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Deux additifs à ma Réponse à Jean-Claude Pressac [1]

L’ouvrage de Jean-Claude Pressac sur Auschwitz [2] vient d’être traduit successivement en allemand [3] et en anglais.[4] Ces deux traductions sont riches de révélations à la fois sur le travail et sur la personnalité de J.-C. Pressac, pharmacien à La Ville-du-Bois (Essonne).

Dans la traduction en allemand, l’auteur révise une nouvelle fois à la baisse son estimation du nombre des morts d’Auschwitz. En 1989, il évaluait le nombre des seuls gazés à un chiffre compris entre « 1.000.000 et 1.500.000 »[5], ce qui laissait supposer que, pour lui, le total des morts devait s’élever à un chiffre compris entre 1.500.000 et 2.000.000. En 1993, dans l’ouvrage auquel j’ai répondu, J.-C. Pressac réduisait le total des morts au chiffre de 775.000 (chiffre arrondi à 800.000), dont, précisait-il, 630.000 juifs gazés.[6] Dans ma Réponse à J.-C. Pressac j’annonçais que cette révision à la baisse serait probablement suivie d’une autre révision à la baisse. J’écrivais en note :

Je sais, mais ne puis ici dévoiler ma source, que Pressac envisage, le moment venu, d’abaisser le total des morts d’Auschwitz à sept cent mille si les esprits lui semblent préparés à accepter cette nouvelle baisse.[7]

Or, dans la traduction en allemand, J.-C. Pressac évalue le nombre des morts d’Auschwitz aux chiffres – arrondis – de 630.000 à 710.000, dont, précise-t-il, de 470.000 à 550.000 juifs gazés.[8] La traduction en anglais est encore plus intéressante. Pour commencer, elle ne contient plus aucune évaluation du nombre total des morts ou du nombre des gazés ! Je savais, mais là non plus je ne pouvais révéler ma source, que J.-C. Pressac rencontrait des difficultés à publier son ouvrage aux États-Unis, en anglais. Il était en tractations délicates avec Michael Berenbaum, directeur, sur le plan scientifique, de l’Holocaust Memorial Museum, musée qui s’est ouvert à Washington en avril 1993. J.-C. Pressac, qui cherche à compenser une personnalité fragile par des attitudes de bravoure, assurait qu’il «ne se laisserait pas faire». Or, la traduction en anglais, parue en juillet 1994, montre non seulement qu’il « s’est laissé faire » mais qu’il a consenti à l’une des pires humiliations que puisse connaître un auteur : il s’est vu imposer un tuteur ! On l’a obligé à amputer son ouvrage, à le refondre et à le réduire aux dimensions d’un chapitre d’un ouvrage collectif, et tout cela sous la surveillance d’un homme de confiance de M. Berenbaum. Pour commencer, on lui a interdit de publier ses propres chiffres de morts ou de gazés. Il faut voir en quels termes M. Berenbaum remet à sa place le pharmacien. Il écrit en effet :

Robert-Jan van Pelt a travaillé étroitement avec M. Pressac afin de garantir qu’un article technique fût clair et transparent en même temps que précis et fondé sur les plus récentes données de la science.[9]

Comment mieux faire entendre qu’au goût de M. Berenbaum le livre de J.-C. Pressac en français (Les Crématoires…) était confus, obscur, imprécis et insuffisamment scientifique ? Il faut dire que, malgré les efforts de R. J. Van Pelt, le texte de J.-C. Pressac est aussi détestable en anglais qu’il l’était en français.

Le même ouvrage collectif en anglais (Anatomy…) confirme que, dès 1982 (!), J.-C. Pressac, qui aimait à se présenter en chercheur indépendant, recevait de l’argent d’une riche fondation juive (la Beate Klarsfeld Foundation). M. Berenbaum écrit :

Depuis 1982, le travail de M. Pressac a été encouragé et soutenu sur le plan documentaire, éditorial et financier par la Beate Klarsfeld Foundation.[10]

En 1955, à la fin de Nuit et Brouillardfilm d’Alain Resnais constamment projeté, aujourd’hui encore, dans toutes les écoles de France, le chiffre des morts d’Auschwitz est censé s’élever à neuf millions : « 9.000.000 de morts hantent ce paysage » !

Pourtant, dix ans auparavant, au procès de Nuremberg, un document ayant « valeur de preuve authentique » (sic) avait évalué ce nombre à quatre millions.

En 1989, J.-C. Pressac réduisait le total des morts à un chiffre vraisemblablement compris entre 1.500.000 et 2.000.000. En 1993, il réduisait ce total à un chiffre d’environ 775.000. En 1994, il en vient à un chiffre compris entre 630.000 et 710.000. Du coup, on le fait taire. Et il accepte de se taire.

Les révisionnistes, eux, ne se tairont pas. Ils persisteront à poser des questions et à proposer leurs réponses :

1. Quel est le total des morts d’Auschwitz ? Est-ce neuf millions, comme on ose encore l’enseigner aux enfants de France ? Ou bien est-ce peut-être 630 000, comme l’envisage aujourd’hui J.-C. Pressac ?

Les révisionnistes proposent, étude à l’appui, le chiffre de cent cinquante mille.

2. Pourquoi persiste-t-on à ne nous fournir aucune représentation physique de la chambre à gaz nazie, ce fantastique abattoir chimique à l’acide cyanhydrique ? Pourquoi s’abstient-on maintenant, dans les ouvrages historiques, de montrer en photographie la prétendue chambre à gaz homicide d’Auschwitz-I, qui a été jusqu’ici visitée par des millions de touristes ? Pourquoi l’accusation n’a-t-elle jamais osé nous présenter une expertise de l’arme du crime?

Les révisionnistes, eux, ont des arguments pour dire que la plupart des morts d’Auschwitz sont dues aux épidémies et qu’il suffit d’un peu de jugeote pour se rendre compte que les locaux « en état d’origine », « reconstruits » ou « à l’état de ruines » n’ont jamais pu être des chambres à gaz homicides mais… de typiques chambres froides pour la conservation des cadavres en attente de crémation. Et les révisionnistes disposent d’expertises (rapport Leuchter, rapport Rudolf, document Lüftl et même l’ébauche d’un rapport polonais) pour soutenir ce qu’ils avancent.

Seules les personnes indifférentes aux faits et aux chiffres pourront prétendre que tout cela n’a pas d’importance.

29 novembre 1994

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[1] Robert Faurisson, Réponse à Jean-Claude Pressac sur le problème des chambres à gaz, Diffusion RHR, Paris 1994.
[2] J.-C. Pressac, Les Crématoires d’Auschwitz. La Machinerie du meurtre de masse, CNRS éditions, Paris 1993.
[3] J.-C. Pressac, Die Krematorien von Auschwitz. Die Technik des Massenmordes, Piper, Munich et Zurich 1994.
[4] J.-C. Pressac with Robert-Jan van Pelt, « The Machinery of Mass Murder at Auschwitz », chapitre 8 (p. 183-245) de l’ouvrage collectif publié par Yisrael Gutman et Michael Berenbaum, Anatomy of the Auschwitz Death Camp, Indiana University Press, Indianapolis 1994.
[5] J.-C. Pressac, Auschwitz: Technique and Operation of the Gas Chambers, Beate Klarsfeld Foundation, New York 1989, p. 553.
[6] J.-C. Pressac, Les Crématoires…, p. 148.
[7] R. Faurisson, Réponse à J.-C. Pressac, note 4 au bas des pages 13-14.
[8] J.-C. Pressac, Die Krematorien…, p. 202.
[0] Y. Gutman et M. Berenbaum, Anatomy…, p. XV.
[10] Id., p. XIII.