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Note de délibéré du 7 octobre 2016 sur l’audience du 28 septembre 2016

À l’audience du 28 septembre je n’ai pu m’exprimer ni librement ni complètement. Le président a fait obstruction à ma libre et complète expression. Il l’a fait en interrompant ma « déclaration » de manière lancinante par des « Synthétisez ! », qui, dans son esprit, signifiaient « Abrégez ! » ou « Écourtez ! ». Il l’a fait également en se livrant à de longs apartés, au contenu apparemment comique, derrière une feuille de papier, avec son assesseur de droite ou de gauche. Il ne prêtait plus alors la moindre attention à mes propos. Il m’arrivait, à la longue, de ne plus souffler mot pour que le silence se rétablisse et que je puisse être entendu ; en vain ; il poursuivait. Lorsque mon avocat venait à protester contre de tels comportements et demandait avec insistance l’inscription au plumitif de ces interruptions intempestives, le président noyait l’affaire sous un déluge de paroles. Il n’a pas rappelé sévèrement à l’ordre les trois jeunes avocates des parties civiles qui ont créé un scandale en exprimant parfois à grands cris et de façon concertée leur indignation à l’endroit de mes propos. En une autre circonstance, une personne dans le prétoire a lancé «Micro! Micro ! » à l’adresse de l’une de ces trois avocates qui était trop éloignée de son micro. Le président a donné l’ordre d’expulser cette personne de la salle et il a été immédiatement obéi. Qui était cette personne qui avait suscité sa colère ? La réponse est : mon frère, mon accompagnateur. Dans la salle quelqu’un a protesté : «Mais c’est son frère !». Il s’agissait effectivement de mon frère Jean. Âgé de 82 ans, il avait tenu à m’accompagner en ce palais de justice où j’ai autrefois été gravement agressé. Il le faisait pour porter mon lourd bagage et pour me protéger. J’ai 87 ans et ma santé est désastreuse ainsi qu’en atteste un certificat médical du 21 septembre 2016 communiqué au Colonel responsable de la Garde du Palais. Je souffre atrocement à la face, à la hauteur du nerf trijumeau, des séquelles de l’une des dix agressions physiques que j’ai eu à subir. Certaines de ces agressions sont de notoriété publique. Le président de la XVIIe chambre en a eu forcément connaissance. Il devrait m’accorder le respect que l’on doit au moins à un homme qui, pour de sérieuses raisons de santé, aurait pu s’abstenir de venir à son procès mais qui s’y est présenté malgré tout.

J’en viens au plus grave. Lorsqu’à la fin de l’audience la parole m’a été accordée en dernier, devant l’impatience de plus en plus manifeste du président qui me rappelait son « Synthétisez ! », j’ai supprimé ce qui aurait dû être ma conclusion et que voici :

On me dit : « Il y a une loi, la loi Gayssot, qui interdit d’exprimer vos opinions en ce qui concerne les chambres à gaz nazies ; or, ces opinions, vous les exprimez publiquement ; donc, vous bafouez la loi ; donc, nous vous châtions ».

Le raisonnement ne tient pas. D’abord, sur ce sujet, je ne possède pas à proprement parler des « opinions » mais des « résultats de recherches ». Ensuite, en relisant avec soin le présent « mémoire en défense », on remarquera que je me contente essentiellement d’énumérer toute une liste d’historiens, à commencer par le plus prestigieux d’entre eux, l’Américain Raul Hilberg, mais aussi des Français comme Olga Wormser-Migot, François Furet, Raymond Aron, Michel de Boüard, Eric Conan et Jean-Claude Pressac qui se trouvent avoir conclu que le Tribunal de Nuremberg s’est trompé du tout au tout en nous affirmant « vraies » en 1945-1946 toute une série d’atroces accusations qui, par la suite, se sont révélées « fausses ». Or je remarque que n’ont nullement été poursuivis en justice les écrits de ces historiens lorsqu’ils ont été reproduits en français après l’institution en France de la loi Gayssot du 13 juillet 1990.

La pièce qui, à Nuremberg, atteste faussement de ce que le massacre des Polonais à Katyn est un crime allemand est à « considérer » comme faisant partie des « preuves authentiques » (article 21, phrase 2 de l’article 21 du Statut du TMI). Il n’empêche qu’on voit mal un magistrat français ordonner des poursuites contre un Français écrivant aujourd’hui que « Katyn » était un crime soviétique. Tout le monde sait qu’il s’agissait effectivement d’un crime soviétique. Pour bien d’autres crimes attribués faussement aux Allemands (le prétendu savon juif, les prétendues peaux humaines tannées, les prétendus quatre millions d’assassinats à Auschwitz, …), nos magistrats semblent tout en ignorer. D’où l’indignation de certains quand un Faurisson leur révèle ces crimes fictifs. Je voudrais bien ne plus avoir à faire les frais de cette ignorance générale spécialement en ce qui concerne la magique et définitivement invisible chambre à gaz nazie, définitivement invisible même à l’Holocaust Memorial Museum de Washington (voy. ci-dessus). On trouve encore des historiens pour affirmer leur croyance en « l’Holocauste » et donc à ces prétendues chambres à gaz mais, comme je l’ai montré, il n’en existe plus pour prétendre qu’ils détiennent de solides preuves de l’existence de ces mêmes chambres à gaz. Je prétends que ce sont mes travaux et ceux d’autres révisionnistes qui les ont amenés au doute, à l’incertitude ou même à la franche dénégation. Donc rien dans mes travaux n’est susceptible de tomber sous le coup d’une quelconque infraction. Le spécialiste que je suis à la fois des « sciences humaines » (lesquelles comprennent l’histoire) et de « la critique de textes et documents » n’a fait que son devoir. Dès 1982 Raul Hilberg a rendu hommage à ce chercheur et à ses pareils dans sa déclaration susmentionnée (p. 9). Je comprends qu’en juillet 1982, au formidable congrès international de la Sorbonne organisé contre ma modeste personne, les participants aient été bouleversés d’entendre Arno Mayer, professeur à Princeton, prononcer en substance, avant de l’écrire en toutes lettres en 1988, sa remarquable conclusion sur les sources pour l’étude des chambres à gaz, des sources qui ne sont que « rares et non fiables (unreliable) » (p. 11), mais cela ne saurait justifier la censure dont il a alors été la victime. La suite des années a prouvé que nous avions raison. La thèse de l’existence des chambres à gaz nazies est moribonde. On ne gagne rien à vouloir la maintenir en vie soit par le battage de la propagande, soit par des condamnations en justice. En la matière, le plus sage pour un magistrat français serait de s’en tenir à l’arrêt du 26 avril 1983 qui prononçait que dans mes écrits sur les chambres à gaz on ne trouvait trace ni de légèreté, ni de négligence, ni d’ignorance délibérée, ni de mensonge et qu’en conséquence « la valeur des conclusions défendues par M. Faurisson relève donc de la seule appréciation des experts, des historiens et du public ».

Le comble de l’aberration ou de l’injustice est atteint lorsque de beaux esprits qui se croient capables de sonder les cœurs et les reins dénoncent chez moi je ne sais quelles arrière-pensées « complotistes », sinon antijuives. La vérité est que je n’ai pas une minute à perdre en d’aussi vastes entreprises. Au lecteur attentif de mes Écrits révisionnistes je laisse le soin d’y détecter les passages où je rends un hommage particulier à tel fils ou telle fille d’Israël pour leur courage en faveur de l’Histoire et contre la Mémoire. Un exemple, tout de même : le 31 décembre 2014 je choisissais pour dédicataire de l’une de mes études Ben Zion Dinur, le fondateur en Israël de Yad Vashem en 1953, chassé de son poste quelques années plus tard à cause de ses scrupules d’historien (« En soixante-dix ans, aucune expertise médico-légale prouvant l’existence et le fonctionnement des “chambres à gaz nazies” ! »).

Les magistrats n’ont pas à vivre dans l’empyrée des lois et des abstractions mais doivent tenir compte, comme c’est ici le cas, des progrès de la science historique. Ou bien va-t-on, en France, en 2016, châtier un homme qui a révélé que le roi est nu ?

7 octobre 2016