Une lettre à propos du terrorisme
Traduction d’une lettre du professeur Faurisson à un universitaire américain
Dans votre message du 31 janvier à M. W., vous avez écrit : “Le suicide par bombe qui est pratiqué en Israël est, pour tout le monde, par définition, un acte terroriste”.
Pour bien des gens, par définition, c’est une action de résistance ou ce pourrait l’être. Et même, quand vous comparez précisément cette action-là avec les actions de tant de “Résistants” (je devrais dire : “de Grands Résistants”) en France et ailleurs pendant la seconde guerre mondiale, on pourrait la considérer comme une action de résistance héroïque.
Les Résistants français, qui ont reçu tant d’honneurs et de médailles de la France, de la Grande-Bretagne, des ÉTATS-UNIS, de l’URSS, etc., avaient pour habitude de tuer des soldats ou des civils, et de s’enfuir. Et, quand les Allemands annonçaient de terribles représailles si les “terroristes” ne se dénonçaient pas, jamais au grand jamais, pour autant que je me souvienne, ces “terroristes” ou “Résistants” ne se sont dénoncés afin d’épargner la vie des victimes à venir. Vous rappelez-vous les représailles allemandes en Italie pour la tuerie, à Rome, via Rasella, en mars 1944, de 32 ou 33 soldats allemands et de je ne sais combien de civils italiens (y compris des enfants) ? Environ 335 personnes furent exécutées dans les Caves ardéatines. Après la guerre, certains de ceux qui avaient ordonné la tuerie ou qui y avaient participé reçurent médailles d’or et honneurs ou furent élus au parlement italien (Giorgio Amendola, Carla Capponi, etc.) tandis que Hermann Kappler et Erich Priebke furent poursuivis et punis d’une peine d’emprisonnement à vie.
Surtout quand on considère le cas des dirigeants israéliens qui, dans le passé, ont tant pratiqué terrorisme ou résistance et qui aujourd’hui usent de terrorisme ou de représailles, n’est-il pas difficile de décider, comme vous le faites, que : “Le suicide par bombe qui est pratiqué en Israël est, pour tout le monde, par définition, un acte terroriste” ? Et, bien sûr, une autre question se pose au sujet de ces personnes qui commettent des suicides par bombes : est-ce en “Israël” qu’elles le font ou en “Palestine occupée” ?
Puis-je me permettre de vous demander de jeter un regard à mon texte Un holocauste imaginaire peut conduire à un véritable holocauste où, dans une section intitulée : “Le terrorisme magnifié par ceux qui s’en plaignent”, j’ai écrit : “Ainsi les Alliés ont-ils, au XXe siècle, institutionnalisé la guerre de l’ombre, la guerre des lâches” ?
Bien à vous.
2 février 2002