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Remarques sur le magazine L’Histoire, décembre 1999

(avec complément – lettre en droit de réponse – du 16 décembre)

L’Histoire, décembre 1999, p. 7, 72-77

Remarques de Robert Faurisson

 

Dans cet éditorial (p. 7) et dans l’article intitulé : « Le cas Faurisson / Itinéraire d’un négationniste » (p. 72-77) fleurissent les approximations, les erreurs, les fautes, les omissions et les tentatives d’amalgame. Je ne peux les relever toutes. Je me contenterai de trois remarques.

Première remarque :

Je suis, avec insistance, qualifié de « faussaire » et traité comme tel. Une œuvre de plus de vingt ans, qui m’a valu une avalanche de procès et dix agressions physiques (dont on ne souffle mot), est appelée « la falsification faurissonienne ». Ici, on me voit « détournant les conclusions » d’un historien et, là, je suis accusé d’ « étayer une conclusion fausse, établie a priori ». Plus loin, il est écrit que « Robert Faurisson a apporté un rai­sonnement pseudo-scientifique fondé sur une méthode singulière s’évertuant à prouver la réalité de son postulat ». On ajoute, enfin, que ma « démarche » est « loin d’être rigoureuse » et ma « documentation fort limitée ».

Deuxième remarque :

Pas une seule fois ces accusations ne sont fondées sur des preuves ou illustrées d’exemples qu’on puisse tenir pour pro­bants.

Troisième remarque :

En réplique à mes arguments, on nous produit la photo­graphie de « la chambre à gaz homicide du crématoire I d’Ausch­witz » (sic) et, dans une note, on précise : « le crématoire I a été partiellement reconstitué par les autorités polonaises après 1945 : les quatre ouvertures percées au plafond ne correspondent pas aux trois ouvertures d’origine par lesquelles était introduit le Zyklon B ». La vérité est que ce local n’a jamais été (ni n’a jamais pu être) une chambre à gaz homicide pour des raisons physico-chimiques que j’ai abondamment expliquées et qui ont été con­firmées par des analyses chimiques. La vérité veut aussi que ce local ait été, en un premier temps, un dépositoire (et ses dépen­dances) pour les cadavres en attente d’incinération et, en un second temps, un abri antiaérien doté d’une salle d’opération chirurgicale et de chambres de malades pour l’hôpital SS, situé à 20 mètres. La vérité, enfin, est que ledit emplacement a été si ou­trageusement maquillé après la guerre par les communistes polonais que l’historien antirévisionniste Éric Conan a pu écrire en 1995 : « Tout y est faux […]. À la fin des années 70, Robert Faurisson exploita d’autant mieux ces falsifications que les responsables du musée [d’Auschwitz] rechignaient alors à les reconnaître » (« Auschwitz : la mémoire du mal », L’Express, 19 janvier 1995, p. 68). É. Conan ajoutait que ces mêmes auto­rités du musée d’Auschwitz reconnaissaient maintenant ces falsifi­cations mais ne se résolvaient pas à en prévenir le public : « On ne précise rien au visiteur. C’est trop compliqué. On verra plus tard. » Autrement dit : on a menti, on ment, on mentira.

Pour terminer, je dirais qu’É. Conan n’a été ni le premier ni le dernier historien antirévisionniste à dénoncer cette imposture qui semblait avoir fait son temps mais qu’on voit, aujourd’hui, ressusciter dans le magazine L’Histoire de Stéphane Khémis, Jean-Noël Jeanneney et Michel Winock.

***

Pli recommandé, avec accusé de réception, adressé le 16 décembre 1999 par Robert Faurisson, 10, rue de Nor­mandie, 03200 Vichy, à Monsieur le Directeur responsable de L’Histoire, 57, rue de Seine, 75280 Paris cedex 06.

Monsieur,

Je vous demande de bien vouloir publier, conformément à l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881, le texte suivant en « droit de réponse ».

Dans votre éditorial vous rappelez les devoirs de l’historien pour, enfin, conclure : « L’amalgame et l’ambiguïté sémantique sont des procédés séculaires ; non une méthode historique. La meilleure des causes n’y trouve jamais son compte. » C’est donc en pleine connaissance de vos obligations d’historien que vous avez tenu sur mes travaux le discours qu’on pourrait attendre d’un profane animé par la passion mais qu’on ne saurait admettre chez un historien qui, au surplus, prodigue des leçons de déontologie.

 

Texte en droit de réponse

Dans votre livraison de décembre 1999 est paru un article intitulé : « Le cas Faurisson / Itinéraire d’un négationniste » (p. 72-77). Je ne peux en relever ici toutes les erreurs, fautes, omissions et tentatives d’amalgame. Je me contenterai de trois remarques.

Première remarque : Je suis, avec insistance, qualifié de « faussaire » et traité comme tel. Une œuvre de plus de vingt ans, qui m’a valu une avalanche de procès et dix agressions physiques (dont vous ne soufflez mot), est présentée comme « une perversion de l’esprit » ou appelée « la falsification faurissonienne ». Ici, on me voit « détournant les conclusions » d’un historien et, là, je suis accusé d’« étayer une conclusion fausse, établie a priori ». Plus loin, il est écrit que « Robert Faurisson a apporté un raisonnement pseudo-scientifique fondé sur une méthode singulière s’évertuant à prouver la réalité de son postulat ». On ajoute, enfin, que ma « démarche » est « loin d’être rigoureuse » et ma « documentation fort limitée ».

Deuxième remarque : Pas une seule fois ces accusations ne sont fondées sur des preuves ou illustrées d’exemples qu’on puisse tenir pour probants. D’ailleurs, dans aucun des procès qui m’ont été intentés je n’ai été condamné pour « dommage par falsification de l’histoire » puisque, aussi bien, jamais la partie ad­verse n’a pu prouver que j’avais commis la moindre falsification. Le 26 avril 1983, la cour d’appel de Paris a prononcé que, dans mes travaux sur « le problème des chambres à gaz », il n’y avait ni légèreté, ni négligence, ni ignorance délibérée, ni mensonge.

Troisième remarque : En réplique à mes arguments, vous produisez une photographie de ce que vous appelez « la chambre à gaz homicide du crématoire I d’Auschwitz » (sic) et, dans une note, vous précisez : « le crématoire I a été partiellement reconstitué par les autorités polonaises après 1945 : les quatre ouvertures percées au plafond ne correspondent pas aux trois ouvertures d’origine par lesquelles était introduit le Zyklon B ». La vérité est que ledit emplacement a été si outrageusement maquillé après la guerre par les communistes polonais qu’un historien antirévisionniste a pu écrire en 1995 : « Tout y est faux […]. À la fin des années 70, Robert Faurisson exploita d’autant mieux ces falsifications que les responsables du musée [d’Auschwitz] rechignaient alors à les reconnaître » (« Auschwitz : la mémoire du mal », L’Express, 19 janvier 1995, p. 68). L’historien en question ajoutait que ces mêmes autorités du musée d’Auschwitz reconnaissaient maintenant ces falsifications mais ne se résolvaient pas à en pré­venir le public et décidaient : « On ne précise rien au visiteur. C’est trop compliqué. On verra plus tard. » Autrement dit : on a menti, on ment, on mentira.

Cet historien n’a été ni le premier ni le dernier historien antirévisionniste à dénoncer une telle imposture, tout en estimant qu’il a existé à Auschwitz-I une chambre à gaz d’exécution.

Vous rapprochez mon nom de celui d’un personnage qui au­rait publié Les Protocoles des Sages de Sion. Or, en 1980, j’écrivais : « Je n’aurais garde d’oublier qu’un des faux les plus célèbres a été fabriqué contre les juifs. Il s’agit des Protocoles des Sages de Sion. » Cela se trouve à la page 285 d’un ouvrage de Serge Thion que vous citez vous-même à la page 76 de votre article, lequel est signé de « Valérie Igounet, docteur en histoire ».

Vous écrivez : « Dans L’Histoire, nous n’avons jamais été par­tisans de la loi Gayssot », loi prise contre les révisionnistes. J’en prends bonne note.

P.S. (à ne pas publier) : L’historien en question est Éric Conan, auteur, en 1992, de Sans oublier les enfants : les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande et co-auteur, en 1994, avec Henry Rousso, directeur de l’IHTP, de Vichy, un passé qui ne passe pas.

Copie : Me Éric Delcroix, 50, rue Perronet, 92200 Neuilly-sur-Seine.

Nombre de signes du texte en DDR : 3 547.

Nombre de mots du texte en DDR : 553.

 

NB : Ce texte en droit de réponse n’est enfin paru dans L’Histoire que dans sa livraison n° 267 (juillet-août 2002), p. 72, après les défaites judiciaires successives du directeur de la publication en première instance, en appel et en cassation.

3 décembre 1999