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Le professeur Faurisson créateur de milliers d’emplois ?

Le 15 avril, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) assignait en référé, devant son juge de dilection, Jean-Pierre Marcus, neuf prestataires d’accès à Internet. Il s’agissait d’obtenir l’interdiction de la présence de textes du professeur Faurisson sur le réseau mondial. Le juge devait donner sa réponse le 12 avril. On l’attend toujours.

À la veille de la décision de J.-P. Marcus, Le Monde a interrogé Alexandre Braun, secrétaire national de l’UEJF, lequel a répondu :

Plusieurs fournisseurs d’accès ont déclaré que la surveillance permanente du réseau mobiliserait des milliers de personnes. C’est beaucoup, mais, en même temps, cela prouve bien que ce n’est pas techniquement impossible [1].

De fait, il est techniquement possible pour l’État de former et de salarier, aux frais du contribuable, des milliers de censeurs qui auraient pour tâche de guetter, jour et nuit, toute apparition sur Internet de textes ou de photographies du professeur : par exemple, la photographie de son visage à la suite d’une grave agression physique, agression que Serge et Beate Klarsfeld avaient jugée « normale et naturelle »[2].

Le professeur se trouverait ainsi à l’origine de la création, en France, de milliers d’emplois et, en Europe, de dizaines de milliers d’emplois. C’est du moins ce que peut donner à entendre une récente déclaration de Jean Kahn, qui souhaite une «Europe éthique» s’inspirant de la législation française pour la répression du racisme et du révisionnisme.[3] J. Kahn est, à la fois, président du consistoire israélite de France, président de la Commission racisme et xénophobie de l’Union européenne et président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (secrétaire général : Gérard Fellous) auprès du premier ministre, Alain Juppé.

17 avril 1996

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[1] Le Monde, section Multimédia, 14-15 avril 1996, p. 28.

[2] La Lettre télégraphique juive, 18 septembre 1989, p. 1 ; Le Monde, 19 septembre 1989, p. 14.

[3Le Figaro, 15 avril 1996, p. 10.