Mr. Death, film d’Errol Morris sur Fred Leuchter
Parmi les nombreux comptes rendus que j’ai lus de Mr Death, l’un des plus instructifs me semble être celui de Greg Raven (Flawed Documentary on Execution Expert, Journal of Historical Review, septembre-décembre 1999, p. 62-69). La malhonnêteté foncière du juif Errol Morris y est bien montrée. Il est simplement dommage pour G. Raven qu’il n’ait pas signalé que, par moments, ce n’est pas F. Leuchter que nous voyons à l’écran mais un acteur déguisé en F. Leuchter pour faire jouer à ce dernier le rôle d’un « profanateur » dans les ruines d’une prétendue chambre à gaz nazie (le fait est relevé et décrit sur le site “aaargh”, Actualités de novembre 2000, article intitulé « Simplet »).
Il est un élément essentiel que ni G. Raven ni aucun autre révisionniste, à ma connaissance, ne semble avoir remarqué en l’espèce : l’absence, dans ce prétendu documentaire, de toute photographie d’une chambre à gaz américaine comme moyen d’exécution de condamnés à mort. F. Leuchter nous est décrit en paroles comme une sorte de technicien de la mort administrée selon quatre modes d’exécution: par la chaise électrique, par la pendaison, par l’injection et, enfin, par la chambre à gaz. Or, si E. Morris prend le soin d’illustrer en de nombreuses images les trois premiers modes d’exécution, il se garde, en revanche, de montrer la moindre image d’une chambre à gaz de pénitencier américain. Il a raison car, selon moi, la seule image de l’impressionnante porte d’une telle chambre à gaz suffirait à faire comprendre au spectateur attentif qu’un gazage d’exécution au gaz cyanhydrique nécessite des précautions extrêmes et une technique hautement sophistiquée.
J’ai consacré une partie de ma vie à ressasser ce que j’appelle « l’argument de la chambre à gaz américaine [des années 30 ou 40]» afin de démontrer l’absurdité de la prétendue chambre à gaz nazie. J’ai souvent publié ou montré, comme, par exemple aux procès Zündel, des photographies de la chambre à gaz du pénitencier de Baltimore ainsi que le texte de la « Feuille de contrôle de la marche à suivre » pour une exécution (voy. in Serge Thion, Vérité historique ou vérité politique?, La Vieille Taupe, Paris 1980, p. 301-309). Mais j’ai l’impression de n’avoir pas convaincu grand monde. Ni Fred Leuchter, ni Germar Rudolf, ni Walter Lüftl n’ont repris l’argument.
Je suis donc heureux de constater qu’Errol Morris, lui, à sa façon, semble avoir été sensible à cet argument-là.
15 décembre 2000