Pierre Milza, “historien” sans preuves ni arguments
Pierre Milza est un spécialiste de l’histoire des fascismes italien et français. Il a, sur le sujet, publié des ouvrages en collaboration avec Marianne Amar et Serge Bernstein. A-t-il, pour autant, le droit de se parer du titre d’historien ? Peut-être, mais à la condition de prévenir ses lecteurs qu’il est un historien fortement engagé dans la propagande antifasciste. Sur les révisionnistes, il aligne des propos offensants qu’il répètera sans jamais fournir ne fût-ce qu’un début de preuve ou d’argumentation.
Dans son dernier ouvrage : L’Europe en chemise noire / Les extrêmes droites européennes de 1945 à aujourd’hui, Fayard, Paris 2000), il traite en passant de ce qu’il appelle « le cas Faurisson ».
Sur la personne des révisionnistes, sur leurs écrits, sur leurs arguments, il ne fournit pour ainsi dire aucune indication. Il se contente d’ironiser ou de vilipender. On en jugera par la dizaine de passages, que voici, où il parle de ce qu’il appelle les «professionnels de la négation» :
p. 165 : [Le cas Faurisson] relève vraisemblablement de la psychiatrie…l’émergence du phénomène Faurisson
p. 166 : L’entreprise faurissonnienne
p. 167 : La « bombe faurissonnienne »
p. 168 : Le cas Faurisson […] révèle une structure mentale pathologique porteuse de sa logique propre, complètement déconnectée du réel et qui présente les signes clairement repérables de la paranoïa […] une forte aptitude à l’autotorture mentale […] la prose faurissonnienne […]. Tout cela relève à l’évidence d’un délire interprétatif […] un individu dont la pensée procède de l’idée fixe et du délire
p. 169 : les délires fantasmatiques d’une poignée de professionnels de la négation
p. 170 : l’écho qui est donné des thèses et des « travaux » de Faurisson et de ses émules
p. 171 : les longues diatribes d’un Rassinier ou d’un Faurisson
p. 172 : au-delà du délire interprétatif et des obsessions morbides de quelques individualités à l’équilibre fragile
p. 173 : C’était compter sans la perversion mentale de gens qui allaient aussitôt tirer parti de l’ambiguïté du livre de [l’antirévisionniste] Pressac
p. 181 : les divagations [révisionnistes]
p. 182 : On voit comment un travail scientifique honnête [celui de l’antirévisionniste allemand Martin Broszat] peut être retourné contre la vérité historique, du seul fait que, dans la précipitation et l’émotion qui ont caractérisé des travaux effectués à chaud, ont pu se glisser des contradictions ou des incertitudes. À partir de quoi un raisonnement inductif tordu a conduit les «révisionnistes» à nier l’évidence des faits.
Ce dernier passage est le seul à venir conclure une apparence de démonstration. L’expression en est empruntée. Et pour cause. P. Milza est gêné par le fait que, le 19 août 1960, dans une simple lettre publiée par Die Zeit, le très orthodoxe Martin Broszat a procédé à une considérable rectification historique. Sous les coups portés notamment par Paul Rassinier, il lui a fallu donner raison aux révisionnistes au moins pour les camps de Dachau, de Bergen-Belsen et de Buchenwald ; malgré tant d’affirmations ou de témoignages en sens contraire, ces camps, a-t-il dû reconnaître, n’avaient jamais possédé de chambres à gaz d’exécution. On notera que, pour P. Milza, ces fausses affirmations et ces faux témoignages, qu’à l’époque les tenants de la vérité officielle avaient repris à leur compte, s’expliqueraient par un simple fait qu’il résume ainsi en son langage : « dans la précipitation et l’émotion qui ont caractérisé des travaux effectués à chaud, ont pu se glisser des contradictions ou des incertitudes » !
P. Milza appartient à la cohorte des auteurs selon lesquels le prétendu« Holocauste » serait une réalité historique que nul n’a besoin de démontrer. Pour lui, cette réalité est un postulat. Autre postulat : les révisionnistes sont des malades mentaux. Par là, à nouveau, P. Milza se dispense de toute démonstration. Pas de démonstration, pas de recherche, pas d’analyse, pas de preuves, mais, en revanche, des invectives, des insultes, des injures.
Saluons là un aveu d’impuissance, qui ne peut que combler les révisionnistes.
Additif : Serge Thion me rappelle que P. Milza a dirigé, au sein de l’Institut d’études politiques de Paris, la pitoyable thèse que Valérie Igounet vient de publier sous le titre de L’Histoire du négationnisme en France (Seuil, Paris 2000). Le 17 février 1999, la chaîne de télévision Arte diffusait le « documentaire historique » de William Karel intitulé : Histoire d’une droite extrême (1998). P. Milza y déclarait d’emblée: « S’il n’y a pas eu de chambres à gaz, “Vichy“ a été une dictature parmi d’autres. Il s’agit donc d’un point fondamental ». Cela dit, il se révélait incapable de traiter, même succinctement, de ce « point fondamental ».
1er décembre 2000