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En Suisse, prison et procès pour Frank Brunner

Ce 30 juillet, le révisionniste Frank Brunner, actuellement en prison, passera en jugement devant un tribunal de Genève. A sa demande et à celle de son avocat, Me Pierre Bayenet, j’ai accepté de me présenter à la barre en qualité de témoin. J’ai pris mes premières dispositions pour me rendre à Genève quand, tout à coup, Me Bayenet m’a fait savoir que le procureur s’opposait à notre projet. Jusqu’à nouvel ordre il me faut donc y renoncer.

Déjà en 2000, je m’étais vu refuser le droit de témoigner à Lausanne en faveur du révisionniste Gaston-Armand Amaudruz qui, à 80 ans, allait se voir condamner à un an d’emprisonnement ferme et à toute une série de peines financières et autres.

Le 26 juin de la même année, je diffusais un article intitulé Procès Amaudruz à Lausanne : ce que j’aurais dit à la barre, sous serment. Avec mon accord, ce texte était publié en août, avec d’autres textes signés d’autres noms, dans un opuscule intitulé Le procès Amaudruz, une parodie de justice. L’éditeur en était René-Louis Berclaz, secrétaire général de l’Association Vérité & Justice, qui avait son siège en Suisse, à Châtel-Saint-Denis.

Le 19 juin 2001, je recevais à mon domicile, en France, une « ordonnance pénale » du 15 juin 2001 signée d’un certain Michel Favre, juge d’instruction à Fribourg. De ce magistrat qui ne m’avait jamais auparavant donné signe de vie, qui ne m’avait jamais rien signifié, qui ne m’avait jamais interrogé ou entendu, j’apprenais ma « condamnation » (sic) pour « discrimination raciale » (sic) en raison de deux fragments de mon article d’un total de 24 + 17 = 41 mots. J’étais condamné à un mois d’emprisonnement et au versement de 230 FS pour frais de procédure. On ajoutait : « Une opposition contre la présente ordonnance peut être déposée auprès du Juge d’instruction, dans les 30 jours après sa notification ».

Dès le 20 juin j’adressais à Michel Favre le pli RAR suivant :

Je n’ai jamais été averti, ni par vous-même ni par une autre autorité judiciaire de votre pays de l’ouverture d’une procédure judiciaire à mon encontre. Je constate que, dans le secret de votre cabinet, sans m’avoir entendu, vous venez de me condamner à une peine d’un mois de prison ferme ainsi qu’au versement de 230 FS pour « frais de procédure ». – Votre ordonnance pénale du 15 juin 2001 m’est parvenue hier, 19 juin. Je me tiens à la disposition de la justice du canton de Fribourg en vue de purger ma peine. Vous devrez me faire savoir dans les meilleurs délais le lieu et la date de mon incarcération.

Je tiendrai, si c’est possible, à voir votre visage.

 

Le 22 juin 2001, le journal suisse 24 Heures titrait : « Procès Amaudruz. Recalé comme témoin, Faurisson veut être emprisonné en Suisse ». Le 23 juin, avec sa malhonnêteté coutumière, Le Progrès [de Lyon] titrait : « Robert Faurisson condamné en Suisse à un mois de prison ferme » et le contenu de l’article était rédigé de sorte que le lecteur français pouvait croire que cette condamnation, prononcée par un juge d’instruction, l’avait été à tout le moins après une audition du condamné ; en outre, on ne soufflait mot du fait que je m’étais dit prêt à me rendre en prison. J’envoyais au journal un texte en droit de réponse, qui… n’allait pas être publié. Dans le dernier alinéa de ce texte j’avais écrit : « Par crainte de l’intolérance et de la censure, Voltaire, dans les dernières années de sa vie, s’était établi à Ferney, à proximité de la Suisse ; ainsi, en cas de menace d’arrestation pour ses écrits, pouvait-il d’un pas aller trouver refuge en la libre Helvétie. Les temps ont changé. »

Le 26 juin, un autre journal suisse, La Gruyère, titrait : « Révisionnisme / Faurisson ira en prison » et annonçait : « Le révisionniste français Robert Faurisson se tient à la disposition de la justice du canton de Fribourg pour purger sa peine d’un mois de prison ferme. Il reproche au juge Michel Favre de l’avoir “condamné par correspondance” » ; suivait un long article signé d’une Marie-Paule Angel dénonçant en particulier ma « prose infestée de relents antisémites ».

Ce même 26 juin 2001, mon juge accusateur répondait à ma lettre RAR du 20 juin. Non recommandée, sa lettre me parvenait le 9 juillet. Au lieu de me dire où et quand je devais, le moment venu, me rendre aux autorités de son pays pour qu’elles jettent en prison un professeur à la retraite qui – horribile dictu et visu – ne croyait notamment pas aux magiques chambres à gaz nazies, il m’expliquait, Sancta Simplicitas !, que 1) la loi de son canton l’autorisait à faire ce qu’il avait fait (je m’en doutais), 2) qu’il fallait aux autorités de son canton observer le délai de trente jours avant de faire ce qu’elles avaient à faire (je le savais).

Là-dessus, depuis douze ans (2001-2013), je n’ai jamais plus rien entendu ou reçu de mon fier Helvète. Pour quelle raison ? Je n’en sais diantre rien. Peut-être avait-il commis l’erreur de me signifier ma condamnation sans passer par le canal diplomatique ?

Rebondissement dans l’affaire Frank Brunner le 18 juillet 2013

Pour en revenir à l’affaire Frank Brunner, celle-ci vient de connaître un rebondissement, et cela parce qu’on a refusé à la défense de pouvoir me citer à la barre du tribunal ce 30 juillet. Telle est en tout cas, comme on peut le voir ci-dessous, la nouvelle annoncée par La Tribune de Genève dans sa livraison du 18 juillet 2013.

Un négationniste veut la peau du juge du tribunal
Par Fedele Mendicino

L’homme, qui doit être jugé le 30 juillet, voulait que le révisionniste Robert Faurisson soit entendu au procès. Refus du magistrat.

Arrêté le mois dernier, un négationniste, qui s’en prend aux juifs et à une organisation de lutte contre l’antisémitisme, sera jugé le 30 juillet devant le Tribunal de police. En principe… En effet, selon nos informations, le quinquagénaire, défendu par Me Pierre Bayenet, a demandé la récusation du juge dans un courrier du 17 juillet. Aux yeux de la défense, le président du tribunal aurait un parti pris dans cette affaire.

Au début du mois, l’accusé demande que le révisionniste français Robert Faurisson, condamné pour « incitation à la haine raciale », soit entendu durant le procès. Pourquoi? « Mon client soutient, par exemple, qu’une chambre à gaz exposée aux touristes à Auschwitz n’en est pas une, explique Me Bayenet. Il remet en cause les témoignages de soldats afro-américains qui disent avoir libéré des camps de concentration. Selon lui, ce sont de faux témoins.

Enfin, il conteste qu’il y ait eu des ordres écrits d’éliminer les juifs à cette époque. Mon client ne nie pas le génocide, il conteste des faits ponctuels. Pour répondre à ces interrogations, il nous paraît donc intéressant que le tribunal interroge Robert Faurisson. »

Refus sec du juge le 16 juillet : « Le tribunal n’a pas à instruire, puisqu’il s’agit d’un fait notoire, l’existence d’une contestation, par les personnes se réclamant du révisionnisme, de la véracité des témoignages relatifs à l’Holocauste, de l’existence de millions de victimes juives sous le nazisme, ainsi que de l’existence des chambres à gaz. »

Me Bayenet ne compte pas en rester là. Il demande donc le lendemain au magistrat de se récuser : « Il est inadmissible qu’on ne laisse pas la possibilité à mon client de prouver que ce qu’il a dit est vrai. » Aux yeux de Me Philippe Grumbach, avocat de la partie plaignante, le prévenu « veut utiliser le Tribunal de police comme un forum pour dire que les chambres à gaz n’existaient pas. C’est inacceptable. » Si le magistrat refusait de se récuser, Me Bayenet saisirait alors la Cour de justice.

Comme nous l’écrivions le 28 juin, le Ministère public avait condamné le détenu, via une ordonnance pénale (OP), à une peine de quatre mois de prison ferme pour discrimination raciale et calomnie. C’est parce qu’il a fait opposition à cette sanction qu’il doit affronter désormais un procès public.

 

D’une manière générale, pour les magistrats en proie à la fièvre de châtier les révisionnistes, il n’y a plus ni foi ni loi ni droit à respecter. Les vrais révisionnistes sont payés pour le savoir mais cela ne les empêche pas de publier les résultats de leurs enquêtes et de leurs découvertes qui, jusqu’à présent, ont à ce point déconcerté les censeurs que ces derniers, faute de pouvoir fournir des preuves et de présenter des documents à l’appui de la thèse officielle, se sont trouvés réduits, jusque devant les tribunaux, à l’exhibitionnisme, à l’invective et à l’exigence d’une répression toujours plus vaine dans ses effets.

En tout cas l’affaire est à suivre et je la suivrai. De près.

 

NB : Dans le volume V de mes Écrits révisionnistes on trouvera, pour les années 2000 et 2001, quatre articles propres à éclairer le lecteur sur certains aspects de « l’affaire Faurisson » en Suisse et à cette époque :

Procès Amaudruz à Lausanne : ce que j’aurais dit à la barre, sous serment (26 juin 2000)
La chasse aux révisionnistes (19 juin 2001)
Texte en droit de réponse au Progrès (de Lyon) (25 juin 2001)
Lettre à Michel Favre, juge accusateur (10 juillet 2001).

19 juillet 2013