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Henri Roques obtient la condamnation de Pierre Vidal-Naquet pour diffamation

Ce 8 mars 2006, au terme d’un marathon judiciaire qui aura duré un peu plus de sept ans, Henri Roques a enfin reçu un chèque du montant de la somme au versement de laquelle avaient été solidairement condamnés, le 18 janvier 2001, Pierre Vidal-Naquet et les Editions du Seuil pour l’avoir diffamé dans un ouvrage paru en 1998.

Au sujet de la thèse universitaire d’H. Roques sur les différentes « confessions » du SS Kurt Gerstein, P. Vidal-Naquet avait eu l’aplomb d’écrire : « Si j’en crois un témoin bien placé pour le savoir, [cette thèse] aurait été rédigée non par Henri Roques, qui ne sait pas un mot d’allemand, mais par mon ancien camarade [de cagne], Robert Faurisson en personne » (Mémoires, 2, Seuil/La Découverte, 1998, p. 44, n. 1).

La vérité est qu’H. Roques avait une bonne pratique de l’allemand et que R. Faurisson l’avait conseillé dans ses recherches sans pour autant rédiger une seule ligne de la thèse.

Quant au témoin invoqué par le diffamateur, il écrivait dans une attestation remise au tribunal de Paris : « Je n’ai jamais eu d’entretien de vive voix avec M. Pierre Vidal-Naquet. J’ai eu seulement avec lui un échange de correspondance, où la thèse de Monsieur Henri Roques n’était pas évoquée ».

Bref, P. Vidal-Naquet, pris au piège de ses inventions, ne pouvait, pour se tirer d’affaire, interjeter appel. Car quel argument nouveau aurait-il pu invoquer en cause d’appel ?

C’est là que le diffamateur allait apporter d’autres lumières encore sur sa personnalité.

En effet, dans ses conclusions d’appel, il allait essentiellement faire valoir que la thèse d’H. Roques était devenue « contraire à l’ordre public » puisque, aussi bien, avec le temps, elle avait fini par contrevenir à la loi antirévisionniste, dite « loi Gayssot » !

La thèse datait de 1985 et la « loi Gayssot », de 1990 ! Par ailleurs, P. Vidal-Naquet, qui, dès 1986, avait appelé de ses vœux la création d’une loi antirévisionniste précisément à l’occasion de l’affaire déclenchée par la thèse d’H. Roques, était connu pour avoir ensuite fait profession de réprouver toute loi antirévisionniste et, en particulier, la « loi Gayssot » !

Dans son arrêt du 28 novembre 2002, la cour d’appel de Paris (M. Grellier, Mme Brongniart, M. Diximier), se fondant essentiellement sur l’existence de la « loi Gayssot », déclarait recevable l’étrange argument de P. Vidal-Naquet et irrecevable l’action d’H. Roques.

Heureusement, le 13 janvier 2005, la cour de cassation cassait et annulait dans toutes ses dispositions l’arrêt de la cour d’appel de Paris et renvoyait les parties devant la cour d’appel d’Orléans. Le 7 décembre de la même année, cette dernière, constatant le désistement de P. Vidal-Naquet et des Éditions du Seuil, condamnait ces derniers au paiement des frais de tous les procès.

En conséquence, en ce même 7 décembre 2005, le jugement du 18 janvier 2001 reprenait force. Trois mois plus tard, le 8 mars 2006, H. Roques recevait son chèque et, par là même, l’ultime confirmation de sa victoire sur son diffamateur, P. Vidal-Naquet.

18 mars 2006