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Retombées géostratégiques du révisionnisme : la leçon iranienne

La crise énergétique suscite l’inquiétude. Or l’Iran, qui possède d’énormes réserves de pétrole et de gaz, aspire à mieux les exploiter avec notre aide et à nous en vendre le produit, ce qui aurait pour conséquence d’atténuer sensiblement le prix mondial de l’essence, du gazole, du fioul et du gaz. Bien des nations lorgnent le pactole iranien et seraient disposées à répondre favorablement aux offres de Téhéran. Mais les États-Unis ont décrété le boycottage de l’Iran et, jusqu’à présent, on a, d’une manière générale, obéi au gendarme du monde. Le président Mahmoud Ahmadinejad a beau multiplier les offres de services, il se voit traiter en criminel. On rejette sa demande d’une collaboration qui permettrait d’équiper à neuf son industrie de forage, de production et de transformation. Il va jusqu’à proposer aux pays qui utilisent la monnaie unique européenne un paiement en euros et non plus en dollars, mais rien n’y fait. On lui tourne le dos. On le menace. Même le Pape refuse de le recevoir. En de nombreux pays du monde, ses ambassades et son personnel diplomatique sont privés de contact avec les autorités locales et les représentations étrangères; leur statut est devenu celui de pestiférés. On peut se demander d’où vient un comportement aussi radical à l’encontre des Iraniens et pourquoi la communauté internationale agit ainsi manifestement au rebours de son propre intérêt économique.

On invoque généralement trois motifs à cette politique de boycottage et d’hostilité ouverte : 1) le président iranien chercherait à doter son pays de l’arme nucléaire; 2) il voudrait exterminer les juifs qui sont en Israël ; 3) il tient pour un mythe l’extermination des juifs d’Europe pendant la seconde guerre mondiale. Les deux premiers motifs n’ont pas grand sens; seul le troisième est sérieux et, par là même, instructif.

En réponse au premier motif, il convient d’observer que, si les accusateurs d’Ahmadinejad possédaient la moindre preuve de ce que l’Iran cherche à se doter de l’arme nucléaire, il y a beau temps qu’ils auraient brandi cette preuve à la face du monde ; or, jusqu’à présent, ils n’ont fourni aucune preuve réelle et, de toute façon, si l’Iran disposait d’une bombe nucléaire, il ne pourrait la lancer dans une zone géographique qui est peuplée d’autant de Palestiniens que de juifs; sa bombe tuerait ou mutilerait indistinctement l’une et l’autre de ces populations.

Le deuxième motif repose sur une absurde manipulation de texte. On a prêté et on prête encore à M. Ahmadinejad une déclaration incendiaire selon laquelle l’État juif serait « à rayer de la carte », ce qui aurait signifié l’extermination des juifs qui sont en Israël. En réalité, il a simplement répété en 2006 une déclaration qui avait été faite en 1979 par l’ayatollah Khomeyni selon lequel « le régime [en persan, rezhime] qui occupe Al Qods [Jérusalem] » serait un jour « rayé des tablettes du temps ». Ahmadinejad a pris le soin d’expliciter la formule en précisant que, si tous les habitants de la terre palestinienne, musulmans, juifs ou chrétiens, avaient un jour le droit de voter librement et d’opter pour un régime de leur choix, le régime sioniste disparaîtrait de Palestine comme, par exemple, le régime communiste a disparu de Russie. Les médias du monde occidental n’ont, dans leur ensemble, rapporté ni l’exacte formulation ni l’explication.

Le troisième motif est le vrai: si le président iranien fait peur à ce point, c’est en raison de son révisionnisme. Il a brandi la seule arme qui inquiète profondément l’État juif et son allié, les États-Unis. Il possède ce que j’ai appelé l’arme atomique du pauvre. Avec les découvertes du révisionnisme historique il détient, en effet, un «instrument de destruction massive» qui ne tuerait personne mais qui pourrait neutraliser l’arme politique numéro un de l’État israélien : le Grand Mensonge des prétendues chambres à gaz nazies et du prétendu génocide des juifs d’Europe. Elevés dans la religion de « l’Holocauste », les peuples d’Amérique du Nord et d’Europe croient généralement à ce Grand Mensonge et tiennent Ahmadinejad pour un hérétique; ils n’osent donc défendre une politique de rapprochement avec ce dernier et demander une levée du boycottage de l’Iran, seule chance, pourtant, de voir diminuer leur facture énergétique. Sans doute les dirigeants de certains de ces peuples souhaitent-ils une entente avec l’Iran, mais ils reculent devant la perspective d’être traités de complices du nouveau Satan, du « négateur », du « négationniste » qui « tue une nouvelle fois les juifs en niant leur mort ».

La nouvelle de la conférence de Téhéran sur « l’Holocauste » (11/12 décembre 2006) a retenti comme un coup de semonce. Nullement réservée aux révisionnistes, cette conférence était ouverte à tous. La confrontation était permise et elle a eu lieu. La déroute des antirévisionnistes a été spectaculaire. Aussi le président Ahmadinejad, déjà amplement informé de l’argumentation révisionniste, a-t-il pu redire que «l’Holocauste» était un mythe. Bush, Blair, Chirac, qui ne savent rien du révisionnisme, lui ont répondu en poussant les hauts cris. Quant aux Israéliens, ils savent l’impuissance des auteurs juifs à répliquer sur le plan scientifique aux arguments révisionnistes; ils ne soutiennent plus leur Grand Mensonge que par le faux témoignage à la façon d’Élie Wiesel ou par l’esbroufe cinématographique à la manière de Claude Lanzmann quand ce n’est pas par le roman, le théâtre ou encore la mise en scène muséographique dans le style, à Jérusalem, de Yad Vashem ou, à Washington, de l’Holocaust Memorial Museum ; aussi ont-ils sauté sur l’occasion pour préparer à la Knesset une loi qui permette à l’État d’Israël d’exiger qu’on livre à ses propres tribunaux tout révisionniste, où qu’il se trouve dans le monde ! Quand on n’a pas la preuve, on use du bâton.

Les sionistes et leurs amis s’alarment de plus en plus de la diffusion mondiale du révisionnisme par l’Internet. Pour en renforcer la censure, ils multiplient les tentatives, cyniques ou masquées, mais, du moins jusqu’à ce jour, ils ne sont pas encore parvenus à leurs fins. Partout dans le monde occidental la répression du révisionnisme s’aggrave, mais en pure perte, du moins pour l’instant. La propagande holocaustique et le Shoah Business se font de plus en plus assourdissants, mais désormais ils tendent à irriter ou ils lassent.

Le révisionnisme a longtemps été une aventure intellectuelle, vécue par un certain nombre d’universitaires, de chercheurs et d’individualités diverses prêtes à sacrifier leur vie ou leur tranquillité pour la défense de la vérité historique et de la justice. Aujourd’hui, le révisionnisme devient, sur le plan international, une évidente pomme de discorde ; il est revendiqué par les uns et violemment dénoncé par les autres et il est présent jusque dans certains antagonismes politiques ou économiques. Il est appelé à jouer un rôle non négligeable dans la crise sans fin du Proche et du Moyen-Orient ainsi que dans la crise énergétique actuelle. Pour les puissants, il constituera une menace et, pour les autres, un recours. En tout état de cause, le temps est décidément révolu où l’on pouvait traiter le révisionnisme par le mépris ou tout simplement l’ignorer.

Un extrait de l’interview donnée à Rome
par le président Ahmadinejad

Lors de son récent passage à Rome, le président Ahmadinejad a accordé, vraisemblablement le 3 juin 2008, une interview à une journaliste de la rai, Tiziana Ferrario. Je n’ai eu connaissance de cette interview que plusieurs jours après avoir rédigé mon article du 5 juin. L’enregistrement n’en a pas été radiodiffusé et l’on ne peut plus l’écouter sur le site Internet de la Rai mais on en trouvera notamment la transcription intégrale en italien (L’intervista integrale al presidente iraniano Ahmadinejad in Italia).

De cette transcription, je ne reproduis ici qu’un extrait, qui porte essentiellement sur « l’Holocauste » et dont je mets en italique les fragments qui me paraissent les plus dignes d’attention. On notera l’image, fort bien venue, de « la boîte noire de l’Holocauste », une boîte qu’il est interdit d’ouvrir. Pour ma part, j’ajouterais que, si tous pouvaient lire dedans, tous découvriraient que les révisionnistes ont raison : la boîte est vide. Vérification faite, ce qui, au cours des ans, s’est accumulé de récits et de témoignages sur le prétendu contenu de cette boîte noire n’était qu’un ramassis de contes, de légendes, de fables, de mensonges inspirés par de trop réelles horreurs, celles d’une guerre mondiale pleine de bruit et de fureur.

[…] Quelle est, je vous le demande, la philosophie qui a présidé à l’institution de ce régime [sioniste] ? Sont-ce les événements de la Seconde Guerre mondiale qui ont inspiré la création d’un régime aussi cruel et criminel ? Soixante millions de personnes ont été tuées durant la Seconde Guerre mondiale en Europe [sic]. Pour quelle raison seule une partie de ces victimes mérite-t-elle l’attention ? Pourquoi le peuple européen doit-il, soixante ans après, continuer à payer des dommages à un petit groupe ? Des dommages aussi bien politiques qu’économiques ?

Quel rôle la génération d’aujourd’hui, en Italie ou en Allemagne, a-t‑elle joué dans les événements de la Seconde Guerre mondiale ?

Il semble que maintenant, en Europe, on ne puisse parler [librement] de l’Holocauste. J’espère que certains peuples européens deviendront suffisamment libres pour s’affranchir des sionistes et se permettre de lire dans la boîte noire de l’Holocauste.

Il y a bien des questions sans réponse. Admettons qu’il se soit passé quelque chose. Où cela s’est-il passé ? En Palestine ou ailleurs ? Qui a commis des crimes ? Les Palestiniens ou d’autres ? Pourquoi les Palestiniens doivent-ils payer ? On a dit que les juifs étaient sans patrie et sans terre et qu’on voulait leur donner une patrie. Mais pourquoi la terre des Palestiniens ? Si nous acceptions un raisonnement fondé sur les racines historiques, il faudrait bouleverser tout le tracé actuel des frontières politiques du monde entier.

De quelle protection secrète le régime sioniste bénéficie-t-il dans les questions comme celles des droits de l’homme, de la liberté, du droit des peuples ? Ce que fait ce régime est humiliant pour toute l’humanité. Pourquoi certains gouvernements européens lui accordent-ils un soutien absolu ? En vertu de quelle mission ? Ces questions sont d’importance.

Peut-être le moment est-il venu, en Europe, pour des intellectuels et des hommes de culture, de chercher une réponse à ces questions. Sans doute savez-vous qu’on a, dans un parc en Allemagne, édifié un monument symbole de l’Holocauste ; on y fait venir les jeunes Allemands innocents pour leur dire : « Voilà le crime qu’ont commis vos pères ; vous devez vous sentir mortifiés vis-à-vis des sionistes et payer pour les fautes de vos pères. » Quel est le pays qui traite ainsi ses propres jeunes, ses propres enfants ? Les gouvernements ne devraient-ils pas parler aux jeunes générations de ce qui inspire la fierté ?

Supposons que l’Holocauste ait eu lieu : cela ne constitue jamais qu’une partie des soixante millions de morts de la Seconde Guerre mondiale. Où sont les autres morts ? Pourquoi n’entend-on jamais parler d’eux ? Pourquoi, dans leur cas, ne parle-t-on pas de verser des dédommagements ? Pourquoi les peuples européens n’éprouvent-ils pas la moindre culpabilité à l’égard de ces autres morts ? Pourquoi n’est-il pas question de dédommagement dans ces cas-là ? Il y a décidément un secret du régime sioniste qui fait que toutes les vérités sont sacrifiées à son propre intérêt.

Des millions de personnes sont sans toit, des centaines de milliers sont tuées et, pour tous les pays du Moyen-Orient, se dresse la menace que constituent [ces sionistes] affranchis de toute loi. Peut-on faire avancer le monde avec ce système de « deux poids, deux mesures » ?

Non, nous pensons que la littérature créée après la Seconde Guerre mondiale est arrivée à sa fin. À supposer que ce régime ait pu avoir une mission quelconque, cette dernière est également arrivée à sa fin. Il va se produire une implosion. Nous le savons. Les sionistes, eux aussi, savent bien que leur régime va exploser de l’intérieur. Notre solution est humaine : un référendum libre entre tous les habitants de la Palestine pour qu’ils décident de leur destin. Pourquoi ne l’acceptent-ils pas ? Cette solution, de plus, est démocratique. […]

5 juin 2008