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Éditorial de la Revue d’histoire révisionniste n° 5

Le révisionnisme historique poursuit sa course en avant et même l’accélère. La chronique des événements qui lui sont liés se fait chaque mois plus riche et plus diverse. Il semble qu’en Autriche et en Allemagne on soit à la veille de conjonctures décisives et que, dans le monde arabo-musulman, on commence à s’intéresser vivement à l’argumentation révisionniste.

Toutes les couches de la population d’Outre-Rhin ont tendance à se lasser des vieilles antiennes de la culpabilité allemande. Prudents, les responsables politiques persistent en ce domaine à tenir le langage de la soumission aux vainqueurs et ils évitent tout éclat. Mais, en même temps, en hommes qui pressentent les mouvements profonds, ils ne voudraient pas que l’histoire les devance et, çà et là, ils prennent des assurances sur l’avenir. Le président de la République, Richard von Weizsäcker, fait discrètement savoir qu’il suit très attentivement (sehr aufmerksam) la discussion (die Diskussion) entre révisionnistes et exterminationnistes. Un ministre de la justice (Hans Engelhard) fait dire et confirmer que le Rapport Leuchter est une enquête scientifique (eine wissenschaftliche Untersuchung), alors même qu’il sait que cette expertise américaine conclut à la non-existence de chambres à gaz homicides à Auschwitz, à Birkenau et à Majdanek. Un député du CDU (parti du chancelier Kohl), Heinrich Lummer, écrit dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung que le moment devrait être venu de pouvoir traiter le sujet de l’«Holocauste» de manière objective et scientifique et que personne ne trouve son compte à « ingurgiter » une vérité décrétée, chère à Heinz Galinski, président du Conseil central juif ; lors d’un débat télévisé, il maintient sa position en face de l’intéressé qui ne paraît plus très sûr des six millions de morts juives et des témoignages sur les chambres à gaz hitlériennes. Dans une émission récente de TV 5, les révisionnistes sont surtout décrits comme des universitaires, des scientifiques et des juristes. Une publication à grand tirage, le Münchner Anzeiger, que son caractère commercial et populaire n’appelait pas à propager le révisionnisme scientifique, multiplie les articles les plus favorables et constate que le grand public, bouleversé par tant de révélations, exige des compléments d’information. Les juges sont pris de doute et, là où ils condamnaient sans l’ombre d’une hésitation, il leur arrive maintenant de prononcer des verdicts de clémence ou même d’acquittement. Il faut dire qu’ils se heurtent désormais à forte partie. Les avocats ne s’en laissent plus conter. Ils exigent qu’on leur prouve que « génocide » et « chambres à gaz » ont réellement existé. Il n’est plus possible de déclarer « notoire » l’usage d’une prétendue « arme du crime » que personne au fond n’a vue, que personne ne peut décrire et qui, pour des raisons d’ordre physique et chimique, n’a tout simplement pas pu exister et fonctionner, à telle enseigne que toutes les expertises pratiquées concluent ou tendent à conclure que ces chambres à gaz n’ont jamais eu la moindre existence. A l’heure où sont écrites ces lignes, on dispose de deux expertises de l’Américain Fred Leuchter (l’une, déjà citée, sur Auschwitz, Birkenau et Majdanek ; l’autre sur Dachau, Mauthausen et Hartheim), d’une contre-expertise des Polonais du musée national d’Auschwitz et de l’Institut médico-légal de Cracovie et d’un commencement d’expertise de Gerhard Jagschitz, professeur d’histoire à l’université de Vienne. Deux autres expertises, dont nous connaissons les résultats, devraient être publiées, l’une en Autriche et l’autre en Allemagne.

Le temps n’est plus où des avocats, tel Robert Servatius, défenseur d’Eichmann, se contentaient timidement de soutenir que ces prétendus gazages avaient, certes, existé mais que leur client n’y avait pas participé.

La preuve du changement des mentalités se trouve dans le comportement d’une fraction de population toujours remarquable par sa pusillanimité : celle qui compose le corps universitaire. Dans le sillage de quelques rares historiens assez téméraires pour avoir entamé le débat appelé « Historikerstreit », voici qu’apparaissent des professeurs prêts à écouter attentivement l’argumentation révisionniste ; abstenons-nous, pour l’instant, de compromettre cette avant-garde en livrant des noms.

La jeunesse allemande secoue ses liens ; le réveil est souvent douloureux. De jeunes idéalistes, qui s’étaient mis au service d’une entreprise comme celle de la «repentance» des Allemands (Aktion Sühnezeichen), découvrent qu’on a abusé de leur bonne foi et qu’ils ont cautionné un mensonge historique.

Il y aurait autant à dire de l’Autriche que de l’Allemagne, sinon plus.

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Les défenseurs de l’orthodoxie historique ne voulaient surtout pas voir s’introduire le révisionnisme dans le monde arabo-musulman. Longtemps ils se sont imaginé qu’Arabes et musulmans, pris dans leurs propres difficultés, ne se soucieraient pas d’une controverse historique essentiellement européenne et américaine. Puis, tout récemment, ils ont perçu le danger et ont pris des mesures de police internationale pour empêcher les envois de littérature révisionniste à partir de l’Europe vers le monde arabo-musulman et le retour de cette littérature, cette fois-ci en langue arabe, vers les puissantes minorités arabes ou musulmanes d’Europe. Peine perdue. Il est déjà trop tard. Grâce, notamment, à l’exceptionnel savoir-faire d’Ahmed Rami, responsable, à Stockholm, de Radio Islam et ambassadeur itinérant du révisionnisme, celui-ci vient d’opérer une importante percée dans le monde arabo-musulman à la « conférence internationale de Téhéran pour le soutien de la révolution palestinienne ».

Sur le plan de l’histoire comme sur le plan politique, l’État d’Israël devra renoncer aux attitudes dogmatiques.

En France, le député RPR Jacques Toubon, pourtant hostile au révisionnisme, demande l’abrogation du délit de révisionnisme. Il dénonce «une loi de circonstance» votée grâce à l’exploitation de l’affaire de Carpentras. Le texte, dit-il, avait été inscrit « à l’ordre du jour en toute hâte » par Laurent Fabius et il « avait été discuté immédiatement parce que le président de l’Assemblée, M. Fabius, avait décidé personnellement son inscription ». Tout cela avait été fait dans une « précipitation démagogique ». Pour lui, cette loi était d’inspiration stalinienne et le procès Faurisson s’était révélé un désastre pour l’accusation mais non pour Faurisson. Il concluait: «Sur le fond, il est parfaitement clair que l’institution d’un délit de révisionnisme a fait régresser notre législation, car c’est un pas vers le délit d’opinion. Cela a fait régresser l’histoire parce que cela revient à poser que celle-ci [ne] peut être contestée. – Je suis contre le délit de révisionnisme parce que je suis pour le droit et pour l’histoire, et que le délit de révisionnisme fait reculer le droit et affaiblit l’histoire. » La majorité socialiste et communiste a refusé l’amendement de J. Toubon et on apprend que le socialiste Michel Pezet aurait souhaité que le procès Faurisson se fût déroulé à huis clos [1].

Raoul Béteille, conseiller honoraire à la cour de cassation, André Decocq, professeur de droit communautaire à l’université Paris-II, et François Lefort, auteur de La France et son droit, jugent « la loi Fabius-Gayssot […] assurément inconstitutionnelle » et déplorent qu’il ne se soit « pas trouvé soixante députés ou soixante sénateurs pour avoir le courage de saisir [le conseil constitutionnel] ».

En juin 1986, un certain nombre de personnes réunies autour du rabbin Sirat, de Serge Klarsfeld, de Pierre Vidal-Naquet et de François Bédarida avaient réclamé la création d’une loi antirévisionniste. Quatre ans plus tard, elles en obtenaient le vote grâce à « Carpentras » et, toujours grâce à « Carpentras », personne n’osait saisir le conseil constitutionnel ou élever une protestation publique. Dans Le Figaro-Magazine, Henri Amouroux s’insurgeait contre la loi Fabius-Gayssot pour ses dispositions antiracistes et anti-Le Pen mais il ne soufflait mot des dispositions antirévisionnistes et anti-Faurisson de la même loi : un paradoxe pour un historien.

Sur le plan historique et scientifique, les révisionnistes vont de découvertes en découvertes. La présente livraison de notre revue peut, comme les précédentes, en témoigner. Pendant ce temps, les tenants de la version officielle des événements de la seconde guerre mondiale semblent frappés de stérilité.

Nous voici bientôt parvenus au seuil de l’année 1992. On se demande si les temps héroïques de la grande aventure révisionniste ne touchent pas à leur fin. Certes, cent épreuves attendent encore ceux qui s’y sont engagés, mais, sur le plan des acquis de l’histoire et de la science, il se confirme que, pour les révisionnistes, la bataille est gagnée. Le temps mènera à maturité, lentement et sûrement, l’œuvre de clarification historique entreprise en France par Maurice Bardèche et Paul Rassinier, et continuée par tant d’autres chercheurs de France et de l’étranger dans les conditions les plus éprouvantes et parfois les plus terribles.

1er novembre 1991

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[1] Journal officiel de la République française, Débats parlementaires, 22 juin 1991, p. 3571-3573.