Philippe Bilger en apôtre de la Shoah
Né le 31 août 1943 à Metz, Philippe Bilger est le fils de Joseph Bilger, condamné au moment de la « Libération » à dix ans de travaux forcés pour crime d’intelligence avec l’ennemi. Avocat général, il a été admis à la retraite le 1er septembre 2009 mais, s’il faut en croire Wikipedia, il a été maintenu en activité comme substitut général et ce jusqu’au 1er septembre 2012. Il vient de publier un livre sur le procès de Robert Brasillach : Vingt minutes pour la mort (Éditions du Rocher, 160 p.). Le 7 janvier 2011 il a accordé un entretien à « Enquête et débat ». Il y déclare qu’au début il a été très défavorable à la loi Gayssot (en fait, la loi Fabius-Gayssot). Selon lui, imposer le silence au « mensonge », c’est assurer l’impunité à ces menteurs que sont les révisionnistes. À ces menteurs il préfère qu’on impose « un affrontement démocratique ». Il affirme qu’à chaque fois qu’un tel affrontement a eu lieu « les fous ont perdu ». Ces défenseurs du « mensonge » et ces « fous », il les appelle aussi « les ignorants », « les malfaisants » ou « ces malades ». Il répète qu’à chaque fois ils « ont perdu ». Déjà en 2007, en une demi-page, il dénonçait « le négationnisme », sa « malfaisance intellectuelle et historique », son « mensonge », «son œuvre de pourrissement», et à nouveau son « mensonge », son « absurdité intellectuelle et historique » qui mérite que « la société tout entière » renvoie «l’imposteur dans son ridicule [sic]» (J’ai le droit de tout dire !, Éditions du Rocher, Paris 2007, p. 45).
À Robert Ménard qui était sur le point de signer la pétition lancée par Paul-Éric Blanrue contre la loi Gayssot et pour la libération de Vincent Reynouard il avait lancé en guise d’avertissement : « Vous allez vous engager dans des combats où vous allez en prendre plein la tête ». R. Ménard a néanmoins signé. «Je suis encore en activité», précise Ph. Bilger, ajoutant qu’en conséquence il ne peut pas signer cette pétition. Mais, même s’il n’était plus en activité, je pense qu’il refuserait sa signature. Il déclare : « Ma liberté de blogueur est plus protégée par ma solitude » ou « Je ne veux pas m’enfermer ». Il insiste sur le fait qu’il tient à ce qu’il appelle « mon autonomie de singulier [sic] ». Aujourd’hui, il n’est plus contre la loi Gayssot : « elle fait partie du corpus [législatif]. Elle est là. » À propos de la condamnation de V. Reynouard à une année d’emprisonnement ferme (« sans amende », ajoute-t-il) il tient des propos qui paraissent signifier que la peine était très lourde pour un écrit délictueux quand on songe à la difficulté parfois d’obtenir une peine de prison ferme pour les auteurs de délits ou crimes matériels. Celui qui l’interroge rectifie, ajoutant que V. Reynouard s’est bien vu infliger « une peine d’amende importante en plus ». « Ah bon ! » a dit Ph. Bilger.
Je me permettrai les remarques suivantes :
– Les peines financières auxquelles V. Reynouard a été condamné s’élèvent à près de 70.000 €. Père de huit enfants, chassé de l’enseignement, dépourvu de ressources, vivant, lorsqu’il était en liberté, à Bruxelles dans des conditions précaires, il a été mis en prison en Belgique à la demande de l’État français usant, pour la circonstance, du « mandat d’arrêt européen » qui, à l’origine, était prévu pour combattre la grande délinquance à l’échelle internationale. Puis, il a été livré à la France. Il est en prison à Valenciennes. Il a récemment demandé, comme il en avait le droit, d’être remis en liberté avec le port imposé du bracelet électronique. La juge d’application des peines lui a signifié son refus parce que, depuis qu’il est en prison, où il observe une conduite irréprochable, il n’a montré aucun signe de repentir.
– Ph. Bilger parle d’« affrontements démocratiques » entre révisionnistes et antirévisionnistes mais, en France, il n’y en a pas eu un seul ! Les révisionnistes ne cessent de réclamer « un débat public » mais on le leur refuse car « on peut discuter du révisionnisme mais non avec les révisionnistes ». En guise d’affrontements, les révisionnistes n’ont connu que des procès et des attaques physiques qui, parfois, ont entraîné hospitalisations et opérations chirurgicales. Ils n’ont commis aucune agression contre leurs adversaires.
– En 2004 Ph. Bilger avait publié chez Flammarion, avec Bruno Gaccio, un ouvrage intitulé Le Guignol et le Magistrat sur la liberté d’expression. Les deux auteurs s’y déclarent en faveur de la liberté d’expression mais dénient cette liberté aux révisionnistes ou négationnistes. B. Gaccio raconte l’anecdote suivante : à Paris, il a un jour rencontré au café de Flore Robert Faurisson, avec lequel il a eu une conversation qui a duré trois minutes et au cours de laquelle il a parlé au « vieux bonhomme » de ses « inepties » et de son « idiotie ». Lui qui pourtant ne veut « pas faire du mal à qui que ce soit » (p. 288), il a notifié au «vieux bonhomme» qu’il allait le frapper « dans cinq secondes » si celui-ci ne quittait pas immédiatement les lieux (voy. mon article Altercation avec Bruno Gaccio, 14 mars 2004). Sur ce, il est allé rejoindre à leur table deux amis : Danièle Thompson et Jorge Semprún. « Je leur ai raconté ce qui était arrivé et on a ri, tellement c’était énorme… ». Par la suite, B. Gaccio a rapporté l’anecdote à Ph. Bilger qui lui a déclaré : « […] je comprends que vous ayez pu rire tous les trois ce jour-là au Flore » (p. 259-260). Sur les révisionnistes le magistrat résume son opinion en ces termes : « Pour ce qui concerne le révisionnisme, c’est plus simple [qu’avec d’autres, qui, eux, peuvent être intelligents]. Vous sortez deux photos, trois films, et on n’en parle plus. Je n’ai pas peur des révisionnistes. À leur propos, je me demande plutôt quel est leur but, pourquoi ils parlent. Dans quel fol espoir faire oublier la Shoah ? À la limite, ils m’amusent, dans le sens où je hausse les épaules, j’aurais plutôt tendance à dire qu’ils ne méritent pas le débat parce qu’ils sont trop cons, trop obsédés. Leur cas relève de l’aliénation, de la psychiatrie » (p. 342).
– Dans l’intérêt supérieur de la Shoah, Ph. Bilger devrait accepter, malgré tout, mon offre d’un débat public : Matamore me terrasserait. À défaut, il se doit de nous révéler quels sont ses « deux photos » et ses « trois films » aux pouvoirs miraculeux : Tranche-montagne l’emporterait ainsi sur les historiens orthodoxes qui, au terme de soixante ans de vains efforts pour répondre aux redoutables arguments du révisionnisme sur le plan historique et scientifique, ont capitulé (voy. mon article Comment initier le profane au révisionnisme de “l’Holocauste”, 21 décembre 2010). Ph. Bilger apparaîtrait alors en sauveur de la Shoah. Il apporterait la solution finale de la double question que se posent avec de plus en plus d’angoisse tant de chercheurs antirévisionnistes : « Et si les révisionnistes avaient raison ? Et si la boîte noire de l’Holocauste, avec sa magique chambre à gaz et avec les charniers jamais ouverts du Père Desbois, ne contenait que de la poudre aux yeux ? »
Mon expérience de la justice française m’a enseigné que, dans tous les procès intentés aux révisionnistes, le siège du ministère public a été occupé par des hommes ou des femmes comparables à Ph. Bilger. Pendant plus de trente ans, j’ai partout noté la même suffisance, la même promptitude à trancher d’un point d’histoire, la même dévotion à la vérité officielle, la même ignorance crasse du sujet en cause (ils ignorent les arguments et les découvertes des révisionnistes mais aussi la série de concessions ou de capitulations auxquelles les exterminationnistes ont été contraints) et surtout j’ai noté le même recours systématique à l’insulte, à l’injure, à l’outrage. Tel a été, dans le prétoire, le comportement de ces magistrats français. Tel est, comme on peut le constater aujourd’hui, le comportement de Ph. Bilger à l’écrit et à l’image. L’histoire retiendra ces pièces à conviction contre la justice française.
12 janvier 2011