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Au Figaro, les fabrications holocaustiques de Jean-Paul Picaper

Les 14, 17 et 20 août, Jean-Paul Picaper a signé dans Le Figaro trois articles sur l’«Holocauste» en général ainsi que sur Adolf Eichmann et Auschwitz en particulier. Il y dénature ou manipule les faits et les textes. Dans sa prose comme dans ses raison­nements, il se révèle un virtuose de la torsion et de la contorsion. Cet emploi, il le tient depuis des lustres en qualité d’envoyé spécial du Figaro à Bonn ou à Jérusalem.

Déjà en 1984

Le 15 janvier 1984, une étudiante juive assassinait à l’uni­versité de Cologne le professeur Hermann Greive, spécialiste du judaïsme à l’Institut Martin Buber. L’étudiante en théologie judaïque souffrait à l’idée qu’un goy pût enseigner le judaïsme. H. Greive était pourtant, comme on s’en doute, dans les meilleures dispositions à l’égard des juifs. Il avait découvert des lettres inédites de Théodore Herzl, le fondateur du sionisme. Le chancelier Kohl rendait ce jour-là visite à Itzhak Shamir et avait précisément offert au premier ministre israélien trois de ces lettres.

Comment J.‑P. Picaper, envoyé spécial du Figaro en Israël, allait-il rendre compte d’un drame qui pouvait être fâcheux pour la réputation de ses coreligionnaires ? La réponse fut : par un double tour de passe-passe. Intitulant son article « Kohl-Shamir: le courant est passé » (Le Figaro, 26 janvier 1984, p. 4), il mettait, d’abord, l’accent sur la rencontre politique afin de reléguer à l’arrière-plan cet assassinat ; puis, cet assassinat, il le transformait d’un trait de plume et sur le mode conditionnel en un fait divers dont l’auteur, cette étudiante, « aurait été fanatisée […] par un séjour dans une communauté juive orthodoxe de Jérusalem ». La conclusion de J.‑P. Picaper dégageait une forte odeur de Talmud : là où le juif est dans son tort et le goy dans son droit, là où le juif devrait présenter ses excuses au goy et lui demander pardon, c’est tout le contraire qui se passe. Avec un aplomb caractéristique, que les juifs eux-mêmes appellent chutzpah, J.‑P. Picaper écrivit (je souligne quelques mots) :

Ce malheur ne semble pas devoir ébranler la confiance – bien au contraire – que le chancelier [Kohl] a tenté de communiquer à ses hôtes [israéliens]. Il les a rassurés en leur expliquant que les Allemands n’avaient nullement l’intention de se soustraire à leur responsabilité historique [etc.].

Et c’est ainsi qu’un article, qui aurait dû être intitulé : « À l’université de Cologne, une étudiante juive tue un professeur », se trouvait, sous la plume de J.‑P. Picaper, porter le titre, qu’on a vu, de: « Kohl-Shamir : le courant est passé. » En fait, ce qui s’était « passé », c’était un double tour de passe-passe.

Le 14 août 1999

Le 14 août 1999, le même J.‑P. Picaper consacre à Adolf Eichmann un article intitulé: « “Suivre les ordres”. La première version des Mémoires d’Eichmann a été retrouvée à Ludwigsburg. » Le journaliste y narre la prétendue découverte, en Alle­magne, d’un texte de 127 pages, signé d’Adolf Eichmann le 16 juin 1960. Dans ce texte, Eichmann parle de cadavres de « gazés ». J.‑P. Picaper ajoute là-dessus qu’Eichmann en personne avait conçu « l’idée de l’industrialisation de la mort » :

Il étudia la question avec Rudolf Höss, le commandant d’Auschwitz, auquel il promit de mettre à sa disposition un gaz « aisé à se procurer » et n’exigeant «pas de stockage particulier». – Enfin, Eichmann anticipe son procès : « Il ne me reste qu’à répéter la même chose devant un tribunal et d’accepter la sanc­tion prévue. »

On aurait donc là un texte des plus précieux, du moins en apparence, pour les tenants de la thèse des chambres à gaz et du génocide. On y trouverait enfin tout ce qui manquait à cette thèse : non seulement la preuve du crime mais aussi sa genèse!

Malheureusement pour les lecteurs du Figaro, J.‑P. Picaper a beaucoup dissimulé et dénaturé. Il n’a pas rappelé que la date du 16 juin 1960 est postérieure de plus d’un mois à l’enlèvement criminel d’Eichmann dans une banlieue de Buenos Aires, le 11 mai 1960, par des agents israéliens en territoire argentin. Ce n’est donc pas en Argentine, et librement, mais en Israël et sous la surveillance de ses geôliers, que le prisonnier avait rédigé ce texte ! Ce texte lui-même n’a pas été retrouvé inopinément en Allemagne dans les archives d’un office de recherche et de pour­suite des « crimes nazis ». L’original s’en trouvait dans les ar­chives de la police israélienne et les Allemands en détenaient la copie. Ces derniers ont simplement affecté de découvrir le document, et cela pour neutraliser, si possible, l’effet que risque de produire un jour prochain la publication des vrais mémoires d’Eichmann, c’est-à-dire d’un ensemble de 1 200 à 1 300 pages détenu depuis 1961 par les Archives nationales israéliennes au mépris du droit des personnes (en la circonstance d’un des fils d’Eichmann) et du droit de la recherche historique. Déjà, en 1963, dans son livre Eichmann à Jérusalem (réédition en français, Gallimard/Folio, 1991, p. 360), Hannah Arendt avait signalé l’existence de ces mémoires rédigés entre la fin du procès (14 août 1961) et le prononcé du jugement (11-12 décembre 1961) ; les autorités israéliennes les avaient confisqués afin d’en empêcher la communication et la publication.

Ce que J.-P. Picaper dissimule également, c’est que tout, par ailleurs, dément le contenu des quelques lignes qu’il cite. Eich­mann, loin d’avoir mis au point des gazages avec Höss et loin d’avoir vu des « gazés », ne s’était essentiellement occupé que de déportations ou de transferts de juifs. C’est ce qui ressort de son long interrogatoire par le juge d’instruction Avner Less et des minutes du procès lui-même. C’est également ce qu’ont fini par admettre les historiens de l’«Holocauste», en particulier Raul Hilberg et Christopher Browning, qui savent que les «confes­sions» de R. Höss sur ce point en particulier et sur celui des chambres à gaz en général sont dépourvues de la moindre valeur parce qu’elles lui ont été extorquées, ainsi que je l’avais démon­tré dans une étude intitulée Comment les Britanniques ont obtenu les aveux de Rudolf Höss, commandant d’Auschwitz (Annales d’histoire révisionniste, n° 1, printemps 1987, p. 137-152).

Le 17 août 1999

Le 17 août 1999, J.-P. Picaper, décidément tourmenté par la publication possible des véritables mémoires d’Eichmann, signe un article intitulé « Les émules d’Eichmann »:

La publication des Mémoires d’Eichmann, une « grosse bêtise » ? C’est ce qu’affirme le directeur du Centre berlinois de recher­ches sur l’antisémitisme, Wolfgang Benz, qui redoute que cette initiative apporte de l’eau au moulin de l’extrême droite. […] Les Mémoires d’Adolf Eichmann risquent de faire des émules. On redoute la prochaine publication des souvenirs du général Heinrich Müller, chef de la Gestapo, et du général Hans Kammler, qui fit mourir des centaines de milliers de détenus dans la fabrique souterraine de fusées de Nordhausen.

W. Benz est connu pour ne vouloir aucune enquête crimino­logique des « chambres à gaz » d’Auschwitz-Birkenau. En ce qui concerne les écrits, documents ou mémoires, il préférerait éga­lement le silence, et J.‑P. Picaper avec lui. C’est faire l’aveu, tout bas, de craintes inavouables. C’est choisir la censure et la propa­gande.

Le 20 août 1999

Le 20 août 1999, J.‑P. Picaper signe un article intitulé : « À l’instar de Siemens, Krupp et IG Farben, Ford rattrapée par le IIIe Reich. » Le journaliste commence par écrire :

La célèbre firme américaine est accusée d’avoir coopéré avec le régime nazi en utilisant des travailleurs forcés. Ford répond qu’elle avait perdu le contrôle de sa filiale [en Allemagne, pen­dant la guerre].

Mais il en revient vite à ce qui le préoccupe vraiment : Auschwitz et le Zyklon B. Il mentionne Jean-Claude Pressac. En 1993, ce « pharmacien de banlieue », comme l’appelle Pierre Vidal-Naquet, avait publié Les Crématoires d’Auschwitz. La Machi­nerie du meurtre de masse (CNRS éditions). L’ouvrage avait bénéficié d’une sortie fracassante. Puis, rapidement, son caractère illusoire et même grotesque lui avait valu d’être rejeté par des autorités en la matière comme le Centre de documentation juive contemporaine, Raul Hilberg et Claude Lanzmann. J.‑P. Picaper s’abstient de noter ce discrédit pourtant notoire dans les milieux d’historiens et dont J.‑C. Pressac aujourd’hui ne manque aucune occasion de se plaindre. Il prétend que J.‑C. Pressac a dépouillé 180 000 pages d’archives et déterminé le nombre des victimes d’Auschwitz : 800 000. Il omet de dire que notre pharmacien n’a pas trouvé un seul document qui prouve un seul gazage homicide ; pas une seule des soixante illustrations de son livre ne montre une seule chambre à gaz (pas même une de celles qu’on ose faire visiter sur place aux touristes) ; pas un instant le total de 800 000 ne reçoit plus de justification que les chiffres autrefois claironnés par d’autres auteurs ou par Pressac lui-même [1]. J.‑P. Picaper atteint le comble de la chutzpah en écrivant qu’un ouvrage publié en 1990 par une filiale d’IG Farben «confirme l’extermination au Zyklon B» « à Auschwitz et dans d’autres camps ». Cet ouvrage, publié par une entreprise soumise au chantage financier des organisations juives internationales, contient un fragment de phrase où il est dit :

le nombre de ceux qui périrent sur le chantier ou qui furent tués à Birkenau après que la SS les eut déclarés inaptes au tra­vail est également inconnu.

En quoi ce fragment de phrase, que n’étaie aucune preuve, qui ne renvoie à aucune source et qui ne s’accompagne d’aucune référence confirme-t-il l’extermination au Zyklon-B ? Il est mani­feste que ce fragment de phrase a été rédigé par un auteur qui se contente ici de reprendre un leitmotiv obligatoire de la saga holocaustique.

J.‑P. Picaper termine ainsi son article :

[le Zyklon-B] un gaz qui « était en vente depuis les années vingt » et qu’IG Farben fabriquait avec deux associés.

On aura remarqué la citation « était en vente depuis les années vingt ». Elle provient du même ouvrage publié en 1990. Mais ce que ne pouvait manquer de préciser cet ouvrage et que J.‑P. Picaper, lui, ne rapporte pas, c’est que, si ce gaz était effecti­vement en vente depuis les années vingt (1922, pour être plus précis), c’était comme… insecticide !

J.‑P. Picaper ne pouvait évidemment pas courir le risque de rappeler que le Zyklon-B était, en fait, un insecticide. Ce pro­duit, loin d’avoir tué des juifs, a servi à préserver la vie humaine. Il était, au point de vue de son usage, l’équivalent – en plus dan­gereux – du DDT des Américains. Si les Allemands avaient dis­posé de plus de Zyklon-B, les épidémies auraient causé dans les camps, et ailleurs, moins de victimes en général et de victimes juives en particulier.

Conclusion 

J.‑P. Picaper n’est pas le seul journaliste au Figaro à nous conter, avec l’assentiment de Franz-Olivier Giesbert, des bourdes effrontées sur le sujet de l’« Holocauste » des juifs. Philippe Cusin, parfois, l’imite, lui pour qui Anne Frank a été «tuée à Auschwitz» (« La passion d’Etty Hillesum », 7 août, p. 19) alors que les historiens officiels ont depuis longtemps admis, grâce aux découvertes révisionnistes, qu’Anne Frank, après être passée par Auschwitz, est morte du typhus à Bergen-Belsen en mars 1945. Il convient cependant de noter que, dans l’art de maltrai­ter les faits et les textes relatifs à l’« Holocauste », J.‑P. Picaper reste sans doute le premier en son journal. Il ne trouve ses maîtres que dans les colonnes du Monde, journal oblique, où Laurent Greilsamer et surtout Nicolas Weill demeurent insur­passables en matière de fabrications holocaustiques.

20 août 1999

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[1] Le nombre des morts d’Auschwitz-Birkenau a été de 9 millions pour les conseillers historiques du film Nuit et Brouillard et de 4 millions pour le tribu­nal de Nuremberg ; pour les autorités du Musée d’Auschwitz, il a été, jusqu’en avril 1990, de 4 millions, puis, à partir de 1995, de 1 million et demi. Pour Pressac, il a été successivement de 1 million (en 1989), de 800 000 (en 1993), de 630 000 à 710 000 (en 1994) et de 600 000 à 800 000 (en 1995). Voir mes Écrits révisionnistes (1974-1998), index, s.v. Pressac.