Note sur la prétendue chambre à gaz homicide du Struthof
[Pour l’essentiel cette note résume mon texte de 9 pages et daté du 30 mai 2013 : Il est temps d’en finir avec la “chambre à gaz” du Struthof et ses 86 “gazés”]
J’ai considérablement écrit sur la prétendue chambre à gaz homicide située à 1500 mètres en contrebas du camp même de Natzweiler-Struthof. Je pourrais énumérer ici les raisons d’ordre essentiellement physique et chimique pour lesquelles, contrairement à ce qu’on nous en raconte, l’emploi du Zyklon B y aurait été rigoureusement impossible, pour exécuter ne fût-ce qu’une seule personne. L’utilisation de cet adsorbant d’acide cyanhydrique, inventé durant les années 1920 dans un laboratoire dirigé par un professeur d’origine juive, Fritz Haber, exige des précautions draconiennes pour la désinfection ou la désinsectisation. L’utilisation de l’acide cyanhydrique pour tuer un homme, comme autrefois dans les chambres à gaz aux États-Unis, est beaucoup plus redoutable encore. Or, au Struthof, on est d’abord frappé par l’absence de réelle étanchéité de la prétendue chambre à gaz. À quoi s’ajoute l’absence du système indispensable à l’évacuation du gaz vers un barboteur de neutralisation. À tout coup l’exécutant et ses aides auraient été gazés. Selon la légende, c’est dans cette pièce de 2,25m x 3,20m x 2,75m que Josef Kramer, commandant du camp (libraire dans la vie civile), aurait, à lui seul, en quatre fournées consécutives d’août 1943, gazé 86 juifs ; les cadavres, eux, auraient été livrés au Professeur Hirt, directeur de l’Institut d’anatomie de Strasbourg, pour y enrichir une collection de squelettes. Or, le 1er décembre 1945, le professeur René Fabre, doyen de la Faculté de pharmacie de Paris, concluait négativement son rapport toxicologique aussi bien en ce qui concernait l’arme supposée de ce crime supposé qu’en ce qui regardait les supposées victimes, dont des restes, mis en bocaux, étaient découverts, au moment de la libération du camp, à l’Institut d’anatomie de Strasbourg. L’évacuation du Struthof par les Allemands s’était faite sans précipitation et sans destruction d’aucune des nombreuses traces du crime supposé.
L’usage s’est établi chez les historiens officiels de passer sous silence les résultats de cette expertise criminelle et jusqu’au nom même du professeur Fabre (qui a aujourd’hui, à la Faculté de pharmacie de Paris, près du Petit Luxembourg, une salle à son nom et son buste). Son rapport a disparu des archives de la Justice militaire entreposées au Blanc (Indre) mais les conclusions en sont connues grâce à un autre rapport détaillé dû à trois médecins, non toxicologues, cachant mal leur dépit au vu des conclusions du toxicologue.
L’universitaire Robert Steegmann a publié Struthof (La Nuée bleue, DNA Strasbourg 2005, 496 p.) ainsi que Le Camp de Natzweiler-Struthof (Le Seuil, Paris 2009, 379 p.). Dans ces 875 pages il ne mentionne rien de ce que j’avais personnellement découvert et rendu public en 1981-1982 devant les tribunaux, en particulier sur l’expertise Fabre. Dans les années 1970 j’avais examiné sur place l’inénarrable «chambre à gaz du Struthof» que R. Steegman, qui en parle beaucoup, a préféré ne montrer ni en photo ni en croquis, et pour cause ! À l’époque, le musée même du camp n’affichait aucune photo de ladite chambre à gaz… Quant à François Faure, président de l’Amicale des anciens déportés du Struthof, il avait fini par me déclarer qu’il n’avait jamais visité cette « chambre à gaz » et qu’il espérait bien ne jamais la visiter (sic). Du petit bâtiment classé « Monument historique » on nous présente volontiers en photo une vue de l’extérieur mais non « l’arme du crime » qu’il contient.
Il serait temps d’en finir avec la supercherie de la magique chambre à gaz du Struthof.
12 août 2013