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Auschwitz-Birkenau : soins hospitaliers et activités sportives dans un “camp d’extermination”

Auschwitz-Birkenau : soins hospitaliers et activités sportives dans un camp de concentration, celui de Birkenau (ou « Auschwitz II ») appelé, par la propagande alliée, « camp d’extermination ».

On se reportera à une longue étude publiée par une autorité du Musée d’Oswiecim, Madame Danuta Czech, connue pour son Kalendarium des événements d’Auschwitz. La version allemande de cette étude a été publiée en 1975 par Verlag Staatliches Auschwitz-Museum dans le volume 15 des Hefte von Auschwitz, sous le titre de « Die Rolle des Häftlingskrankenbaulagers im KL Auschwitz » (p. 5-112). La version française a été publiée en 1978 par le Musée d’État d’Oswiecim dans un ouvrage intitulé Contribution à l’histoire du KL Auschwitz, sous le titre « Le rôle du camp d’hôpital pour les hommes au KL Auschwitz II » (p. 5-125).

Sur le plan-masse ci-joint (le haut étant orienté à l’ouest), voyez la rampe de chemin de fer de l’arrivée des convois. Le camp B I, dont on ne voit que le secteur B Ib, était celui des femmes et le camp B II, dont on ne voit surtout que le secteur B IIf, était celui des hommes. Ce secteur B IIf était occupé par les 18 baraquements du camp-hôpital pour hommes. Les femmes, de leur côté, avaient leurs propres baraquements hospitaliers. À gauche de cet ensemble des baraquements hospitaliers de B IIf se trouvaient d’abord un terrain de volley-ball, puis un terrain de football à l’usage des détenus. On notera que le terrain de volley-ball était tout proche du K III (crématoire III) et que le terrain de football, lui, était, sur son côté ouest, contigu au K III. Sur ce terrain il se déroulait des matchs de football et il pouvait y avoir des spectateurs. Joueurs et spectateurs avaient donc vue sur ce qui se passait autour de ce crématoire. Il est, par conséquent, invraisemblable que, dans la petite cour de ce crématoire, les Allemands aient pu, presque chaque jour, secrètement rassembler des milliers de malheureux en attente d’êtres gazés, puis incinérés. Hermann Langbein nous le rappelle : « Tadeusz Borowski décrit un terrain [de football] qui se trouvait contre les crématoires de Birkenau. Jehuda Bacon – alors enfant – y joua » (Hommes et femmes à Auschwitz, Fayard, 1975, p. 129). Ce camp de Birkenau a si peu été un « camp d’extermination » que, comme l’écrit le même H. Langbein, «en 1943 tous les détenus de Birkenau furent vaccinés» contre le typhus (p. 205). La présence de ce terrain de football (Sportplatz ou Fussballplatz) est si encombrante pour les tenants du mythe de l’extermination que, dans la plupart des ouvrages dotés d’un plan du camp, on laisse en blanc son emplacement et on s’abstient d’en expliquer la destination. Parfois encore on maquille cet emplacement en y dessinant des arbres. Parfois enfin on use, comme l’a fait Jean-Claude Pressac, du subterfuge qui consiste à remplir le blanc ainsi laissé avec les mots « Secteur Hôpital ». Quant à Danuta Czech, elle écrit : « La permission d’installer un terrain de sport pour y jouer des matchs avait pour but de détourner l’attention des prisonniers de ce qui se passait sur la plate-forme de déchargement quand on y amenait les juifs condamnés à être exterminés aussitôt » (version française, p. 68, note 182). Cette explication est d’autant moins recevable que le côté sud du terrain de football était contigu à cette rampe de déchargement des nouveaux arrivants et de leurs bagages ! L’espace occupé par le terrain de football se voit distinctement sur les photos prises, en particulier, par l’aviation alliée en 1944 et au début de janvier 1945. Sur ces mêmes photos on constate que les cours des crématoires II et III, avec leurs allées bien tracées et quelques arbres d’ornementation, sont en parfait état, ce qui n’aurait pas été le cas si des foules humaines s’y étaient agglutinées et en avaient piétiné le sol.

 

P-J : 1) Version allemande (1975) : après la page 56, encart, en allemand, montrant le plan-masse du camp-hôpital pour hommes, à Birkenau.
2) Version française (1978) : après la page 84, même encart, en français.
3) Pages 1-4 : titre de l’ouvrage publié par le Musée d’État à Oswiecim, références, table des matières, etc.
4) Page 5 : première page de la longue étude, signée de Danuta Czech, qui occupe les pages 5-125 et qui ne porte que sur le camp-hôpital pour hommes, à Birkenau.
5) Pages 64-71 : extraits particulièrement intéressants de cette étude.

10 janvier 2006