| |

Quatre nouvelles et un bilan

Trois nouvelles de Paris. Une nouvelle de Los Angeles. Un bilan de la situation, préoccupante, du révisionnisme.

Procès pour mes Écrits révisionnistes

Le 1er juillet, un huissier de justice m’a délivré un mandement de citation devant la 31e chambre du tribunal de grande instance de Paris. Je suis prévenu, ayant été en 1999 éditeur ou producteur des Écrits révisionnistes (4 volumes), de m’être «volontairement soustrait à obligation de dépôt légal concernant cet ouvrage». J’encours une amende de 10 000 à 500 000 F. Je sais la personne qui s’est permis d’envoyer anonymement un exemplaire de cet ouvrage au dépôt légal mais j’ai refusé de livrer son nom à ceux qui m’ont interrogé sur son identité. La question de son identité m’a été posée successivement 1° sur ordre du substitut François Cordier, par une officiante de la quatrième délégation judiciaire, 2° par une gendarme de Vichy, 3° par le juif Alex Merali, responsable du dépôt légal au ministère de l’Intérieur (au téléphone, il a accompagné ses menaces d’un retentissant «Shalom»), 4° par une délégation de quatre policiers venus perquisitionner à mon domicile de Vichy pour un tract dont je n’étais pas l’auteur (Pierre-André Taguieff, qui travaille avec la police, leur avait d’ailleurs dit que ce texte ne portait pas la marque de mon style), et, enfin, 5° par le juge d’instruction Jean-Paul Valat, qui m’a convoqué à Paris en son cabinet. La date définitive de mon procès sera communiquée par mes soins aux quatre ou cinq révisionnistes du dernier carré de fidèles qui ont encore le courage de m’apporter le soutien de leur présence à ces procès en série.

Condamnation du magazine L’Histoire

Dans sa livraison de juillet-août, en page 72, L’Histoire, dont les responsables sont Stéphane Khémis, Michel Winock et Jean-Noël Jeanneney, a dû publier l’intégralité d’un texte en droit de réponse que j’avais envoyé en réplique à un article de Valérie Igounet sur « Le cas Faurisson. Itinéraire d’un négationniste ». Mon texte avait été reproduit mais avec force coupures non signalées, qui en adultéraient le sens. Cette fois-ci, mon texte en droit de réponse, fidèlement reproduit, est précédé de l’avis suivant, imprimé en caractère gras :

Publication judiciaire

Par arrêt du 19 décembre 2001 de la 11e chambre de la cour d’appel de Paris, Monsieur Stéphane Khémis, directeur de la publication L’Histoire, a été condamné à une peine d’amende et au paiement de dommages et intérêts à l’égard de Monsieur Robert Faurisson pour avoir refusé d’insérer le droit de réponse que celui-ci lui avait fait parvenir, à la suite de la publication d’un article intitulé « Le cas Faurisson. Itinéraire d’un négationniste », et paru dans le numéro de décembre 1999.

S. Khémis s’est pourvu en cassation.

Colloque sur « La lutte contre le négationnisme »

Le 5 juillet, s’est tenu, à la première chambre de la cour d’appel de Paris, sous la présidence, en particulier, de Pierre Truche, un colloque sur « La lutte contre le négationnisme ». Devant un auditoire de quatre-vingts personnes, les orateurs se sont félicités, à tour de rôle, de l’existence, depuis le 13 juillet 1990, d’une loi spécifiquement antirévisionniste. Ils ont décrit ce qu’ils appellent le «négationnisme» comme un fléau sévissant tout particulièrement sur Internet où, à les en croire, «plus de 10 000 sites négationnistes» sèmeraient l’ivraie du doute. L’accès au colloque m’a d’abord été refusé ainsi qu’à Me Delcroix, puis, devant nos protestations respectives, il nous a été permis. Me Delcroix, dans son intervention, a fait observer qu’il y avait une grande absente à ce colloque accusatoire : la défense ; puis, dans le langage des avocats, il a esquissé ses arguments de droit habituels pour contester les procès intentés aux révisionnistes. Pour ma part, tirant profit des questions naïves de P. Truche, j’ai pu esquisser, sous la forme d’un rappel historique, mes habituels arguments de fond touchant l’impossibilité d’existence des chambres à gaz nazies ; je l’ai fait parfois dans le hourvari général. La partie adverse a marqué son désarroi devant une intervention venue rompre le flot soporifique de «communications» toutes plus vides et plus désordonnées les unes que les autres. Me Henri Leclerc s’est livré à un acte de repentance. Il a confessé qu’il avait été d’abord hostile à la « loi Gayssot » (en fait, la « loi Fabius-Gayssot ») mais, nécessité faisant loi, il ne fallait plus, dit-il, hésiter à faire usage, et même vigoureusement, de cette innovation car les « négationnistes » n’étaient que des menteurs ; le mot de «menteurs» était alors martelé avec une insistance mécanique. Malgré toute interdiction de reprendre la parole, j’élevais une véhémente protestation et mettais mon accusateur au défi de produire un seul exemple de mes prétendus mensonges. L’expulsion par la garde menaçait. Le nombre des révisionnistes présents a malheureusement été dérisoire, comme d’habitude. L’un d’eux, ancien universitaire peu habitué à ces manifestations, m’a témoigné de sa surprise devant ces «mandarins des droits de l’homme» qui se présentaient comme « des éboueurs sacrés », cette dernière formule étant de Me Christian Charrière-Bournazel, pour qui les « négationnistes » ne sont que boue.

À Los Angeles, le 14e colloque révisionniste

Du 21 au 23 juin, s’est tenu à Los Angeles le 14e colloque de l’Institute for Historical Review. À la lumière des événements du 11 septembre 2001, l’intérêt général pour le révisionnisme de l’obsédant « Holocauste » des juifs semble faiblir. Mark Weber a fait observer que, lorsque survient ou paraît survenir une nouvelle guerre mondiale, tout ce qui touche à la précédente guerre mondiale donne l’impression de devenir soudain caduc ou périmé. C’est ainsi que le révisionnisme de la première guerre mondiale avait disparu de la scène en septembre 1939 et qu’aujourd’hui, le nom, par exemple, du révisionniste franco-britannique Norton Cru nous est, sauf pour les spécialistes, «moins que vent, ombre, fumée et songe» (Mellin de Saint-Gelais, 1491-1558). Il se peut que les organisations juives elles-mêmes accordent la priorité à ce qu’elles nomment la « guerre mondiale contre le terrorisme » tout en maintenant, bien sûr, à la fois les rites de la religion de l’« Holocauste » et la répression du révisionnisme. Toujours selon M. Weber, l’heure est venue pour le révisionnisme de faire peau neuve. Pour ma part, j’ajouterais que, lorsque l’État d’Israël aura disparu, naîtra la légende du « Second Holocauste », qui appellera à son tour une nécessaire révision de ses nouveaux mensonges.

Sombre bilan

Du révisionnisme actuel, qui est encore celui de Paul Rassinier, on dira peut-être un jour qu’il a gagné toutes les batailles mais perdu la guerre. Ce qui semble sûr, c’est que, sur le plan académique, il a remporté toutes les batailles et que l’adversaire a été taillé en pièces : Raul Hilberg, le pape des exterminationnistes, a été pulvérisé. «I am at a loss» (Je suis perdu), a-t-il été un jour obligé d’admettre lors d’une audience du premier procès Zündel, à Toronto, en 1985. Il est aujourd’hui définitivement « at a loss » avec sa théorie du génocide sans ordre, sans plan et conduit par… transmission de pensée (mind reading) ! Mais, pour prendre la relève des historiens de la « Shoah », on a vu se lever les bataillons des marchands d’illusions juives avec leurs films, leurs pièces de théâtre, leur tam-tam médiatique, leurs cérémonies, leurs monuments et leurs incantations. Et là, les révisionnistes ont perdu pied ; ils ont été submergés par le flot. Aux États-Unis, Bradley Smith a tenté une ingénieuse action médiatique en direction des journaux et des stations de radio et de télévision mais il n’a pas reçu de la communauté révisionniste les soutiens espérés, qui, de toute façon, auraient été dérisoires face à la renversante propagande holocaustique des médias occidentaux.

Et puis, pourquoi se le cacher, les révisionnistes ont peur. La répression ne connaît pas de répit. Elle prend les formes les plus ouvertes comme les plus sournoises. Elle n’a certes pas le caractère des luttes politiques avec tortures, longues peines de prison ou assassinats, mais elle est surtout vicieuse, obsédante, térébrante. La tyrannie qu’exercent les fils d’Israël est oblique. Elle n’a pas la franchise du tyran qui, par le déploiement spectaculaire de la force et la vigueur de ses accents, fait clairement entendre qu’il faudra lui obéir. Le tyran holocaustique, lui, s’annonce de loin par des gémissements ou des cris déchirants ; il apparaît sur le seuil, revêtu des habits du mendiant ; il est alors accueilli au foyer où il touche les cœurs par des récits pathétiques sur ses tribulations auxquelles nul autre malheur ne se peut comparer. Installé à demeure, il commence à y faire régner sa propre loi mais toujours en gémissant car seul le gémissement paie. Il va frapper mais en pleurant si fort que ses pleurs couvriront les cris de ses victimes. Il est entendu que les enfants d’Israël ont tant souffert que compensations et privilèges leur sont dus et que ce serait manquer de cœur que de dénoncer leurs mensonges et leur tyrannie. Ainsi s’est créé un tabou qui est leur vrai bouclier de David, leur épée aussi. Rien n’est redoutable comme un tabou. Un véritable tabou vaut toutes les polices et tous les juges. Il inspire une peur irraisonnée, particulièrement difficile à surmonter. Pour l’affronter, il faut, comme l’a dit Horace de l’homme qui s’est le premier risqué sur la mer, qu’il ait le « cœur bardé d’un triple airain ». Qui peut se vanter d’avoir un tel cœur ?

Les révisionnistes sont fatigués. Ils voient les plus éculés mensonges, y compris ceux que les historiens de l’« Holocauste » ont été finalement contraints de reconnaître comme tels, reprendre vie comme au premier jour. Repartant à l’assaut, les révisionnistes se surprennent à ressasser toujours les mêmes arguments, les mêmes démonstrations à quelques variantes près. Ils se demandent à quoi bon persister comme Sisyphe ou don Quichotte.

Etrange entreprise que celle qui consiste à évoquer sans cesse un conflit vieux de soixante ans. Comment les jeunes générations pourraient-elles se passionner pour des époques révolues ? Il est vain d’aller répétant que le monde actuel, leur propre monde, vit sur un gigantesque mensonge qui garde toute sa force ou même se renforce. Le présent se moque du passé. Paradoxe enfin : les révisionnistes sont aussi assommants que les juifs. Ils traitent au fond du même sujet. Mais, dans l’indifférence générale qui accueille aussi bien les mythes juifs que les démystifications révisionnistes, n’y a-t-il pas un fond de sagesse ? La vraie vie n’est-elle pas ailleurs que dans ces répugnantes inventions talmudiques, soit qu’on les prenne pour argent comptant, soit qu’au contraire on cherche à les balayer ?

Sous sa forme actuelle, le révisionnisme est en crise.

6 juillet 2002