Lettre à M. le directeur responsable de La Montagne
C’est avec le plein accord des autorités allemandes et hongroises, y compris l’accord des Croix fléchées, que des milliers de passeports ont été délivrés par Wallenberg. Ces passeports, familièrement appelés, comme vous le dites, «passeports Wallenberg», avaient une dénomination officielle allemande : Schutz-Pass (passeport de protection) ; le texte en était rédigé d’abord en allemand, puis en hongrois. C’est encore avec l’autorisation des Allemands et des Hongrois qu’en plein Budapest, en 1944, trente et un hôtels ont hébergé quinze mille juifs; six cents employés juifs s’occupaient de l’administration et de la gestion de ces hôtels. Les Allemands ont, avant et pendant la guerre, noué toutes sortes de contacts avec les autorités alliées ou neutres pour essayer d’obtenir le plus grand nombre possible d’émigrations juives (affaire Brand, etc.). Il y a eu, partout en Europe, une collaboration ou une coopération actives entre les nationaux-socialistes et des organisations juives, notamment sionistes. C’est précisément cette collaboration ou cette coopération qui a fait que les Soviétiques ont voulu « interroger » Wallenberg. Et l’expérience de ce dernier prouve qu’il valait mieux avoir affaire à la « peste » nationale-socialiste qu’au «choléra» bolchevique ou bolcheviste.
À l’heure où les acquis du révisionnisme historique s’imposent partout, même aux journalistes qui ont observé sur ce point la politique du silence, il serait bon que La Montagne mette sa propre pendule à l’heure.
Dans dix jours nous fêterons le soixante-seizième anniversaire de la naissance du mythe et, dans moins de quatre mois, le dixième anniversaire de sa mort.
Depuis près de dix ans, les journalistes ont caché la bonne nouvelle de la mort de ce mythe abject.