Sur un texte de Serge Thion
J’ai reçu le texte Le Comment du pourquoi de Serge Thion*, document qui mérite, bien entendu, d’être diffusé. Deux réserves de ma part, cependant :
1) Je ne me tiens ni pour un homme de droite ni pour « une manière d’anarchiste de droite » (p. 2 et 4) ;
2) Je pense que le texte de M. Thion, par ailleurs précis, ne devrait peut-être pas se contenter d’indiquer, page 28, qu’« un institut officiel français se refuse » à publier les chiffres de son étude sur la déportation mais dire de quel institut il s’agit précisément (je suppose qu’il s’agit du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale à la tête duquel sont MM. Henri Michel et Claude Lévy).
Si on me tient pour un homme de droite, il faut le dire. M. D. me taquine souvent et gentiment sur mes idées de gauche ou sur mes amis de gauche et il est un peu éberlué de me voir tenu pour un homme de droite. Dans le procès du Matin de Paris, il voulait dire au tribunal que j’étais un homme de gauche parce que telle était sa conviction et puis il y avait les vingt à vingt-cinq ans de SNES ou SNESup, ma responsabilité de secrétaire de section syndicale pendant un an ou deux, l’affaire Audin, mon attitude en 1968, ma détestation du national-socialisme. C’est moi qui lui avais demandé de ne pas mettre de politique dans cette affaire et j’avais ajouté que je ne me sentais ni de droite, ni de gauche (ce qui, paraît-il, est le signe d’une appartenance à la droite). L’autorité et la religion me font peur, c’est sûr, mais je suis trop autoritaire pour être de gauche et je serais facilement intolérant à l’égard des esprits religieux. Pour le reste, je ne me suis pas examiné. Incompétent : voilà, je suis incompétent en matière de politique, d’idéologie et de toutes ces matières que je trouve pourtant quelquefois intéressantes. Ah ! Et puis je crois au progrès social, ce progrès auquel plus personne ne semble croire.
[…]