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Michel Charasse à Vichy

Michel Charasse, socialiste, sénateur, maire, ancien ministre du Budget, vice-président de la Fondation François Mitterrand, a déclaré lors d’une causerie donnée en public à Vichy, le 17 décembre 2005, qu’il était en faveur de l’abrogation des quatre lois qui entravent la liberté de l’historien, à commencer par la loi antirévisionniste généralement appelée « loi Gayssot ».

Quand, à la fin de la causerie, la parole a été donnée à l’assistance, deux ou trois personnes de ses amis l’ont félicité pour son activité à la tête de la municipalité de Puy-Guillaume, bourgade située à une vingtaine de kilomètres de Vichy.

Prenant à mon tour la parole, je me suis d’abord permis de lui rappeler que ladite «loi Gayssot», en réalité « loi Fabius-Gayssot », avait été signée par François Mitterrand, Michel Rocard et d’autres socialistes. Il a fait une piètre réponse : il a répondu que les autres lois (loi sur le « génocide » arménien, loi sur l’esclavage et la traite des Noirs, loi sur la présence française outre-mer) avaient été, elles, votées par la majorité de droite.

Puis, lors d’une série d’échanges, il a expliqué qu’il fallait néanmoins veiller à ce que le révisionnisme fût contenu dans certaines limites. Il m’a dit : « J’espère que vous me comprenez. »

Je lui ai répondu que je ne le comprenais justement pas. Et je lui ai précisé que, personnellement, j’avais été condamné à de multiples reprises pour révisionnisme. Je lui ai demandé : «Etes-vous en faveur de la répression du révisionnisme historique?»

Il s’est alors perdu dans des considérations fumeuses et dilatoires.

En fin de compte, s’imaginant avoir trouvé une échappatoire, il a lancé : « En tout cas, je ne connais pas de gens qui sont allés en camp de concentration et qui en sont revenus révisionnistes. » Il a été applaudi par une partie de l’assistance.

Je lui ai répliqué que tel avait été pourtant le cas de Paul Rassinier, fondateur en France du révisionnisme historique, socialiste comme lui et ancien résistant. Dans le brouhaha, j’ai entendu Michel Charasse bougonner. Je ne suis pas sûr de ses paroles. Peut-être a-t-il dit que ce Paul Rassinier – dont il avait l’air de ne rien savoir – était probablement tombé sur la tête. La rencontre s’est achevée là-dessus.

Pour sa part, à la fin, l’aimable causeur, autrefois connu pour ses piques, ses pointes et ses saillies, faisait triste mine. Dans l’ensemble, je ne peux pas dire que je l’ai trouvé sénile. Il m’est plutôt paru atteint de sénescence légère. Il a 65 ans.

Je n’ai pas dit mon nom mais, si on me l’avait demandé, je l’aurais donné.

17 décembre 2005

Additif du 19 décembre : Contrairement à son habitude, le journal La Montagne n’a pas rendu compte de la prestation mais s’est contenté de « propos recueillis par Jean-Pierre Ducros », c’est-à-dire de cinq questions et réponses dénuées de tout intérêt.