Fax au lieutenant-colonel Michel Courduriès, Commandement militaire du Palais de justice (Paris)
Fax au lieutenant-colonel
Michel COURDURIÈS
Commandement militaire
Palais de justice
2-4, boulevard du Palais
75001 PARIS
(01 44 32 79 65)
Monsieur,
Une fois de plus, ce vendredi 27 février, en début d’après-midi, les voyous juifs du Bétar-Tagar sont venus opérer à force ouverte au Palais de justice de Paris dont la garde vous incombe.
À plusieurs reprises dans le passé je me suis plaint auprès de vous ou auprès de vos subordonnés du comportement de ces voyous.
Vous n’avez pas tenu compte de mes plaintes.
Il est vrai, cependant, qu’en une circonstance j’ai obtenu de pouvoir pénétrer au Palais par la porte du Quai des Orfèvres et d’être ensuite accompagné par des gardes jusqu’à la XVIIe chambre du tribunal correctionnel. Mais, en une autre circonstance où je vous avais prévenu de mon arrivée et où je comptais sur une protection, je n’ai pu obtenir la moindre assistance, malgré l’appel téléphonique de l’un des gardes à votre bureau.
Il est également vrai qu’en mars 1991 j’ai pu, au terme d’une audience, être évacué par la souricière et les souterrains. Mais j’avais été sérieusement blessé à la jambe par l’un des voyous juifs, malgré la protection d’un garde arc-bouté sur une barrière métallique et, par la suite, il m’a fallu, à cause des suites de cette agression à soulier ferré, subir une opération chirurgicale.
Je vous donne également acte de ce que, lorsque vous savez que les voyous juifs vont faire irruption, vous mobilisez un grand nombre de vos hommes. Cela dit, en mars 1991, on a pu voir à la télévision (j’en ai l’enregistrement) un garde se retourner, affolé, et crier qu’on envoie du renfort.
Mais tout cela n’empêche guère les voyous juifs – sûrs de leur impunité – d’agir à force ouverte.
Bref, en plus d’une circonstance votre manière de procéder n’a pu empêcher des violences qu’il vous aurait été facile d’éviter. Sur le plus classique de ces moyens, voyez plus loin.
Ces violences sont d’autant plus inadmissibles que le Palais de justice de Paris contient la plus forte concentration tout à la fois de gardes, de gendarmes et de policiers en civil qu’on puisse trouver en France dans un même lieu public. Et je ne mentionne pas ici la présence aux alentours d’un nombre considérable de policiers en uniforme ou en tenue civile.
Il m’apparaît que votre politique, sinon votre stratégie, consiste à demander à votre personnel de laisser le Betar-Tagar se constituer en groupe dans le Palais. Puis, en un second temps, la consigne est de chercher à éviter que ces voyous ne frappent, ce qui, bien sûr, n’est pas toujours possible. Et, lorsqu’il y a des victimes, on assiste au spectacle de gardes qui viennent simplement s’affairer auprès des blessés et se donner des airs d’infirmiers compatissants parce qu’ils n’ont, en fait, pas souscrit à leurs obligations de gardes, de gendarmes, de militaires qui auraient été de se porter à la défense des faibles en affrontant les commandos du Betar-Tagar.
Cette année, le même scénario s’est joué pour le procès Garaudy les 8, 9, 15 et 16 janvier ; à une différence près, tout à fait remarquable : les juifs ont trouvé devant eux des gens décidés à se défendre. Les uns comme les autres ont été refoulés et quand ils se sont retrouvés à l’extérieur – je vous rapporte ici ce qui m’a été dit par une tierce personne – des juifs ont sorti des couteaux. Il y aurait eu dix interpellations par la police.
J’en viens aux événements du 27 février.
Ce jour-là, je me suis rendu au Palais pour entendre Jean-Yves Monfort y donner lecture – partielle – du jugement de condamnation frappant Roger Garaudy. Mon intention était, probablement pour la première fois de ma vie, de m’adresser en direct à la télévision française pour dire mon sentiment sur ce qui, je le savais, allait être un jugement de condamnation.
Dès que je me suis approché de la salle des pas perdus du premier étage, j’ai entendu une avocate lancer à un confrère que cela “chauffait”. Une fois de plus, le Betar-Tagar était à demeure, sans la moindre opposition. Grâce à Me Delcroix, rencontré par hasard, j’ai pu, avec l’obligeance des gardes, m’engouffrer dans le prétoire, non sans recueillir au passage les invectives des voyous juifs.
Dans le prétoire, je me suis trouvé à côté d’un Iranien que j’avais remarqué au Palais le 15 ou le 16 janvier lorsqu’il avait été, en ma présence, agressé par un juif d’une cinquantaine d’années. Lui trouvant mauvaise apparence, je me suis enquis de ce qui avait bien pu lui arriver. Il m’a répondu que des juifs l’avaient frappé à la tête et qu’il se sentait mal. Vingt minutes plus tard, il devait être évacué du prétoire.
À intervalles réguliers nous parvenaient, comme pour certaines audiences de janvier, bruits, cris et vacarme de la salle des pas perdus.
L’audience terminée, se posait la question de la sortie du prétoire. Un garde me prévenait qu’il y avait péril si j’essayais de me joindre au flot des sortants. Me Delcroix, de son côté, obtenait de Jean-Yves Monfort l’assurance que des ordres seraient donnés pour sa protection et celle des personnes l’accompagnant. En vain. Vous ne donniez à vos gardes aucun ordre en ce sens. En désespoir de cause, un lieutenant prenait sur lui de nous évacuer par la souricière et les souterrains. Nous étions cinq : Me Delcroix, Pierre Guillaume (éditeur du livre de Roger Garaudy), ma collaboratrice, un homme d’environ 75 ans blessé à la jambe exactement comme je l’avais été en 1991, et moi-même.
J’ai regagné mon hôtel. Vers 17h 50, je suis retourné au Palais pour me présenter au bureau du commandement militaire. J’y ai demandé à voir le “colonel Lixon” (erreur de ma part pour : “commandant Lixon”). Ce dernier s’est présenté. Je lui ai dit que j’avais eu affaire à lui dans le passé mais seulement par écrit (et au téléphone, peut-être ?) et que je venais me plaindre des événements du début de l’après-midi. Me laissant debout et sans m’inviter à venir m’expliquer dans son bureau, M. Lixon a immédiatement adopté une attitude agressive. Il m’a coupé la parole, a élevé fortement la voix, m’a averti que je ne lui apprendrais pas son métier et, comme, à mon tour, j’élevais la voix pour me faire entendre, il m’a crié qu’il n’était pas homme à se laisser intimider. Ce qui était précisément mon cas. Alerté par ces éclats de voix, vous êtes survenu. D’autres gardes ou gendarmes ont été les témoins de la scène et des propos échangés. La violence de M. Lixon a pris de telles proportions que je lui ai demandé s’il n’allait pas me frapper. Il m’a tenu des propos décousus en votre présence et, notamment, m’a parlé de son grand-père qui “avait été dans un camp de concentration” (sic). Afin de dissiper toute méprise, je tiens à vous rappeler que je n’avais, ni de près ni de loin, évoqué pareil sujet. Je lui ai dit : “Vous vous dévoilez!” (Il se trouve, en effet, que nous avions, ma collaboratrice et moi-même, noté dans le prétoire l’attitude, hostile à notre égard, de cet officier.) Bref, M. Lixon, le visage empourpré et perdant tout sang-froid, en votre présence, est allé s’enfermer dans son bureau.
Vous avez alors, de votre côté, adopté un tout autre ton. Vous m’avez confié que vous étiez contrarié “de tout ce qui se passe”. Vous n’avez pas été avare de bonnes paroles. Vous m’avez, si je ne m’abuse, promis protection pour l’avenir. Vous m’avez révélé que, pour la circonstance, vous aviez mobilisé 120 hommes (le ne suis pas tout à fait sûr du chiffre), ce qui, à vous en croire, témoignait de votre bonne volonté. L’un des gardes présents m’a dit que, malgré les précautions, on ne pouvait empêcher un mauvais coup de partir. Un autre gradé m’a dit que la personne d’environ 75 ans s’était montrée imprudente et qu’elle n’avait pas tenu compte de l’avertissement qu’on lui avait adressé : “Ne sortez pas ! C’est dangereux pour vous!” On m’a redit, comme l’avait fait M. Lixon, que le Palais était un lieu public.
J’ai le regret de vous dire que ces bonnes paroles ou ces considérations oiseuses ne sont d’aucune valeur et ne sont pas de nature à me rassurer sur l’avenir. Le chiffre de 120 hommes est ici dépourvu de signification : avec 240 ou 360 hommes vous n’auriez rien fait de plus car, visiblement, vos gardes et vos gendarmes se comportaient comme s’ils avaient reçu pour instruction de ne pas se colleter avec les voyous juifs.
La rue est, par excellence, un lieu public ; or, dans la rue, on n’a pas le droit de se constituer en groupe pour agir à force ouverte. À plus forte raison, ce droit ne peut exister dans l’enceinte d’un palais de justice. Vous n’avez tout simplement pas le droit de laisser une troupe d’excités professionnels pénétrer dans le Palais avec des intentions belliqueuses affichées et s’y livrer à des opérations de commandos, avec casques à la main.
En pareil cas – et ce n’est pas à un militaire que le l’apprendrai – l’officier en charge de la garde n’a qu’à se porter vers le responsable de ladite troupe d’excités et à prévenir ce dernier qu’il aura personnellement à rendre compte du moindre écart commis par l’un des membres de son commando.
Je considère que vous avez manqué à ce que vous appelez votre honneur et que j’appelle vos obligations de gendarme, de garde, d’officier. Il est indigne d’un officier français de prendre le parti d’une troupe étrangère (ici, israélienne) contre des citoyens français particulièrement paisibles.
Et maintenant, l’avenir.
Payé pour savoir que je ne puis désormais accorder la moindre confiance à vos promesses ou à celles des magistrats du lieu, j’ai, pour ma part, pris les décisions suivantes :
1) désormais, je me rendrai au Palais quand bon me semblera, soit pour mes propres procès, soit pour le procès d’un autre, sans plus vous aviser de ma venue, et je refuserai toute protection particulière puisque, aussi bien, votre rôle est d’assurer la protection de tous ;
2) à mon prochain procès, je refuserai l’assistance d’un avocat et je laisserai mes amis ou sympathisants dans l’ignorance de la date et du lieu de ce procès ; je n’ai, en effet, plus le droit de mettre en danger toutes ces personnes ;
3) je viendrai seul, sans aucun garde du corps, mais seulement avec l’assistance de deux témoins auxquels, selon mon habitude, j’interdirai tout acte de défense physique.
Il m’en adviendra ce qui devra m’advenir. C’est à vous et aux magistrats du lieu (en particulier Jean-Yves Monfort et Martine Ract-Madoux) qu’incombera la responsabilité de tout nouvel accident ou incident.
De novembre 1978 au 30 mai 1993 j’ai subi dix agressions physiques dont neuf au moins étaient le fait de juifs. Les juifs ne m’intimideront pas et je ne les laisserai pas me traiter en Palestinien.
En son temps, je vous ai envoyé une étude intitulée : “Milices juives : quinze ans et plus de terrorisme en France” (1er juin 1995). Vous avez pu constater qu’en quinze ans et plus les juifs, simplement en France, ont commis, à l’égard de ceux qui suscitent leur colère (maladive), les actes criminels les plus graves sans que, de leur côté, dans tous les cas considérés, une seule de leurs victimes ait touché un seul cheveu de juif.
Beaucoup de ces actes ont eu pour scène le Palais de justice de Paris.
En lisant cette même étude, vous avez pu noter qu’en mars 1986 Mme Fabius-Castro avait révélé un secret de Polichinelle : milices juives et ministère de l’intérieur travaillent main dans la main. Ces milices sont les seules qui, en France, bénéficient du privilège d’être armées. À la fin dudit texte, vous avez pu retrouver le nom – qui ne vous est certes pas inconnu – de Moshé Cohen. À l’époque, cet officier israélien animait à Paris ces groupes de fanatiques juifs. J’ai, en personne, révélé le numéro d’immatriculation de la Renault en stationnement sur le trottoir du Palais et occupée conjointement par cet officier israélien et par des fonctionnaires de la police française.
Ce n’est peut-être pas de gaîté de cœur que vous ménagez dans l’enceinte du Palais les voyous du Betar-Tagar comme les ménagent vos collègues de la police aux alentours du Palais. Mais c’est votre affaire.
Mon affaire à moi est de dénoncer l’occupation juive, chronique, du Palais de justice de Paris. Je vous répète que je ne supporte pas d’être, dans mon pays, traité en Palestinien. Laissez-moi vous annoncer, pour le cas où le renseignement ne vous serait pas encore parvenu, que certains médias du monde arabo-musulman sont ulcérés par le comportement de la police autour du Palais et par celui du “commandement militaire” à l’intérieur du Palais ; ils sont, en particulier, indignés par la conduite du commandant Lixon à mon égard.
Le 27 février 1998, j’ai accepté de quitter le Palais par les souterrains. Soyez assuré que je l’ai fait pour la dernière fois de ma vie. Je n’ai plus besoin ni de votre protection particulière, ni de vos recommandations de prudence.
Je fais tenir copie du présent fax à mon conseil, Me Éric Delcroix ; par la même occasion je lui confirme que je refuse son assistance à mon prochain procès et que je ne lui demanderai de revenir me défendre que lorsque nous aurons tous deux acquis la certitude que le Palais de justice de Paris est vraiment gardé par ses gardes.
Recevez, je vous prie, mes salutations distinguées,
R. Faurisson
P.S. : D’après la presse, reproduisant vraisemblablement des informations livrées par l’AFP, les violences ont été le fait du Betar ; il y aurait eu six victimes pour porter plainte (sans compter les deux personnes blessées à la station de métro “Cité”) ; “aucune interpellation n’a eu lieu et les agresseurs n’ont pas été identifiés”.* Compliments aux 120 (?) gardes et gendarmes et à celui qui les commandait !
3 mars 1998