|

Texte en droit de réponse à la revue L’Histoire

Pli recommandé, avec avis de réception, adressé le 18 avril 2008 par Robert FAURISSON, 10, Rue de Normandie, 03200 VICHY, à

Monsieur le directeur de la publication L’Histoire,
74, Avenue du Maine, 75014 PARIS :

Votre livraison n° 331 (mai 2008) m’est parvenue ce 16 avril. Aux pages 16-19, Annette Wieviorka me consacre un article intitulé « Le négationniste et la chambre à gaz ». En conséquence, je vous demande de bien vouloir publier, conformément aux dispositions de l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881, le texte ci-dessous en droit de réponse. Vous trouverez ci-jointe, en copie, la publication judiciaire que votre revue s’était vue contrainte, en 2002, de publier après l’échec de vos demandes en première instance, en appel et en cassation (L’Histoire, n° 267 – juillet-août 2002 –, p. 72).

Texte en droit de réponse

Dans votre livraison n° 331, datée de mai 2008, l’historienne Annette Wieviorka a publié (p. 16-19) un article intitulé « Le négationniste et la chambre à gaz ». Elle écrit : « La pensée de Robert Faurisson n’est guère complexe. Elle se réduit à une fameuse petite phrase, répétée pratiquement à l’identique depuis trois décennies : « Les prétendues chambres à gaz hitlériennes et le prétendu génocide des Juifs forment un seul et même mensonge historique ». A. Wieviorka a procédé là à une amputation qui lui a permis de qualifier ma phrase de « petite » et de la réduire à une affirmation gratuite. Ma « fameuse » phrase était de soixante mots ; l’historienne l’a amputée d’une quarantaine de mots, ce qui en a altéré le sens et la portée. A. Wieviorka dit ensuite que ma phrase « s’appuie sur l’affirmation d’une impossibilité technique du gazage ». Amputation et caricature là encore ! Je ne m’étais nullement contenté d’une «affirmation». Au vu d’un Mémoire en défense contre ceux qui m’accusent de falsifier l’histoire (ouvrage de plus de 300 pages publié en 1980) et au vu d’une quantité d’écrits et de documents soumis par mes soins à la première chambre de la cour d’appel de Paris, un arrêt du 26 avril 1983 a conclu qu’il existait réellement un « problème des chambres à gaz » et que, dans mes écrits sur le sujet, il n’y avait ni légèreté, ni négligence, ni ignorance délibérée, ni mensonge et qu’en conséquence tout le monde (les experts, les historiens, le public) devait pouvoir juger librement de la valeur de mes conclusions en la matière. Plus loin, A. Wieviorka invoque contre moi les recherches que Jean-Claude Pressac avait menées « avec l’aide de Serge et Beate Klarsfeld » et elle affirme qu’auparavant Pressac m’avait eu pour « mentor » et qu’il était «proche de Faurisson». En réalité, je n’ai jamais été le mentor de Pressac, même s’il est arrivé à ce dernier de rendre hommage à la qualité de mon travail, et jamais Pressac ne m’a été un « proche ». Mais surtout A. Wieviorka a omis de dire que Pressac, peu d’années avant sa mort, a fini par répudier ses propres conclusions ! Il a fini par citer, en l’approuvant, le jugement de l’historien Michel de Boüard (1909-1989), ancien déporté résistant et président de la commission de l’histoire de la déportation au sein du Comité d’histoire de la deuxième guerre mondiale, selon lequel : « le dossier [du système concentrationnaire] est pourri ». Pressac a ajouté : «Approximation, exagération, omission et mensonge caractérisent la majorité des récits de cette période». Déplorant l’emprise de « la mémoire sur l’histoire » et dénonçant « les certitudes officielles », il a écrit : « La forme actuelle [1995], pourtant triomphante, de la présentation de l’univers des camps est condamnée ». Il a conclu qu’il était trop tard pour « redresser la barre » et que cette histoire triomphante irait « aux poubelles de l’Histoire » (Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en France, Seuil, 2000, p. 651-652). Pour terminer, A. Wieviorka affirme que j’ai été débouté de ma demande contre Robert Badinter qui, en 2006, avait déclaré : « [En 1981] j’ai fait condamner Faurisson pour être un faussaire de l’histoire. » Il est exact que j’ai été débouté ; cependant A.Wieviorka a passé sous silence le fait que, pour le tribunal, R. Badinter avait «échoué en son offre de preuve» et m’avait bel et bien diffamé mais… de bonne foi (17e chambre, jugement Bonnal, 21 mai 2007, p. 13, 16). Ni A. Wieviorka ni votre revue n’ont le droit d’insinuer que je pourrais être un « faussaire de l’histoire » (votre page 19) et encore moins que j’aurais pu être condamné comme tel.

Robert Faurisson

18 avril 2008