par son antirévisionnisme et par l’orthodoxie de ses vues. Aujourd’hui, il déclare : « J’ai fait un travail d’historien. Je travaille sur des documents et pas sur des impressions ou seulement des témoignages. Et le blocage de mon livre repose la grande question : est-il possible en France de reconsidérer, sans se faire taxer de révisionnisme, ce qui passe pour une vérité établie depuis cinquante ans ? »[2]
21 février 1997
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[1] Le Monde, 19 février 1997.
[2] Le Progrès, 18 février 1997 ; Le Monde, 21 février 1997.