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Benoît XVI et le miraculé des “chambres à gaz”

[Lettre privée de Robert Faurisson à un correspondant français, 24 mai 2006]

Monsieur,

Je vous remercie de m’avoir envoyé copie d’un article de presse qui annonce qu’à la fin de ce mois, lors de son déplacement à Auschwitz, Benoît XVI rencontrera en particulier « un membre des Sonderkommados (commandos spéciaux) chargés de vider les chambres à gaz de leurs cadavres et de les brûler… ».

D’abord, il conviendrait d’écrire plus exactement «un membre du Sonderkommando», au singulier et avec un « n ». « Sonderkommando » signifie « équipe spécialisée ».

Ensuite, je me permets de vous renvoyer à un article de Louis Binamé dans Dubitando, daté de juin 2006. Intitulé « Le prétendu Sonderkommando des crématoires d’Auschwitz », cet article s’inspire d’une étude, citée en référence, de Carlo Mattogno. Selon cette étude, il a existé à Auschwitz, à côté de nombreuses «équipes» (pour la construction des bâtiments, pour les travaux agricoles, etc.), onze « équipes spécialisées », telles que celles de « lutte contre la vermine » (Sonderkommando Schädlingsbekämpfung) ou de « récupération des effets » (Sonderkommando Reinhardt, du nom de Fritz Reinhardt, secrétaire d’Etat aux finances) mais il n’a pas existé d’« équipe spécialisée » des crématoires ; dans ce dernier cas, on ne parlait que d’« équipe des crématoires » ou de « personnel des crématoires ». Ces équipes consignaient les crémations dans un registre appelé «Leichenhallebuch» (« Livre de dépositoire »).

Enfin, les crématoires d’Auschwitz et de Birkenau étaient de facture classique et aucun d’entre eux n’a contenu de chambre à gaz homicide.

La prétendue « chambre à gaz » qu’ont jusqu’à présent visitée à Auschwitz plus de «25 millions de personnes» (Revue d’histoire de la Shoah, juillet-décembre 2004, p. 154) n’est qu’une supercherie polono-soviétique et non pas une « reconstitution » ou « reconstruction » (Éric Conan, « Auschwitz : la mémoire du mal », L’Express, 19-25 janvier 1995, p. 68). Interrogée au sujet de cette fausse chambre à gaz, Mme Krystina Oleksy, de la direction du Musée d’État d’Auschwitz et Birkenau, a confié à Éric Conan : « Pour l’instant, on la laisse en l’état et on ne précise rien aux visiteurs. C’est trop compliqué. On verra plus tard. » Autrement dit, on a menti, on ment, on mentira grossièrement comme on l’a fait, comme on le fait et comme on le fera jusqu’à nouvel ordre pour le total des victimes ou comme pour la présentation des cheveux, des lunettes, des chaussures ou encore comme pour le savon prétendument fabriqué à partir de la graisse de juifs.

À Birkenau, les crématoires II et III étaient à la vue de tous ; ils étaient situés à proximité immédiate d’un terrain de football (Sportplatz), d’un terrain de volley-ball et des dix-huit baraquements hospitaliers du camp des hommes.

Lors de trente-deux missions de leur aviation au-dessus d’Auschwitz-Birkenau-Monowitz, les Alliés, qui ont soigneusement analysé leurs – remarquables – photos aériennes, n’ont rien noté de suspect : ni foules agglutinées à l’entrée des crématoires, ni tas gigantesques de charbon, de coke ou de bois pour de formidables crémations ou incinérations. De là leur refus de bombarder Auschwitz et Birkenau ; ils n’ont visé que Monowitz à cause des usines qui s’y trouvaient.

Les prétendues opérations de gazage à l’acide cyanhydrique (composante essentielle du pesticide et insecticide Zyklon B, inventé vers 1920 par Fritz Haber, chimiste d’origine juive, prix Nobel 1918) étaient radicalement impossibles pour des raisons techniques exposées par les révisionnistes et dans diverses expertises.

En 1979, trente-quatre universitaires avaient déclaré : « Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a été possible. Il a été possible techniquement puisqu’il a eu lieu » (Le Monde, 21 février 1979, p. 23). Depuis vingt-sept ans aucune autre explication n’a été fournie, pas même par Jean-Claude Pressac qui – on l’a appris en 2000 – a fini par capituler en déclarant que le dossier de l’histoire officielle des camps de concentration nazis était « pourri » de manière irrémédiable et encombré de trop de « faits » «destinés aux poubelles de l’Histoire» (Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en France, Seuil, 2000, p. 651-652).

Aucun « témoin », aucun « survivant », aucun « miraculé » n’a vraiment décrit un seul gazage homicide ou « la machinerie du meurtre de masse » et surtout pas Filip Müller dans son «témoignage» ; voyez Trois ans dans une chambre à gaz d’Auschwitz, Le témoignage de l’un des seuls [sic] rescapés des commandos spéciaux, Pygmalion/Gérard Watelet, 1980. Cet ouvrage attribué à Filip Müller est préfacé par Claude Lanzmann.

Quant aux « aveux » extorqués par ses geôliers à Rudolf Höss, ils sont tout aussi loufoques et les historiens officiels ont fini par ne plus les invoquer que vaguement et de loin en loin. En 1993, Christopher Browning a jugé que ce « témoignage » autrefois brandi par toute la littérature n’était, en fin de compte, que « très faible et confus » (Christopher Hitchens, Whose History is it?, Vanity Fair, décembre 1993, p. 117).

Un dernier point : certains crématoires de Birkenau possédaient, à côté des fours de crémation, un four d’incinération. Il semble que les éboueurs du camp pouvaient y brûler de leurs ordures. L’homme que va rencontrer le pape était peut-être l’un de ces éboueurs. Il sera fêté comme un héros. On ne lui posera aucune question précise. Je suis prêt à le rencontrer comme j’ai toujours été prêt à rencontrer Filip Müller et ses pareils.

Bien à vous.

Robert Faurisson

24 mai 2006