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Travaux, enquêtes, recherches

Sur un point controversé de l’histoire contemporaine, je me suis permis de donner mon opinion en un article et en une lettre.[1] Me suis-je exprimé à la légère ? Ou bien ai-je travaillé et réfléchi avant de m’exprimer comme je l’ai fait ?

Quelques personnes à qui j’ai écrit ou parlé sur le sujet :

Robert Aron (sa réponse est du 10 juin 1962) – Emmanuel d’Astier – Léon Poliakov – Olga Wormser-Migot – Jean Duché – Jean Planchais – Dr S. Noller – Alain Decaux – Georges Weill – Philippe Bourdrel – Louis Martin-Chauffier – Joseph Billig – Lucien Steinberg – Jean Fontugne – Chancelier Brandt (réponse Nolte) – Jacques Pirenne – Edgar Faure (ex-procureur adjoint au Tribunal militaire international de Nuremberg) – Gilbert Badia – Arnold Mandel – J.-B. Duroselle – André Fontaine – Dr Kubovy – Dr Martin Broszat – Zvi Michaeli – Elie Ben Elissar – Serge Sellem – J.T. Sik – Joseph Kotlarsky – R. Freschel – Robert Sommer – Dr Wilhelm Pfannenstiel – Louise Alcan – Raymond Lipa – Léon Alhadeff – Me Albert Naud – F. Junien – Raymond Montégut – André Malraux (réponse Sophie L. de Vilmorin) – A. Espiau de La Maestre – Jean-Marc Théolleyre – Peter Loewenberg – Bernard Lauzanne – Me Jacques Isorni (qui croit aux «chambres à gaz») – Jacques Willequet – Marlis G. Steinert – René Rémond – David Rousset – Adam Rutkowski – Georges Wellers – Ulrich Hessel – Alfred Grosser – Rita Thalmann – Simon Wiesenthal – Gitta Sereny-Honeyman – Henri Amouroux – Albert Speer – François Faure – Heinz Riesel – Pierre Joffroy – Pierre Seelic-Javet-Kahn… Je ne parle pas des personnes, très nombreuses, de l’école historique adverse !

 Centres où j’ai travaillé ou avec qui j’ai été en correspondance :

Centre de documentation juive contemporaine de Paris – Archives d’Auschwitz à Oswiecim (Pologne) – Service international de recherches d’Arolsen – Centrale judiciaire de Ludwigsburg – Institut d’histoire contemporaine de Munich – Institut historique allemand de Paris – Croix-Rouge internationale de Genève – Archives de l’Eglise évangélique de Westphalie – Comité international de Dachau (Bruxelles) – Amicale de Natzweiler-Struthof – Amicale des anciens d’Auschwitz et des camps de Haute-Silésie (Hefte von Auschwitz) – Amsterdam, Vienne, Sofia, Varsovie – Visite du Struthof, de Majdanek, d’Auschwitz : photos personnelles et photos d’archives.

Pour les procès : les quarante et un tomes du TMI – les quinze tomes des procès américains – quelques tomes (très mal faits) des procès britanniques – les dix-neuf tomes (jusqu’ici parus) des NS-Verbrechen publiés par l’université d’Amsterdam – les (très instructifs) sténogrammes du procès Eichmann… et jusqu’à des P.V. d’interrogatoires que j’ai pu obtenir grâce à l’obligeance d’un juge d’instruction allemand convaincu de l’existence de quelques « chambres à gaz » ; je ne citerai pas les ouvrages assez nombreux qui ont été consacrés aux procès, où les éléments sont, par définition, de seconde main (ouvrages de Naumann, Langbein, Hausner, Rückerl, etc.).[2]

Les deux ouvrages de base de l’Américain Raul Hilberg et de l’Anglais Gerald Reitlinger et, seulement pour les juifs d’Allemagne, de H.-G. Adler.

Les ouvrages de référence (en français) de Léon Poliakov, de Joseph Billig et, surtout, la thèse d’Olga Wormser-Migot. Il n’existe, à ma connaissance, aucun livre ni même aucun article consacré aux « chambres à gaz » ! (attention aux titres trompeurs).

Les publications du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale [3], de l’Institut d’histoire contemporaine de Munich et, surtout, Le Monde juif, revue du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) [4] de Paris (en particulier les études tendant à réfuter la thèse de Paul Rassinier, qui est la mienne aussi).

Des milliers de documents du CDJC et, en particulier, toutes les références, sans aucune exception, du fichier « Extermination-Gazage ».

Des centaines de témoignages écrits sur la vie des camps.

Recherches dans l’Encyclopaedia Judaica, dans le Mémorial de S. Klarsfeld.

Très nombreuses recherches d’ordre matériel ou technique sur les fours crématoires ou sur le Zyklon B (acide cyanhydrique) : à Paris, à Montreuil, à Lyon, à Oswiecim. Recherches dans l’esprit de l’orfèvre de Fontenelle par opposition aux compilations de Horstius, Ingolsteterus ou Libavius sur la prétendue dent d’or miraculeusement découverte en Silésie.

Méthodes de routine de la critique historique : « Montrez-moi vos preuves » – « Ce document offre-t-il des garanties d’authenticité ? » – « D’où viennent vos chiffres ? » – « Que dit au juste ce témoin ? » – « Qui a rédigé la légende de cette photo ? » – «Où est le manuscrit de ce témoignage extraordinaire?» – « Comment expliquer les variantes considérables d’un texte pour lequel il n’existe et ne peut exister qu’un seul manuscrit ? » – « Cela tient-il debout ? »

Critique interne ou de cohérence – Critique externe – La transmission, la traduction, l’adaptation – Le film, la photo, le montage – L’expertise judiciaire, scientifique, archéologique présente ou absente : pourquoi ? Son protocole, son déroulement, ses conclusions ? Sur ces méthodes traditionnelles et sur les techniques modernes, voir l’«Encyclopédie de la Pléiade», L’Histoire et ses méthodes.

19 février 1979
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[1] Voy. Le Monde du 29 déc. 1978, p. 8, et du 16 janvier 1979, p. 13.
[2] Parmi ces ouvrages, le plus instructif (involontairement) est peut-être de M. Hill et L. N. Williams, Auschwitz en Angleterre (l’affaire Dering), Calmann-Lévy, Paris 1971.
[3] Le confidentiel (?) Bulletin de ce comité (rattaché au premier ministre) dit que le résultat d’ensemble de sa longue enquête sur le total des déportés de France ne sera pas publié par crainte de « réflexions désobligeantes pour les déportés » et pour éviter « des heurts possibles avec certaines associations de déportés ». Je suis en mesure de donner ces chiffres et de désigner ces associations. Cette rétention de documents date de janvier 1974.
[4] Je peux préciser et prouver pourquoi et comment j’ai été chassé du CDJC en avril 1978.