Maître Éric Dupond-Moretti : “[Faurisson,] cette saloperie qui nie les camps de concentration”
En janvier 2014, lors de l’émission télévisuelle de Thierry Ardisson « Salut les terriens ! », l’avocat pénaliste Éric Dupond-Moretti s’était dit prêt à défendre sous conditions Pétain, Hitler et Dieudonné mais, en revanche, il se refusait totalement à défendre Faurisson, « cette saloperie qui nie les camps de concentration ». Rendant compte de l’émission, Thierry de Cabarrus, chroniqueur politique, se pâmait d’admiration devant la force de conviction de l’avocat et la qualité de ses arguments qu’il jugeait dignes du réquisitoire d’un procureur. Il écrivait :
Ce réquisitoire implacable en six points, le rappeur Rost a bien tenté de l’affaiblir en demandant, à juste titre, à Dupond-Moretti pourquoi il accepterait de défendre Pétain et Hitler, comme il l’avait déclaré en tout début d’émission, mais pas Dieudonné.
Ce à quoi l’avocat a répondu qu’il ne fallait « pas tout confondre ».
Tout criminel a droit à un défenseur, quelle que soit la monstruosité de sa faute, à condition que cet avocat conserve sa liberté de penser et ne soit pas contraint, par exemple, de faire l’apologie du nazisme (à la 13e minute). Dès lors, Dupond-Moretti pourrait évidemment être l’avocat de Dieudonné : « Je suis prêt à défendre Dieudonné s’il accepte l’idée qu’il s’est fourvoyé. »
Ce qui ne semble pas être le cas quand, dans un spectacle, le « comique » fait monter Faurisson sur scène, «cette saloperie qui nie les camps de concentration», ou quand un type en pyjama le rejoint «avec une étoile jaune» sur la poitrine (Dieudonné : l’implacable réquisitoire de Me Dupond-Moretti dans “Salut les terriens”).
Dans le blog qui porte son prénom, « Nicole » avait alors rétorqué :
Faurisson n’a jamais nié l’existence des camps de concentration, comme [Dupond-Moretti] le prétend, ce qui donne la mesure de son rapport à la réalité, mais [la réalité] des chambres à gaz homicides, ce qui est tout autre, quand on sait qu’un spécialiste comme Fred Leuchter dit qu’elles sont TECHNIQUEMENT impossibles ! » (Le blog de Nicole, http://www.les-attentats-du-11-septembre-vus-par-une-conspirationniste.com/article-dupont-moretti-me-donne-la-nausee-122024266.html – [site caduc]).
Du coup, en ce 28 août, sur les antennes d’Europe 1, changeant son fusil d’épaule, Dupond-Moretti modifiait sa formulation et lançait : « J’aurais pu défendre Faurisson à la condition qu’il ne me demande pas de dire que les chambres à gaz n’ont pas existé » (Me Dupond-Moretti : “Aucune leçon” n’a été tirée de l’affaire d’Outreau, dans le dernier segment, à 2’59”).
Dupond-Moretti ne fait là qu’illustrer une tradition que respectent tant de ses confrères du barreau français. Pour ma part, j’ai observé le même comportement chez Me Jacques Isorni, Me Jacques Vergès-le-parfait-casseur-d’assiettes, Me Gilles-Jean Portejoie, Me Gilbert Collard (député du Front national) et aussi quelques autres avocats dits d’extrême droite qui, dans leur défense de Klaus Barbie, de Paul Touvier, de Maurice Papon, ont joué la connivence avec l’accusation. Au lieu de plaider : «Mon client n’a encouru aucune responsabilité dans le crime des crimes, celui de l’envoi de juifs dans des camps d’extermination ; cela pour la bonne raison que de tels camps et une telle politique d’extermination n’ont jamais existé », ils ont préféré faire chorus avec les menteurs ou les crédules, affirmant ou laissant affirmer la réalité de tels crimes ou de tels camps et ils se sont contentés de plaider que leur client n’avait encouru aucune responsabilité personnelle en l’affaire. Telle a été en somme l’attitude des avocats allemands durant le procès de Nuremberg et tant d’autres procès tout aussi dégradants. Pour ces gens, un tabou ne se heurte pas de front ; il se respecte, quitte à rester sourd à la voix de sa propre conscience.
Lors de mes diverses gardes à vue, les policiers ne sont jamais parvenus à obtenir qu’un avocat accepte de venir m’assister comme la loi, pourtant, le prévoit. Tant s’est ancrée la conviction que, par prudence, mieux vaut ne pas « tente[r] de briser ce tabou qui protège notre société » (ces mots sont de T. de Cabarrus résumant la pensée de Dupond-Moretti au moment où ce dernier répond au rappeur Rost : voyez le point 3 à Dieudonné : l’implacable réquisitoire de Me Dupond-Moretti dans “Salut les terriens”.
Chez nos brillants avocats ce comportement de refus ou de fuite peut s’expliquer par la répugnance qu’inspire généralement mon nom chez nos « élites » ainsi que par la peur omniprésente que suscitent à la fois les organisations juives, les grands médias, les pouvoirs publics et la loi Fabius-Gayssot. Ce même comportement peut aussi être dû à une contingence qu’ignore le grand public mais que connaissent bien les gens du métier qui ont assisté à mes propres procès ou qui en ont entendu parler par leurs confrères : j’attends de mes avocats qu’ils ne cherchent pas à arrondir les angles, à entrer si peu que ce soit dans les concessions d’usage, à se faire bien voir de la basoche ; ils me doivent et se doivent de parler sans crainte, d’appeler un fripon un fripon, de « porter la plume dans la plaie » (Albert Londres), de montrer, en s’aidant de la pléthore d’arguments que je leur prépare, que ces histoires d’« Holocauste » ou de « Shoah », ces chambragazeries, ces diableries ne sont que d’atroces inventions d’un autre âge nées d’une propagande de guerre et de haine qui n’a que trop duré. D’ailleurs, mille signes en attestent, le Grand Mensonge est déjà mort sur le plan strictement historique et scientifique et c’est précisément pour détourner notre attention du fiasco des historiens proprement dits que le tam-tam holocaustique se fait plus bruyant que jamais dans le monde des grands médias, du spectacle et de la sacro-sainte « Mémoire (juive) ».
Un avocat, s’il se prétend un homme ou une femme de caractère, se doit de ne composer ni avec le mensonge historique ni avec ceux qui, avocats, procureurs ou magistrats, d’une manière ou d’une autre se font, peu ou prou, les défenseurs dudit mensonge.
P.S. : Quand Dupond-Moretti se lâche plus complètement, il peut, d’aventure, dire au sujet de Dieudonné : « S’il me demande de dire que la Shoah n’a pas existé, s’il me demande de chanter Shoananas, s’il me demande de faire des quenelles, s’il me demande de citer Faurisson comme témoin de moralité, hors de question que je le fasse. Je le défendrai d’autant plus volontiers que je sais qu’il a de l’argent ». La dernière phrase s’accompagne d’un sourire entendu mais elle est à prendre au sérieux : l’avocat de Bernard Tapie y parle d’or ; son œil, qu’il a terne, s’allume ; sa face, qu’il a grise, s’anime : Sa Suffisance Dupond, déjà rebondie, prend alors toutes ses aises (Éric Dupond-Moretti assure qu’il défendrait “volontiers” Dieudonné).
N. B. : Dans sa livraison de septembre 2014, la revue L’Histoire (de Michel Winock) publie un article, particulièrement nul et vide, d’Olivier Thomas (p. 34). Intitulé « Décrypter la haine », il est présenté dans les termes suivants : « Médias / Michaël Prazan et Valérie Igounet expliquent, dans un documentaire pédagogique, ce qu’est le négationnisme ». Ce documentaire, Les Faussaires de l’histoire, sera projeté le 28 septembre 2014 sur France 5. À ne pas manquer !
2 septembre 2014