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Au nom de la haine et du mensonge, le calvaire de Jakiv Palij

Les autorités allemandes, d’accord avec les responsables d’une mafia internationale, se montrent inhumaines à l’égard d’un innocent et le condamnent à une extradition injustifiée pour des crimes qu’aucun document ne prouve.

Voyez le cas, le dernier parmi d’autres, de Jakiv Palij. Âgé de 95 ans, il est, le 21 août 2018, « extrait de son domicile new-yorkais en lit médicalisé, criant de douleur ». Il est accusé d’avoir, pendant la Seconde Guerre mondiale (un conflit qui a pris fin il y a sept décennies), « été entraîné par les SS au camp de travail forcé de Trawniki ». On nous le concède : « Il n’existe aucun document qui prouve [qu’il] a bien participé à la Shoah. » (Ici, « bien » signifie : réellement, effectivement).

En un premier temps, « ni la Pologne, ni l’Ukraine, ni l’Allemagne n’avaient […] accepté de le prendre. Berlin a finalement revu sa position. “Nous endossons la responsabilité morale de notre pays”, a déclaré [le 21 août] le ministre allemand des affaires étrangères, Heiko Maas » (article de Cécile Boutelet, Le Monde, 23 août 2018, p. 4). Voyez dans l’édition en ligne du même journal en date du 21 août : Jakiw Palij, l’ex-gardien de camp nazi de 95 ans expulsé de New York vers l’Allemagne.

Comme à leur habitude, les responsables politiques de la République-fédérale-allemande-occupée-par-des-troupes-américaines-depuis-73-ans se sont rués dans la servitude. Quant au journal Le Monde, il s’est honoré en rapportant dans des termes appropriés à la fois le calvaire personnel d’un homme pris pour cible par une mafia assoiffée de haine et le cas judiciaire d’un innocent condamné, sans preuves, à subir un traitement inhumain. En la circonstance les démocraties américaine et allemande se sont, une fois de plus, servilement déshonorées.

Pour mémoire, citons « l’affaire Demjanjuk ». Constatant que John Demjanjuk avait été finalement condamné le 12 mai 2011 par un tribunal de Munich sans « aucun témoin, aucune preuve définitive, aucun aveu », un journaliste du Monde, Nicolas Bourcier, avait salué là un « tour de force juridique » (sic). Voyez :

1 – Retour sur l’affaire Demjanjuk et sur Nicolas Bourcier, journaliste du Monde (24 septembre 2015)
2 – Serge Klarsfeld contre les outrances de son propre camp (10 mars 2016)

Là même où un justicier du calibre de Serge Klarfeld reconnaissait qu’il éprouvait «un sentiment de malaise» devant un tel jugement, un Nicolas Bourcier, pour sa part, affichait sa satisfaction devant un cynique et criminel déni de justice.

29 août 2018