Lettre à Marc Laudelout, éditeur du Bulletin célinien
Cher ami,
Mon état de santé ne me permettra pas de participer à notre première assemblée générale.
Je vous félicite du travail accompli.
Pour ce qui est de l’avenir, je suis tranquille.
Quant aux écrits de Céline où il est question des juifs à titre principal ou accessoire, permettez-moi de vous donner mon opinion. Ou bien Céline a vu clair et juste sur ce chapitre, ou bien il s’est trompé. Ce n’est pas à nous d’en décider.
S’il a été juste et clairvoyant, son œuvre est salutaire et nous avons tous besoin de ce médecin et de son diagnostic. S’il s’est trompé, Céline rejoindra la cohorte des intellectuels qui, sur cent sujets d’ordre identique, ont fait fausse route.
Je voudrais m’adresser maintenant à ceux qui, de bonne foi, soutiennent qu’il y aurait du danger, pour les juifs en particulier et pour notre société en général, à diffuser ce qu’on appelle les « pamphlets » de Céline. Il me semble que le principal argument de ces personnes se résume en une phrase qu’on entend souvent et qui est la suivante : « On sait où cela a mené… »
Cette phrase contient une allusion à une idée qu’à son tour j’exprimerais en ces termes :
Tout au long de son histoire, la communauté juive a connu des épreuves particulièrement tragiques avec les persécutions, les massacres et les pogroms que l’on sait ; au XXe siècle, le comble de cette tragédie a été atteint avec, en particulier, le génocide (un crime sans précédent qu’on appelle aussi « Holocauste » ou «Shoah»), et une arme sans précédent : la chambre à gaz homicide.
M’adressant toujours aux personnes de bonne foi, je voudrais appeler leur attention sur le fait que ces termes ne répondent peut-être pas à la réalité historique. Il n’est pas du tout sûr que, de toutes les communautés humaines, la communauté juive ait souffert plus que d’autres. Si nous devions calculer en nombre de morts violentes ce que chaque communauté humaine s’est infligé à elle-même ou a infligé aux autres, je me demande si, somme toute, les juifs ne s’en sont pas tirés à moindres frais que les communautés française, allemande, polonaise, russe, chinoise, africaine, catholique, protestante, musulmane, bouddhiste, shintoïste, athée, etc., sans compter les communautés qui ont définitivement disparu. Les juifs ont peut-être plus souffert dans ce qu’ils appellent leur « mémoire » (c’est-à-dire, pour une bonne part, leurs croyances et leur légende) que dans la réalité vérifiable.
Céline et ses pareils sont surtout jugés en rapport avec le génocide et la chambre à gaz. C’est sur la même toile de fond que se dressent tous les tribunaux publics ou privés qui jugent Hitler et la Collaboration, sans compter ceux qui, tels Roosevelt, Staline, Churchill, Pie XII, le Comité international de la Croix-Rouge et bien d’autres sont accusés de s’être tus sur le sujet pendant la guerre et de s’être ainsi comportés en complices du plus grand crime de l’histoire.
Mais si cette toile de fond était factice ? Si génocide et chambre à gaz constituaient une seule et même illusion ? Si le « rapport Leuchter » était vrai ? Si Élie Wiesel, Simone Veil et des quantités d’autres survivants passés par Auschwitz et qui se présentent en témoins vivants de l’« Holocauste » n’étaient pas surtout les preuves vivantes de ce qu’il n’y a jamais eu chez les Allemands de politique d’extermination des juifs comme on nous le répète à satiété ? Si des réparations financières avaient été ou étaient encore versées à environ trois millions et demi de juifs sur quatre millions quatre cent mille personnes indemnisées jusqu’à présent ?
Céline n’avait jamais entendu parler de la chambre à gaz jusqu’au jour où la presse des vainqueurs en a été envahie. J’ignore ce qu’il en a pensé de 1945 à 1950. Je sais qu’en 1950, dès les premiers écrits de Rassinier, il a, avec sa fulgurance coutumière, senti qu’il s’agissait d’un affreux bobard de guerre ou, pour emprunter cette expression à Science et vie, d’une BLURG (Baliverne lamentable à l’usage réservé aux gogos). Il a qualifié cette chambre à gaz, qui défie toutes les lois de la physique et de la chimie, de « magique » et, en une formule que je voudrais qu’on médite, il a écrit, en usant de l’imparfait comme s’il s’agissait d’un mythe blessé à mort : « C’était tout la chambre à gaz ! Ça permettait TOUT ! »
Pour moi, je me contenterai d’ajouter que ce symbole d’un affreux mensonge permettait de calomnier Céline, de le condamner, de le censurer. Il faut mettre un terme à la censure de ses écrits. Ce qui était permis hier ne doit plus l’être aujourd’hui.
PS. — Il faut une publication sans avertissement, sans préface, sans rien. Ou alors dans les deux sens : la version autorisée de l’histoire et la version proscrite. Un avertissement de la LICRA ? J’ai pu montrer que celui de Mein Kampf était fait d’un montage frauduleux des textes du « Tribunal de Nuremberg ». Reste la solution d’Albert Speer, lequel avait obtenu le droit de publier ses livres sous la condition de «faire fifty-fifty, après déduction de l’impôt, avec les organisations juives, notamment françaises» (sic).
Je suis contre cette solution.
30 octobre 1989
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[Publié dans les Annales d’histoire révisionniste, n° 8, printemps 1990, p. 162-164]