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Le prix des 60 mots

Au sujet de la phrase de soixante mots que j’ai prononcée le 17 décembre 1980 devant Ivan Levaï sur l’antenne d’Europe n° 1, on m’a transmis hier, 31 mars 2009, une question portant sur le prix que cette phrase avait pu me valoir.

J’ai répondu ce qui suit :

La réponse se trouve aux pages 292–296 des Écrits révisionnistes (1974-1998) [« 2. Le procès que lui intentaient le MRAP et l’Amicale d’Auschwitz »].

La conclusion se lit à la page 296 : « On aura remarqué que pour la même phrase de soixante mots le professeur Faurisson est condamné à deux reprises malgré la règle non bis in idem ».

Le premier procès avait été intenté par le MRAP et l’Amicale d’Auschwitz et le second procès par la LICRA. Tous deux pour diffamation. Un même tribunal (MM. Quilichini, Cabié et Boyer-Chammard), le même jour (le 24 février 1981), avaient condamné le professeur à 3 088 599,75 F + 419 300,52 F.

Ces condamnations s’ajoutaient à une condamnation prononcée par le même tribunal trois semaines auparavant, soit le 28 janvier 1981 ; il s’agissait d’un procès intenté par Léon Poliakov ; la condamnation s’était élevée pour le professeur et pour son éditeur, Pierre Guillaume, à 12 587,56 F.

Quelques mois plus tard, soit le 8 juillet 1981, ces mêmes trois associations ainsi que six autres associations, obtenaient du même tribunal mais au civil et dans une autre formation (Caratini, Dray et Martzloff) la condamnation du professeur à 60 001 F. Lors de ce procès civil, la phrase de soixante mots avait été à nouveau invoquée par les parties civiles ainsi que par M. Boittiaux, représentant le ministère public.

Les condamnations ont été confirmées en appel, non sans parfois des modifications aussi bien dans les considérants que dans le montant des sanctions financières.

Bien d’autres procès allaient suivre.

En 1981, à une date qu’il faudrait rechercher, le journal Libération avait titré sur Faurisson présenté en « Saint Sébastien du révisionnisme ». Dans la seule année 1981, le professeur, exténué par des agressions physiques répétées, par de graves ennuis professionnels, par un combat judiciaire incessant avait dû être hospitalisé à trois reprises et à chaque fois pendant un mois. Il n’avait pu assister qu’au procès Poliakov.

Cette interview aura été la première et la dernière véritable interview qu’un journaliste français m’ait jamais accordée, de 1974 à nos jours, c’est-à-dire pendant 35 années, où la presse écrite et parlée a déversé sur mon compte des torrents de boue.

Encore Ivan Levaï avait-il été contraint de m’accorder cette sorte de « droit de réponse » par crainte que je ne le poursuive en justice pour avoir, la veille ou l’avant-veille, laissé dire à Jean Pierre-Bloch que j’étais payé par Khadafi.

1er avril 2009