Le Monde une fois de plus en faveur de la censure
Le Monde, journal oblique (suite)
Le révisionnisme sur Internet
Le Monde vient de publier deux longs articles de l’activiste juif Daniel Schneidermann. Datés respectivement du 29 et du 30 août 2000, ils préconisent la censure du révisionnisme historique sur Internet.
Ces articles font partie d’un reportage où le journaliste raconte ses expériences d’internaute.
Dans son premier texte (Le jour où j’ai dérivé dans l’enfer des parias), il prend à partie, mais sans en révéler le nom, le site “aaargh“. Il le décrit comme « le site central, bien rangé, bien structuré, officiel, des révisionnistes ». Qualités qu’il déplore. Il constate avec le même dépit que ce site renvoie au Centre Simon Wiesenthal et à d’autres adresses de sites antirévisionnistes ; décidément, observe-t-il non sans amertume, ces révisionnistes-là peuvent se piquer de donner des leçons de tolérance. Dans le système qui les persécute, ces parias osent inclure les médias avec, « au premier rang, Le Monde ». D. Schneidermann se couvre la tête de cendres à la vue d’un autre site qui, pour le coup, ose proposer du drame d’Oradour une explication opposée à celle de la version officielle. Il vise là Vincent Reynouard et le site, qu’il ne nomme pas, “vho“. Il félicite le ministre de l’Intérieur d’avoir interdit Le Massacre d’Oradour, un demi-siècle de mise en scène (ouvrage de V. Reynouard sur la thèse duquel je fais personnellement bien des réserves) mais il juge que c’est insuffisant et qu’il conviendrait, en bonne logique, de le proscrire également sur le Net.
Il conclut : « Maudit Internet, qui nous oblige à tout redéfinir : la liberté, les droits de l’homme, et le reste ! ». Le terme de « redéfinir » est ici un euphémisme de cagot pour « limiter et restreindre à nouveau ».
Dans son second texte (Le jour de 1943 où un Juste m’a sauvé), il nous certifie qu’il n’a « croisé » aucun site pédophile, ce qui, à ses yeux, prouve que « quand ce système veut réellement faire le ménage, l’entreprise est techniquement possible ». D. Schneidermann est un sophiste. Il sait que ces sites existent bel et bien, sinon la presse aurait annoncé la nouvelle sur quatre colonnes et toute une partie de la gendarmerie et de la police, spécialisée en France et à l’étranger dans l’observation de ces sites-là, se serait retrouvée sans travail. On le voit ensuite passer en revue un certain nombre de moteurs de recherche pour en débusquer les complaisances révisionnistes. À son grand dam, il découvre que les responsables de ces moteurs de recherche, en lesquels il voit « les historiens de demain », ne censurent aucune version de l’histoire de la Shoah et proposent libéralement des textes qui peuvent être aussi bien de l’école hérétique que de l’école orthodoxe. Il s’alarme de repérer, par exemple, une étude signée de Robert Faurisson et qui porte pour titre Un grand faux témoin : Élie Wiesel. Il écrit que « sites faurissonniens et antirévisionnistes se coudoient, entremêlés, sans aucune indication de différenciation. »
Il en appelle à la mobilisation générale, en particulier contre « Yahoo ! » qui, comme on le sait, est en ce moment la cible de choix de l’Union des étudiants juifs de France. Il préconise l’emploi de tout l’arsenal juif : on met sous surveillance, on harcèle, on tient sous contrôle, on traque sans relâche, on claironne partout les noms des coupables ou des suspects ; enfin, on force les gens à se soumettre pour qu’en définitive ils répètent des propos qu’on leur a dictés. Son article prend fin sur un morceau d’anthologie juive :
Disons-le calmement : il y a là un danger public pour l’intelligence collective. Il faut surveiller les moteurs de recherche, il faut les harceler, les tenir sous contrôle, former une chaîne humaine pour les tester sans relâche comme des machines à laver et claironner partout le résultat de ces tests. Il faut les obliger, comme les cigarettiers, à rappeler sur leurs pages de garde qu’un usage abusif peut causer des maladies graves de la mémoire. « Yahoo ! », cancer de la mémoire.
Pour mémoire, justement, on rappellera que D. Schneidermann est ce procureur fébricitant, qui, à la télévision, sur la « Cinq », joue les esprits sagaces capables de déceler, où qu’ils se dissimulent, les moindres signes de tromperie, de propagande et d’esprit d’intolérance.
Il a sa place au Monde.
30 août 2000